1-The Devil's Tomb Overture 4.26
2-Sandstorm 4.40
3-The Message 2.53
4-Elite Unite My Ass 2.20
5-The Elevator 1.52
6-Keep Moving 1.50
7-Sgt. Harrison 0.59
8-What Is That? 2.43
9-Look Out! 1.47
10-Make Up Your Mind 1.34
11-Afterbirth 2.32
12-The Temple 3.21
13-Hallucinations 3.01
14-Kiss and Kill 3.32
15-Do You Believe? 3.44
16-Rumblings 1.31
17-Return of the Father 3.12
18-God's Plan 5.01
19-Incantation/Escape 3.41
20-Resolution 1.17

Musique  composée par:

Bill Brown

Editeur:

Movie Score Media MMS09017

Produit par:
Bill Brown
Producteur exécutif album:
Mikael Carlsson
Programmation musicale:
Bill Brown
Programmation additionnelle:
Aashish Pathak, Steve Tavaglione
Montage musique:
Mikael Carlsson
Préparation de la musique:
James Sale

Artwork and pictures (c) 2009 Ice Cold Productions LLC/Sony Pictures Entertainment. All rights reserved.

Note: **1/2
THE DEVIL'S TOMB
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Bill Brown
Série-B d’épouvante plutôt réussie réalisée par Jason Connery, « The Devil’s Tomb » est un huis-clos oppressant dans lequel une équipe de mercenaires parti au secours d’un groupe de scientifiques se retrouvent piégés dans un tunnel souterrain abritant une découverte archéologique secrète. L’équipe de Mack (Cuba Gooding Jr.) et ses hommes ignorent encore ce qui les attend dans cette tombe renfermant un terrible secret. Le film maintient un suspense correct tout au long de l’histoire, même si le scénario reste cousu de fil blanc et prévisible. Les flashbacks sur le passé torturé de Mack sont parfois inutiles, mais l’on appréciera néanmoins l’atmosphère de paranoïa et de chaos qui finit par s’installer dans ce huis-clos oppressant qui vire très rapidement au film de zombie tendance « Resident Evil ». Les effets spéciaux et autres séquences sanguinolentes restent très réussies pour une production horrifique aussi modeste. Hélas, « The Devil’s Tomb » ne parvient que très rarement à s’élever au dessus de son statut de série-B horrifique faiblarde et peu inspirée, en dehors de quelques scènes gores sympas et un casting plutôt bien fourni pour une production aussi modeste (Cuba Gooding Jr., Ron Perlman, Ray Winstone, etc.). En bref, voilà donc un suspense horrifique plutôt dispensable, tout juste idéal pour se vider le cerveau pendant 1 heure 30 le temps d’une soirée entre amis !

A la musique de « The Devil’s Tomb », on retrouve Bill Brown, compositeur américain plus connu pour ses musiques de jeux vidéos telles que « Rainbow Six », « Tom Clancy’s Ghost Recon », « The Sum of All Fears », « Shadow Watch » ou bien encore « Return to Castle Wolfenstein ». Bill Brown a aussi écrit quelques musiques de films comme « War of the Angels » (1999), « Scorcher » (2002) ou bien encore « Evil Deeds » (2004) et « Lady Death » (2004). Sa partition pour « The Devil’s Tomb » ne sort guère de l’ordinaire et ne parvient que difficilement à échapper au sempiternel statut de musique fonctionnelle pour l’écran. « The Devil’s Tomb Overture » met l’accent sur un rythme martelé par des cuivres graves et un ostinato mélodique entêtant de cordes qui évoque l’idée de terreur représentée par le souterrain dans lequel se déroule toute l’histoire. Brown utilise les quelques touches électroniques habituelles pour renforcer la tension de la musique à l’écran. Rien de bien original donc !

