1-Clan McCullen 3.07
2-MARS Industries 1.42
3-Delivering The Warheads 7.24
4-General Hawk 1.36
5-It Had To Be NATO's Fault! 1.40
6-King Cobra 2.58
7-What Happened To Her? 1.16
8-I Promise 2.07
9-The Pit Battle 7.24
10-They Intend To Use Them 1.06
11-Snake Eyes 2.23
12-I Have A Target In Mind 2.23
13-The JOE's Mobilize 8.24
14-Northern Route 6.10
15-Who Are You? 3.36
16-Deploy The Sharcs 7.32
17-Final Battle 0.54
18-Just About Close Enough 3.57
19-The Rise of Cobra 1.52
20-I'm Not Giving Up On You 1.49
21-End Credits 2.21

Musique  composée par:

Alan Silvestri

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 980 2

Album produit par:
Alan Silvestri, David Bifano
Producteurs exécutifs album:
Stephen Sommers,
Lorenzo di Bonaventura, Bob Ducsay,
Randy Spendlove

Producteur exécutif de l'album:
Robert Townson

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2009 Paramount Pictures Corporation. All rights reserved.

Note: ***
G.I. JOE : THE RISE OF COBRA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Alan Silvestri
Après le succès colossal de « Transformers », c’est autour d’une autre série de jouets célèbres des années 80 d’être à nouveau adaptées en film : « G.I. Joe ». A l’origine, le héros G.I. Joe provient d’une bande dessinée créée par David Berger au cours de la seconde guerre mondiale, et censée valoriser l’héroïsme de l’armée américaine en temps de conflit. Ce n’est qu’en 1964 qu’Hasbro lancera sa gamme de jouets qui fera fureur, jusqu’à ce que Marvel s’empare de la franchise et lance à son tour ses propres comics entre 1982 et 1994, plus connus sous le titre de « G.I. Joe : A Real American Hero ». Pour finir, c’est dans les années 80 que sortira une série TV animée inspirée des comics de chez Marvel. Il faudra finalement attendre 2009 pour que Stephen Sommers s’empare à son tour de la franchise et nous propose une adaptation live des aventures de la troupe d’élite des G.I. Joe. Avec « G.I. Joe : The Rise of Cobra », Sommers met en scène les héros militaires face à l’organisation naissante de terroristes connue sous le nom de Cobra. Les agents de l’équipe d’élite des G.I. Joe sont recrutés un peu partout dans le monde pour combattre le mal sous toutes ses formes. Ils réussissent toujours là où les autres échouent. Lorsque de mystérieux terroristes dirigés par la redoutable baronne (Sienna Miller) s’emparent d’une cargaison d’armes nucléaires construites par MARS Entreprises, le puissant marchant d’armes James McCullen (Christopher Eccleston), patron de la société qui fabrique ces armes, décide de faire appel au groupe d’élite des G.I. Joe dirigé par le général Hawk (Dennis Quaid). Très vite, deux nouvelles recrues viennent grossir les troupes d’élite du général, Duke (Channing Tatum) et Ripcord (Marlon Wayans). Ils apprennent très vite à collaborer avec leurs nouveaux camarades, Scarlett (Rachel Nichols), Breaker (Saïg Taghmaoui), Snake Eyes (Ray Park), et Heavy Duty (Adewale Akinnuoye-Agbaje). Ensemble, ils devront déjouer les sinistres complots de l’organisation COBRA et empêcher un attentat visant la ville de Paris.

