1-Luna Aeterna-
The One Who Awakens You 1.10
2-Dea Cantat-The Goddess Sings 2.42
3-Spring Unchanged 2.27
4-Magister-Beloved Master 3.48
5-The Fountain of Heart 1.23
6-Love Lesson 3 4.17*
7-Don't Expect 1.34
8-Wishing For a Bond 3.08
9-Together We Can 1.46
10-Believing Your Heart 0.58
11-Invidia-Swaying Heart 1.11
12-Recollection-Nostalgia 4.15**
13-Crystallus Malus-Dark Shine 0.58
14-Celestin-Seditianus Auctor 2.30
15-Sealing The Feelings 1.52
16-Ventus-Raging Goddess 2.34
17-Wishing for Happiness 3.01
18-Morgan-Amor Tristis 3.41
19-Whisper of Life 1.13
20-Propositum-Defying God 3.18
21-Thor-God of Destruction 2.08
22-Thundering Destruction 2.09
23-The Proof of Us 1.23
24-Coro di Dea-
Voices of Goddesses 2.01***
25-The New World Prelude 3.07
26-Try to Wish-What You Need 4.50+

Bonus Track

27-Cantilena Angel
(Song of an Angel) 3.03

*Interprété par Ikue Otani
Paroles de Yudai Kisan
Musique de Nobuo Uematsu
Arrangé par Afikumi Tada
**Interprété par Kikuko Inoue
Paroles de Yudai Kisan
Musique de Shiro Hamaguchi
Arrangé par Shiro Hamaguchi
***Interprété par Saori Nishihata
Paroles de Koi Takayanagi
Musique de Nobuo Uematsu
Arrangé par Yoshinori Inoue
+Interprété par Kikuko Inoue
(Beldandy), Yumi Fuyuma (Urd)
et Aya Hisakawa (Skuld)
Paroles de Hiroaki Aida
Traduction latine de Taro Yamashita
Musique de Shiro Hamaguchi

Musique  composée par:

Shiro Hamaguchi/Nobuo Uematsu

Editeur:

Pioneer PIO-CD-5183-2

Producteur exécutif musique:
Takao Noma
Producteur musique:
Takashi Watanabe,
Shinichi Nakamura

Producteur enregistrement:
Yuji Saito
Direction enregistrement:
Hajime Touma
Coopération:
Kensuke Matsushita
(Square Sounds)

Theme Song Composer:
Nobuo Uematsu

Artwork and pictures (c) 2000 Kosuke Fujisima/Kodansha. Ah! My Goddess Partnership. All rights reserved.

Note: ****1/2
AH! MY GODDESS THE MOVIE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Shiro Hamaguchi/Nobuo Uematsu
« Ah! My Goddess », est à l’origine une célèbre série animée japonaise inspirée d’un manga à succès de Kosuke Fujishima. Le dit manga fut publié pour la première fois en 1988 et a connu un certain succès grâce à la série TV diffusée pour la première fois au Japon en 1993. Devant le succès toujours croissant de cette série, les producteurs japonais décidèrent alors de concevoir un long-métrage animé inspiré de la série pour faire revivre à nouveau les principaux protagonistes de l’histoire dans un film plus beau, plus long et plus ambitieux. Ainsi, « Ah! My Goddess The Movie » a été confié à Hiroaki Gohda, réalisateur de la série TV d’origine, qui nous livre un long-métrage absolument magnifique et visuellement splendide. On y retrouve ainsi la déesse Beldandy et son fiancé humain Keichi Morisato, sans oublier les deux soeurs turbulentes de la belle déesse : Urd, la demi-soeur aînée de Beldandy, et Skuld, sa soeur cadette. A l’origine, le jeune Keichi est un étudiant timide à l’Université de Nekomi. Il n’a jamais eu beaucoup de succès auprès des filles, alors le jour où il compose un mauvais numéro au téléphone et tombe par mégarde sur le bureau d’assistance divine, il se retrouve nez à nez avec Beldandy, venue sur terre pour lui permettre d’exaucer un voeu. Et lorsque Keichi formule le voeu que la belle déesse reste avec lui pour toujours, cette dernière s’exécute, se retrouvant ainsi bloquée dans le monde des humains. Au fil du temps, Keichi et Beldandy apprendront à se connaître et tomberont amoureux l’un de l’autre. Le film se déroule trois ans après ces événements. Alors que Keichi entame une nouvelle année à l’université, Beldandy et ses deux soeurs doivent affronter un danger totalement inattendu : le retour de Célestin, l’ancien mentor de Beldandy venu sur terre pour demander à la déesse de l’aider à construire un nouveau monde. C’est alors qu’il fait perdre la mémoire à Beldandy et propage un virus à travers tout le réseau informatique céleste qui menace désormais l’univers entier. Et comme si cela ne suffisait pas, Célestin est aidé dans sa quête par Morgan, une nouvelle camarade de Keichi qui tente de le séduire à tout prix. Désormais, Keichi, Urd et Skuld vont devoir tout mettre en oeuvre pour permettre à Beldandy de retrouver ses souvenirs et pour sauver le monde en proie à une destruction programmée.

