1-Pandora's Fanfare 1.17
2-Main Titles 2.49
3-Event Entry 6-21-43 0.53
4-The Gift 1.42
5-Sphere Discovery 2.08
6-Visit To A Wreckage 1.58
7-Water Snake 2.37
8-Terror Adagio 3.25
9-Wave 3.18
10-Fear Retrieval 3.48
11-Andante 2.20
12-Manifest Fire 3.49
13-Manifest? 3.48
14-Their Beast Within 1.44

Musique  composée par:

Elliot Goldenthal

Editeur:

Varèse Sarabande
VSD-5913

Produit par:
Elliot Goldenthal
Producteur exécutif de
l'album pour Varèse Sarabande:
Robert Townson
Producteur exécutif:
Barry Levinson
Musique éléctronique
Produite par:
Richard Martinez
Montage de la musique:
Curtis Roush

Artwork and pictures (c) 1998 Warner Bros. All rights reserved.

Note: ***
SPHERE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Elliot Goldenthal
'Sphere' est ce genre de film pour lequel les avis ne sont pas partagés et sont bien au contraire unanime, cette fois dans le sens négatif. Très critiqué, le film de Barry Levinson a fait un bide total à sa sortie en salle au cinéma. Mais 'Sphere' ne mérite pourtant pas cette vague de mauvaises critiques qu'il a pu reçevoir dès sa sortie en salle, alors qu'il existe des films dix fois pire et surtout dix fois plus mal réalisé que 'Sphere'. Adapté d'une nouvelle de Michael Crichton, le film retrace l'histoire d'un groupe de scientifiques de divers horizons (un mathématicien, une biologiste, un astrophysicien, un psychanalyste, ect.) partant pour une expédition sous-marine à plus 1000 pieds sous l'Océan Pacifique afin de prendre contact avec une éventuelle entitée extra-terrestre. Effectivement, l'épave d'un gigantesque vaisseau spatial a été découvert enfoui sous les profondeurs de l'Océan et les scientifiques du gouvernement pensent que le vaisseau pourrait abriter une forme de vie inconnue. C'est pour cela qu'une équipe de scientifiques de différents horizons est envoyé dans la station sous-marine aménagée par la marine juste à côté de l'épave, dans le but de vérifier si l'épave abrite oui ou non une forme de vie. Mais la visite à l'intérieur de l'épave va vite dépasser tout ce que le groupe aurait put imaginer: le vaisseau spatial est en fait un vaisseau américain construit en 2048 et il est tout sauf extra-terrestre. Ne comprenant pas ce qui a put se produire pour qu'une telle chose arrive, l'équipage découvre sur un écran de projection holographique que le vaisseau a traversé un trou noir et a dut subir un événement de type inconnu. Le mystère est total jusqu'à ce que l'équipe découvre une gigantesque sphère flottant dans une pièce du vaisseau.

De forme sphérique parfaite, la sphère semble être d'origine extra-terrestre car aucun être humain n'aurait les pouvoirs de construire une telle chose. Après que Harry Adams (Samuel L.Jackson) soit entré dans la sphère sans que l'équipe comprenne comment il s'y est pris, des événements étranges arrivent dans la base, et les ennuis commencent alors qu'un des membres de l'équipage meurt asphyxié par une colonie de méduses gluantes. Les incidents et les morts ne vont cesser d'augmenter jusqu'à ce que l'équipe comprenne les secrets incroyables de la sphère qui a en réalité le pouvoir de matérialiser nos rêves, un pouvoir rêvé par beaucoup d'hommes et qui devient maintenant possible grâce à la sphère. Mais la morale de l'histoire nous montre qu'un tel pouvoir serait parfaitement destructeur et dangereux pour les hommes qui ne sont pas prêts pour cela. Effectivement, Norman, Beth (Sharon Stone) et Harry sont les seuls à être rentrés dans la sphère, et malgré le fait qu'ils soient des individus civilisés et intelligents, ils ont matérialisés leurs pensées les plus sombres et leurs rêves les plus mauvais, preuve en est que l'homme ne peut pas contrôler tout ce qui bouillonne au fond de lui car c'est sa partie la plus sombre qui ne doit jamais être matérialisée au grand jour. C'est sur cette très intéressante idée que le film repose, en mettant pour une fois de côté les clichés habituels d'E.T. et autre aliens monstrueux et sanguinaires. Reste que 'Sphere' est très prenant et que la mise en scène rend le film réellement terrifiant, deux éléments qui auraient pourtant dut permettre au film de trouver un écho favorable auprès du public.

