1-Sorrow/Katsumi 1.36*
2-Crying 3.34
3-Evil City 3.27
4-Twilight 1.29
5-Fear 1.25
6-Yuki 2.26
7-Demon Battle 1.07
8-Hope/Yuki 1.20**
9-If It's a Dream,
If It's Love 4.47***
10-Affection 1.23
11-Rest 1.47
12-Chaos 1.23
13-Wandering 1.41
14-Western Castle 1.27
15-Dark Shadow 1.20
16-Gale 1.58
17-Battle 2.57
18-Offense & Defense 1.13
19-Magic 1.50
20-Tomorrow/Katsumi 1.39+
21-The Journey in the Morning 5.46++

*Monologue de Naoko Matsui
**Monologue de Maya Okamoto
***Voix de Naoko Matsui
et Maya Okamoto
+Monologue de Naoko Matsui
++Interprété par Ayako Suzuki.

Musique  composée par:

Kaoru Wada

Editeur:

Victor VICL-304

Album produit par:
Kaoru Wada

Artwork and pictures (c) 1992 AIC. All rights reserved.

Note: ***1/2
SILENT MöBIUS :
THE MOTION PICTURE 2
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Kaoru Wada
Un an après le premier épisode de Kazuo Tomizawa censé nous introduire à l’univers du manga de Kia Asamiya, « Silent Möbius : The Motion Picture 2 » nous ramène dans le monde futuriste du Tokyo de 2024. Katsumi Liqueur, l’héroïne de l’histoire, se remet à peine du décès tragique de sa mère, emportée par un monstrueux Lucifer Hawk de la planète Nemesis. Alors que Katsumi vient se recueillir sur le lieu du drame, Lebia Maverick, une policière de l’AMP (Attacked Mystification Police), offre à la jeune femme un vieux grimoire ayant appartenu à son père, Gigelf Liqueur, un puissant magicien responsable de l’incident ayant entraîné l’arrivée des Lucifer Hawks dans notre monde. Katsumi continue de rejeter l’idée qu’elle possède elle aussi des pouvoirs magiques et décide de repartir à Hawaï, son lieu de naissance. Mais Rally Cheyenne, la chef de l’AMP, a réussit à trafiquer son passeport en changeant sa nationalité à son insu. Désormais, Katsumi se retrouve bloquée au Japon et doit retrouver d’urgence les policières de l’AMP afin de régler ce problème avec elles. Il s’agissait bien évidemment d’une ruse pour permettre à Katsumi de revenir à Tokyo et de l’inciter à rejoindre l’AMP pour combattre les Lucifer Hawks afin de sauver le monde. Excédée et bouleversée par la mort de sa mère, Katsumi s’enfuit à nouveau et continue de rejeter en bloc l’idée qu’elle est une magicienne aux pouvoirs spectaculaires. Mais sa rencontre avec la jeune Yuki Saiko sera déterminante dans son aventure : sans le savoir, sa nouvelle amie l’entraînera sur le chemin de la bataille contre les Lucifer Hawks.

L’histoire de « Silent Möbius The Motion Picture 2 » reprend donc là où le premier opus s’était arrêté. Réalisé par Yasunori Ide, ce deuxième épisode délaisse les effets spectaculaires du premier opus et opte pour une approche plus psychologique, l’histoire étant davantage centrée sur les personnages. Ainsi, tous les éléments que le premier film n’avait pas pu aborder en 58 minutes se sont finalement retrouvés dans ce deuxième film d’une durée avoisinant les 60 minutes (c’est décidément très court !). Conçu pour ne former qu’une seule histoire avec le premier opus, ce « Silent Möbius The Motion Picture 2 » développe donc les différents protagonistes de ce récit mélangeant science-fiction et fantastique avec brio. Le film met davantage l’accent sur l’idée de la magie et aussi du personnage de Katsumi Liqueur et ses tourments intérieurs. Enfin, c’est aussi l’occasion pour les concepteurs du film d’introduire un personnage important dans la saga, la jeune Yuki Saiko, qui jouera un rôle fondamental dans le récit et deviendra l’un des personnages récurrents de la série TV. Moins spectaculaire que le premier opus, ce « Silent Möbius The Motion Picture 2 » s’avère être tout aussi réussi et bien plus subtil qu’il n’y paraît. Une bien belle réussite, qui vient compléter allègrement ce dytique explosif !

