1-Main Title 1.32
2-Barn Run 1.10
3-Dream Music 0.56
4-Murder 2.00
5-The Arrival 2.08
6-Chase Theme 1.13
7-The Invasion 3.16
8-Burning the Cornfield 3.27
9-Vicky's Dream 2.39
10-Attack of the Children 0.56
11-Fighting Back 2.49
12-Deal's Haunting 0.54
13-Exploring 1.39
14-The Cornfield 0.49
15-Isaac vs. Malaki 0.39
16-The Resolution 2.05
17-End Titles 1.34

Musique  composée par:

Jonathan Elias

Editeur:

Varèse Sarabande VCL 0909 1101

Producteur exécutif musique:
Scott Elias
Producteur exécutif:
Robert Townson
Producteur associé:
Donald P. Borchers
Producteurs associés:
Fran Pormeba, Maria Dean
Album Varèse Sarabande original
produit par:
Scot W. Holton

Edition limitée à 1000 exemplaires.

Artwork and pictures (c) 1984/2009 New World Cinema. All rights reserved.

Note: ***1/2
CHILDREN OF THE CORN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Jonathan Elias
Adaptation simplette d’une courte nouvelle de Stephen King parue en 1977, « Children of the Corn » (Les démons du maïs) est une série-B à budget modeste réalisée par Fritz Kiersch et produite par la défunte New World Pictures. L’histoire se déroule dans la petite ville de Gatlin aux Etats-Unis, en pleine Amérique rurale, perdue au beau milieu des champs de maïs. Un groupe d’enfants dirigés par le jeune gourou Isaac (John Franklin) et son bras-droit Malachaï décident d’assassiner tous les adultes et les parents de la ville. La secte d’Isaac se réunit ensuite dans les champs de maïs où ils devront vouer un culte à une force démoniaque qui habite les champs de maïs. C’est alors qu’arrive en ville un jeune couple, Buck (Peter Horton) et Vicky (Linda Hamilton), qui découvrent un village totalement déserté. Les deux individus font alors la connaissance de deux jeunes enfants qui vivent seuls dans une maison abandonnée, John et Sarah, qui tentent alors de les avertir du danger qui les guettent mais en vain. Isaac et ses sbires ont décidé d’assassiner Buck et Vicky et de les offrir en sacrifice au démon du maïs. « Children of the Corn » reste un classique de la série-B d’épouvante des années 80. Si l’on y regarde bien, le film n’a pourtant rien d’exceptionnel : les acteurs sont corrects, les enfants jouent plutôt bien (mention spéciale à l’acteur qui interprète Isaac, terrifiant et charismatique à souhait !) et le suspense reste correct, sans grande originalité. Le film vaut surtout par son ambiance de mysticisme sectaire et son mélange innocence/horreur avec cette histoire d’enfants fanatiques qui vouent un culte à un démon. Hélas, le film traîne en longueur et s’avère être souvent plat et ennuyeux. La scène finale avec l’apparition du démon du maïs bascule dans le kitsch absolu et frôle le nanar à plus d’une reprise. Comme souvent avec les adaptations ciné de Stephen King, « Children of the Corn » ne parvient pas vraiment à se hisser au dessus de son statut de série-B faiblarde peu inspirée, mais a tout de même réussi à devenir suffisamment « culte » pour hériter d’une longue série de suites tout au long des années 80/90 (6 au total et un remake sorti en 2009).

La musique de Jonathan Elias a grandement contribué au succès du film, à tel point qu’elle est d’ailleurs constamment citée par les spectateurs comme l’un des éléments les plus mémorables du film. Grâce à la récente édition en Varèse CD Club, les béophiles peuvent encore redécouvrir la fameuse partition-clé du compositeur dans son intégralité. La musique de Jonathan Elias pour « Children of the Corn » est souvent citée comme l’une des plus impressionnantes du genre dans le domaine des musiques de film d’horreur des années 80, une sorte de classique similaire au « The Omen » (1976) de Jerry Goldsmith, au « The Amityville Horror » (1979) de Lalo Schifrin ou au « Pet Sematary » (1989) d’Elliot Goldenthal. Dès le « Main Title », Jonathan Elias donne le ton en introduisant des choeurs d’enfants associés à la secte des enfants d’Isaac dans le film. Le thème principal est alors interprété par ces voix enfantines innocentes en apparence, mais qui vont très vite résonner de façon lugubre et maléfique dans le film. A cela s’ajoute une utilisation plus conventionnelle de l’orchestre - cordes principalement - et de quelques synthétiseurs « 80’s » un brin kitsch, mais qui apportent un certain charme à la musique du film. Le « Main Title » impressionne surtout par son ambiance mystérieuse et envoûtante, largement dominée par les voix d’enfants. « Barn Run » utilise les voix de façon plus inventive et effrayante, avec quelques percussions plus agressives et des synthétiseurs froids et inquiétants. Même chose pour « Dream Music » et son atmosphère suffocante dominée par des nappes synthétiques ténébreuses.

