1-The Final Destination 2.56
2-The Raceway 3.07
3-Memorial 2.46
4-Nailed 3.22
5-Nick's Google Theory 1.30
6-Revelations 2.28
7-Raceway Trespass 1.39
8-Stay Away From Water 2.38
9-Flame On 1.43
10-Moment Of Joy 1.17
11-Signs and Signals 2.51
12-George Is Next 1.12
13-Car Washicide 3.05
14-Newspaper Clues 1.57
15-Premonition 1.50
16-The Salon 3.53
17-Questioning 1.04
18-Death Of A Cowboy 2.08
19-Gearhead 1.56
20-Sushi For Everyone 2.53
21-The Movie Theater 3.03
22-You Can't Dodge Fate 1.28
23-The Final Destination Suite 13.29

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 983-2

Produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeur de la musique pour
New Line Cinemas:
Erin Scully
Supervision musicale:
Dana Sano
Montage musique:
Gary L. Krause
Préparation de la musique:
Eric Stonerook

Original "Final Destination" Theme de:
Shirley Walker

Artwork and pictures (c) 2009 New Line Productions Inc. All rights reserved.

Note: **
THE FINAL DESTINATION
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
« Final Destination » est une franchise horrifique pour ados qui débuta avec le premier épisode réalisé par James Wong et sorti en 2000. Depuis, il y eut une suite en 2003, réalisé par David R. Ellis, un troisième épisode sorti en 2006 de nouveau réalisé par James Wong (avec Mary Elizabeth Winstead, remarqué dans des films plus récents tels que « Die Hard 4 » ou « Death Proof » de Tarantino) et enfin, un quatrième opus sorti récemment et de nouveau réalisé par David R. Ellis (à qui l’on doit quelques séries-B ingrates telles que « Snakes on a Plane » ou « Cellular »). Sobrement intitulé « The Final Destination » (ou Destination Finale 4 en V.F.), ce quatrième opus reprend les recettes des trois films précédents et n’apporte rien de bien nouveau à la franchise : pire encore, la saga semble s’essouffler considérablement, à tel point que chaque nouveau film n’est qu’un décalque du précédent, en beaucoup moins inspiré. L’histoire reste donc à peu près la même que dans les opus précédents : le jeune Nick (Bobby Campo) et ses amis se trouvent dans les gradins d’une course automobile et passent une bonne journée, jusqu’au moment fatidique où Nick aperçoit une vision terrifiante : un concours de circonstances provoque un terrible accident de voiture et entraîne la mort de toutes les personnes qui se trouvent dans les gradins. Nick panique et décide alors de quitter les tribunes en compagnie de sa copine Lori (Shantel VanSanten), et ses amis Janet (Haley Webb) et Hunt (Nick Zano). Quelques secondes plus tard, l’accident a lieu comme Nick l’avait prédit. Persuadés d’avoir échappés à la mort, Nick et ses amis sont conscients qu’on leur a offert une seconde chance et décident d’en profiter pleinement. Mais hélas, la mort finit par les rattraper, et tous les survivants qui devaient mourir dans l’accident mais qui ont été sauvés par l’intervention héroïque de Nick commencent à décéder les uns à la suite des autres - et ce de façon de plus en plus brutale. Nick doit désormais trouver un moyen pour échapper à la mort définitivement, car dans sa vision d’origine, il était le dernier sur la liste. « The Final Destination » est donc un énième opus dont l’unique originalité est d’avoir été entièrement tournée en 3D. A part cela, rien de bien nouveau à l’horizon : séquences d’accident gores, effets sanguinolents, personnages d’ados américains ultra stéréotypés (toutes les filles ont des physiques de mannequin dans le film, et que dire des perso masculins, encore plus navrants), et clichés scénaristiques à tous les étages. L’ensemble reste prévisible de bout en bout et le suspense est constamment téléphoné. Pire encore, les effets spéciaux sont absolument navrants, même pour une série-B pour ados de ce genre. Quelques bonnes idées néanmoins, comme des scènes de mort assez spectaculaires, et le coup du film dans le film dans la salle de cinéma vers la fin (à noter que le film que l’on aperçoit à l’écran n’est autre que « The Long Kiss Goodnight » de Renny Harlin !), mais rien de suffisamment consistant pour permettre de rehausser le niveau de cette série-B sanguinolente navrante dont on se dispensera volontiers !

La musique des trois premiers films a été écrite par la regrettée Shirley Walker. Hélas, après le décès de cette grande dame de la musique de film américaine, les producteurs de « The Final Destination » se mirent en quête d’un nouveau compositeur capable de lui succéder et de rester fidèle à l’esprit d’origine des musiques de la saga. C’est pourquoi ils firent appel à Brian Tyler, qui possède la capacité indéniable de s’immerger dans le style d’autres compositeurs avec brio (cf. son travail sur « Aliens vs. Predator Requiem »). Sa partition symphonique pour « The Final Destination » n’apporte donc aucune surprise particulière au genre et reprend les recettes des opus musicaux précédents, matinée d’une touche électro moderne typique du compositeur. Brian Tyler reprend pour les besoins du film le thème original de Shirley Walker pour les trois films précédents et l’adapte ici dès le générique de début avec un remix hard rock/électro plutôt réussi (« The Final Destination »). On y retrouve la touche moderne habituelle du compositeur, à grand renfort de filtres, d’effets électro divers, de batterie speed survoltée et de guitares électriques trash, le tout sur fond de samples électro expérimentaux et de glissandi dissonants de cordes (une marque de fabrique du compositeur !). A noter un premier point négatif concernant la musique dans le film : un mixage totalement catastrophique, qui nous empêche réellement d’apprécier la composition de Brian Tyler sur les images. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la musique est quasi inexistante dans le film car sous-mixée et constamment noyée sous les dialogues et autres effets sonores - surtout dans les scènes d’accident et les séquences de mort. Du coup, il n’y a que l’album publié par Varèse Sarabande qui nous permettra d’apprécier réellement le score de Brian Tyler, une tendance très fâcheuse et malheureuse constante ces derniers temps au cinéma américain !

