1-Do You Believe in Magic 2.58*
2-Main Title 2.07
3-Second Star to the Right 1.59**
4-The Tale of Pan 1.46
5-I'll Try 4.07***
6-Jane is Kidnapped 3.35
7-A Childhood Lost 2.37
8-Here We Go Another Plan 0.24+
9-Summoning the Octopus/
Pan Saves Jane 2.43
10-Flight Trough Never Land 2.43
11-So to Be One of Us 1.29++
12-Meet the Lost Boys 1.16
13-Now That You're One of Us 0.39
14-Looking for Home 2.16
15-Hook and the Lost Boys 3.25
16-Hook Deceives Jane 2.57
17-Jane Finds the Treasure 2.01
18-Pan is Captured 2.17
19-I'll Try (Reprise) 1.10
20-Jane Saves Tink and Pan 3.29
21-Jane Can Fly 2.37
22-Flying Home 3.28
23-Reunion 2.22

*Interprété par BBMak
Musique et paroles de John Sebastian
Produit par Stephen Lipson
**Interprété par Jonatha Brooke
Paroles et musique de Sammy Fain
et Sammy Cahn
Arrangé par Randy Petersen
et Tim Heintz
***Interprété par Jonatha Brooke
Paroles et musique de Jonatha Brooke
+Interprété par Jeff Bennett
Paroles et musique de Randy Rogel
++Musique et paroles de
They Might Be Giants
Arrangé par Martin Erskine
Choeurs : Jonnie Hall, D.J. Harper,
Nils Montan, Bobbi Page,
Wally Wingert, Lauren Wood.

Musique  composée par:

Joel McNeely

Editeur:

Walt Disney Records 0927 44660-2

Produit par:
Chris Montan, Matt Walker
Montage musique:
Craig Pettigrew

Artwork and pictures (c) 2002 Walt Disney Pictures/Wonderland Music Company Inc. All rights reserved.

Note: ***1/2
RETURN TO NEVER LAND
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joel McNeely
Grand classique incontournable des studios Disney, « Peter Pan » (1953) séduisit des milliers de spectateur et s’imposa comme l’une des versions les plus réussies de la célèbre pièce de théâtre de l’écrivain écossais Sir James M. Barrie écrite en 1904. Suivant la voie des suites de leurs plus grands classiques, les artisans de chez Walt Disney décidèrent de réaliser une suite à « Peter Pan » en 2002, un défi difficile et ambitieux dans lequel il s’agissait avant tout de retrouver la magie de l’opus d’origine tout en l’adaptant à une nouvelle époque, et ce sans trahir l’oeuvre d’origine. 49 ans après le premier opus, voici donc ce « Return to Neverland » (Retour au pays imaginaire), réalisé par Robin Budd, un grand fan du « Peter Pan » de 1953 et qui souhaitait ramener les spectateurs dans cet univers magique et féérique, où les enfants ne grandissent jamais. L’histoire se déroule à Londres, durant la Seconde Guerre Mondiale. Wendy, l’ancienne amie de Peter Pan, est devenue adulte : elle est mariée et a deux enfants : Danny un petit garçon, et Jane, une jeune fille de 12 ans. Alors que son mari est parti au combat, Wendy tente de rassurer ses enfants en leur racontant les aventures de Peter Pan au Pays Imaginaire qu’elle a bien connu autrefois. Mais si ces contes séduisent le petit Danny avant de s’endormir, la jeune Jane rejette ces histoires en bloc et refuse de croire en Peter Pan. Une nuit, le capitaine Crochet débarque et enlève Jane, l’emmenant au Pays Imaginaire. Le chef des pirates compte ainsi utiliser Jane comme appât pour pouvoir capturer Peter Pan. « Return to Neverland » reprend donc les principales formules du film d’origine, avec ses dessins colorés, ses chansons et ses personnages attachants. Le seul problème, c’est que malgré tous les efforts entrepris par Robin Budd, le film déçoit par son côté artificiel et bâclé : l’histoire tient sur une ligne, les personnages ne sont pas assez développés, et pire encore, la magie ne prend pas. Pour le retour tant attendu au Pays Imaginaire, on se serait attendu à quelque chose de bien plus grandiose. Hélas, même l’animation déçoit par son mélange pas toujours réussi entre 2D et 3D (certains plans frôlant la médiocrité !). Mais le principal problème réside surtout dans le scénario, extrêmement fade et sans originalité : l’idée de faire se dérouler cette histoire en temps de guerre, avec un Peter Pan - éternel enfant - face au vieillissement de Wendy, était une bonne idée, mais hélas, le film ne développe aucun de ces aspects et ne prends même pas le temps d’élaborer une ambiance magique et féérique - même tout le passage au Pays Imaginaire semble expédié à l’arbalète ! Tout semble ici curieusement creux, artificiel, faux. Malgré toutes les bonnes intentions du réalisateur, ce « Return to Neverland » n’est rien de plus qu’une solide déception qui ne relève même pas le niveau de la plupart des direct-to-video de chez Disney. Dommage !

