tr> |
1-Swamp and Circumstance 1.25
2-The Lighter Side of Archaeology 1.03 3-Food Coma for Thought 1.01 4-A Routine Expedition 0.48 5-The Greatest Earthquake Ever Known 3.12 6-Matt Lauer Can Suck It 1.22 7-Chaka Chasedown 0.43 8-The Ones That Got Away 4.17 9-Enik Calls For Marshall 1.16 10-Sleestak Attack 2.01 11-Enik The Altrusian 3.20 12-The Cosmic Lost and Found 1.34 13-When Piss On Your Head Is A Bad Idea 3.54 14-A New Marshall In Town 1.37 15-Pterodactyl Ptemper Ptantrum 0.42 16-The Crystal Cave 1.43 17-In Search Of...Holly 1.34 18-Undercover Sleestak 2.18 19-Never Trust A Dude In A Tunic 4.17 20-If You Don't Make It, It's Your Own Damn Vault 2.40 21-Holly Mad As Sin 0.50 22-Sleestak Showdown 0.53 23-Stakbusters 2.33 24-FIGHT FIGHT FIGHT 1.27 25-Crystal Clear 2.31 26-Mystery Cave Reunion 1.22 27-Ready And Will 1.36 28-End Credits Can Suck It! 3.26 29-Pop Goes The Sleestak 0.16 Bonus Tracks: 30-A Routine Expedition (Version 1) 0.50 31-The Devil's Canyon Mystery Cave (Version 1) 2.04 32-Crystal Clear (Film Version) 2.19 Musique composée par: Michael Giacchino Editeur: Varèse Sarabande 302 066 975 2 Produit par: Michael Giacchino Producteur exécutif: Robert Townson Directeur de la musique pour Universal Pictures: Kathy Nelson, Harry Garfield Coordination du score: Andrea Datzman American Federation of Musicians. Artwork and pictures (c) 2009 Universal Pictures. All rights reserved. Note: **** |
LAND OF THE LOST
|
|
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
|
|
Music composed by Michael Giacchino
|
|
Si vous vous êtes mis en quête du navet de l’année, ne cherchez plus, vous l’avez trouvé ! « Land of the Lost » (Le monde presque perdu) est l’adaptation cinématographique d’une fameuse série TV datant des années 70 et conçue par Sid et Marty Krofft, librement inspiré du roman « The Lost World » de Sir Arthur Conan Doyle. Le Dr. Rick Marshall (Will Ferrell) est un paléontologiste ringard et rêveur qui n’est pas pris au sérieux. Depuis qu’il a exposé dans un livre ses théories sur l’existence d’un monde parallèle au notre, il est devenu la risée du monde scientifique américain. Quelques temps plus tard, Holly (Anna Friel), une jeune étudiante passionnée par les thèses de Rick Marshall, vient rendre visite au scientifique qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Marshall a mis au point une machine capable d’ouvrir les portes d’une dimension parallèle. C’est au cours d’un voyage que le scientifique ouvre par mégarde une spirale spatio-temporelle et se retrouve finalement éjecté dans un univers parallèle, en compagnie d’Holly et de Will, un péquenaud débrouillard qu’il a entraîné malgré lui dans son aventure. Les trois compères découvrent alors un monde étrange mêlant passé, présent et futur : ils sont poursuivis par un T-Rex, des créatures reptiles lentes baptisées Sleestaks, et se lient d’amitié avec Chaka, un individu étrange, sorte de croisement inédit entre un homme et un primate. « Land of the Lost » s’avère être au final un film plutôt étrange, une sorte de divertissement inclassable, entre le film d’aventure, la science-fiction et la comédie déjantée. Le réalisateur Brad Silberling a voulu faire un film plutôt atypique en recréant un univers étrange où tout semble connu et inédit à la fois, un véritable fourre-tout sans queue ni tête qui se trouve être au final un joyeux bazar carrément lourdingue. Le film est une sorte d’hommage aux vieilles séries-B de science-fiction des années 60, avec ses décors en carton-pâte (l’intérieur de la caverne) et ses créatures en costume de latex. L’idée était intéressante à la base mais le scénario ne raconte rien de particulier, et surtout, on tombe très souvent dans un humour potache typique des films de Will Ferrell (à la limite du mauvais goût par moment). Curieusement, le film oscille parfois entre des gags gentillets et du trash régressif - ce qui s’appelle de façon plus familière « avoir le cul entre deux chaises ». Les fans de Will Ferrell apprécieront néanmoins les délires habituels de l’acteur avec quelques scènes mémorables comme la poursuite avec le T-Rex, l’attaque des Sleestaks ou bien encore la scène totalement absurde où Rick Marshall fait sa chorégraphie sur la musique de la comédie musicale « A Chorus Line » au milieu d’une colonie d’oeufs de ptérodactyles. Hélas, les gags s’avèrent être bien souvent lourdingues, pas drôles et trop grotesques pour qu’on y croit (cf. séquence d’humour beauf où les deux héros sont complètement défoncés par une plante hallucinogène), sans parler des stéréotypes en tout genre et autres touches d’humour qui pastichent maladroitement les films de genre. Bref, « Land of the Lost » est bel et bien LE navet américain de l’été 2009 !
