1-My Day So Far 1.03
2-Splash 1.31
3-First Jumps 1.37
4-Bridges, Rules, Banking 3.25
5-Surf's Up 1.12
6-1000 Volts 3.48
7-Roland Snoops 1.43
8-You Hear Me Laughing 1.01
9-Coliseum Tour 1.47
10-Coliseum Fight 2.25
11-Echo of Mom 0.50
12-Airport Departure 1.58
13-In Hospital 0.56
14-It's Sayonara 0.57
15-Race to Millie 1.25
16-David Comes Clean 3.24
17-Roland At The Lair 4.55
18-Jumper vs. Jumper 2.18
19-The Sacrifice 4.45
20-A Head Start 1.43
21-A Jump Off 1.36

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Lakeshore Records
LKS 33987

Album produit par:
John Powell

Artwork and pictures (c) 2008 20th Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ***
JUMPER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
Après le succès de « The Bourne Identity », le réalisateur Doug Liman revient à la charge avec « Jumper », film d’action/science-fiction adapté d’une nouvelle de Steven Gould publiée en 1992 et qui remporta de nombreux prix littéraires. « Jumper » raconte l’histoire de David Rice (Hayden Christensen), un jeune homme qui découvre un étrange pouvoir qui est en lui depuis son enfance : le don de pouvoir se téléporter n’importe où sur terre. Profitant de ce mystérieux don, David parcourt le monde sans aucune limite : l’Egypte, Paris, l’Australie, Tokyo, tout lui semble alors possible. Le jeune homme décide ensuite d’utiliser son pouvoir pour cambrioler discrètement plusieurs banques. Devenu richissime grâce à son don, David Rice se prend désormais pour le roi du monde. Le jeune homme retrouve alors la trace de Millie Harris (Rachel Bilson), son amour d’enfance. Mais son insouciance aura une conséquence dramatique et non des moindres : David se retrouve ainsi en plein cœur d’une bataille ancestrale qui oppose depuis des siècles les Jumpers - ces êtres possédant comme David le don de se téléporter n’importe où sur terre - et les Paladins, une organisation secrète constituée principalement de guerriers religieux qui combattent l’hérésie des Jumpers. David se retrouve alors traqué par le mystérieux Roland (Samuel L. Jackson), chef des Paladins qui n’a qu’une idée en tête : éliminer tous les Jumpers de la terre par tous les moyens possibles. Le scénario de « Jumper » met donc en scène de façon originale le pouvoir de la téléportation, un pouvoir bien souvent exploité dans les films de science-fiction futuristes mettant en scène des vaisseaux de combat, mais qui se retrouve ici appliqué à des êtres humains qui l’utilisent sans utiliser le moindre appareil - d’où l’originalité du film de Doug Liman. Hélas, techniquement, « Jumper » n’a rien de bien neuf en soi : on y retrouve ainsi la mise en scène nerveuse de « The Bourne Identity » avec quelques scènes d’action réussies (l’affrontement dans la maison, la traque dans le Colisée, etc.) et un casting sympa réunissant Hayden « Anakin » Christensen, Jamie Bell, Rachel Bilson, Diane Lane, Michael Rooker et le toujours aussi charismatique Samuel L. Jackson, parfait dans le rôle du bad guy de service. « Jumper » exploite bien les possibilités qu’offre ce don à celui qui le possède, et demeure divertissant de bout en bout, même si le scénario demeure somme toute très léger (il s’agit en fait du premier tome d’une future trilogie). Espérons simplement que le second épisode, prévu courant 2011, apportera un peu plus de consistance à cette histoire de téléportation et de bataille ancestrale.

