1-The Virginia Company 1.30*
2-Ship At Sea 2.43
3-The Virginia Company
(Reprise) 0.35*
4-Steady as the Beating Drum
(Main Title) 1.46*
5-Steady as the Beating Drum
(Reprise) 0.45*
6-Just Around the Riverbend 2.28*
7-Grandmother Willow 1.27
8-Listen With Your Heart
(Part 1) 1.27*
9-Mine, Mine, Mine 3.05*
10-Listen With Your Heart
(Part 2) 2.44*
11-Colors of the Wind 3.33*
12-Savages (Part 1) 1.43*
13-Savages (Part 2) 2.14*
14-I'll Never See Him Again 1.54
15-Pocahontas 1.23
16-Council Meeting 1.11
17-Percy's Bath 0.51
18-River's Edge 1.27
19-Skirmish 2.02
20-Getting Acquainted 1.30
21-Ratcliffe's Plan 1.46
22-Picking Corn 0.54
23-The Warriors Arrive 1.22
24-John Smith Sneaks Out 1.14
25-Execution 1.34
26-Farewell 4.45
27-Colors of the Wind
(End Title) 4.17**
28-If I Never Knew You 4.11***

*Paroles de Stephen Schwartz
Musique d'Alan Menken
**Interprété par Vanessa Williams
Musique d'Alan Menken
Paroles de Stephen Schwartz
***Interprété par John Secada
et Shanice
Musique d'Alan Menken
Paroles de Stephen Schwartz.

Musique  composée par:

Alan Menken

Editeur:

Walt Disney Records 60874-7

Album produit par:
Alan Menken
Paroles originales de:
Stephen Schwartz

Artwork and pictures (c) 1995 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
POCAHONTAS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Menken
Après s’être emparé d’un conte célèbre des milles et une nuit dans « Aladdin » (1992) et après avoir connu un immense succès avec « The Lion King » (1994), les studios Disney décidèrent de porter à l’écran la fameuse légende de « Pocahontas ». Sorti en 1995 et réalisé par Mike Gabriel et Eric Goldberg, ce très beau film d’animation apportait à sa façon un peu de renouveau aux productions Disney. Pour commencer, c’était à l’époque le premier Disney à s’inspirer d’une histoire vraie (l’autre film étant « Mulan » sorti en 1998). D’autre part, « Pocahontas » demeure encore aujourd’hui l’un des Disney les plus dramatiques et les plus sérieux de toutes les années 90. Malgré quelques éléments typiques du studio de la souris aux grandes oreilles (les nombreux gags avec les compagnons animaux des héros, les chansons, etc.), « Pocahontas » raconte avant tout une célèbre histoire d’amour dramatique entre un homme et une femme que tout oppose. L’histoire nous transporte ainsi en l’an 1607. John Smith, un fringant aventurier, débarque un jour sur les terres du « nouveau monde » avec des colons anglais à la recherche d’or. Smith fait alors très vite la connaissance de la belle Pocahontas, fille du chef de la tribu des Powhatan. John Smith et Pocahontas tombent alors très vite amoureux l’un de l’autre, mais leur relation est compromise par une guerre qui menace d’éclater entre les colons anglais et les indiens. Désormais, si elle veut sauver son amour, Pocahontas va devoir tout mettre en oeuvre pour tenter d’empêcher un conflit imminent entre son peuple et les colons britannique. « Pocahontas » reprend donc les grandes lignes de la célèbre légende inspirée de l’histoire vraie de Pocahontas, dans un dessin animé magnifique et extrêmement poétique (le film contient l’une des plus belles fin vue dans un Disney depuis bien longtemps !), qui représenta un véritable défi technique pour tous ses concepteurs : la complexité des couleurs, des expressions faciales et des différentes techniques d’animation utilisées ici ont nécessité pas moins de cinq années de production pour mettre au point ce chef-d’oeuvre de l’écurie Disney, qui reste encore aujourd’hui considéré comme une véritable référence du genre. Plus adulte que les films précédents et aussi plus dur (c’est l’un des rares Disney où l’on voit un personnage se faire tuer), « Pocahontas » raconte une histoire d’amour bouleversante avec une poésie rare, le tout enveloppé dans le style habituel de chez Disney. Hélas, le côté sérieux et plus adulte du film empêcha « Pocahontas » de rencontrer le succès escompté à sa sortie en 1995, les concepteurs du film ayant pourtant placé beaucoup d’espérance en lui. Pourtant, que l’on ne s’y trompe pas, « Pocahontas » reste encore aujourd’hui l’un des plus beaux Disney de la décennie 1990 !

Avec « Pocahontas », Alan Menken revenait sur la musique d’un Disney trois ans après sa partition remarquable pour « Aladdin ». Sans être ce que le compositeur a fait de mieux sur un dessin animé, « Pocahontas » possède néanmoins toutes les qualités typiques des musiques d’Alan Menken pour les films animés Disney : lyrisme omniprésent, chansons accrocheuses, orchestrations très soignées. Comme toujours, la musique de Menken se partage entre les chansons de type numéros musicaux à la Broadway et le score orchestral, et comme toujours, une chanson s’impose ici dans le lot, « Colors of the Wind », l’une des premières chansons que le compositeur écrivit pour « Pocahontas » en collaboration avec le parolier Stephen Schwartz, et qui dicta très vite le ton du film. Pour information, « Colors of the Wind » permit au score de « Pocahontas » de remporter un Academy Award, tandis que la chanson a reçu par la suite un Golden Globe et un Grammy Award. Une autre chanson importante dans la BO de « Pocahontas » n’est autre que « If I Never Knew You », qui contient le Love Theme de la musique du film, chanson qui devait être présente dans l’histoire mais qui a finalement été rejetée au montage final, jugée trop ennuyeuse par le public test du film. Cette chanson, présente en version pop dans le générique de fin, possède une certaine importance puisqu’Alan Menken s’en sert comme thème romantique tout au long de son score orchestral, illustrant la romance entre John Smith et Pocahontas.