Michael Giacchino est décidément très prisé ces derniers temps à Hollywood. Après « Star Trek » et le récent « Up », le compositeur s’attaque désormais à la musique de « Land of the Lost », pour lequel il signe une partition symphonique assez éclectique et fantaisiste, épousant parfaitement les contours de l’univers farfelu et étrange décrit dans le film de Brad Silberling. Dès le début du film, « Swamp and Circumstance » (titre très ironique, faisant allusion au titre de la célèbre marche d’Elgar, « Pump and Circumstance »), Giacchino nous plonge dans une atmosphère très particulière, introduisant brièvement le thème principal qui se distingue par ses rythmes syncopés agressifs synonymes d’aventure et de danger. Le morceau reflète une noirceur angoissante à l’aide d’un style atonal dissonant très réussi. Dans « The Lighter Side of Archeology », le thème est repris de façon plus sombre, lente et atmosphérique. On reste frappé ici par l’inventivité de l’instrumentation de Giacchino, et plus particulièrement dans l’utilisation des percussions, qui rappellent par moment le travail de Jerry Goldsmith sur « Planet of the Apes ». Le compositeur en profite ainsi pour renouer avec un style symphonique un peu rétro qui rappelle par moment les films de science-fiction/fantastique des années 50/60, avec son lot d’instrumentation avant-gardiste et extrêmement fantaisiste - et un petit côté kitsch savoureux et pleinement assumé. Giacchino évoque par la même occasion le côté fantasque de Rick Marshall. Le thème rythmique est repris dans « A Routine Expedition », dans lequel le compositeur se fait plaisir en introduisant une partie de banjo résolument country/americana et une guitare électrique rock, alors que Rick et Holly arrivent tous deux dans le désert. La tension reste d’ailleurs présente tout au long de ces morceaux, avec néanmoins quelques touches d’humour renforçant le caractère déjanté du film de Brad Silberling. Dans « The Greatest Earthquake Ever Known », Giacchino change de style et bascule clairement dans du rock pur et dur avec guitares, basse et batterie. Le compositeur s’amuse ainsi à varier les styles de façon éclectique tout au long du film, afin de retranscrire pleinement à l’écran le caractère étrange et surréaliste du monde alternatif que visitent nos trois héros tout au long de l’histoire. Michael Giacchino fait donc référence tout au long du film à un style orchestral très orienté années 50/60, comme c’est le cas dans la partie finale de « The Greatest Earthquake Ever Known » et son utilisation parfois un peu rétro des cuivres tendance film d’épouvante 50’s. Même un passage comme « Matt Lauer Can Suck It » et son envolée orchestrale majestueuse synonyme d’émerveillement et de découverte rappelle les grandes oeuvres orchestrales d’antan. Parmi les morceaux d’action inventifs de la partition de « Land of the Lost », on pourra signaler le bref mais excellent « Chaka Chasedown » où Giacchino réutilise ses percussions inventives de « The Lighter Side of Archeology » pour la scène de la poursuite avec Chaka vers le début du film. Ici aussi, on retrouve un travail de percussions de grande qualité, rappelant encore une fois le « Planet of the Apes » de Goldsmith - Giacchino aura certainement pensé à cela en voyant la présence de l’homme-singe Chaka qui rappelle par moment l’univers du célèbre film de Franklin J. Schaffner. Que dire d’ailleurs des échos introductifs de « Enik the Altrusian », qui rappelle par moment certaines sonorités de l’oeuvre maîtresse de Goldsmith ? L’action s’élance enfin dans l’excitant et massif « The Ones That Got Away » pour la poursuite avec le T-Rex. Ici aussi, les orchestrations s’avèrent être extrêmement soignées et rafraîchissantes, avec une utilisation remarquable d’effets instrumentaux avant-gardistes et un style atonal/dissonant assez intense (curieusement, le morceau rappelle par moment certaines mesures du « Matrix » de Don Davis, et ses empilements de dissonances stridentes de cuivres). Un morceau atonal/dissonant comme « Enik Calls for Marshall » rappelle même par moment certaines partitions de Bernard Herrmann pour des films fantastiques des années 50/60. Les orchestrations reflètent encore une fois tout le savoir-faire du musicien, qui inclut ici le xylophone (pour le côté comédie du film) et le banjo. Prolongeant son approche kitsch des images du film, Giacchino va même jusqu’à utiliser un