Après « The Bourne Identity », John Powell collabore à nouveau avec Doug Liman sur « Jumper », pour lequel le compositeur a écrit un score d’action synthético-orchestral dans la lignée de ses précédents opus musicaux. Le film s’ouvre ainsi au son du très sympa « My Day So Far » qui nous permet de découvrir rapidement le thème principal du score de « Jumper », un morceau dans lequel loops électro se mélangent avec un orchestre dominé par un piano, des cuivres et des cordes. Powell maintient un style très moderne dans sa musique en utilisant continuellement des rythmiques électroniques accompagnants les parties orchestrales. La guitare électrique du final de « Splash » apporte un petit « plus » au morceau, démontrant par la même occasion toute l’inventivité du compositeur dans son instrumentation. Powell illustre alors les premiers « jumps » de David Rice dans « First Jumps » qui se veut plus électronique et atmosphérique, comme pour rappeler le côté « science-fiction » du film de Doug Liman. A ces parties électroniques/techno se rajoutent aussi quelques instruments ethniques comme l’utilisation d’un oud oriental dans « Bridges, Rules, Bankin » lorsque David teste ses nouveaux pouvoirs et voyage jusque sur la tête du Sphinx en Egypte. Les touches ethniques/orientales demeurent donc assez présentes dans une bonne partie du score, comme pour rappeler que les pouvoirs du héros n’ont pas de limite et qu’il peut ainsi voyager n’importe où dans le monde. Même chose pour « Surf’s Up » où le compositeur se fait véritablement plaisir en expérimentant avec ses sonorités synthétiques/électro et ses guitares électriques rock qui renforcent le côté « teen-movie » du début du film.

« 1000 Volts » met alors fin au côté insouciant et « ado » du début de la partition en affirmant un climat plus sombre et menaçant. Les loops électro demeurent toujours présents, avec un orchestre dominé cette fois par des cordes sombres et dissonantes. Il s’agit bien évidemment de l’arrivée de Roland, personnage de Samuel L. Jackson évoqué ici par des rythmes de percussions plus agressifs. « 1000 Volts » nous permet aussi d’entendre le premier morceau d’action du score de John Powell, dans lequel on retrouve l’inventivité habituelle du compositeur, notamment dans l’utilisation des différentes textures électroniques et dans l’écriture de l’orchestre (qui alterne tout aussi bien traits de cordes rapides que rythmes saccadés des cuivres). « Roland Snoops » et « You Hear Me Laughing » développent cette ambiance musicale associée à Roland Cox grâce à des loops électro omniprésents et des percussions orientales du plus bel effet. Malgré tout, Powell n’en oublie pas pour autant la partie plus sentimentale et humaine du film avec un morceau comme « Coliseum Tour » qui lui permet ainsi d’écrire un morceau plus chaleureux et intime lors de la scène où David emmène Millie visiter - discrètement - le Colisée à Rome. Les cordes développent ici un thème romantique discret et contemplatif, plus harmonique que réellement mélodique, le tout sur fond de guitares mixées de façon très lointaine pour apporter une petite couleur supplémentaire au morceau. On retrouve ce thème dans le très beau « Airport Departure », lorsque David doit se séparer de Millie à l’aéroport pour poursuivre son chemin seul.

L’action repart alors de plus belle pour l’affrontement dans le Colisée (« Coliseum Fight »), morceau d’action typique du compositeur et qui devrait ravir tous les fans de John Powell. Dans le même ordre d’idée, « David Comes Clean » nous propose un travail très intéressant autour des percussions - acoustiques et électroniques - avec un nouveau déchaînement d’action pour une scène d’affrontement contre Roland au cours de la dernière partie du film. L’affrontement s’amplifie ensuite dans l’excitant et massif « Roland At The Lair », « The Sacrifice » et « Jumper Vs. Jumper » (dont les effets sonores technos frénétiques rappellent beaucoup « The Bourne Identity »). L’aventure touche à sa fin avec une reprise du Love Theme joué par un piano délicat sur fond de nappes synthétiques lointaines dans « A Head Start », et une ultime reprise du thème principal dans l’énergique « A Jump Off », qui se trouve être une version dérivée de l’ouverture (« My Day So For »), une façon pour le compositeur de nous faire comprendre que la boucle est bouclée.

Les amateurs de John Powell pourront donc se délecter de cette nouvelle partition d’action assez énergique et intéressante bien que sans grande originalité particulière. Powell applique toutes les recettes du genre et va même plus loin en nous proposant un travail minutieux autour des rythmes électroniques et des touches ethniques. Plus varié et abouti que « The Bourne Identity », le score de « Jumper » apporte donc une touche moderne au film de Doug Liman, entre l’insouciance adolescente du héros et la détermination farouche du bad guy de service. Sans être l’un des sommets de John Powell, « Jumper » n’en demeure pas moins un score sympathique et très réussi dans le film, tout en restant un effort assez mineur de la part du compositeur.


---Quentin Billard