1-Autobots 2.33*
2-Decepticons 3.52*
3-The All Spark 3.35*
4-Deciphering the Signal 3.09*
5-Frenzy 1.57*
6-Optimus 3.16*
7-Bumblebee 3.58*
8-Soccent Attack 2.07
9-Sam at the Lake 2.00
10-Scorpionok 4.57*+
11-Cybertron 2.46
12-Arrival to Earth 5.27*
13-Witwicky 1.57
14-Downtown Battle 1.33
15-Sector 7 2.05
16-Bumblebee Captured 2.17
17-You're a Soldier Now 3.28
18-Sam on the Roof 2.03*
19-Optimus Vs. Megatron 4.00
20-No Sacrifice, No Victory 2.58*

*Different from version in film
+Co-composé avec Trevor Morris.

Musique  composée par:

Steve Jablonsky

Editeur:

Warner/WEA Records 298812-2

Produit par:
Steve Jablonsky
Musique additionnelle de:
Lorne Balfe, Clay Duncan,
Trevor Morris

Sound design:
Mel Wesson
Violoncelle de:
Martin Tillman
Programmation musicale:
TJ Lindgren
Programmation synthé:
Dave Holden

Artwork and pictures (c) 2007 DreamWorks SKG/Paramount Pictures. All rights reserved.

Note: ****
TRANSFORMERS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Steve Jablonsky
Attendu depuis un certain temps, voici la nouvelle grosse production de Michael Bay, qui s’associe pour l’occasion avec Steven Spielberg à la production pour l’adaptation de « Transformers », une série de jouets très populaires lancés par les marques Hasbro aux Etats-Unis et Takara au Japon à partir de 1984, et qui fut très vite adapté sous différents médias, à commencer par un comic-book chez Marvel et un dessin animé, sans oublier des jeux vidéos et un long-métrage animé en 1986. C’est la première fois qu’un long-métrage live est tourné sur le thème des « Transformers », ces robots qui peuvent se transformer en véhicules et s’affrontent sur une planète livrée au chaos. C’est donc en la personne de Steven Spielberg que Michael Bay a sut trouver un producteur digne de renom pour ce projet colossal, Spielberg étant un fan des figurines depuis son plus jeune âge. L’histoire se déroule sur terre, au début du 21ème siècle. Cela fait depuis des millénaires qu’une race de robots extra-terrestres se livrent une guerre sans merci avec comme principal enjeu la domination de l’univers. Ce conflit oppose d’un côté les Autobots, et de l’autre les sinistres Decepticons. Mais voilà que ce conflit s’étend maintenant sur la terre. Contacté par les Autobots, le jeune Sam Witwicky (Shia LaBeouf) apprend qu’il est l’ultime espoir de l’humanité. Avec l’aide de sa petite amie Mikaela (Megan Fox), Sam va se retrouver mêlé malgré lui à la guerre entre les Autobots et les Decepticons, avec comme principal objectif celui de stopper les agissements du redoutable chef des Decepticons, Megatron, et ce avant qu’il ne soit trop tard.

