1-A Taste of Things to Come 1.19
2-Liu vs. Sub-Zero 2.13
3-It Has Begun 1.56
4-The Garden 1.16
5-Goro vs. Art 3.10
6-Banquet 1.11
7-Liu vs. Katana 1.35
8-Liu's Dream 1.24
9-Liu vs. Reptile 1.40
10-Stairway 0.43
11-Goro Goro 0.41
12-Kidnapped 1.21
13-Zooom 0.17
14-Johnny vs. Scorpion 1.20
15-Hand and Shadow 2.40
16-Scorpion and Sub-Zero 0.50
17-Soul Snatchin' 0.37
18-On The Beach 1.24
19-Johnny Cage 1.06
20-Goro Chase 1.27
21-Evening Bells 0.55
22-Monks 0.56
23-Friends 1.51
24-Flawless Victory 6.23
25-Farewell 1.10
26-Kids 1.18

Musique  composée par:

George S. Clinton

Editeur:

TVT London 828715-2

Produit par:
George S. Clinton
Montage musique:
Joanie Diener
Préparation de la musique:
Suzie Katayama
Supervision musicale:
Sharon Boyle
Coordinateur musical:
John Houlihan
Directeurs de la musique pour
New Line Cinema:Toby Emmerich,
Dana Sano

Coordination musicale pour
New Line Cinema:
Mark Kaufman

Artwork and pictures (c) 1995 New Line Cinema Productions, Inc. All rights reserved.

Note: **
MORTAL KOMBAT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by George S. Clinton
Dans la catégorie particulièrement galvaudée des adaptations de jeux vidéo en film, « Mortal Kombat » demeure une référence du genre. Ratage complet pour certains, adaptation honnête pour d’autre, ce long-métrage d’un spécialiste du genre, Paul W.S. Anderson, met en scène les personnages du célèbre jeu vidéo sorti en 1992, qui fit fureur à l’époque en raison de sa violence spectaculaire (particulièrement décriée) et de ses nombreux combats réalisés de façon réaliste pour l’époque, un jeu qui s’affirmait clairement comme le concurrent direct de « Street Fighter 2 ». Paul W.S. Anderson reprend donc la trame principal du jeu et met en scène un trio de héros, Liu Kang (Robin Shou), Johnny Cage (Linden Ashby) et Sonya Blade (Bridgette Wilson) qui partent combattre sur une mystérieuse île tropicale les guerriers du redoutable Shang Tsung (Cary-Hiroyuki Tagawa), un sorcier qui organise régulièrement le spectaculaire tournois « Mortal Kombat », duquel dépendra cette fois l’issue de notre monde. Nos trois héros sont aidés dans leur quête par Lord Rayden (Christopher Lambert), une sorte de divinité du tonnerre qui promulgue de précieux conseils et semble en savoir plus qu’il ne veut bien le dire. Le film fait donc la part belle aux scènes de combat (l’ambiance générale étant très inspirée du film « Enter The Dragon » avec Bruce Lee - 1973), le tout servi par un scénario minimaliste mais honnête, et un Christopher Lambert qui semble s’être bien amusé sur le film (impossible de ne pas évoquer son célèbre rire idiot !). Dans le rôle du méchant de service, on retrouve l’inépuisable Cary-Hiroyuki Tagawa, fameux acteur japonais spécialiste des rôles de bad guy à Hollywood depuis la fin des années 80. Hélas, l’ambiance très « nineties » du film, l’humour de certaines scènes et la qualité médiocre des effets numériques font de « Mortal Kombat » un film d’action déjà assez ringard et à la limite du nanar. Si vous êtes un inconditionnel du jeu vidéo, il ne fait nul doute que ce film est fait pour vous. En revanche, les autres pourront sans aucun doute passer leur chemin !