Dans « Sandstorm », les percussions électroniques sont utilisées alors que les mercenaires se réunissent sous une tempête de sable en plein désert. Le compositeur s’essaie alors à l’exercice du hard rock/metal moderne typique des films d’action contemporains, un passage plutôt cool avec guitares électriques/batterie/basse qui rappelle indubitablement l’écurie Media Ventures/Remote Control. La seconde partie de « Sandstorm » rappelle certains passages d’action du score de « Scorcher » de Bill Brown et ne parvient pas vraiment - comme souvent chez le compositeur - à sortir de l’ombre flagrante des productions MV de la boîte à Hans Zimmer. On y retrouve ainsi les mêmes rythmes électro/techno modernes, les mêmes orchestrations monolithiques à base de cordes/cuivres. Niveau influences, on n’est d’ailleurs guère loin ici d’un Klaus Badelt ou d’un Steve Jablonsky. Le résultat reste néanmoins très réussi à l’écran.

Place au mystère et au suspense avec les cordes glauques et dissonantes de « The Message » qui nous permettent aussi de découvrir un thème interprété par un choeur aux consonances religieuses plutôt réussi. Bill Brown maîtrise parfaitement les passages choraux et parvient à insuffler à certains passages de sa partition une atmosphère quasi apocalyptique assez impressionnante bien que sans jamais vraiment tomber dans le déchaînement orchestral pur. La musique joue donc à l’écran la carte du mystère et de la tension sans grande originalité particulière. L’action débute enfin avec « The Elevator » pour la scène de la chute de l’ascenseur, avec les rythmes syncopés et les orchestrations typiques des scores d’action de Bill Brown. Dans « Keep Moving », le suspense devient plus présent, personnifiant dans le film le sentiment de menace permanente à l’intérieur de cette tombe du diable. Même chose pour « Sgt. Harrison » et son utilisation tout à fait banale des touches électroniques modernes, qui renforcent le côté « musique de série-B à suspense » du film. On appréciera l’atmosphère atonale et oppressante qui se dégage de « What Is That ? » alors que les mercenaires découvrent les terribles secrets qu’abrite la tombe du diable.

L’action prend une dimension plus chaotique et horrifique avec « Look Out ! » et « Make Up Your Mind », où Bill Brown utilise tous les effets instrumentaux avant-gardistes habituels : clusters de cordes, glissandi de cuivres, gargouillis de cordes, etc. Même chose pour « Hallucinations » et ses sursauts horrifiques chaotiques et pesants. Manifestement, Bill Brown est plutôt à l’aise dans le registre du suspense et de l’horreur, et il nous le prouve avec une certaine efficacité grâce à la musique du film de Jason Connery (on n’est guère loin par moment d’un Christopher Young ou d’un Marco Beltrami). « Kiss and Kill » et « Do You Believe ? » font monter la tension d’un cran et évoquent clairement l’idée de la descente aux enfers pour les mercenaires pris au piège du temple souterrain maléfique. A noter le retour des choeurs religieux dans « Do You Believe ? », qui illustrent à l’écran la découverte archéologique (les Nephilims, race d’anges déchus en référence à la Torah). L’action devient plus intense avec les excitants « Rumblings », « Return of the Father », « God’s Plan » et le déchaînement orchestral/choral aux consonances apocalyptiques, « Incantation/Escape » pour l’évasion finale du temple.

Bill Brown signe donc pour « The Devil’s Tomb » un score d’action/suspense dans la plus pure tradition hollywoodienne du genre, avec orchestrations conventionnelles (cordes, percussions, cuivres), touches électroniques modernes atmosphères atonales macabres et choeurs religieux quasi apocalyptiques. Brown ne révolutionne en rien le genre et respecte parfaitement toutes les formules du genre à la lettre. Seule ombre au tableau, l’ensemble ne laisse aucun souvenir particulier après l’écoute, le score demeurant strictement fonctionnel à l’écran et sans grand relief. Il manque aussi un thème fort pour pouvoir rendre l’écoute plus agréable sur l’album (et dans le film), et ce malgré la présence d’un motif exposé dès le « Devil’s Tomb Overture ». Néanmoins, la musique apporte le suspense et la tension nécessaire au film de Jason Connery, ni plus ni moins. Un score passe-partout et fonctionnel en somme, à réserver en priorité aux aficionados des travaux de Bill Brown et des atmosphères musicales macabres et claustrophobiques !



----Quentin Billard