A la première vision du film, aucun doute possible : nous sommes bel et bien face à du 100% Michael Bay, avec son lot d’explosions, de scènes spectaculaires, de belles bagnoles, de filles sexy, d’effets spéciaux dantesques et de montage ultra speed tendance clip MTV. Le réalisateur démontre à l’écran une passion évidente pour les Transformers, puisqu’on retrouve tous les héros de la franchise, du très sage Optimus Prime au cruel Megatron en passant par le gentillet Bumblebee ou le maléfique Starscream. Les fans seront évidemment aux anges avec un blockbuster estival pétaradant, mélangeant humour et scènes d’action gigantesques, avec comme scènes-clé un affrontement trépidant contre Skorpionok dans le désert ou une confrontation finale ahurissante en pleine rue d’une grande ville américaine. Autre point important : l’absence quasi-totale du traditionnel patriotisme U.S. qui faisait autrefois partie intégrante des films de Michael Bay : ici, les militaires U.S. se retrouvent très vite submergés, les agents gouvernementaux sont tournés en ridicule et le Président des Etats-Unis et un fainéant cynique qui passe son temps assit en chaussette sur son lit en plein coeur d’Air Force One. Hélas, le film a parfois du mal à choisir entre l’action décérébrée et la comédie pour ados américains moyens, si bien que certaines scènes deviennent très vite gonflantes et inutiles, comme toute cette séquence vers le milieu du film où Sam essaie de cacher un Autobot dans son jardin. On regrettera aussi le côté brouillon des scènes d’action filmées caméra à l’épaule, une tendance décidément très agaçante dans le cinéma d’action américain contemporain, et qui, s’il fonctionnait bien dans un film comme « Gladiator », est aujourd’hui devenu totalement lourdingue et déclencheur de maux de crâne terribles pour le spectateur, qui finit par ne plus rien comprendre de ce qu’il se passe à l’écran. Malgré de nombreux défauts et une qualité inégale, « Transformers » demeure malgré tout LE spectacle de l’été 2007, dont le succès quasi immédiat a permis à Michael Bay de tourner dans la foulée une suite prévue pour l’été 2009.

Le compositeur Steve Jablonsky retrouve Michael Bay deux ans après « The Island » (2005). Pour « Transformers », Jablonsky signe un score synthético-orchestral « anthemic » et entraînant, dans la lignée des productions musicales estampillées Media-Ventures/Remote Control. Le score de « Transformers » s’articule autour d’une série de thèmes mémorables qui nous renvoie clairement à la grande époque des épiques « The Rock » ou « Armageddon ». Ainsi, « Autobots » ouvre le film à l’aide du thème principal des autobots, thème « anthemic » qui évoque le combat du bien contre le mal, à l’aide de cuivres amples, de cordes, de percussions synthétiques et de choeurs féminins épiques quasi religieux - un élément récurrent dans la BO de « Transformers », les choeurs de femmes étant associés tout au long du film à Optimus Prime et ses compagnons. Par la suite, on découvrira un autre thème associé au cube, l’objet mythique que convoitent les Decepticons. Avec l’ouverture assez solennelle et épique de l’anthem des Autobots, le score de « Transformers » s’annonce clairement sous les meilleurs auspices et le reste ne nous déçoit pas !

A l’inverse des sonorités solennelles et pleines d’espoir des Autobots, le morceau « Decepticons » nous transporte dans l’univers plus noir et menaçant des Decepticons, les ennemis jurés des Autobots. La bonne idée vient ici de l’utilisation de choeurs d’hommes qui scandent à l’unisson de façon quasi machinale des paroles proches d’un code en morse, sur un rythme à trois temps. Steve Jablonsky renforce le côté maléfique des Decepticons à l’aide de ces voix graves démoniaques qui seront continuellement associées tout au long du film à Megatron et ses troupes de robots, le tout sur fond de loop électro et autres percussions synthétiques. Jablonsky continue de développer dans sa thématique cette idée d’espoir et de lutte pour la survie du monde tout au long du film, idée que l’on retrouve dans l’émouvant « The All Spark » qui développe le thème du cube joué par le violoncelle électrique de Martin Tillman sur fond de rythmes électroniques - et qui se rapproche ouvertement du thème principal. A noter que Jablonsky possède un tic reconnaissable entre mille : une tendance systématique à accompagner la plupart de ses mélodies par un ostinato de cordes staccatos (souvent sur deux notes). Ici aussi, on retrouve les choeurs féminins associés aux Autobots dans le film. Même chose pour le thème d’Optimus Prime dans l’émouvant « Optimus » (cf. le poignant « Bumblebee Captured ») et celui de l’anthemic « Bumblebee », thèmes qui sont présentés ici sous forme de version CD, puisqu’ils apparaissent de façon différente dans le film. « Bumblebee » nous permet d’apprécier une montée héroïque/solennelle particulièrement prenante, débouchant sur une puissante reprise du thème du cube (au cours de la scène où Bumblebee ouvre le cube). Ici aussi, on retrouve cette idée d’un espoir grandissant, de l’idée d’un avenir meilleur pour le monde, d’où le côté prenant, grandiose et inévitablement accrocheur de l’un des plus beaux morceaux du score de « Transformers ». Enfin, toujours dans le même ordre d’idée, « Arrival To Earth » illustre l’arrivée des Autobots sur terre avec un nouveau thème partagé entre violoncelle, cordes et choeurs aux sonorités clairement religieuses, symbolisant le Bien qu’incarnent Optimus Prime et ses alliés, venus sauver la Terre - autre morceau incontournable du score de Steve Jablonsky.

