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1-The Bells of Notre Dame 6.24*
2-Out There 4.25** 3-Topsy Turvy 5.36*** 4-Humiliation 1.40 5-God Help The Outcasts 3.44+ 6-The Bell Tower 3.05 7-Heaven's Light/Hellfire 5.24++ 8-A Guy Like You 2.54+++ 9-Paris Burning 1.56 10-The Court of Miracles 1.27# 11-Sanctuary! 6.02 12-And He Shall Smite the Wicked 3.30 13-Into the Sunlight 2.09 14-The Bells of Notre Dame 1.11* 15-Someday 4.20## 16-God Help The Outcasts 3.27### *Interprété par Paul Kandel et David Ogden Stiers **Interprété par Tony Jay et Tom Hulce ***Interprété par Paul Kandel +Interprété par Heidi Mollenhauer ++Interprété par Tom Hulce et Tony Jay +++Interprété par Jason Alexander, Charles Kimbrough, Mary Wickes et Mary Stout #Interprété par Paul Kendel ##Interprété par All-4-One ###Interprété par Bette Midler. Musique composée par: Alan Menken Editeur: Walt Disney Records 60893-7 Chansons écrites par: Alan Menken Paroles de: Stephen Schwartz Chansons produites par: Alan Menken, Stephen Schwartz Score produit par: Alan Menken Paroles latines adaptées par: Stephen Schwartz Producteur exécutif de l'album: Chris Montan Supervision production musicale: Tod Cooper Artwork and pictures (c) 1996 Walt Disney Pictures. All rights reserved. Note: **** |
THE HUNCHBACK OF NOTRE DAME
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Alan Menken
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Inspiré du célèbre roman de Victor Hugo, « The Hunchback of Notre-Dame » (Le Bossu de Notre-Dame) est le 48ème long-métrage animé des studios Disney. L’histoire se déroule à Paris, en 1482. Quasimodo est un jeune orphelin bossu et difforme qui se trouve être le sonneur de cloches de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il a été recueilli tout jeune par le puissant et sinistre juge Claude Frollo qui se trouve être son maître. Frollo l’a élevé et lui a enseigné de bien tristes valeurs : à cause de sa laideur, Frollo oblige Quasimodo à vivre reclus dans le clocher, loin de la civilisation humaine. Pourtant, Quasimodo ne rêve que d’évasion et de liberté : il souhaite vivre au milieu de ceux qu’il observe depuis longtemps du haut du clocher. Le jour où a lieu la Fête des Fous en pleine rue de Paris, Quasimodo désobéit à son maître et décide de descendre de son clocher et de se mêler au peuple venu faire la fête. C’est alors qu’intervient la belle et intrigante Esmeralda, une jeune bohémienne persécutée par Frollo et ses sbires, qui entame alors une danse sensuelle et endiablée devant le juge. Quasimodo est alors découvert et se retrouve lynché par la foule. Il est sauvé in extremis par Esmeralda, qui se trouve être la première personne à avoir un geste de compassion envers lui. Intervient alors Phoebus, le nouveau capitaine de l’armée personnelle de Frollo, qui tombera amoureux d’Esmeralda, et s’opposera même à son arrestation. Quand à Quasimodo, il tombera à son tour amoureux de la belle bohémienne mais finira le coeur brisé lorsqu’il comprendra que la jeune femme aime Phoebus. Qu’à cela ne tienne, ses amies les gargouilles - Rocaille, Muraille et Volière - l’aideront à retrouver son courage et à intervenir pour sauver Esmeralda des griffes de Frollo. « The Hunchback of Notre-Dame » s’avère être un Disney assez particulier dans le sens où il s’agit de l’une des rares productions animées du studio mettant en scène des thèmes adultes et sérieux comme l’hypocrisie religieuse, l’injustice sociale, l’antisémitisme (la haine de Frollo pour les bohémiens), le concept d’enfer et de damnation - des sujets inédits dans un Disney - et même une scène de lynchage public assez cruelle. Le film contient même quelques références implicitement sexuelles, comme lorsque Frollo exprime les sentiments troublés que lui inspire la sensuelle Esmeralda. Mais tout cela reste bien évidemment convenable pour un film destiné à un jeune public, même si certains thèmes abordés par le film risquent fort de ne pas être perçu correctement par les enfants. En bon Disney qui se respecte, le film de Gary Trousdale et Kirk Wise (les créateurs de « Beauty and the Beast ») fait la part belle aux sempiternelles chansons et aux inévitables sidekicks accompagnant le héros tout au long du film, sidekicks personnifiés ici à travers les trois facétieuses gargouilles, qui sont en quelque sorte les amis imaginaires de Quasimodo. Certes, « The Hunchback of Notre-Dame » s’avère être un film assez sombre et bien moins niais qui n’y paraît, avec, cependant, quelques scènes plutôt amusantes (la séquence où Esmeralda affronte avec vaillance les soldats de Frollo après la Fête des Fous) et une animation de qualité mélangeant 2D et 3D, le tout servi par un graphisme extrêmement coloré.