La musique de « Return to Neverland » a été confiée à Joel McNeely, un spécialiste des musiques de films animés Disney. La partition symphonique de « Return to Neverland » permet au compositeur américain de nous rappeler son goût un classicisme sûr, élégant et raffiné, alternant envolées thématiques majestueuses et morceaux de mickey-mousing sans grande surprise. Le « Main Title » s’avère être un pur régal pour les fans de Joel McNeely : en l’espace de deux minutes, le compositeur nous offre un superbe ballet alternant plusieurs motifs alors que l’on voit défiler de nombreuses silhouettes à travers les nuages, et ce jusqu’à la première apparition du superbe thème principal, majestueux, triomphant et aérien, associé dans le film au Pays Imaginaire. Comme toujours chez McNeely, l’écriture orchestrale s’avère être très soignée et les orchestrations très sophistiquées et réussies, avec un classicisme d’écriture indissociable des productions Disney. Avec « The Tale of Pan », Joel McNeely développe ses touches mickey-mousing sautillantes et légères lorsque Wendy raconte les histoires de Peter Pan au petit Danny avant de s’endormir. Le morceau évoque la magie des aventures du célèbre héros avec des orchestrations cristallines du plus bel effet (vents, célesta, harpe, etc.). Dans « Jane Is Kidnapped », McNeely accompagne le kidnapping de Jane avec le premier morceau d’action du score, dans lequel on retrouve le style action habituel du compositeur (hérité de scores tels que « Virus » ou « The Avengers »). A noter que l’écriture orchestrale de McNeely rappelle beaucoup par moment celle de John Williams - une influence fréquente chez le compositeur. McNeely utilise quelques couleurs instrumentales évoquant la menace du grand méchant de service : percussions agitées, cuivres frénétiques, le morceau atteignant quelques sommets de tension et de frénésie orchestrale du plus bel effet lorsque le vaisseau de Crochet s’envole en direction du Pays Imaginaire. McNeely va même jusqu’à utiliser très brièvement quelques synthétiseurs pour l’arrivée au Pays Imaginaire avec un retour grandiose du thème principal aux cordes.

Dans « Childhood Lost », McNeely dévoile le second thème du score, un thème plus intime associé dans le film à Jane, et évoquant ses rêves d’enfants perdus. Le compositeur développe ce très beau thème entre les vents, les cordes et le piano avec un classicisme d’écriture constant et raffiné, bien que dénué de la moindre surprise. Dans « Summoning the Octopus/Pan Saves Jane », Joel McNeely développe le thème du capitaine Crochet et fait même brièvement référence au célèbre « Roméo & Juliette » de Prokofiev avec une marche sombre pour la scène de l’arrivée du poulpe géant. Très vite, la musique prend une tournure plus héroïque avec l’arrivée de Peter Pan, à grand renfort de cuivres triomphants qui rappellent par moment Copland et Prokofiev. Comme toujours, Joel McNeely maîtrise amplement un langage symphonique classique, développant ici les rythmes associés au capitaine Crochet - sans aucun doute l’un des meilleurs morceaux du score de « Return to Neverland ». Après cet affrontement entre Croche et Peter Pan, la musique prend une tournure plus grandiose, magique et aérienne avec le superbe « Flight Through Never Land », lorsque Peter Pan fait voler Jane à travers le Pays Imaginaire. Ici aussi, Joel McNeely se fait plaisir et nous offre une superbe envolée orchestrale basée sur le thème principal avec des orchestrations luxuriantes et extrêmement colorées - un style qui n’est pas sans rappeler le score de « Iron Will » que McNeely composa en 1994 pour une autre production Disney. L’arrivée des enfants perdus permet au compositeur de nous offrir un superbe scherzo enjoué, survolté et sautillant, avec ses touches d’humour et ses rythmes énergiques du plus bel effet : de la grande musique de dessin animé à l’ancienne, débouchant sur la chanson des enfants perdus, « Now That You’re One of Us ».