« Ah ! My Goddess The Movie » est donc similaire à la série TV, à ceci près que certains personnages ont été enlevés et que d’autres ont fait leur apparition pour les besoins du film. On y retrouve comme toujours un mélange assez détonnant entre déesses super sexy, romances, aventure et humour. Le film tente même de s’interroger - naïvement, certes - sur les vraies valeurs de l’amour et de l’humanité. C’est d’ailleurs dans ces passages là que le film est emprunt d’une poésie et d’un lyrisme parfois étonnant et très rafraîchissant pour un anime japonais de ce genre. Hiroaki Gohda réussi à rendre ses personnages particulièrement attachant, même si adapter sa propre série TV de plus de 38 épisodes dans un long-métrage de 105 minutes ne doit pas être chose aisée. Et pourtant, le résultat est à la hauteur des attentes de tous les fans qui se demandaient bien quand les aventures de la déesse Beldandy et de l’étudiant timide Keichi allaient être un jour adaptées sur grand écran. Le film s’impose donc avant tout par la qualité de l’animation, mélangeant 2D traditionnelle et images numériques plus modernes, et par le charme de ses déesses aux corps de rêve, sans oublier un humour omniprésent et quelques scènes de combat plutôt spectaculaires et démesurées. « Ah ! My Goodess » est aussi l’un des rares films japonais à évoquer de façon fantaisiste des éléments-clés de la mythologie scandinave : le paradis représenté ici par Yggdrasil, un gigantesque réseau informatique géré par les déesses et censé maintenir le monde en état de marche - les trois déesses du film qui sont en fait des références au nornes de la mythologie scandinave (Verdandi le présent, Skuld le futur, Urd le passé), etc. Au final, « Ah! My Goddess The Movie » s’impose donc comme une très belle réussite dans le domaine du film d’animation japonais, un film magnifique d’une grande richesse et d’une grande poésie, racontant une histoire d’amour touchante sur fond de combats célestes et d’humour léger. Le film s’adresse donc autant aux fans de la série qu’aux néophytes qui apprécieront sans aucun doute le charme de ses déesses et la beauté de l’histoire et du film.

La musique de « Ah! My Goddess The Movie » a été confiée à Shiro Hamaguchi, plus connu pour avoir arrangé les musiques de Nobuo Uematsu pour la série des jeux vidéo « Final Fantasy ». Ce n’est d’ailleurs certainement pas un hasard si Nobuo Uematsu lui-même a participé à la musique de « Ah! My Goddess », pour lequel le compositeur a écrit quelques chansons originales. La partition de « Ah! My Goddess The Movie » fait donc la part belle aux envolées lyriques et aux thèmes romantiques de toute beauté, avec un certain classicisme d’écriture raffiné - et typiquement nippon - que l’on devine dès l’ouverture du film, « Luna Aeterna-The One Who Awakens You », morceau énergique avec ses orchestrations très soignées et ses cordes agitées, soutenu par un choeur qui apparaît en même temps que le titre du film de façon grandiose. L’un des principaux thèmes du score apparaît dans « The Goddess Sings ». Il s’agit d’un air charmant et agréable interprété par la chanteuse japonaise Kikuko Inoue, le chant des déesses, qui sauvera d’ailleurs le monde à la fin du film, chant de toute beauté touchant par sa simplicité et sa fraîcheur mélodique. Le thème principal apparaît quand à lui dans « Spring Unchanged », superbe Love Theme associé à la romance entre Keichi et Beldandy dans le film, constitué de deux phrases mélodiques que le compositeur développera à plusieurs reprises dans le film. Le Love Theme s’avère être quand à lui fin et raffiné, avec sa fraîcheur mélodique émouvante, nostalgique et typiquement japonaise, confié ici à un très beau mélange cordes/piano/vents. A noter que l’électronique est aussi présente dans certains passages du score, des synthétiseurs qui apportent une couleur supplémentaire assez agréable à la musique. On retrouve cette ambiance intime et nostalgique dans « Magister-Beloved Master » lorsque Beldandy retrouve son mentor, Célestin, vers le début du film. Ici aussi, Shiro Hamaguchi fait la part belle à une écriture sobre et touchante des cordes et des bois - et qui rappelle incontestablement certaines mesures des albums symphoniques des « Final Fantasy » de Nobuo Uematsu. On y retrouve ici aussi un lyrisme et une poésie légère typique du compositeur japonais, bien que le score orchestral soit bel et bien de Shiro Hamaguchi de A à Z.