Le film débute au son de « The Virginia Company », chanson de marin interprété en choeur pour accompagner l’arrivée des colons anglais. « The Virginia Company » cède ensuite la place à « Steady as the Beating Drum », chanson qui accompagne cette fois-ci le peuple des Powhatan avec son rythme de tambour indien et ses orchestrations très soignées. Comme toujours dans les Disney, les numéros musicaux sont toujours savoureux et de grande qualité, « Pocahontas » ne dérogeant pas à la règle, même si l’on regrettera ici le côté peu mémorable des chansons (aucune ne sort vraiment du lot ou ne laisse une souvenir particulier, en dehors de « Colors the Wind »). Pocahontas a droit à quelques chansons à la fois légères et enjouées comme « Just Around the River Bend », chanson exubérante sur la beauté de la nature, ou l’incontournable « Colors of the Wind », grand moment d’émotion et de poésie dans le film pour la rencontre entre John Smith et Pocahontas - à noter ici l’utilisation de quelques flûtes indiennes aux sonorités exotiques discrètes mais très réussies. Véritable thème romantique, « Colors of the Wind » accompagne parfaitement l’histoire d’amour entre Smith et Pocahontas, et ce même si l’on a aussi, on se serait attendu à une chanson bien plus mémorable. Radcliffe, le méchant de service, nous offre à son tour sa propre chanson avec « Mine, Mine, Mine » en duo avec John Smith (à noter que la chanson est interprétée par Mel Gibson, qui fait la voix de Smith dans le film), puis « Savages », chanson guerrière énergique et survitaminée, qui accompagne la scène où les colons se préparent à la bataille contre les indiens. Mais la chanson la plus mémorable du film reste sans aucun doute « Listen With Your Heart », la chanson de l’arbre dont la mélodie exprime l’idée de sagesse et de respect des esprits du monde, chanson qui deviendra un thème majeur dans la partition d’Alan Menken, qui la reprendra d’ailleurs en version pop pour le générique de fin du film.

Le score de « Pocahontas » fonctionne comme d’habitude à partir des thèmes issus des principales chansons du score. Menken nous offre un premier morceau d’action rythmé et enlevé pour « Ship At Sea » pour la scène du premier grand moment de bravoure de John Smith qui sauve l’un des hommes de son équipage sur le navire au début du film. On retrouve ici les orchestrations soignées et colorées typiques du compositeur, cuivres massifs, bois virevoltants, percussions furtives, cordes amples, un style qui rappelle clairement les parties orchestrales de « Little Mermaid » ou « Aladdin ». Plus léger, « Grandmother Willow » illustre la scène de la rencontre avec l’arbre grand-mère en mettant l’accent sur les bois et les cordes. Menken en profite pour nos offrir quelques touches inévitables de mickey-mousing pour les scènes avec les gags des animaux. Certains passages comme « I’ll Never See Him Again » font la part belle aux orchestrations plus douces et intimes, le morceau reprenant de façon poignante le très beau thème romantique de « If I Never Knew You » au violon, lorsque Smith et Pocahontas doivent se séparer temporairement pour éviter d’être vus ensemble.

Plus léger, « Pocahontas » développe le thème de « Just Around the River Bend » avec quelques touches de mickey-mousing pour les facéties de Flit et Meeko, les deux amis animaux de Pocahontas. Un morceau comme « Council Meeting » développe de façon plus sombre les sonorités indiennes à l’aide de flûtes exotiques discrètes et de tambours, tandis que « Percy’s Bath » se veut plus léger et sautillant avec ses quelques touches mickey-mousing pour la scène du bain de Percy, le chien de Radcliffe. Alan Menken développe ses thèmes dans des morceaux tels que « Skirmish », « The Warriors Arrive », « Getting Acquainted » ou « Execution », qui reprend de façon émouvante le thème de « Colors of the Wind » et le Love Theme. Menken assure ainsi le lien entre le score et les chansons du film, comme il le fait à chaque fois dans ses partitions pour les dessins animés de Disney. Enfin, « Farewell » illustre la très poignante conclusion du film en reprenant le thème de « Colors of the Wind » et le thème romantique, réexposé une dernière fois par les cordes dans toute sa splendeur. « Farewell » se conclut de façon absolument spectaculaire avec un puissant tutti orchestral et un choeur grandiose, idéal pour conclure cette histoire d’amour bouleversante en beauté !

Sans être la meilleure partition qu’Alan Menken ait écrit pour un dessin animé Disney, la musique de « Pocahontas » demeure malgré tout belle et inspirée de bout en bout, une musique à la fois lyrique, poétique, légère et énergique, illustrant parfaitement toutes les différentes facettes du style d’Alan Menken. La musique apporte à son tour une émotion indispensable au film de Mike Gabriel et Eric Goldberg, même s’il ne faudra pas s’attendre à retrouver ici des chansons aussi mémorables que dans « Aladdin » ou « Little Mermaid ». En définitive, voilà une nouvelle partition de qualité de la part d’Alan Menken, qui devrait séduire les fans du compositeur et les inconditionnels des chansons Disney !


---Quentin Billard