Le compositeur Kaoru Wada retrouve de nouveau l’univers de « Silent Möbius » et nous offre une nouvelle partition symphonique dans la lignée de son précédent travail sur le premier score du film de Kazuo Tomizawa. On retrouve dans « Silent Möbius The Motion Picture 2 » les principaux thèmes du premier opus, auxquels s’ajoutent quelques nouveaux thèmes pour les besoins de l’histoire. Le film commence d’ailleurs sur un style plus intime et mélancolique avec « Crying » et sa tenue de synthétiseurs tendance new-age, suivie d’une partie chorale plus ample et dramatique. Le thème choral épique de « Silent Möbius » et ses harmonies médiévales sont reprises dans « Evil City » pour illustrer la bataille contre les Lucifer Hawks - sans aucun doute l’un des morceaux les plus spectaculaires de la partition de « Silent Möbius 2 ». Avec « Twilight », Kaoru Wada développe un nouveau thème héroïque associé à l’AMP dans le film, tandis que le motif sinistre et menaçant des Lucifer Hawks est repris dans « Fear » avec ses orchestrations avant-gardistes impressionnantes (cordes dissonantes, glissandi, flatterzunge de flûtes, etc.), un morceau sombre et atonal reflétant la terreur qu’inspirent les redoutables Lucifer Hawks. Dans « Yuki », Wada dévoile l’un des nouveaux thèmes de ce second opus, le très sympathique thème léger et nostalgique de Yuki Saiko, qui, par son insouciance, sa mélodie de flûte de pan et son côté un peu enfantin, reflète parfaitement la jovialité de la jeune femme et son amitié naissante avec Katsumi. On regrettera simplement le fait que le thème possède ce côté gentillet qui rompt radicalement avec le style du reste de la partition, et ce bien qu’on sente clairement à quel point le compositeur s’est fait plaisir en écrivant ce joli thème de flûte de pan (on le retrouve dans « Rest »). Le thème intime de Katsumi revient quand à lui dans « Affection », introduit par un cor puis une flûte, très beau thème lui aussi repris du premier « Silent Möbius ».

L’action n’est pas en reste avec un nouveau morceau guerrier aux percussions martelées dans « Demon Battle », inspiré des morceaux guerriers du premier score. Un morceau comme « Chaos » apporte une émotion plus dramatique et élégiaque à la partition, mais aussi plus humaine, avec ses cordes chaleureuses à la fois sombres et mélancoliques. Les synthétiseurs typiquement 90’s sont repris dans « Wandering » et illustrent ici l’idée de la magie. Dommage simplement que ces sonorités kitsch font parfois un peu tâche avec le style atonal et avant-gardiste des passages de style suspense de la partition de Kaoru Wada, comme ce sinistre « Wandering » par exemple - qui reprend pour l’occasion le motif des Lucifer Hawks, développé ici par un cor anglais sur fond de timbales entêtantes. « Wandering » trouve d’ailleurs un prolongement logique dans « Western Castle » qui introduit un orgue aux sonorités gothiques sur fond de choeurs, sans oublier « Dark Shadow » et ses effets avant-gardistes des cordes (glissandi, jeux sur le chevalet, sonorités stridentes, etc.) pour un autre morceau d’atonalité pure développant le motif des monstres et les percussions guerrières martelées reprises du premier opus. Toute la seconde partie du film s’avère donc être musicalement plus sombre et aussi plus martiale. C’est donc sans surprise que la marche héroïque de l’AMP est reprise dans le triomphant « Gale », pour évoquer l’idée du combat contre les monstres, idée qui aboutit au sombre et agité « Battle », lui aussi repris du premier opus. « Offense & Defense » développe à son tour le motif de 4 notes des Lucifer Hawks avec des orchestrations plus sombres : cuivres sombres et imposants, cordes sinistres, timbales agressives, etc. Les choeurs épiques guerriers et médiévaux reviennent dans « Magic » lorsque Katsumi se décide enfin à faire face à son destin et utilise sa magie pour vaincre les Lucifer Hawks. Enfin, le film se conclut sans grande surprise sur l’inévitable chanson pop japonaise habituelle, « The Journey in the Morning », interprétée par Ayako Suzuki.

Si vous avez apprécié le style à la fois dramatique, sombre et avant-gardiste de la musique du premier « Silent Möbius », vous devriez adorer à coup sûr la partition de Kaoru Wada pour ce deuxième film, partition qui s’inscrit parfaitement dans la continuité du premier score de 1991. Conçu là aussi pour ne former qu’une seule oeuvre avec la musique du premier opus, le score de « Silent Möbius The Motion Picture 2 » complète allégrement le travail effectué par le compositeur sur le film précédent et apporte ici quelques nouveautés fort plaisantes bien que sans réelles surprises. Kaoru Wada confirme néanmoins qu’il maîtrise parfaitement l’univers musical de « Silent Möbius » - il est même regrettable que les concepteurs de la série TV de 1998 ne l’aient pas engagé par la suite !


---Quentin Billard