CD 1 - David Williams
(Complete Score)


1-Titan 3.03
2-Aftermath 1.33
3-Discovery 1.46
4-Marley's Plight/Nightingale 5.43
5-Searching the Tug 1.29
6-Descent 1.17
7-Troy's Plan 1.47
8-Airlock 1.31
9-Bomb 1.33
10-Finding Bodies 3.00
11-Ben's Battle 2.15
12-The Greatest Treasure 1.36
13-Transmission 2.15
14-Troy's Up 1.49
15-Mine Peril 1.27
16-I'm Right Here 1.26
17-Morphing 2.33
18-Distress Call/Interrogation/
Preparation 5.56
19-It's All Stardust 4.26
20-Incoming Tug 2.02
21-Landing RRT 1.32
22-Locked Out 1.56
23-Titan Reprise 3.03

CD 2 - Burkhard Dallwitz
(Score Unused)


1-Opening 3.46
2-Floating/Card Game 3.29
3-D-Jump/Marley's Death 4.54
4-Troy Arrives/Troy Examination 2.08
5-Troy and Danika Meet/
Troy and Nick 1.29
6-A.O. 1 2.19
7-Nick and Kaela 1.15
8-Nick Leaves/Mineshaft/
Troy and Danika 4.25
9-Zero Gravity 1.53
10-Frozen/A.O. 2 3.39
11-Fetus/Machine Attack 5.04
12-Troy Kills Danika/Troy Kills Yerzy/
Troy Gets Harpooned 5.13
13-Troy Kills Benjie/
Troy Chases Kaela/Nick Returns 3.33
14-Caged 1.17
15-Big Fight/Robot 4.22
16-Closing 2.22

Musique  composée par:

David Williams

Editeur:

Intrada Signature Editions ISE1038

Album produit par:
Douglass Fake
Musique supervisée par:
David Williams, Burkhard Dallwitz

Artwork and pictures (c) 2000 Metro-Goldwyn-Mayer. All rights reserved.

Note: ***
SUPERNOVA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Williams
Prévu à l’origine pour être une superproduction ambitieuse de science-fiction sur une durée avoisinant les trois heures, « Supernova » a connu les galères des coupures, des remontages et des déboires en tout genre qui ponctuent bien souvent les périodes de post-production difficiles. C’est le réalisateur/scénariste William Malone qui développa ainsi une première version intitulée « Dead Star » en 1988, avec des décors signés H.R. Giger (rien que cela !). Mais devant les demandes de plus en plus pressantes de la MGM, qui souhaitait un film moins ambitieux et plus standardisé, « Supernova » a été constamment coupé et remonté, et ce au grand dam des réalisateurs qui se sont ainsi succédés. Voyant son film constamment massacré par la production, Geoffrey Wright - le réalisateur d’origine - finira par claquer la porte dès 1998 pour ensuite céder la place à Walter Hill, qui s’embrouillera à son tour avec les producteurs de la MGM pour cause de « différends artistiques ». Le réalisateur Jack Sholder (« Hidden ») arrivera plus tardivement mais quittera le projet à son tour. Enfin, Francis Ford Coppola arrivera au dernier moment pour superviser le montage final du film. A noter que le héros principal devait être interprété à l’origine par Vincent D’Onofrio, qui quittera à son tour le projet, pour être remplacé au pied-levé par James Spader. Au final, « Supernova » est signé ‘Thomas Lee’, qui se trouve être un nom générique pour les réalisateurs qui renient leur film, souvent massacré par les producteurs, car derrière le sobriquet « Thomas Lee » se cachent bien Walter Hill et ses confrères, qui ont participé chacun à leur tour à la création chaotique du film.

Le résultat n’est finalement pas à la hauteur des attentes : « Supernova » prend très souvent des allures de sous-Alien, avec un script très (trop) proche du film de Ridley Scott : une équipe d’un vaisseau de secours, le Nightingale 229, reçoit un appel de détresse d’une colonie minière située sur Titan 37, une planète lointaine. Nick Vanzant (James Spader) ramène à bord du vaisseau l’unique survivant de Titan 37, le mystérieux Karl Larson (Peter Facinelli), qui est à l’origine du signal de détresse. L’individu en question ramène à son tour une boîte métallique contenant un artefact extra-terrestre en neuf dimensions, une sorte de noyau de supernova sur le point d’exploser. Karl a été en contact avec le mystérieux artefact et son corps s’en est retrouvé considérablement transformé : plus jeune, plus fort mais aussi plus dangereux, Karl commence à semer la terreur sur le vaisseau en décimant les membres de l’équipage les uns à la suite des autres. Quand on pense que Walter Hill devait tourner à l’origine « Alien », on comprend mieux pourquoi « Supernova » tente d’imiter constamment le chef-d’oeuvre de Ridley Scott sans jamais l’égaler d’une quelconque façon que ce soit. Le fait même que le scénariste William Malone ait pensé à l’origine à Giger pour les décors du film n’a rien d’innocent (le même William Malone qui tourna d’ailleurs en 1985 le désastreux « Creature », série-B horrifique entièrement calquée sur « Alien »). Quelques bons points malgré tout au sujet du film : des effets spéciaux sympathiques signés Digital Domain et Patrick Tatopoulos et une musique plutôt correcte. Les acteurs sont quand à eux constamment sous-employés (comment des acteurs du niveau de Lou Diamond Phillips, James Spader ou Robert Foster peuvent-ils se retrouver sur des purges pareilles ?) et semblent même carrément s’ennuyer (James Spader n’y croit pas une seconde !). Et ne parlons pas du montage, qui tente de coller des segments les uns à la suite des autres pour former une histoire cohérente mais sans grande réussite (quid de l’intérêt de faire mourir Robert Foster au bout de 20 minutes ?). En bref, avec « Supernova », on est bel et bien en face d’une sorte de désastre, un film massacré par une production peu ambitieuse, qui n’est finalement rien d’autre qu’une série-B de science-fiction idéale pour les bacs à DVD en promo !

