1-Night At The Museum: Battle of the Smithsonian 2.38
2-Daley Devices 0.36
3-This Night Is Their Last 4.35
4-To Washington 0.37
5-Getting Past Security 1.49
6-Finding Jed and the Others 3.16
7-I Have Come Back to Life 1.04
8-The Tablet 3.25
9-I Smell Adventure 4.31
10-He Doesn't Have All Night 1.46
11-The Adventure Continues 3.25
12-Octavius Attacks 1.22
13-Entering The Air &
Space Museum 1.32
14-Escape In Wright Flyer 3.29
15-Got The Combination 2.19
16-Gate To The Underworld 1.02
17-I Ride The Squirrel 1.25
18-On Your Toes 1.54
19-The Battle 1.44
20-Divide The House 1.28
21-Victory Is Ours 1.19
22-Goodbye 2.43
23-Museum Open Late 2.02

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 969 2

Produit par:
Alan Silvestri, David Bifano
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
20th Century Fox:
Robert Kraft
Musique supervisée pour la
20th Century Fox par:
Danielle Diego

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2009 Twentieth Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ***
NIGHT AT THE MUSEUM :
BATTLE OF THE SMITHSONIAN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Deux ans après « Night At The Museum », le réalisateur Shawn Levy rempile sur un second film mêlant comme toujours action, aventure et comédie avec une bonne dose de délires en tout genre. Le Smithsonian Institute, considéré comme le plus grand musée du monde, vient tout juste d’accueillir de nouvelles expositions parmi lesquelles se trouve l’antique tablette des pharaons aux pouvoirs magiques. Ce qui s’était produit une fois est sur le point de se reproduire à nouveau, mais cette fois-ci, dans un nouveau musée à la taille conséquente : toutes les attractions du musée prennent vie la nuit. Le problème, c’est que la tablette a aussi ramené à la vie le maléfique pharaon Kahmunrah (Hank Azaria), bien décidé à gouverner le monde avec l’aide de ses acolytes, Napoléon, Ivan le Terrible et Al Capone. Apprenant que la tablette a été emmenée au Smithsonian Institue, Larry Daley (Ben Stiller), ancien gardien de nuit reconverti dans le commerce, décide de venir en aide à tous ses anciens amis, le Président Roosevelt, Attila, le T-Rex, le centurion romain Octavius et le cowboy Jedediah, tous unis pour combattre Kahmunrah et ses sbires. Cette fois-ci, la bataille va avoir lieu en plein cœur du Smithsonian.

Le scénario de « Night At The Museum 2 » reprend donc les mêmes formules que celles du premier opus, avec en prime quelques nouveaux acteurs dont la très craquante Amy Adams dans le rôle d’Amelia Earhart - la première femme aviatrice à avoir traversé l’océan Atlantique en 1928 - sans oublier Alain Chabat qui, pour sa première incursion dans une production hollywoodienne, interprète le rôle de Napoléon Bonaparte, totalement caricaturé ici pour les besoins du film. Ben Stiller reste fidèle à lui-même dans le rôle du gardien de nuit qui va apprendre à retrouver ce qu’il a de meilleur en lui en compagnie de la ravissante Amelia et de ses amis du musée, avec, en face d’eux, un Hank Azaria qui cabotine à souhait dans le rôle du méchant pharaon Kahmunrah, le tout dans un déluge de gags en tout genre et de trouvailles visuelles toutes plus délirantes les unes que les autres (la statue d’Abraham Lincoln qui s’anime, les têtes d’Einstein, le poulpe géant, la séquence des avions, etc.). Hélas, le film échoue à conquérir notre attention malgré tout l’attirail visuel déployé ici : une surenchère de gags et un humour bien souvent lourdingue plombent littéralement le film qui finit par susciter un ennui véritable, d’autant que l’histoire tient finalement sur un fil et n’est qu’un prétexte à une série de délires loufoques qui finissent par ne plus faire rire : trop de gags tuent les gags ! Comme souvent, les concepteurs du film sont tombés dans le piège facile de la surenchère et n’ont pas réussis à renouveler l’exploit du premier opus. Du coup, on regarde ce « Night At The Museum 2 » sans grande conviction : dommage !

Alan Silvestri reprend donc du service après avoir écrit la musique du premier « Night At The Museum » en 2006. Sa nouvelle partition symphonique pour cette seconde mouture présente tous les éléments stylistiques habituels du compositeur, ainsi que les principales ambiances musicales déjà mises en place dans le premier épisode. On retrouve bien évidemment le thème principal solide et majestueux que Silvestri avait écrit pour le premier opus, repris dès l’introduction du film (« Night At The Museum - Battle of the Smithsonian »), toujours synonyme d’aventure et de magie, très vite rejoint en plus de l’ensemble orchestral par des choeurs grandioses. Mais la nouveauté vient ici de l’alternance de différents styles musicaux avec lesquels Silvestri semble s’être bien amusé tout au long de la musique du film de Shawn Levy, à commencer par le jazz rétro et amusant de « Daley Device » lorsque l’on voit la nouvelle vie de Larry Daley à l’écran, ou la musique techno-espionnage de « Getting Past Security » avec ses rythmes électroniques à la « Tomb Raider 2 » (scène où Daley s’introduit dans le Smithsonian sans se faire repérer), sans oublier le très cool rock-symphonique « On Your Toes » pour la délirante séquence où Octavius et Jedediah attaquent les chaussures des méchants. Silvestri renforce à l’écran les nombreux délires et trouvailles musicales en apportant une énergie et un humour tout à fait appréciable à sa musique, sans jamais se prendre trop au sérieux.

