1-Opening Chase
(Main Titles/Child's Play) 6.04
2-Maggie Gets It/
Maggie Out the Window 5.07
3-Chucky's Shoes/Just A Doll 3.53
4-El Ride 5.03
5-Batteries Included/Mamma Walk/
Street Music (not used in film) 7.46
6-Good Night A.H./Mamma Visits 5.17
7-Chucky Kills the Doctor 3.03
8-Chucky Goes To the Hospital 4.11
9-Batter Up/Chucky's Chant/
This is the End/Chuck Roast 7.57
10-Chucky Goes to Pieces/
Chuck in a Box 4.33
11-Goodbye Chucky/
Child's Play End Credits 3.38

Bonus Tracks:

12-News Cast 0.37
13-Child's Play - End Credits
(w/o vocal) 3.21
14-The Chucky Song
(not used in film) 3.52*

*Ecrit par Joe Renzetti
et Simon Stokes
Interprété par Simon Stokes
Arrangé et produit par
Joe Renzetti.

Musique  composée par:

Joe Renzetti

Editeur:

La La Land Records
LLLCD 1108

Producteurs exécutifs album
pour La La Land Records:
MV Gerhard, Matt Verboys
Album produit par:
Ford A. Thaxton
Musique produite par:
Joe Renzetti
Monteur musique:
Ted Whitfield
Supervision musicale:
David Chackler

Artwork and pictures (c) 1989/2009 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All rights reserved.

Note: **
CHILD'S PLAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Joe Renzetti
Grand classique de l’épouvante des années 80, et premier volet d’une saga à succès, « Child’s Play » (Jeu d’enfant) met en scène Chucky, la plus célèbre poupée tueuse du cinéma d’horreur américain. Charles Lee Ray (Brad Dourif) est un serial killer poursuivi par la police. Une nuit, le criminel se réfugie dans un magasin de jouets pour tenter d’échapper au flic qui le traque sans relâche. Mais au cours de la poursuite, le serial killer est grièvement blessé et, sentant son heure arriver, il décide alors d’utiliser un mystérieux rituel vaudou afin de transmettre son âme à une poupée « Good Guy ». Le lendemain, le jeune Andy est sur le point de fêter son anniversaire et demande à sa mère qu’elle lui achète une poupée Good Guy comme cadeau. L’enfant s’amuse alors avec son nouveau jouet qu’il baptise « Chucky ». Le soir même, la nounou du petit Andy est assassinée par la poupée maléfique. L’enfant et sa mère ignorent encore que la poupée contient l’esprit démoniaque du sinistre Charles Lee Ray. La police enquête sur le meurtre de la nounou. Andy prétend alors que la poupée lui parle et qu’elle peut se déplacer et agir à sa guise, mais bien sûr, personne ne le prend au sérieux, jusqu’au jour où Chucky finit par révéler ses véritables intentions. « Child’s Play » reste donc une série-B d’épouvante plutôt basique pour l’époque : scénario minime, réalisation plate, acteurs de seconde zone...seul Brad Dourif s’impose en jouant à la fois le serial killer au début du film et en interprétant la voix de Chucky tout au long du film. Bien sûr, le film vaut surtout pour sa fameuse poupée maléfique tueuse dans la lignée de classiques du genre tels que « Puppet Master » ou « Dolls ». Hélas, si le concept de la poupée enfantine possédée par l’esprit d’un monstrueux serial killer s’avère être très efficace sur papier, à l’écran, c’est une autre histoire : le réalisateur Tom Holland ne parvient pas à faire décoller le rythme du film. On s’ennuie bien souvent devant un film inégal, qui manque un peu de surprise, de tension, voire de sang (pour un film d’épouvante, c’est le comble !). On retiendra surtout ici l’humour noir et la méchanceté cynique et vulgaire de Chucky - sans oublier l’animation réussie de la poupée et des effets spéciaux « 80s », deux éléments qui ont sans aucun doute contribué au succès du film et à ses suites.

La musique de Joe Renzetti pour « Child’s Play » reste absolument typique des scores de série-B d’épouvante des années 80. Renzetti est d’ailleurs un spécialiste du genre puisqu’il a signé tout au long de sa carrière diverses partitions du même genre telles que « Dead and Buried » (1991), « Poltergeist III » (1988) ou bien encore « Basket Case 2 » (1990). Premier élément à noter : Joe Renzetti est arrivé tardivement sur la postproduction de « Child’s Play » après le renvoi du compositeur initialement prévu sur le film. C’est par l’intermédiaire d’une connaissance, David Chackler (superviseur musical sur « Child’s Play »), que Joe Renzetti s’est retrouvé embarqué sur ce film, avec seulement quelques semaines pour pouvoir boucler toute la musique du film. Le score débute sur un « Opening Chase » plutôt sombre et agité, à base de percussions électroniques/métalliques diverses et de cordes synthétiques dissonantes. C’est le travail autour des percussions synthétiques qui attirera ici notre attention, durant la poursuite avec Charles Lee Ray au début du film. Les cordes dissonantes renforcent la tension de la poursuite et apportent une couleur froide indispensable à la musique du film. Aucun doute possible : on est bel et bien ici en pleine musique d’horreur/suspense synthétique des années 80 ! L’ensemble paraît donc quelque peu daté mais fonctionne malgré tout parfaitement à l’écran. A noter que le morceau introduit le motif de Chucky, un motif de deux notes menaçant qui indique clairement la présence de la poupée maléfique à l’écran, mais qui ne laisse aucun souvenir particulier à l’écoute et dans le film. Dans « Maggie Gets It/Maggie Out of the Window », Renzetti évoque les premiers méfaits de Chucky pour la scène où Maggie est défenestrée par la poupée maléfique. On retrouve ici les sonorités métalliques/électroniques froides et sombres du début, dans un mélange à base de cordes graves, de drones et de percussions diverses, le tout dans un style atonal brumeux qui rappelle beaucoup par moment le travail du compositeur sur le film « Poltergeist III » (1988).

