1-Logan Through Time 4.19
2-Special Privileges 1.57
3-Lagos, Nigeria 5.10
4-Wade Goes To Work 1.28
5-Kayla 2.53
6-Victor Visits 2.06
7-Adamantium 4.16
8-Agent Zero Comes for Logan 3.08
9-Logan Meets Gambit 4.34
10-To The Island 3.46
11-Deadpool 4.10
12-The Towers Collapse 3.22
13-Memories Lost 3.01
14-"...I'll Find My Own Way" 1.24

Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 279 2

Produit par:
Harry Gregson-Williams
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour la
20th Century Fox par:
Danielle Diego
Musique additionnelle de:
Halli Cauthery, Christopher Willis

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2009 Twentieth Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: **1/2
X-MEN ORIGINS : WOLVERINE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams
Quatrième épisode de la saga épique instaurée par Bryan Singer en 2000, « X-Men Origins : Wolverine » est un spin-off se proposant de revenir sur les origines du personnage de James Logan alias Wolverine (Hugh Jackman), célèbre héros de l’univers « X-Men » tiré du comic book de chez Marvel. Depuis qu’ils sont tout petits, James Logan (Hugh Jackman) et son frère Victor Creed (Liev Schreiber) se sont jurés de toujours prendre soin l’un de l’autre : ils possèdent tous les deux des pouvoirs surnaturels qui font d’eux des mutants quasi indestructibles. Après avoir traversé plusieurs guerres et de nombreux changements d’ordre mondial, Logan et Victor se sont finalement retrouvés enrôlés dans un mystérieux commando secret dirigé par le général William Stryker (Danny Huston). Après une mission particulièrement dangereuse en Afrique, Logan décide de raccrocher et quitte son unité. Quelques années plus tard, Victor retrouve sa trace et assassine sa fiancée Kayla (Lynn Collins). Fou de rage, il doit désormais fuir. Surgit alors le général Stryker qui propose alors à Logan de participer au programme militaire « Weapon X », transformant les mutants en véritable armes vivantes. Logan alias Wolverine accepte à une seule condition : qu’il puisse ensuite retrouver Victor pour lui régler définitivement son compte et venger par la même occasion la mort de la femme qu’il a aimée.

Réalisé par Gavin Hood (à qui l’on doit le récent « Tsotsi »), « X-Men Origins : Wolverine » est donc un spin-off somme toute extrêmement spectaculaire, particulièrement porté sur l’action et la démesure : ici, pas de place pour la subtilité ! Wolverine (toujours impeccablement interprété par Hugh Jackman) détruit tout sur son passage et déchaîne la bête qui est en lui. Certains personnages célèbres du comic d’origine sont ainsi de la partie, avec entre autre Stryker, Gambit, Agent Zero ou bien encore Deadpool (dont le look s’éloigne quelque peu de celui du personnage d’origine !). A noter que certains de ces personnages reviendront dans les films de Bryan Singer. Hélas, le scénario reste très sommaire et laisse quelque peu à désirer : les scènes d’action valent leur pesant d’or avec quelques séquences ahurissantes comme l’affrontement contre l’hélicoptère ou la bataille sur le toit d’un réacteur de centrale nucléaire. Les effets spéciaux sont titanesques et l’interprétation sans faille - mention spéciale à Liev Schreiber, parfait dans le rôle de Victor alias « Dents de sabre », qui deviendra l’un des principaux ennemis de Wolverine dans le premier « X-Men » de Bryan Singer. Espérons simplement que le prochain spin-off prévu (celui sur « Storm » si tout va bien !) possédera un scénario un peu plus poussé, qui ne sera pas juste un prétexte à une déferlante gratuite de scènes d’action énormes !

Après John Powell sur « X-Men The Last Stand », c’est au tour d’Harry Gregson-Williams de mettre en musique les aventures des héros de l’univers des X-Men. Le score de « X-Men Origins : Wolverine » repose essentiellement sur le style synthético-orchestral cher au compositeur, agrémenté de quelques choeurs épiques pour la dimension héroïque du score. « Logan Through Time » dévoile ainsi le thème principal de la partition, thème associé à Wolverine dans le film et qui se caractérise par son côté majestueux et sombre (évoquant la bestialité du héros aux griffes acérées). Le morceau repose essentiellement sur un mélange de cordes, de cuivres massifs, de chœurs épiques apportant une dimension quasi religieuse au morceau et un lot de percussions électroniques en tout genre (avec les samples électro chers à Harry Gregson-Williams). « Logan Through Time » accompagne la séquence d’ouverture, où l’on voit Logan et Victor traverser différentes époques et participer à plusieurs conflits majeurs. On reste néanmoins un peu déçu par le côté extrêmement quelconque du thème principal - dans un style similaire, John Powell s’en était bien mieux tiré sur « X-Men The Last Stand ». Dès lors, HGW met en place dans le film une série d’ambiances musicales alternant entre atmosphérique sombre et action tonitruante. « Special Privileges » dévoile dès le début cette partie action, avec une utilisation assez intéressante d’effets sonores du violoncelle électrique de Martin Tillman et les rythmiques électro/techno typiques du compositeur. Hélas, les parties atmosphériques que l’on peut entendre dans « Lagos, Nigeria » remplissent bien leurs fonctions à l’écran (soutenir la tension et les dangers omniprésents pour Logan/Wolverine) mais lassent à l’écoute, HGW faisant bien souvent du remplissage avec quelques lignes de rythmes synthétiques hyper fonctionnels et pas vraiment trépidants. « Lagos, Nigeria » apporte juste un petit plus avec un bref passage solennel et émouvant lorsque Logan décide de quitter l’unité secrète de Stryker. D’une façon générale, le style musical du score de « X-Men Origins : Wolverine » rappelle incontestablement ce qu’a fait récemment Harry Gregson-Williams sur les derniers films de Tony Scott, de « Spy Game » en passant par « Man on Fire ».