« Looking for Home » développe le troisième thème de la partition, inspiré de la chanson « Second Star to the Right » (interprétée par Jonatha Brooke), un thème plus intime et nostalgique développé ici dans une très belle écriture pour cordes, bois, violoncelle et piano. Dans le film, le morceau évoque les regrets de Jane qui cherche à quitter le Pays Imaginaire pour revenir chez elle. Dans « Hook and the Lost Boys », McNeely développe les ambiances musicales sombres associées dans le film au capitaine Crochet (cf. l’excellent « Hook Deceives Jane ») et une reprise plus légère, amusante et sautillante du thème principal pour les exploits des enfants perdus - le tout agrémenté des inévitables touches de mickey-mousing. A contrario, la musique devient plus sombre et massive dans « Pan is Captured », aboutissant à un « Jane Saves Tink and Pan » plus héroïque et optimiste pour la victoire finale de Jane contre Crochet et sa bande de pirates. Impossible dès lors de résister à l’enthousiasme optimiste et magique de « Jane Can Fly » lorsque la jeune fille prend son envol et parcourt le ciel dans le Pays Imaginaire. Enfin, Jane retourne chez elle dans « Flying Home » où McNeely développe les principaux thèmes de sa partition de façon majestueuse et émouvante, aboutissant à la très belle coda du score de « Return to Neverland », le très touchant « Reunion » lorsque Peter Pan revoit Wendy une dernière fois et lui fait ses adieux. A noter pour finir que le film contient aussi les inévitables chansons Disney traditionnelles, et ce même si ces dernières s’avèrent être peu nombreuses dans le film.

« Return to Neverland » confirme encore une fois le talent de Joel McNeely pour composer des partitions symphoniques magiques, optimistes et légères pour les dessins animés Disney, un genre dans lequel le compositeur semble s’être quelque peu laissé enfermer depuis quelques années - voir McNeely perdre son temps et gaspiller son talent sur des direct-to-video Disney sans grand relief fait peine à voir ! La musique de « Return to Neverland » apporte donc un souffle de magie, de lyrisme et d’aventure au film de Robin Budd sans révolutionner pour autant le genre. Maîtrisant une écriture symphonique éminemment classique d’esprit, Joel McNeely suit la voie des grands maîtres (on pense parfois aux musiques de films de John Williams ou aux oeuvres classiques de Serguei Prokofiev) et rappelle qu’il est aujourd’hui l’une des valeurs sûres officiant à Hollywood et dans le monde de l’animation made in Disney. Ceux qui s’attendent à un peu d’originalité de la part du compositeur pourront passer leur chemin : avec « Return to Neverland », McNeely ne prend guère de risque et n’apporte aucune originalité particulière à la musique du film de Robin Budd, surfant sur des recettes musicales déjà bien éprouvées. Mais le compositeur confirme néanmoins un talent sûr et un goût incontestable pour un symphonisme à l’ancienne du plus bel effet, extrêmement maîtrisé de bout en bout - chose devenue plus rare ces derniers temps à Hollywood ! Les fans de Joel McNeely apprécieront donc sans aucun doute cette très belle partition pour « Return to Neverland » : même chose pour les amateurs des grandes musiques symphoniques magiques et lyriques des productions animées de chez Disney !


---Quentin Billard