1-Rush Hour 2 Main Title 2.21
2-Out of the Way 4.12
3-Mu Shu Parlor 3.55
4-Parlor Fight 3.18
5-Undercover Agents 3.01
6-Isabella 4.47
7-Lil Darlin' 4.23*
8-Shiny Stockings 6.43**
9-Nevada Mood 3.16
10-The Cosmo is Las Vegas 4.05
11-Like Father, Like Son 5.31
12-The Sword and the Spear 2.19
13-The Dragon and the Treasure 4.14

*Composé par Neal Hefti
**Composé par Frank Foster.

Musique  composée par:

Lalo Schifrin

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 279 2

Produit par:
Lalo Schifrin
Producteur exécutif:
Brett Ratner
Producteur exécutif pour
Varèse Sarabande:
Robert Townson
Consultant musical pour
Lalo Schifrin:
Ryan Schifrin
Montage musique:
Darell Hall
Directeur de la musique pour
New Line Cinema:
Toby Emmerich
Directeur de la musique pour
New Line Cinema:
Paul Broucek

Artwork and pictures (c) 2001 New Line Cinemas. All rights reserved.

Note: ****
RUSH HOUR 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Lalo Schifrin
On prend les mêmes et on recommence ! Trois ans après « Rush Hour », le réalisateur Brett Ratner nous offre un deuxième épisode explosif, avec encore plus d’action, de cascades et de gags en tout genre. L’agent James Carter (Chris Tucker) décide de rejoindre son vieil ami l’inspecteur Lee (Jackie Chan) pour passer ensemble des vacances à Hong Kong. Mais un jour, une bombe explose à l’ambassade américaine, tuant deux agents des douanes qui enquêtaient sur un trafic de faux billets. Lee se voit alors confier l’enquête, l’occasion pour lui de régler un vieux différend avec un certain Ricky Tran, chef de la Triade chinoise, suspecté d’être derrière l’attentat de l’ambassade américaine. Cette fois-ci, c’est Lee qui va guider Carter dans un pays étranger, à travers une enquête périlleuse qui amènera nos deux policiers à parcourir Hong Kong jusqu’à Las Vegas, sur les traces des dangereuses Triades chinoises. « Rush Hour 2 » n’apporte donc rien de bien nouveau à la saga mais renforce l’humour et l’action : Jackie Chan et Chris Tucker demeurent impeccable comme d’habitude, Chan nous offrant quelques belles scènes de combat tandis que Tucker - la grande gueule de service - continue de déblatérer un flot de paroles incessantes comme il le faisait déjà dans le premier épisode. Brett Ratner arrive néanmoins à se renouveler suffisamment pour maintenir l’intérêt, en faisant se situer cette fois-ci l’intrigue à Hong Kong, dans la ville d’origine de Lee. Niveau casting, on notera que c’est la mignonne Zhang Ziyi qui joue ici le rôle de la méchante de service aux côtés de John Lone, tandis que la très sexy Roselyn Sanchez apporte un charme féminin indispensable au film. Au final, « Rush Hour 2 » demeure une suite aussi divertissante et fun que le premier opus, qui ne déçoit pas et confirme la bonne tenue du duo explosif Jackie Chan/Chris Tucker, les deux acteurs s’étant une fois de plus bien amusé sur ce film comme en témoigne l’excellent bêtisier du générique de fin.

Lalo Schifrin nous offre un nouveau score d’action de qualité pour « Rush Hour 2 », pour lequel le compositeur développe la musique qu’il avait déjà mis en place dans le premier épisode et pousse ici encore plus loin ses développements thématiques à travers une musique nettement plus symphonique et classique d’esprit. Le « Main Title » nous permet ainsi de retrouver le thème principal de la saga interprété par l’orchestre entier avec une rythmique de batterie/basse/percussions du plus bel effet. Comme toujours, les orchestrations demeurent particulièrement soignées et réussies, la dernière partie du morceau rappelant même les origines classiques du compositeur dans un très beau passage atmosphérique où les bois, les cordes et les cuivres dialoguent avec une fluidité exemplaire. Et comme dans le premier « Rush Hour », cette nouvelle partition nous offre la dose habituelle de musique d’action avec, pour commencer, l’excitant « Out of the Way », soutenu par des percussions frénétiques et un orchestre virtuose où les cuivres s’en donnent à coeur joie, avec des traits rapides de bois (clarinettes/hautbois dans l’aigu) et des cordes agitées. On appréciera ici la façon dont Schifrin utilise ses instruments : chaque pupitre de l’orchestre est privilégié sans qu’un instrument prenne le dessus sur l’autre. On retrouve ici aussi les influences classiques du compositeur avec, pour commencer, quelques références à la « danse de la terre » du « Sacre du Printemps » de Stravinsky, influences flagrantes dans certains passages de ce morceau, et qui témoignent de tout le savoir-faire du musicien argentin. On appréciera ainsi le côté très classique et rétro des passages d’action orchestraux qui renouent avec un style que l’on n’avait pas réentendu depuis les années 70/80. « Out of the Way » accompagne ainsi l’impressionnante scène de combat avec le bambou au début du film, un morceau qui semble déjà en dire long sur la qualité de ce nouveau score d’action du grand Lalo Schifrin.