Passé la qualité des thèmes principaux du score, le compositeur - visiblement assez inspiré par son sujet - nous offre quelques autres moments forts comme « Soccent Attack » (scène de la première attaque des Decepticons sur Terre, dans une base militaire américaine) ou le redoutable « Scorponok » pour la scène où les soldats américains affrontent Scorponok dans le désert du Qatar. Le morceau est accompagné par un ostinato rythmique de basse/percussions électroniques entêtant, avec une pléiade de cordes staccatos et de cuivres massifs évoquant la démesure du combat. Enfin, le morceau débouche sur un nouveau thème héroïque très 80’s d’esprit, qui rappelle d’ailleurs curieusement le thème de « Assault » de John Carpenter. Autre morceau d’action de qualité particulièrement héroïque et prenant, « You’re A Soldier Now » et ses ostinatos rythmiques de loop électro/cordes avec quelques belles parties plus solennelles qui rappellent l’idée de la lutte pour l’avenir du monde. On retrouve ici les choeurs démoniaques des Decepticons, évoquant au passage la présence menaçante de Megatron et ses troupes. Les choeurs demeurent toujours présents, qu’il s’agisse des voix religieuses plus humaines des Autobots ou celles plus démoniaques des Decepticons. Aucun doute possible : l’utilisation des choeurs reste ici un élément majeur et indispensable à la partition de « Transformers ».

L’action se prolonge dans « Sam On The Roof » et sa reprise héroïque du thème du cube pour la confrontation finale dans les rues de la ville, sans oublier l’intense « Optimus Vs. Megatron » pour le duel final entre les deux ennemis jurés. Enfin, l’aventure touche à sa fin dans l’émouvant et puissant « No Sacrifice, No Victory », où culmine les thèmes d’Optimus Prime et le thème principal. A noter pour finir que Jablonsky nous offre aussi quelques moments plus légers - mais tout à fait dispensable - tels que « Sam At The Lake » ou « Witwicky », des morceaux illustrant la romance entre Sam et Mikaela, et qui s’inscrivent dans un style plus minimaliste/léger à la Thomas Newman, à l’aide de marimba, guitare et petites percussions, un style ‘comédie’ qui rappelle fortement le travail de Steve Jablonsky sur la série TV « Desperate Housewives » (dommage cependant que ces morceaux jurent un peu avec le reste du score).

Au final, Steve Jablonsky nous livre enfin un score idéal pour le film de Michael Bay, bourré d’émotions, de thèmes « anthemic » mémorables et d’idées musicales sympathiques qui apportent une énergie et une force indispensable aux images de « Transformers ». Hélas, comme toujours, on retrouve les défauts habituels du compositeur, à savoir des orchestrations d’une pauvreté hallucinante ou des facilités d’écriture bien souvent agaçantes. Et pourtant, la musique réussit malgré tout à véhiculer une certaine magie autant sur l’album qu’à l’écran - le CD omettant malheureusement quelques passages particulièrement mémorables, dont une reprise courte mais très prenante du thème héroïque de « Scorponok ». Malgré ses défauts, le score de « Transformers » est bel et bien une réussite de bout en bout, un score puissant dans la lignée de « Armageddon » ou « The Rock », qui devrait permettre de réconcilier quelques auditeurs avec le style « anthemic 90s » de Media-Ventures.



---Quentin Billard