La musique techno de George S. Clinton a sans aucun doute contribué au succès commercial du film dès sa sortie en salle en 1995. La bande son du film s’est tellement bien vendue qu’elle est très rapidement devenue platinium en l’espace de deux semaines. La musique de Clinton (qui se fera surtout connaître en 1999 pour sa musique pour « Austin Powers ») opte pour un style beaucoup plus moderne, entre l’électro atmosphérique et des touches rock survoltées. La bande originale de « Mortal Kombat » doit beaucoup à son célèbre thème techno entraînant, un thème qui est très vite devenu un tube dans la musique de film des années 90 et qui fit même le tour des boîtes de nuit pendant une certaine époque. Il faut dire qu’il est effectivement rare d’entendre de la musique techno dans un film de ce genre, et le fait même que « Mortal Kombat » soit une adaptation d’un jeu vidéo motiva sans aucun doute les concepteurs du film à réclamer une musique plus proche d’un public jeune. Ce thème, que l’on doit au groupe électro belge The Immortals (Praga Khan et Oliver Adams) est en réalité tiré de la bande son du jeu d’origine de 1992 et reste plus connu sous le nom « Techno Syndrome ». Il a ensuite été remixé pour les besoins du film de Paul W.S. Anderson et demeure LE thème musical indissociable de l’univers de « Mortal Kombat ». Hélas, en dehors de ce thème techno guerrier, on reste plus sceptique quand au travail fourni par George S. Clinton sur le score du film. Le compositeur utilise le savoir-faire du guitariste Buckethead et du batteur Brain (du groupe « Guns N’ Roses ») auquel s’ajoutent quelques instruments ethniques/asiatiques, des synthétiseurs, des percussions diverses et une partie orchestrale assez minimaliste, réduite à une partie de cordes avec quelques cuivres (pour information, le dit orchestre est intitulé « The Testosterone Orchestra » dans le livret du CD).

Dès « A Taste of Things to Come », Clinton introduit d’emblée la facette purement guerrière de sa musique à l’aide de percussions synthétiques diverses sans grande surprise. Les scènes de combat permettent alors au compositeur d’introduire quelques parties orchestrales minimalistes (« Liu vs. Sub-Zero ») avec son lot habituel de percussions, rythmiques électroniques et guitare électrique. Même chose pour un morceau comme « Goro vs. Art » avec la présence de la guitare de Buckethead qui apporte un certain rythme à la scène où le monstrueux Goro affronte Art, même si l’on regrettera le fait que la guitare soit un peu trop sous-mixée dans la musique. L’utilisation de quelques sonorités électro/techno rend l’ensemble un brin datée, mais le rythme rock du mélange guitare/batterie/synthé fonctionne plutôt bien à l’écran, sans être d’une originalité particulière. George S. Clinton ne prend aucun risque en proposant une musique moderne et rythmé dans l’ère du temps pour les besoins du film. A noter l’utilisation de percussions aux consonances asiatiques dans « Banquet », illustrant la cérémonie du banquet de bienvenue au tournoi de Mortal Kombat, Clinton développant ici ses quelques touches ethniques qui reviendront tout au long du film (le compositeur va même jusqu’à imiter des chants tibétains dans « Liu’s Dream »). Les morceaux d’action se suivent en alternant touches ethniques/percussions (« Liu vs. Katana ») et rock/électro survolté - « Liu vs. Reptile » et ses traits de guitare extrêmement virtuose, Buckethead nous offrant encore une fois une performance assez exceptionnelle et expérimentale. Seule ombre au tableau, la musique se déroule ainsi sans utiliser le moindre thème ou motif. Du coup, difficile de retenir quoique ce soit de cette musique finalement peu recherchée et peu creusée.

On appréciera les rythmes de morceaux tels que le très rock « Goro Goro » (pour le méchant aux quatre bras), « Johnny Cage » ou l’excitant « Johnny vs. Scorpion » où Buckethead s’en donne à nouveau à cœur joie avec sa guitare, le tout sur fond de percussions déchaînées qui illustrent la scène où Johnny Cage affronte Scorpion. On n’oubliera pas non plus de mentionner le long « Flawless Victory », morceau d’action de plus de 6 minutes illustrant le combat final contre Shang Tsung. Au final, « Mortal Kombat » est un score somme toute extrêmement ordinaire et sans aucune once d’originalité. Le problème vient surtout ici du manque d’ambition d’un score qui sonne finalement comme une musique de série-B d’action sans grande envergure. George S. Clinton a fait le strict minimum et ne cherche même pas à nous gratifier d’un quelconque thème ou motif fédérateur (le seul thème récurrent étant le « Techno Syndrome mix » de The Immortals qui n’apparaît que 3 fois dans le film). Sa musique apporte une certaine force aux images et renforce le rythme des séquences de combat sans laisser au final le moindre souvenir. Même les solos virtuoses de Buckethead ne parviennent pas à rehausser le niveau somme toute très bas de cette musique fonctionnelle tout à fait dispensable. Dommage !


---Quentin Billard