1-Main Title: Batman
Mask of the Phantasm 5.01
2-The Promise 1.25
3-Ski Mask Vigilante 4.28
4-Fancy Footwork 0.40*
5-Phantasm's Graveyard Murder 3.52
6-Bad News*/Set Trap*/
May They Rest In Peace* 1.51
7-First Love 1.59
8-City Street Drive*/
Sal Velestra*/Good Samaritan* 2.16
9-Birth of Batman 6.01
10-The Joker's Big Entrance 3.02*
11-The Big Chase 5.40
12-Nowhere To Run 2.01*
13-A Plea For Help 1.01
14-A Tall Man/Arturo And His Pal*/
Makes You Want To Laugh*/
What's So Funny? 4.04*
15-Andrea Remembers*/
True Identity 3.18*
16-Phantasm and Joker Fight 6.01
17-Batman's Destiny 1.46
18-I Never Even Told You 4.33**

Bonus Tracks

19-Theme From Batman
Mask of the Phantasm 2.06
20-Welcome to the Future 1.01*

*Denotes Previously
Unreleased Material.
**Interprété par Tia Carrere.

Musique  composée par:

Shirley Walker

Editeur:

La La Land Records
LLLCD 1089

Musique produite par:
Shirley Walker

Artwork and pictures (c) 1993 Warner Bros. Pictures. All rights reserved.

Note: ****
BATMAN : MASK OF THE PHANTASM
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Shirley Walker
Surfant sur le succès du « Batman » de Tim Burton sorti en 1989, les producteurs de la Warner Bros ont lancé en 1992 une série animée qui connut un certain succès, à tel point qu’il fut même décidé de réaliser un long-métrage animé, connu sous le nom de « Batman : Mask of the Phantasm » et qui sortira en 1993, réalisé par Eric Radomski et Bruce W. Timm, producteurs et réalisateurs de quelques épisodes de la série animée de 1992. Dans cette nouvelle aventure, Batman se retrouve accusé à tort d’une série de crimes qu’il n’a pas commis. Plusieurs chefs de la mafia locale sont assassinés par un mystérieux justicier à la silhouette fantomatique qui traîne dans les rues de Gotham City. Mais les autorités confondent alors le fantôme avec Batman, qui doit maintenant prouver son innocence. Les choses se compliquent lorsque Bruce Wayne (alias Batman) voit ressurgir une personne de son passé, la belle et séduisante Andrea Beaumont, son ancienne fiancée revenue d’Europe. Bruce Wayne doit désormais faire profil bas et stopper le fantôme avant qu’il ne soit trop tard. Il va devoir aussi remettre en question son profil de justicier nocturne et tenter de faire la paix avec son passé. « Batman : Mask of the Phantasm » s’inspire donc de la série TV de 1992 et nous propose une nouvelle aventure bien plus sombre et dramatique. L’animation reste très réussie, les décors de Gotham City impressionnants (en particulier dans l’ouverture du film) et l’histoire suffisamment captivante pour nous maintenir en haleine jusqu’au bout du film.

La musique de ce long-métrage animé des aventures de l’homme chauve-souris a été confiée à Shirley Walker, compositrice qui a aussi œuvré sur la série animée. La musique de « Batman : Mask of The Phantasm » possède ce côté indubitablement gothique et sombre qu’il fallait pour ce film, à commencer par un thème principal choral sombre et grandiose entendu dès l’ouverture du film, « Main Title - Batman : Mask of The Phantasm », où la mélodie principale, à la fois envoûtante, majestueuse et mystérieuse, est confiée à un choeur mixte et l’orchestre symphonique traditionnel. A noter que les choristes récitent en réalité les noms de certains membres de la production du film à l’envers (un truc que Joel McNeely reprendra dans son choeur russe pour le film « Virus » en 1999). Splendide et grandiose, cette ouverture - qui laisse présager tout le côté sombre et gothique du film - évoque à merveille les tourments de l’homme chauve-souris et du mystérieux justicier fantôme qu’il va devoir combattre dans le film. A noter que la partie finale nous permet d’entendre le thème du fantôme, illustrant la toute première apparition du fantôme au début de l’histoire, avec des sonorités électroniques mystérieuses un peu kitsch imitant ici le traditionnel théremin des films d’épouvante du Golden Age hollywoodien des années 40/50 (chose étonnante, le musicien qui s’occupe ici des synthétiseurs n’est autre qu’un certain Hans Zimmer !). Le thème du fantôme reviendra notamment dans le sinistre « Phantasm’s Graveyard Murder » pour la scène où le mystérieux justicier assassiner un mafieux dans un cimetière.