Elliot Goldenthal a écrit avec Sphere un score dans la lignée d'Alien3 sur le style d'écriture. Réutilisant le même type d'orchestration ainsi qu'une écriture atonale dissonante influencée de la musique contemporaine du 20ème siècle, le score de 'Sphere' décrit à la fois de manière très efficace le mystère des secrets de la Sphère encore inconnue pour les hommes ainsi que la terreur des situations que son pouvoir déclenche au sein de l'équipe de cette base sous-marine. Le 'Main Title' permet à Goldenthal de présenter son thème principal, un motif en demi tons ascendant qui arrive parfaitement à capturer l'étendue du mystère qui se cache derrière la sphère et ses incroyables pouvoirs. Le morceau évolue au sein du générique de début montrant des plans de monstre aquatique ou d'éléments liés à la mer et aux océans, bref, un 'Main Title' qui évoque aussi le mystère de la mer et des secrets qu'elle renferme (après tout, c'est sous l'océan que les scientifiques découvrent l'épave américaine contenant la sphère). Très mystérieux et intriguant à la fois, ce thème (peu mémorisable à la première écoute, comme souvent dans ce genre de score chez Goldenthal) sera un peu délaissé durant le film mais restera toujours présent pour évoquer le mystère de cette sphère, le thème étant essentiellement entendu durant la première partie du film (on appréciera la manière dont le réalisateur a divisé son film en plusieurs chapitres comme dans un roman).

Le deuxième thème est alors entendu dès que l'équipe découvre l'épave pour la première fois. Utilisant un motif de cuivres plutôt solennel, le thème évoque la grandeur de cette gigantesque épave ainsi que l'aspect grandiose des pouvoirs de la sphère. Dans un premier temps, ce thème évoque l'émerveillement ou la stupéfaction de la découverte de l'épave. Dans un second temps et surtout à la fin du film, le thème évoquera la grandeur des immenses pouvoirs de la sphère, donnant alors un côté majestueux et grandiose à cette entité extra-terrestre qui s'envole alors vers le ciel pour disparaître dans l'espace et ainsi recommencer à nouveau ce qu'elle a provoqué sur l'épave du vaisseau américain en 2048.

Mais plus l'histoire avance, plus les problèmes s'accumulent. Très mystérieuse et intriguante dans un premier temps, la musique de Goldenthal prend une tournure terrifiante pour la première musique d'action entendue lors de l'alerte rouge donnée alors que Harry quitte la base sans permission pour se diriger vers la sphère et rentrer à l'intérieur. Plongé au coeur de l'action, la musique de Goldenthal devient de plus en plus terrifiante, le compositeur réutilisant tout ce qui avait fait la qualité de son effrayante musique pour 'Alien3': atonal, dissonant, plein d'effets orchestraux, sans oublier l'utilisation de quelques sonorités du synthé, essentiellement dans les rythmiques des morceaux d'action où Goldenthal utilise quelque fois des sons métalliques tout droit sortis de son score d'Alien3. Bref, rien de bien original d'autant que si Goldenthal arrive à créer un véritable climat de terreur dans le film, sa musique est loin d'arriver à la cheville du monument qu'est 'Alien3'. (en parlant de ce score, notez les petits clin d'oeil que le compositeur fait à son score d'Alien3 à travers le nom de certains morceaux - 'Visit to a Wreckage', 'Their Beast Within', etc.)

Les moments de frisson ne manquent pas. Goldenthal a l'art de faire monter la tension et de maintenir un constant sentiment de peur, d'incertitude, même si le tout semble déjà avoir été entendu. Chaotique, les moments de terreur comme la séquence de l'incendie ou celui des serpents de mer sont très prenants. Le compositeur y démontre une fois encore sa capacité à soutenir une écriture orchestrale atonale et pleine de fureur, sans oublier l'apport primordial des sonorités du synthétiseur qui rendent parfois les morceaux de frisson encore plus intriguants. On notera l'utilisation du piano dans certains passages, renforçant le climat troublant des manifestations que subissent l'équipage de la base sous-marine. (le piano rappelle par moment le style de 'Lullaby Elegy' de 'Alien 3')

En conclusion, 'Sphere' n'est pas un chef-d'oeuvre et l'on a déjà entendu un Goldenthal plus original et surtout plus inspiré. Le fait est que le score doit beaucoup à 'Alien3' même si 'Sphere' semble être plus orchestral qu'Alien3 et surtout moins expérimental. Pour le film de Barry Levinson, Goldenthal a tout de même réussi à créer une ambiance de suspense/mystère/terreur très fort à l'écran avoir son savoir-faire orchestral et son goût pour l'atonal et les effets orchestraux. Mais 'Sphere' a beau être un bon score réussi dans le film, cette BO est bien en dessous de ce que Goldenthal sait faire en temps normal et c'est fort regrettable. Néanmoins, 'Sphere' est un score qui ne mérite pas forcément d'être enterré aussi vite et qui a le mérite de montrer un compositeur soucieux de prolonger son travail amorcé il y'a plusieurs années déjà sur son ultime chef-d'oeuvre: le monumental 'Alien 3'!


---Quentin Billard