La musique du film a elle aussi connue quelques déboires, puisque le score devait être confié à l’origine au compositeur Burkhard Dallwitz, à qui on demanda ainsi d’écrire une musique entièrement électronique afin d’apporter une touche de modernité futuriste au film. Mais même là, les producteurs se sont sentis obligés d’y mettre leur grain de sel en rejetant finalement le travail de Dallwitz au profit d’une nouvelle partition entièrement symphonique singée David C. Williams, compositeur plus connu pour ses travaux sur des séries-B telles que « Phantoms », « Children of the Corn 4 », « Critters 3 », « Whismaster 2 » ou bien encore « The Prophecy » (à noter que malgré tout, quelques courts segments du score rejeté de Burkhard Dallwitz se sont finalement retrouvés dans le film). Le score de « Supernova » utilise ainsi toutes les ressources de l’orchestre symphonique et permet à David C. Williams de nous offrir un solide score d’action/suspense plutôt bien troussé mais sans grande originalité particulière. « Titan » introduit ainsi le film avec un thème harmonique plutôt majestueux évoquant l’immensité de l’espace, avec cordes, cuivres et choeurs synthétiques planants. Le morceau se retrouve très vite teinté de dissonances mystérieuses annonçant la teneur sombre de l’histoire. On appréciera ici le soin apporté aux orchestrations, les cordes étant comme toujours synonymes d’une certaine ambiance de mystère et de tension. Les choeurs synthétiques apportent quand à eux une atmosphère spatiale plus spectaculaire mais sans surprise.

Des morceaux comme « Aftermath » ou « Discovery » fonctionnent parfaitement à l’écran mais on bien du mal à sortir de leur statut purement fonctionnel. Dans « Marley’s Plight/Nightingale », David Williams nous offre alors son premier grand morceau d’action, avec cordes staccatos, cuivres agressifs et rythmes menaçants. Le compositeur démontre un certain savoir-faire dans l’écriture de ces déchaînements orchestraux purement maîtrisés qui apportent une certaine frénésie à l’écran. Le motif mystérieux de « Titan » est repris ensuite dans « Searching the Tug » (et plus tard dans « Transmission »), toujours dominé par ses cordes ondulantes planantes, son motif ascendant de vents, ses notes répétées de piano et son choeur synthétique, synonyme de mystère spatial. L’action reprend de plus belle dans « Descent » et son accélération rythmique synonyme de danger à l’écran, sans oublier la tension de « Troy’s Plan » qui nous fait clairement comprendre qui est le véritable bad guy du film, morceau qui représente bien le mélange entre le charme glacial du personnage et son aspect menaçant et dangereux. Ici aussi, on regrettera simplement le côté purement fonctionnel de ces passages purement atmosphériques, et l’on préfèrera s’intéresser encore une fois aux passages d’action comme « Airlock » qui rappellerait presque les rythmes d’un Jerry Goldsmith par moment. Le suspense devient plus intense dans « Finding Bodies », lorsque le capitaine comprend qu’il s’est passé quelque chose de grave sur Titan 37 et que Karl a tué tout le monde dans un accès de folie furieuse.

C’est ainsi que David Williams nous offre ensuite un autre morceau d’action majeur du score, « Ben’s Battle », évoquant les méfaits du sinistre Karl. Dans le même ordre d’idée, « Troy’s Up » fait même brièvement intervenir une flûte exotique pour souligner la mutation inquiétante du méchant. « Mine Peril » fait monter la tension avec des rythmes frénétiques excitants et des cuivres massifs, tension relayée par « Morphing », « Distress Call/Interrogation/Preparation », morceaux dans lesquels Williams en profite pour développer son thème principal. A noter un morceau un peu à part, « It’s All Stardust », dans lequel Williams semble avoir opté pour un choix plutôt curieux : une démo orchestrale entièrement synthétique, morceau qui jure un peu au milieu du style symphonique du reste de l’album. L’action culmine dans « Incoming Tug » et ses effets de flatterzunge de trompettes et ses rythmes de plus en plus pressants. Enfin, le compositeur reprend son thème introductif mystérieux/majestueux dans « Titan Reprise » pour le générique de fin du film.

Pas de grande nouveauté à l’horizon avec le travail soigné mais sans grand éclat de David Williams pour « Supernova ». Le score reste bien écrit et parfaitement orchestré, même si l’on regrettera le côté toujours très quelconque du thème et le manque d’idée originale de la part du compositeur. Le score de « Supernova » remplit donc parfaitement le cahier des charges et apporte son lot d’action, de suspense et de mystère au film de Walter Hill, tout en demeurant purement fonctionnel et sans surprise. Les fans de David C. Williams devraient donc se procurer en priorité le double album récemment publié par Intrada, qui inclut ainsi l’intégralité du travail de Williams sur une première galette, et le score rejeté de Burkhard Dallwitz sur le deuxième CD. « Supernova » est d’ailleurs une bonne entrée en la matière pour tous ceux qui souhaiteraient découvrir les travaux de ce compositeur méconnu et plutôt discret dans le milieu hollywoodien !



---Quentin Billard