Dans « Chucky’s Shoes/Just A Doll », le motif de deux notes de Chucky reste omniprésent, malmené par les sonorités électroniques/métalliques glaciales et étranges, synonymes de menace et de tension dans le film. Dommage que la plupart des morceaux du score de « Child’s Play » tombent bien souvent dans de l’atmosphérique pur et du sound design basique, car si le mélange des différentes sonorités fonctionnent bien à l’écran, l’ensemble reste plus décevant musicalement. On retrouve les percussions métalliques du début dans « El Ride », tandis que le motif de deux notes de Chucky revient encore une fois dans « Batteries Included/Mamma Walk/Street Music », où la musique replonge dans une atmosphère de suspense macabre très années 80 et un peu daté, mais qui possède néanmoins son charme. A noter que le morceau bascule dans une explosion de violence purement atonale et agressive pour la scène où Chucky révèle enfin son hostilité à Karen. Dommage que le côté kitsch et cheap des sonorités électroniques utilisées ici diminuent l’impact du morceau à l’écran. Renzetti se montre plus inventif dans « Street Music », morceau de ‘source music’ non utilisé dans le film, dans lequel il utilise une trompette en sourdine samplée avec des sonorités boisées et une rythmique urbaine moderne à base de percussions sud-américaines. L’action reprend le dessus dans le kitsch et très daté « Good Night AH/Mamma Visits », pour finalement rebasculer dans du sound design atmosphérique avec « Chucky Kills The Doctor » et « Chucky Goes to the Hospital ».

Idem jusqu’à la confrontation finale dans « Better Up/Chucky’s Chant/This is the End/Chuck Roast », morceau qui bascule malheureusement trop souvent dans du cacophonique pure, Joe Renzetti confondant visiblement sursauts de terreur et bouillie sonore indigeste, car le morceau de la confrontation finale s’avère être très bruyant et bourré de facilités irritantes : trop de sonorités stridentes et chaotiques utilisées de façon aléatoires, rendant l’écoute souvent pénible et peu cohérente sur l’album (alors que le résultat néanmoins très convaincant dans le film). Le problème de ce morceau vient surtout du fait que Renzetti a trop souvent tendance, encore une fois, à se reposer essentiellement sur son travail de sound design, le travail du son au détriment d’une réelle thématique digne de ce nom : même le motif de 2 notes de Chucky reste difficilement perceptible à l’écoute. Difficile dès lors de ressentir un quelconque intérêt à l’écoute de ce genre de passages cacophoniques très brouillons - même chose pour « Chucky Goes to Pieces/Chucky in a Box » et ses sursauts agressifs, malheureusement desservi par son utilisation de cordes synthétiques très cheap tendance « eighties ». L’histoire se conclut avec « Goodbye Chucky/Child’s Play - End Credits » dans lequel Renzetti développe de façon inattendu un morceau dans lequel il utilise des voix samplées qui interprètent une mélodie plus mélancolique (l’un des rares morceaux plutôt tonal de la partition de « Child’s Play » !) sur fond de sonorités de boîte à musique évoquant l’univers des jouets et de l’enfance - un cliché que Joe Renzetti a tenu à éviter malgré tout dans le film. A noter que l’album publié par La La Land Records inclut une chanson rejetée sur Chucky écrite par Joe Renzetti et Simon Stokes, bourrée d’humour et de dérision, prévue à l’origine pour le générique de fin du film mais finalement rejetée par la production. Les producteurs ont certainement trouvé que la chanson sonnait beaucoup trop « musique de dessin animé 80’s » et qu’elle était au final bien peu sérieuse pour conclure un film d’épouvante de ce genre.

Au final, les amateurs de musique de suspense atmosphérique cheap « 80’s » devraient être aux anges avec le score de Joe Renzetti pour « Child’s Play ». Mais ceux qui s’attendent à quelque chose de maîtrisé et de plus abouti passeront sans problème leur chemin, car, malgré un album excellent en terme de contenu et d’information, la musique de « Child’s Play » s’avère être réellement décevante car trop souvent brouillonne, cacophonique et peu thématique. Du coup, la musique demeure purement fonctionnelle et apporte le suspense et l’angoisse nécessaire au film de Tom Holland, tout en demeurant assez navrante à l’écoute, car, osons le dire : malgré tous ses efforts, Joe Renzetti nous offre une musique bien peu intéressante et sans grande envergure pour « Child’s Play ». Là où Graeme Revell a compris qu’un film pareil nécessitait une plus grande ambition musicale et un thème digne de ce nom pour « Child’s Play 2 », Joe Renzetti échoue sur ce premier opus et se contente uniquement de multiplier les drones synthétiques et autres éléments de sound design atmosphériques et oppressants pour souligner la tension des images du long-métrage de Tom Holland. C’est peu, bien peu, comparé à ce que l’on pouvait attendre d’un film mélangeant suspense et humour noir macabre avec une certaine habileté. Pour les inconditionnels du genre uniquement : les autres peuvent passer leur chemin sans problème, car ils risquent fort de s’ennuyer ferme !



---Quentin Billard