L’horreur débute enfin dans « Murder », pour les premières scènes de meurtre au début du film. Le morceau introduit un choeur mixte d’adultes dont les paroles scandées de façon inquiétante ressemblent à une sorte de chant d’incantation échappé d’une secte. Ces voix renforcent clairement la dimension horrifique et angoissante du film de Fritz Kiersch et apportent un côté étrange et terrifiant - voire dérangeant - à l’image. A vrai dire, beaucoup de spectateurs ont été davantage effrayés par ces choeurs maléfiques/démoniaques que par le film lui-même. Dans « The Arrival », l’orchestre est davantage présent avec des cordes plus agitées lorsque le couple arrive en ville - dommage cependant que l’interprétation de l’orchestre résonne parfois de façon plate et sans relief (on sent clairement le manque de budget sur la musique). Dans « Chase Theme », le thème de la poursuite reprend le pas avec le thème des voix d’enfants entendu dans le « Main Title », sur un tempo plus rapide cette fois-ci. Jonathan Elias illustre la poursuite avec Malachai et ses sbires dans les rues de la ville avec le retour de ces voix enfantines inquiétantes et faussement innocentes (symbolisant l’idée de l’enfance pervertie par la bêtise humaine et le fanatisme religieux).

Dans « The Invasion », la tension monte alors d’un cran, avec ces cordes sombres, ces notes de piano martelées dans le grave et ces synthétiseurs atmosphériques et inquiétants. Les choeurs démoniaques reviennent dans l’impressionnant « Burning the Cornfield », mélangés aux choeurs d’enfants et au duo orchestre/synthétiseurs. Le mysticisme angoissant qui se dégage des voix de « Burning the Cornfield » contribue grandement à l’ambiance oppressante et étrange du film, et a très largement contribué au succès du score de Jonathan Elias. Dommage cependant que le compositeur retombe trop souvent dans du suspense plus basique et très « années 80 » comme « Attack of the Children » et ses synthétiseurs kitsch connotés 80’s. Le mélange voix d’adultes démoniaques scandées/voix d’enfants faussement innocentes revient dans « Fighting Back » et un « The Cornfield » plus inventif dans son utilisation d’onomatopées agressifs des voix. L’atonalité dissonante et brumeuse de « Isaac vs. Malakai » (lorsque Malachai se révolte et décide de prendre le pouvoir à la place d’Isaac) renforce le caractère angoissant et horrifique de la musique, le seul problème étant la trop courte durée du morceau (à peine 40 secondes) : on aurait effectivement aimé en entendre plus. Dans « The Resolution », on retrouve enfin le calme dans un morceau plus apaisé pour cordes et piano, tandis que le « End Titles » reprend le thème principal avec ses choeurs d’enfants envoûtants.

Véritable classique du genre pour certains, la musique de « Children of the Corn » n’a pourtant ni la force ni la maîtrise d’un « The Omen » ou d’un « The Amityville Horror ». Il manque à cette musique une certaine conviction voire une certaine ambition, car si l’on enlève l’utilisation - excellente au demeurant - des chœurs d’adultes et d’enfants, la musique de « Children of the Corn » devient très vite basique, banale et sans grand relief, la faute à un manque évident de moyens à l’écoute et un côté « cheap » qui dessert plus le travail de Jonathan Elias qu’autre chose. Néanmoins, cette musique reste encore aujourd’hui synonyme de frissons pour certains spectateurs qui ne sont pas indifférents au travail fort intéressant (mais guère original) de Jonathan Elias sur « Children of the Corn », un travail à redécouvrir grâce à la récente édition en Varèse CD Club limité. La musique contribue en tout cas grandement au caractère oppressant et angoissant du film de Fritz Kiersch, film dans lequel la musique est d’ailleurs bien mise en valeur, véritable élément-clé de cette intrigue dérangeante d’enfants fanatiques qui se dédient entièrement corps et âme à la cause du sinistre Isaac et son culte voué au démon du maïs.



---Quentin Billard