Fort heureusement, le compositeur nous offre un éclairage plus intime et humain dans « Kayla », pour lequel il nous livre un Love Theme poignant pour Logan et la belle Kayla. Soutenu par des synthétiseurs discrets avec quelques cordes et un piano, le thème romantique de Kayla rappelle la motivation de Logan, prêt à tout pour venger la mort de sa bien-aimée, et apporte un peu d’émotion fort bienvenue dans un score somme toute très sombre et assez musclé (on pense ici à certains motifs similaires qu’HGW avait écrit pour « Man on Fire »). L’action reprend alors le dessus dans « Victor Visits » avec ses rythmes électro agressifs, ou « Adamantium » dans lequel on peut réentendre les effets sonores du violoncelle électrique et les choeurs de l’ouverture - scène impressionnante de la transformation de Logan en Wolverine. « Adamantium » débouche alors sans surprise sur « Agent Zero Comes for Logan », pour la séquence où l’Agent Zero traque Wolverine en hélicoptère. HGW nous offre ici un très bon morceau d’action typique des productions MV : rythmes électro speedées, orchestre limité au strict minimum (choeurs, cuivres et percussions), synthétiseurs divers et percussions agressives.

Dommage qu’ici aussi, la musique demeure hyper fonctionnelle et sans grand relief, Harry Gregson-Williams apportant une certaine intensité et une excitation à ces scènes d’action sans jamais réussir à trouver le petit plus qui permette à l’auditeur/spectateur de retenir quelque chose de sa musique. Un morceau comme « Logan Meets Gambit » ou « To The Island » est assez représentatif de ce côté fonctionnel un brin lassant : la musique se déroule ici entre action et suspense sans aucune idée particulière. Le musicien se montre un peu plus inventif dans l’utilisation de ses sonorités électroniques pour le personnage de « Deadpool », renforçant à l’écran le caractère menaçant du sbire de Stryker. Les rythmes action de « Deadpool » débouchent alors sur le climax de la partition : « The Towers Collapse » pour l’impressionnante scène de l’affrontement sur la tour de la centrale nucléaire. On retrouve ici quelques bribes du thème principal avec les choeurs épiques et le lot habituel de rythmiques électro speedées, sans oublier un final plus poignant avec une reprise du Love Theme plus mélancolique et amère. Enfin, « I’ll Find My Own Way » reprend une dernière fois le thème principal de Wolverine dans une version assez épique et grandiose typique des « anthem » de Media-Ventures, lorsque le héros décide de poursuivre son chemin après avoir perdu la mémoire (comme on le découvrira d’ailleurs au début du premier « X-Men » de Bryan Singer).

Harry Gregson-Williams applique donc toutes les recettes d’un genre qui semble déjà bien vieillot dans l’écurie Media-Ventures, sans jamais réussir à dépasser ce style fonctionnel qui pourrait presque avoir été écrit par n’importe quel collaborateur de la bande à Hans Zimmer (Steve Jablonsky, Geoff Zanelli ou même Ramin Djawadi !). Après la surprise du grandiose et symphonique « X-Men The Last Stand » de John Powell, la nouvelle partition d’Harry Gregson-Williams pour « X-Men Origins : Wolverine » déçoit par son manque d’inspiration flagrant, une absence totale de renouvellement d’idées et une application très simpliste de toutes les recettes habituelles des scores d’action standards de chez Media-Ventures/Remote Control : hormis quelques passages qui semblent s’élever au dessus de la masse (autant sur l’album que dans le film), la musique de « X-Men Origins : Wolverine » échoue à laisser un quelconque souvenir, se contentant uniquement d’apporter action et tension au film sans aucune surprise particulière. Dommage, surtout lorsqu’on sait qu’Harry Gregson-Williams est pourtant capable d’écrire des choses bien plus ambitieuses lorsqu’il s’en donne réellement les moyens !


---Quentin Billard