Avec « G.I. Joe : The Rise of Cobra », Stephen Sommers repousse encore une fois les limites du film d’action avec un divertissement hollywoodien musclé et sans la moindre once de subtilité : ici, ça cogne, ça fusille et ça pète toutes les 5 minutes sans un seul temps mort. Le problème est toujours le même avec Sommers : tout va trop vite, tout est trop démesuré, si bien qu’il s’avère réellement difficile pour le film d’atteindre un certain climax tant chaque scène semble être la séquence d’action ultime (on avait déjà ce problème dans « Van Helsing »). « G.I. Joe » ne déroge donc pas à la règle, d’autant que les scènes d’action - monstrueuses - sont souvent filmées de façon illisible, saturées de mouvements de caméra hystériques. Et pourtant, le film fonctionne parfaitement et l’on ne s’ennuie pas une seule seconde, et ce grâce à un casting exceptionnel (autant de stars réunies dans un film de ce genre, c’est plutôt rare !), à une bonne dose d’action musclée, de violence, de gadgets ultra sophistiqués à la James Bond et d’effets spéciaux totalement démesurés (voire trop). Les fans de la saga « G.I. Joe » seront donc aux anges avec le film de Stephen Sommers. A noter pour finir une scène déjà considérée comme anthologique : la longue poursuite dans les rues de Paris et la destruction de la Tour Eiffel (encore une fois !) : totalement énorme !

Alan Silvestri retrouve donc Stephen Sommers après deux partitions monumentales pour « The Mummy Returns » et « Van Helsing ». Annoncé depuis plusieurs fois sur « G.I. Joe : The Rise of Cobra », Silvestri nous offre finalement un score d’action énergique et musclé mais pas aussi ambitieux que ce que l’on était en droit d’attendre de la part du compositeur (qui a quand même travaillé sur la musique de ce film pendant plusieurs mois !). Le principal problème qui apparaît dès la première écoute du score est le manque de développement thématique dans les morceaux d’action : avec juste un thème principal développé peu de fois dans le film, le score déçoit par la faiblesse de sa structure thématique - chose plutôt rare chez Silvestri. Plus étonnant encore, le compositeur - à qui les grands scores d’action martiaux réussissent bien (« Predator », « Judge Dredd ») nous offre avec « G.I. Joe » une partition plutôt quelconque, reposant sur les formules orchestrales habituelles du compositeur auxquelles s’ajoutent toute une pléiade de synthétiseurs et autres percussions électroniques en tout genre. En ce sens, « G.I. Joe » doit beaucoup aux expérimentations électroniques de Silvestri sur « Tomb Raider 2 », sans aucun doute le score le plus proche du style musical de « G.I. Joe ».

Le score repose donc sur un seul thème principal, le thème des G.I. Joe que l’on entend pour la première fois dans « Delivering The Warheads ». Ce thème évoque parfaitement l’univers d’héroïsme martial du film et s’affirme clairement dans la lignée des thèmes cuivrés chers au compositeur (on pense par exemple aux thèmes de « Eraser » ou même à celui de « Volcano » ou de « Tomb Raider 2 »). Dès le début du film, Alan Silvestri met l’accent sur les synthétiseurs et autres rythmiques électro modernes afin d’illustrer à l’écran l’univers high-tech et la technologie futuriste du film. C’est du moins ce que confirme un morceau comme « MARS Industries » avec ses synthétiseurs très 90s (et curieusement très kitsch pour un score datant de 2009) lorsqu’il est question des armes de MARS Industries aperçues au début du film. « Delivering The Warheads » est quand à lui le premier grand morceau d’action du score de « G.I. Joe », avec, pour commencer, une caractéristique principale dans cette partition : une longueur assez conséquente offerte à la plupart des grands morceaux d’action du score. Ainsi, Silvestri prend le temps de développer amplement ses déchaînements synthético-orchestraux comme c’est le cas pendant les 7 minutes de « Delivering The Warheads » ou les 7 minutes du frénétique « The Pit Battle », sans oublier la longue séquence de la poursuite dans Paris illustrée par l’énorme « The JOE’s Mobilize ». Aucun doute possible : le principal point fort de la musique de « G.I. Joe : The Rise of Cobra » repose donc essentiellement sur ses nombreux morceaux d’action.