« The Promise » nous permet d’entendre le troisième thème de la partition, l’inévitable « Love Theme » confié ici à des cordes et un choeur rêveur lorsque Bruce Wayne se souvient d’Andrea Beaumont, son ancienne fiancée. Petite subtilité : le passage de la réalité aux souvenirs du passé est accompagné ici d’une alternance de deux notes aux choeurs éthérés, une idée sympathique qui fonctionne très bien à l’écran et contribue à renforcer le côté un peu « fantastique » de l’ambiance générale du film. L’action est aussi au rendez-vous avec l’affrontement contre les voleurs dans « Ski Mask Vigilante » avec son motif sautillant et espiègle qui rappelle beaucoup Prokofiev, et ses orchestrations extrêmement riches et soignées (comme toujours chez Shirley Walker !). La confrontation se prolonge ensuite en course poursuite sur la route, permettant à la compositrice de nous offrir un bon déchaînement orchestral dominé par des percussions martiales endiablées, de nombreux rebondissements rythmiques maîtrisés et une section de cuivres massifs - le tout dans le style musclé typique des musiques d’action de Shirley Walker. Impossible d’ailleurs de passer à côté du massif et excitant « The Big Chase », sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux d’action du score de « Batman : Mask of the Phantasm » où l’on retrouve le thème de Batman et le motif sinistre du fantôme, avec ce style toujours aussi martial et cuivré cher à Shirley Walker.

Le Love Theme revient dans le bref mais touchant « Fancy Footwork » où l’on retrouve le motif du flashback aux choeurs, comme pour rappeler que l’on rebascule à nouveau dans la réalité. Dans le même ordre d’idée, « First Love » développe le thème romantique pour Bruce Wayne et Andrea Beaumont avec des orchestrations très colorées et quelques synthétiseurs discrets (la mélodie possédant un côté curieusement très Bruce Broughton !). On retrouve aussi ce très beau thème romantique à l’ancienne dans « A Plea For Help ». Mentionnons aussi « Birth Of Batman », morceau de près de 6 minutes qui illustre la naissance de Batman avec son lot de choeurs mystérieux épiques, d’orchestre grandiose et d’orgue gothique à souhait (dans un style proche du « Batman » de Danny Elfman). On y retrouve bien évidemment le thème d’ouverture ainsi que quelques allusions au Love Theme nostalgique - puisqu’il s’agit ici aussi d’une séquence de flashback. Le Joker a aussi droit à sa propre ambiance musicale, entendue dans « The Joker’s Big Entrance » où les orchestrations deviennent soudainement plus sombres, sinistres et sournoises (cuivres en sourdine, effets de cordes, utilisation de glockenspiel/célesta, xylophone, etc.). Le morceau illustre avec maestria le côté délirant et déjanté du bad guy de service avec des sursauts musicaux entre le slow jazzy rétro et les musiques de cirque (le Joker se cache dans un ancien parc d’attraction aujourd’hui déserté). L’action atteint enfin son apogée dans « Phantasm and Joker Fight », dans lequel Shirley Walker illustre l’affrontement entre Batman, le fantôme et le Joker pendant près de 6 minutes, à grand renfort d’orchestre virtuose, de cuivres déchaînés, de bois virevoltants, de percussions martiales et de choeurs épiques (entendus durant la destruction finale du parc d’attraction).

La partition de Shirley Walker pour « Batman : Mask Of The Phantasm » demeure sans aucun doute l’œuvre maîtresse de la compositrice américaine, une musique symphonique à l’ancienne, parfaitement écrite, orchestrée et maîtrisée, avec des thèmes pas grandement mémorables mais suffisamment intéressants pour maintenir notre attention du début jusqu’à la fin. Comme toujours, Shirley Walker soigne tout particulièrement ses orchestrations et nous offre une musique de très bonne facture, à redécouvrir grâce à la réédition intégrale du score chez La La Land Records. Shirley Walker expliquait autrefois que « Batman : Mask Of The Phantasm » était sa musique de film préférée. A l’écoute de la galette publiée par La La Land, on peut aisément deviner pourquoi. La compositrice expliquait ainsi qu’elle avait eu à sa disposition un très bon orchestre et suffisamment de temps pour pouvoir développer les différentes ambiances musicales de son score afin d’obtenir un résultat des plus convaincants. Sans atteindre les sommets d’un Danny Elfman ou d’un Elliot Goldenthal, la musique de Shirley Walker pour « Batman : Mask of The Phantasm » s’inscrit néanmoins parfaitement dans la lignée des grandes musiques des aventures de l’homme chauve-souris !


---Quentin Billard