On n’oubliera pas de mentionner par la même occasion l’influence quelque peu évidente par-ci par-là des temp tracks du film, « Getting Past Security » rappelant étrangement le Main Titles du score de « Red Eye » de Marco Beltrami, tandis qu’un morceau comme « On Your Toes » pencherait plutôt du côté des récents « James Bond » de David Arnold, alors que le passage héroïque central de « The Tablet » cite clairement quelques mesures du score de « Postman » de James Newton Howard. Fait étrange et assez peu ordinaire chez Silvestri : une influence souvent trop flagrante des temp-tracks d’origine, un aspect quelque peu décevant lorsqu’on sait à quel point le compositeur réussit toujours à être très personnel dans la plupart de ses partitions tout en évitant assez souvent de calquer les temps à la lettre. Néanmoins, ce premier constat ne doit pas faire oublier les grandes qualités musicales de cet opus musical enjoué et rafraîchissant. Evidemment, l’aventure est au rendez-vous dans les délires héroïques de l’excellent « The Tablet » pour la scène de la poursuite dans le musée - Silvestri allant même jusqu’à utiliser le traditionnel clairon de la cavalerie américaine lors de l’arrivée du général Custer, débouchant sur une amusante parodie de fanfare U.S. Le morceau alterne par la même occasion avec des passages percussifs/choraux associés tout au long du film à Kahmunrah et ses sbires. C’est d’ailleurs dans cette partie du score de Silvestri que le style du compositeur brille le plus : on retrouve ainsi l’Alan Silvestri de « The Mummy Returns » dans des passages tels que « He Doesn’t Have All Night » avec ses choeurs guerriers et ses rythmes martiaux martelés (une marque de fabrique du compositeur) ou l’excellent « Gate To The Underworld », marche guerrière égyptienne dominée par son ostinato rythmique indissociable de la « Silvestri’s touch » et ses choeurs d’hommes guerriers associés à Kahmunrah dans le film.

Silvestri s’auto-caricature donc ici et multiplie les références musicales avec un humour et une énergie constante. Des morceaux d’action comme l’héroïque « Octavius Attacks » ou « I Ride The Squirrel » (scène où Octavius attaque sur le dos d’un écureuil) permettent à Silvestri de se lâcher en alternant mickey-mousing virtuose et passages d’action tonitruants avec ses percussions électroniques qui ne sont pas sans rappeler les scores de « Van Helsing » ou « Beowulf ». A noter un thème héroïque absolument savoureux dans « Escape In Wright Flyer », lors de la scène où Amelia s’envole en compagnie de Larry à bord d’un avion du musée. Le compositeur en profite aussi pour nous amener quelques touches plus intimes et poétiques pour illustrer la romance - gentillette - entre Amelia et Larry dans le film, avec son mélange traditionnel de piano et cordes. Du point de vue des orchestrations, on notera la prédominance du célesta dans des passages comme l’ouverture ou « Entering The Air & Space Museum », le célesta étant associé une fois encore à cette idée de magie et d’aventure. Enfin, des morceaux comme « The Battle » ou « Divide The House » illustrent la bataille finale, le principal souci de l’album venant de l’omission d’un morceau majeur accompagnant le duel final entre Larry et Kahmunrah, morceau pour choeur et orchestre absolument épique et démesuré honteusement absent de l’album (comment est-ce possible ?). « Victory Is Ours » apporte alors une conclusion heureuse à cette aventure - le morceau étant d’ailleurs repris du premier score de 2006. « Goodbye » apporte un peu d’émotion et d’intimité pour rappeler la romance entre Amelia et Larry avec son très beau thème de piano/cordes, alors que « Museum Open Late » conclut le film sur une touche plus paisible.

Alan Silvestri n’innove pas particulièrement sur « Night At The Museum 2 » mais confirme néanmoins son talent pour créer des ambiances d’aventure à la fois légères et explosives, maniant un certain humour musical avec moult aisance. Hélas, on regrettera le manque d’originalité d’un score qui accumule tous les poncifs du genre (choeurs guerriers orientalisants, mickey-mousing sautillant, etc.) sans jamais apporter d’idées particulières, même si l’on appréciera malgré tout l’alternance des styles musicaux et l’humour de certains passages du score. Alan Silvestri applique donc toutes les recettes du genre mais a du mal à se renouveler après « Night At The Museum », cette seconde partition n’étant finalement qu’une relecture un peu plus rafraîchissante et à peine plus variée du premier score. On se serait par exemple attendu à mieux niveau thématique, Silvestri ne créant pas de véritables nouveaux thèmes pour ce deuxième opus. Et pour un film dont la principale tagline était « cette fois, le délire n’a plus de limite », on se serait attendu à une partition plus folle et déjantée. Voilà donc un score sympathique mais assez alimentaire de la part d’Alan Silvestri, à réserver en priorité aux aficionados du compositeur !


---Quentin Billard