théremin dans « Sleestak Attack » et son thème grotesque et menaçant, associé dans le film aux sinistres et étranges Sleestak (avec une instrumentation ultra fantaisiste qui rappelle parfois Danny Elfman). Le compositeur fait très clairement référence ici aux musiques rétro de film de monstre/épouvante des années 50, et rappelle par la même occasion l’univers musical de la série TV d’origine « Land of the Lost ». Le théremin reviendra donc à plusieurs reprises afin d’évoquer les créatures qu’affrontent les héros pendant une bonne partie du film. On retrouve ensuite les touches d’humour typiques de la partition de « Land of the Lost » dans « The Cosmic Lost and Found » et son utilisation très ironique d’un banjo avec un orchestre tendu et dissonant (on n’est guère loin par moment des partitions avant-gardistes du Leonard Rosenman des années 70 !), et son instrumentation absolument typique de Michael Giacchino. La musique reflète même une certaine forme d’humour dans « When Piss on your Head is a Bad Idea », superbe morceau d’action rétro cuivré et percussif dominé par ses rythmes staccatos et incisifs. L’humour devient plus présent dans l’héroïque « A New Marshall in Town », lorsque le héros campé par Will Ferrell décide de reprendre les choses en main. Le danger et la tension sont encore plus présents dans « Pterodactyl Ptemper Ptantrum » alors que « The Crystal Cave » évoque un univers plus étrange, mystérieux et cristallin pour la scène de la découverte de la caverne au cristal. On notera une utilisation très réussie de percussions sud-américaines dans « In Search of…Holly », morceau déjanté dans lequel Giacchino va même jusqu’à utiliser un passage funky rétro 70’s et ses effets kitsch de « wah-wah » de guitare électrique. N’oublions pas non plus les percussions latinos et les choeurs menaçants de « Undercover Sleestak » et ses rappels au thème principal du score. Giacchino se fait plaisir et introduit un Love Theme au lyrisme extrêmement rétro dans « Never Trust a Dude in a Tunic », écrit à la manière des grands thèmes romantiques du Golden Age hollywoodien des années 30/40 (tendance Miklos Rozsa ou Alfred Newman), accompagnant la scène du baiser de Rick et Holly. L’héroïsme épique qui se dégage de « If you Don’t Make It, It’s Your Own Damn Vault » apporte un peu de fraîcheur à la partition de « Land of the Lost », tandis que Giacchino accompagne la bataille finale contre les Sleestaks avec deux superbes déchaînements orchestraux, « Stakbusters », « Fight Fight Fight » et « Crystal Clear ». L’aventure touche à sa fin dans « Mystery Cave Reunion » et « Ready and Will », qui reprennent quelques uns des thèmes du score de Giacchino, sans oublier l’excellent « End Credits Can Suck It ! » développant le thème principal du score pour le générique de fin du film, sur fond d’accompagnement rock, banjo et théremin kitsch. Vous l’aurez donc compris, avec « Land of the Lost », Michael Giacchino nous prouve encore une fois qu’il possède décidément plus d’un tour dans son sac, et qu’il reste, encore aujourd’hui, l’un des plus talentueux compositeurs officiant à l’heure actuelle à Hollywood. A une époque où certains ne savent plus qu’aligner deux, trois accords et autres sound design mollassons sur des synthétiseurs, il est bon de revenir aux sources avec la musique de « Land of the Lost », dans laquelle Giacchino exprime toute sa passion pour un style musical plus savant et rafraîchissant, et aussi bien plus passionné, abouti et maîtrisé. Le compositeur brasse ici les influences (Goldsmith, Elfman, Herrmann) et renoue avec les musiques de film fantastique/d’épouvante 70’s en faisant preuve d’une inventivité constante et d’une très grande imagination dans les orchestrations. Sa musique oscille ainsi entre atonalité grinçante et touches humoristiques fantaisistes afin d’apporter au film de Brad Silberling une ambiance musicale assez particulière et indissociable du monde étrange que visitent les trois héros tout au long du film. Décidément, après la récente claque musicale du « Up » de Pixar, Michael Giacchino prouve encore une fois sur « Land of the Lost » qu’il est l’un de ces nouveaux maîtres de la musique de film hollywoodienne, maîtrisant comme personne un style musical hollywoodien rétro qui le passionne assurément - c’est devenu une sorte de marque de fabrique du compositeur - un excellent score à ne surtout pas manquer ! ---Quentin Billard |