« Delivering The Warheads » fait habilement monter la tension pendant plus de 7 minutes pour illustrer l’attaque des troupes de la baronne au début du film, lorsque les sbires de COBRA dérobent les ogives nucléaires. Silvestri met ici l’accent sur les rythmiques électro/techno modernes et autres samples high-tech en tout genre. On regrettera cependant ce recours bien trop souvent systématique aux effets électroniques modernes, qui ont parfois tendance à envahir la partie orchestrale de la musique. A noter d’ailleurs qu’Alan Silvestri emprunte la plupart de ses loops de percussions électro à des bandes de son commerciales et facilement reconnaissables (« Stormdrum » de East-West et « Percussive Adventures 2 » entre autre). Ce recours de plus en plus fréquent à des banques de son commerciales dans les musiques de film hollywoodiennes d’aujourd’hui finit malheureusement par tuer la créativité des compositeurs, bien souvent obligés de recycler les mêmes sons d’un score à un autre (idem pour le récent score de « Terminator Salvation » de Danny Elfman, qui utilisait quasiment les mêmes banques de sons !). On a d’ailleurs connu un Silvestri plus personnel et ambitieux par le passé, et il est donc très regrettable de voir le compositeur céder à son tour à ce genre de facilité dont est remplie la musique de « G.I. Joe ». Malgré tout, la musique s’avère très convaincante et assez prenante dans le film, même si le mixage totalement catastrophique de la musique à l’écran empêche à la partition d’Alan Silvestri de prendre réellement son envol sur les images.

On pourra apprécier au passage une sympathique reprise du thème principal dans « General Hawk », lorsque le général présente les troupes des G.I. Joe à ses deux nouvelles recrues. En revanche, un morceau plus atmosphérique comme « It Had To Be NATO’s Fault » déçoit totalement par son utilisation de synthétiseurs kitsch qui rappellent curieusement le Alan Silvestri des débuts (dans les années 80) : régression artistique pour le compositeur ou choix esthétique voulu ? Difficile à dire, tant le morceau semble déplacé dans le contexte musical du film. Dommage aussi que le compositeur ne soit pas parvenu à créer un thème pour COBRA, alors que l’on devra se contenter à la place d’un passage de rythmiques électro/techno totalement banal dans « King Cobra ». Même un morceau plus intime et chaleureux comme « I Promise » déçoit par son côté très lisse et son manque d’inspiration (le morceau est très inspiré de certaines mesures de « Contact » ou « Cast Away »). Silvestri se rattrape néanmoins avec le superbe « The Pit Battle » et ses nombreux rebondissements rythmiques excitants aux orchestrations toujours très soignées (et particulièrement cuivrées). Idem pour la bataille de Paris dans l’excitant « The JOE’s Mobilize » ou le climax d’action final, « Deploy The Sharcs » et « Just About Close Enough » pour la séquence de l’évasion de la forteresse aquatique de COBRA à la fin du film. Enfin, « I’m Not Giving Up On You » reprend le thème principal en guise de conclusion, un thème d’ailleurs curieusement peu présent dans les morceaux d’action du score, qui, malgré leur longueur souvent conséquente (plus de 7 minutes pour la plupart) manquent cruellement de repères thématiques dignes de ce nom. Enfin, on appréciera une reprise du thème martial dans toute son intégralité avec l’héroïque « End Credits » (finalement non utilisé dans le film !).

Au final, « G.I. Joe : The Rise of Cobra » permet à Alan Silvestri de renouer avec son style synthético-orchestral hérité de « Tomb Raider 2 » et ses grandes rythmiques techno frénétiques. Hélas, après deux partitions de qualité pour « The Mummy Returns » et « Van Helsing », « G.I. Joe » fait plutôt pâle figure et ne possède ni la puissance ni la richesse thématique de ces précédentes partitions de Silvestri. Tout n’est pas noir cependant, car le compositeur réussit malgré tout à tirer son épingle du jeu, et ce malgré un certain manque d’inspiration flagrant. Ainsi, ne nous y trompons pas : « G.I. Joe : The Rise of Cobra » est loin d’être la nouvelle grande partition symphonique monumentale que l’on était en droit d’attendre de la part d’Alan Silvestri sur le nouveau film d’action de Stephen Sommers. Bilan mitigé donc pour « G.I. Joe », qui parvient malgré tout à retranscrire toute la démesure high-tech militaire du film mais sans faire d’étincelles. Les fans du compositeur apprécieront surtout la puissance des morceaux d’action et l’utilisation plutôt réussie (mais pas assez aboutie) du thème principal héroïque et martial. Mais pour les autres, cela risque fort d’être une petite déception, un score réservé essentiellement aux aficionados d’Alan Silvestri !


---Quentin Billard