La musique d’Alan Menken a sans aucun doute contribué encore une fois au succès du film de Gary Trousdale et Kirk Wise. Epaulé par Stephen Schwartz pour les paroles des chansons, Alan Menken signe pour « The Hunchback of Notre Dame » une partition extrêmement grandiose, dramatique et émouvante, qui, comme toujours dans les musiques des Disney, se partage entre le score orchestral et les chansons créées par Menken lui-même pour les besoins du film - chansons écrites dans le style habituel du compositeur, évoquant les comédies musicales de Broadway. Le film commence d’ailleurs en dévoilant le thème principal associé à Quasimodo tout au long du film, un thème dramatique de six notes qui sera présent tout au long de l’histoire. Dans « The Bells of Notre Dame », Menken sort ici l’artillerie lourde : choeurs grandioses, grand orchestre, Menken crée une ambiance gothique résolument grandiose et dramatique, associé à l’univers de la cathédrale Notre Dame et aux aventures de Quasimodo et Esmeralda. La chanson introductive nous permet de découvrir l’univers de Notre Dame et le prologue de l’histoire, avec une utilisation très appuyée des cloches et d’un orgue associé aux sonorités de la cathédrale. La seconde partie du morceau dévoile un superbe « Dies Irae » latin écrit à la manière des chants religieux grégoriens médiévaux, sauf qu’ici, Menken opte pour un style musical plus proche des « Dies Irae » des Requiem classiques du 18/19ème siècle (Mozart, Verdi, etc.). Le « Dies Irae » (jour de colère en français) permet à Alan Menken d’asseoir la partie religieuse/gothique de sa partition en apportant une force incontestable aux images, une force quasi épique et inexorablement puissante et grandiose. Reste que « The Belles of Notre Dame » est sans aucun doute l’une des plus impressionnantes ouvertures qu’Alan Menken ait écrit depuis bien longtemps pour un dessin animé Disney ! Parmi les chansons du film, « Out There » s’impose par son côté amer et résigné - chanson de Frollo qui explique à Quasimodo de se tenir éloigné du monde extérieur en lui rappelant qu’il est considéré comme un monstre incapable de vivre parmi les autres. « Out There » se poursuit alors avec une seconde partie plus aérienne et lyrique, alors que Quasimodo entame son solo sur le toit de la cathédrale, en compagnie de ses amies les gargouilles. La seconde partie de « Out There » reste absolument typique des grandes chansons lyriques grandioses d’Alan Menken : vocalises flamboyantes, orchestrations extrêmement soignées, écriture orchestrale très soutenue, etc. Dans cette très belle chanson, Quasimodo s’imagine qu’il descendra un jour de la cathédrale pour vivre en paix parmi les gens. C’est une chanson de rêve et d’évasion typique des musiques Disney, une pure réussite dans le genre, exubérante et grandiose ! Plus fantaisiste et enjoué, « Topsy Turvy » accompagne la scène de la Fête des Fous dans les rues de Paris avec une exubérance rare : Menken met l’accent ici sur une instrumentation plus riche et variée, incluant accordéon (pour les décors parisiens), tambourins et flûtes à bec. La chanson s’avère être extrêmement dansante et joyeuse, dans le style d’une musique de carnaval populaire, contrastant efficacement avec l’émotion des précédentes chansons (à noter que les choeurs sont toujours présents). A noter que la partie centrale permet à Alan Menken de nous offrir une superbe pièce de danse gitane totalement survoltée, lorsqu’Esmeralda entame sa danse endiablée devant une assemblée totalement médusée. Plus mélancolique, « God Help The Outcasts » est chanté dans le film par Esmeralda lorsque cette dernière se retrouve enfermée dans la cathédrale et prie Dieu de la secourir. « God Help The Outcasts » s’avère être une autre belle réussite de la partition de « The Hunchback of Notre Dame », apportant une certaine poésie et un lyrisme pur à la séquence du chant d’Esmeralda, brillamment interprété par Heidi Mollenhauer - et toujours accompagné des choeurs. Autre chose remarquable, le très lyrique et rêveur « Heaven’s Light » et le sombre « Hellfire » (chanson de Frollo exprimant le dégoût que lui inspire son attirance pour Esmeralda). Les deux chansons sont d’ailleurs entrecoupées d’un interlude religieux pour choeur et orchestre, à la manière des grandes messes classiques d’antan (les paroles du choeur font même brièvement référence vers la fin de la chanson au « Kyrie Eleison » des messes traditionnelles). A noter que « Hellfire » s’avère être l’une des chansons les plus sombres qu’ai écrit Alan Menken pour un dessin animé Disney. Le thème principal de six notes est repris ici de façon grandiose et impressionnante, avec le chanteur soliste (Frollo), les choeurs latin gothiques, l’orgue et l’orchestre. Menken crée