« Mu Shu Parlor » permet au compositeur de retrouver les sonorités asiatiques/chinoises du premier épisode en réutilisant ses instruments ethniques habituels (pipa, erhu, etc.) avec ceux de l’orchestre. « Mu Shu Parlor » rappelle ainsi que l’histoire se déroule - en partie - à Hong Kong, dans le milieu des Triades chinoises, et fait office de musique « couleur locale ». Ici aussi, l’action reprend très vite le dessus dans « Parlor Fight » pour l’amusante scène de bagarre dans la salle de massage. Schifrin reprend ici le style de « Out of the Way » pour un nouveau déchaînement orchestral musclé dominé par des cuivres massifs et un impressionnant jeu de toms sur la batterie auxquels s’ajoutent les percussions habituelles du compositeur. Les touches asiatiques demeurent présentes, avec des traits instrumentaux rapides et des rythmes complexes et syncopés qui rappellent ici aussi Stravinsky (autant dire qu’il s’agit de la musique d’action de haut niveau !). Schifrin se fait plaisir et renoue avec un style espionnage très « seventies » à la « Mission : Impossible » dans « Undercover Agents », lorsque Lee et Carter tombent sur l’agent secrète incarnée par la sexy Isabella (alias Roselyn Sanchez). On appréciera pour l’occasion une reprise très efficace du thème joué par un saxophone, avant un final plus intime et doux dominé par un piano électrique et quelques cordes. Schifrin développe cette facette plus romantique dans « Isabella », avec la présence de synthétiseurs et du piano électrique rêveur, sur lesquels il développe une variante du thème principal plus intime et vaguement mélancolique, associé à Isabella dans le film et qui pourrait presque faire office de Love Theme entre Lee et la sculpturale demoiselle. Puis, « Isabella » développe alors un nouveau thème aux sonorités vaguement hispanisantes, avec un saxophone soliste qui entonne une mélodie à mi-chemin entre certaines mesures du « Boléro » de Ravel et des oeuvres de Manuel DeFalla.

Schifrin se fait plaisir et nous offre même quelques très belles pièces de jazz « Nevada Mood » ou le début de « The Cosmo is Las Vegas », accompagnant les scènes à Las Vegas. Ce dernier morceau permet alors à Schifrin de maintenir la tension durant la scène où Lee et Carter tentent de coincer Ricky Tan à Las Vegas avec son lot d’instruments furtifs (d’où une utilisation du piano « thriller » à l’ancienne) et un style suspense/action à l’ancienne, qui rappelle par moment la musique de la saga « Dirty Harry », en nettement plus orchestral. Idem pour « Like Father, Like Son », lorsque Lee affronte Ricky Tan. Le compositeur renforce les nombreuses dissonances avec, au passage, la présence du waterphone pour les sonorités cristallines plus inquiétantes, et un nouveau morceau d’action/suspense soutenu par un classicisme d’écriture toujours aussi impressionnant (surtout pour un score écrit en 2001, et qui semble avoir été composé en 1970 ou 1980 !). L’affrontement entre Carter et Hu Li nous permet d’entendre un nouveau déchaînement orchestral de qualité dans « The Sword and the Spear », avant la conclusion musclée de « The Dragon and the Treasure » où l’on retrouve une dernière fois le thème principal pour une coda virtuose et explosive partiellement reprise de « Out of the Way », pour la confrontation finale contre Ricky Tan.

La musique de Lalo Schifrin pour « Rush Hour 2 » demeure ainsi sur certains points supérieure à celle du premier épisode de 1998, car le compositeur va plus loin dans son écriture orchestrale et ne se restreint plus comme il avait parfois tendance à faire dans le premier « Rush Hour » : ici, l’orchestre résonne dans toute son ampleur, à grand renfort de cuivres massifs, de percussions frénétiques et de traits instrumentaux virtuoses. Inspirés des rythmes fiévreux de Stravinsky, la musique de Lalo Schifrin témoigne d’un véritable savoir-faire mis au service du film de Brett Ratner, une musique qui, si elle délaisse quelque peu les sonorités asiatiques du premier épisode, préfère se concentrer ici sur une toile symphonique plus impressionnante et aussi plus classique d’esprit, renvoyant à une époque où les compositeurs possédaient encore ce savoir-faire classique digne des grands maîtres de la musique symphonique d’antan. Certes, « Rush Hour 2 » n’apporte rien de bien neuf au genre mais nous permet malgré tout de retrouver un Schifrin en pleine forme, vif et inspiré, sur une musique d’action tonitruante et redoutablement efficace, parfaite pour accompagner les exploits explosifs du duo Jackie Chan/Chris Tucker !


---Quentin Billard