Dès « The Raceway », Tyler illustre la scène du terrible accident de voiture dans la course automobile du début du film à grand renfort de cordes agitées et dissonantes, de cuivres vrombissants et de percussions survoltées - mélangeant acoustique et électronique. Tyler ménage parfaitement la tension tout au long des 3 minutes du morceau, sans grande surprise particulière. Il évoque aussi l’idée de perte et de tragédie dans « Memorial » avec un piano plus intime sur fond de cordes et nappes synthétiques planantes, un style qui rappelle par moment le très beau « Fon’s Theme » du score de « Bangkok Dangerous ». Tyler apporte ici un style plus mélancolique et chaleureux à son écriture de piano/cordes, une pause plutôt agréable entre deux séquences de suspense glauque (idem pour « Moment of Joy » avec son utilisation réussie de la guitare). Néanmoins, le morceau conserve une certaine gravité qui débouche ensuite sur « Nailed » et ses cordes survoltées - autre musique liée à une séquence de mort du film. L’écriture orchestrale de « Nailed » bascule dans un style plus terreur/action hérité de « Aliens vs. Predator Requiem » ou « Darkness Falls » : on retrouve ici aussi le style horrifique habituel du compositeur, avec son mélange de percussions agressives, de cordes dissonantes et de cuivres massifs et autres effets instrumentaux cacophoniques indissociables des musiques horrifiques du genre. Comme toujours, Brian Tyler met l’accent sur les rythmes, souvent complexes et syncopés, afin d’accentuer les montées de tension durant les scènes d’accident et de mort brutale dans le film. A noter que, à l'inverse d'un score comme « AVP-R », les morceaux d'action de « The Final Destination » s'avèrent être bien moins cacophoniques dans leur écriture et utilisent de façon plus parcimonieuse les effets orchestraux horrifiques habituels, sans pour autant verser dans la cacophonie pure à chaque fois (l'utilisation très disparate du thème de Shirley Walker y est aussi pour beaucoup !). Tyler suggère clairement à l'écran l'idée de la course poursuite des ados pour tenter d'empêcher la mort d'accomplir son périple, une idée reprise dans le morceau final de l'album, l'intense « The Final Destination Suite ».

Certains passages plus atmosphériques comme « Nick’s Google Theory » retombent dans le style synthético-orchestral habituel du compositeur, et demeurent bien plus fonctionnels et moins intéressants. Idem pour « Revelations » et son utilisation banale mais adroite des sonorités électroniques mystérieuses et inquiétantes, mélangées à un orchestre toujours dominé par des cordes sombres et des cuivres martelés (dommage que, comme souvent chez Brian Tyler, les orchestrations s’avèrent être extrêmement plates, monotones et sans relief !), et agrémentés de quelques sursauts orchestraux plus terrifiants. Les morceaux de terreur se succèdent ainsi à grande vitesse, qu’il s’agisse du chaotique « Stay Away From Water » (scène de la piscine), avec son amas de clusters de cordes et de cuivres dissonants, « The Salon » et son utilisation plutôt intéressante des rythmiques électroniques, « Car Washicide » et ses élans orchestraux plus agressifs - agrémentés d’effets avant-gardistes horrifiques des cuivres et des cordes - ou des scènes de vision comme « Premonition », accompagné de synthétiseurs plus sombres et atmosphériques, sans oublier le macabre « Death of A Cowboy », les montées de tension du sinistre « Sushi For Everyone » ou le climax final dans la salle de cinéma de l’intense et agressif « The Movie Theater ». A noter que, pour les besoins de l’album, Brian Tyler nous propose enfin une suite inédite de 13 minutes regroupant les principales idées de sa partition, et baptisée « The Final Destination Suite ».

Le score de « The Final Destination » s’avère être au final une partition horrifique extrêmement fonctionnelle, mélangeant suspense et morceaux de terreur pure sans grand relief. Brian Tyler joue ici sur des formules orchestrales qui lui sont familières mais ne parvient pas à apporter la moindre once d’originalité ou de fantaisie à sa musique, qui manque cruellement de personnalité, d’un petit grain de folie. Le style hyper fonctionnel et le mixage catastrophique de la musique à l’écran rendent l’ensemble très clairement décevant, d’autant que l’on se serait attendu à ce que le thème de Shirley Walker soit plus présent et mieux développé tout au long du film. Brian Tyler échoue donc à renouer avec l’intensité oppressante de « AVP-R » ou même du suspense high-tech de « Eagle Eye » et signe un score assez insipide pour « The Final Destination », que l’on oubliera assez rapidement. Seuls les amateurs des scores horrifiques habituels de Brian Tyler y trouveront peut être leur compte, les autres peuvent passer leur chemin !



---Quentin Billard