ici un véritable dialogue musical puissant entre les différents éléments musicaux de « Hellfire », sans aucun doute l’une des chansons les plus impressionnantes de la partition de « The Hunchback of Notre Dame ». Quand au thème principal, il ne cesse de grandir tout au long du film, repris à la fin de la chanson dans un arrangement orchestral/choral extrêmement grandiose et dramatique. « A Guy Like You » permet aux gargouilles d’offrir un peu d’espoir à Quasimodo, chanson écrite à la manière des ballades jazzy rétro à la Frank Sinatra (on nage ici en pleine ambiance des comédies musicales de Broadway !). On notera pour finir une autre chanson de qualité - bien qu’un peu trop brève - « The Court of Miracles », et, bien entendu, les traditionnelles reprises pop pour le générique de fin du film, avec la version de Bette Midler pour « God Help the Outcasts » et la chanson du groupe de R&B américain All-4-One pour « Someday ». Le score orchestral s’avère être tout aussi réussi que les chansons dans le film. Parmi les morceaux proposés ici sur l’album de la musique du film, on notera le superbe et sombre « Humiliation » dans lequel Menken fait quelques allusions mélodiques à certaines chansons du film dans un style plus dramatique, avec un orchestre agité et un choeur latin grandiose quasi épique. On retrouve des allusions à la chanson « God Help The Outcasts » et « Out There » dans l’excellent et lyrique « The Bell Tower », qui évoque les sentiments de Quasimodo du haut de sa tour, avec les inévitables touches de mickey-mousing indissociables des musiques Disney - et associées ici aux facéties des malicieuses gargouilles. Comme toujours chez Menken, les orchestrations s’avèrent être extrêmement riches et élaborées, révélant encore une fois tout le savoir-faire d’un compositeur passé maître dans l’art des musiques de film animé Disney. Les choeurs latins gothiques reviennent dans la partie finale, pour la scène de l’incendie, « Paris Burning » et le grandiose « Sanctuary ! ». « Paris Burning » développe le thème principal tragique et puissant en reprenant un nouveau Dies Irae maléfique et gothique à souhait. « Paris Burning » accompagne avec brio la scène de l’affrontement final avec Frollo. « Sanctuary ! » s’avère être l’un des morceaux d’action les plus spectaculaires de la partition de « The Hunchback of Notre Dame », versant indéniablement dans le gothique pur, avec son orgue et ses choeurs latins démesurés, dans un style plus sombre, puissant et agressif, assez inhabituel pour un dessin animé Disney de ce genre. Le thème dramatique est de nouveau très présent, développé durant les 6 minutes du morceau (sans aucun doute l’un des sommets de la partition d’Alan Menken !). Enfin, « And He Shall Smite The Wicked » ramène un peu de calme avec une reprise orchestrale poétique et magnifique du thème de « God Help The Outcasts », qui se transforme ici en thème romantique associé à Esmeralda dans le film. Le morceau se conclut pour un nouveau déchaînement orchestral gothique avec choeur latin, orgue et orchestre, toujours aussi spectaculaire, dramatique et grandiose à l’écran (enfin une musique Disney d’Alan Menken qui ne tombe pas dans les clichés mièvres et assume son statut de musique mature et adulte !). Enfin, c’est le happy end tant attendu dans la reprise finale de « The Bells of Notre Dame ». Alan Menken signe donc une partition extrêmement riche et grandiose pour « The Hunchback of Notre Dame ». Visiblement très inspiré par son sujet, le compositeur oscille entre le lyrisme poétique habituel de ses chansons et la férocité impressionnante de ses déchaînements orchestraux/choraux gothiques à souhait, plutôt inhabituels pour un dessin animé Disney. Tour à tour magique, poétique, sombre, tragique et puissante, la musique de « The Hunchback of Notre Dame » s’avère être une musique Disney de très haut niveau, sans atteindre pour autant les sommets d’un « Beauty and the Beast » ou d’un « Little Mermaid ». On regrettera ainsi le côté souvent quelconque des chansons, qui ne laisseront guère un souvenir impérissable ici, et ce malgré leurs très grandes qualités. Qu’à cela ne tienne, à défaut de signer un chef-d’oeuvre impérissable, Alan Menken nous prouve qu’il a décidément plus d’un tour dans son sac et qu’il sait varier les ambiances avec une imagination constante. Sans renouveler le genre, Alan Menken s’autorise néanmoins quelques incursions dans un style épique/gothique extrêmement spectaculaire et plutôt inattendu pour un film animé Disney. L’impact de la musique sur les images reste incontestablement l’atout majeur du nouvel opus musical d’Alan Menken, qui devrait séduire encore une fois les inconditionnels du genre et les fans des musiques made in Disney ! ---Quentin Billard |