Certains morceaux plus synthétiques comme « The Fountain of Heart » paraissent plus datés dans leurs sonorités électroniques un brin kitsch, sans parler des chansons du film qui semblent surgir d’un anime japonais des années 80 (le sympathique « Try To Wish » et « Love Lesson 3 » de Nobuo Uematsu, ou « Recollection-Nostalgia », uniquement destiné aux fans des chansons nippones pop sentimentales). Néanmoins, le score s’impose par des morceaux d’une très grande fraîcheur comme le superbe et émouvant « Spring Unchanged » ou les touches de mickey-mousing sautillantes de « Don’t Expect », avec ses orchestrations toujours aussi légères, élégantes et colorées. A noter que la seconde partie du thème romantique/nostalgique revient dans « Wishing For A Bond », joué par un piano, un morceau qui, comme « Spring Unchanged », porte incontestablement la patte Nobuo Uematsu qui devrait ravir tous les amateurs des grands thèmes de « Final Fantasy ». « Wishing For A Bond » s’envole ensuite pour un premier morceau d’aventure/action de toute beauté, aux orchestrations très colorées. Le Love Theme revient dans « Together We Can » joué avec délicatesse par une guitare sur fond de cordes chaleureuses de toute beauté : un grand moment de poésie dans la musique de « Ah ! My Goddess The Movie », le tout parsemé d’harmonies raffinées et élégantes. Le thème rappelle ici l’idée que Keichi fera tout pour sauver Beldandy et lui permettre de retrouver ses souvenirs. Les synthétiseurs reviennent dans « Celestin, Seditianis Auctor », qui reprend le thème de Célestin déjà entendu dans l’ouverture du film, un thème plutôt sombre et ambigu qui évoque les motivations quelques peu inquiétantes du personnage. La musique devient d’ailleurs plus sombre et dissonante dans « Ventus/Raging Goddess », superbe morceau d’action pour une scène d’affrontement vers le milieu du film. Le morceau fait la part belle à des cuivres plus massifs et des percussions plus présentes, avec un ostinato rythmique de piano qui, curieusement, rappelle un passage du « Aliens » de James Horner (avec une écriture rythmique syncopé du piano qui ferait plutôt pencher pour du Bartok).

L’action se prolonge avec « Propositum-Defying God » et ses synthétiseurs kitsch plutôt étranges (qui évoquent l’univers informatique du monde des déesses dans le film), « Thor, God of Destruction » pour la séquence où Célestin ranime le dieu Thor qui s’apprête à abattre l’arbre du monde sur la terre. La musique devient ici plus dramatique et intense, avec des cuivres plus massifs et imposants. « Thundering Destruction » illustre le combat final avec des cordes agitées et des percussions électroniques plus présentes. « The Proof of Us » ramène alors le lyrisme du début et apaise le sentiment de colère et de fureur qui se dégageait des derniers grands morceaux d’action de la fin du film. Et c’est avec une certaine émotion que l’on retrouve le magnifique chant des déesses dans « Coro de Dea-Voices of Goddesses », interprété par un trio féminin vocal de toute beauté (Kikuo Inoue/Yumi Fuyuma et Aya Hisakawa, les trois chanteuses du « Goddess Family Club »), chant religieux d’une immense beauté accompagné ici par l’orgue et l’orchestre, sans aucun doute l’un des sommets de la partition de « Ah! My Goddess The Movie »: un pur instant de grâce ! Enfin, le superbe Love Theme revient dans « The New World Prelude » pour une conclusion majestueuse et grandiose dans laquelle les choeurs féminins de l’ouverture reviennent pour ramener la paix dans la partition. Shiro Hamaguchi se fait plaisir en nous offrant une ultime reprise du chant des déesses (« Cantilena Angel ») pour choeur féminin accompagné par un orgue, idéal pour conclure cette très belle partition sur une touche plus spirituelle. Au final, la partition de « Ah ! My Goddess The Movie » s’impose comme un véritable ravissement pour les oreilles, une très belle partition symphonique à la fois élégante, raffinée, lyrique et énergique, qui apporte un charme indéniable au film d’Hiroaki Gohda. Les amateurs de la série TV se rueront sans aucun doute sur cette très belle partition, tandis que les néophytes apprécieront les qualités d’un score à la beauté et au lyrisme irrésistible : un petit trésor de la musique d’anime japonais, à découvrir d’urgence !



---Quentin Billard