1-All That Is Left Of Us 2.43
2-Pandorum 3.58
3-Anti Riot 4.17
4-Shape 2.03
5-Hunting Party 2.48
6-Kulzer Complex 4.40
7-Tanis Probe Broadcast 2.01
8-Scars 2.20
9-Fucking Solidarity 3.28
10-Gallo's Birth 2.22
11-Biolab Attack 2.25
12-Kanyrna 3.22
13-The Stars All Look Alike 4.32
14-Boom 3.55
15-Reactor 4.08
16-Skin On Skin 3.21
17-Fight Fight Fight 2.56
18-Bower's Trip 7.51
19-Discovery/End Credits 7.55

Musique  composée par:

Michl Britsch

Editeur:

Movie Score Media MMS09024

Score produit par:
Michl Britsch

Artwork and pictures (c) 2009 Constantin Film Produktion/Impact Pictures. All rights reserved.

Note: **
PANDORUM
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michl Britsch
« Pandorum » est né dans l’imagination du producteur Paul W.S. Anderson, juste après avoir terminé le tournage de « Resident Evil » en 2002. C’est en lisant ce nouveau scénario qu’on venait de lui proposer que Anderson comprit qu’il tenait là le début de son nouveau projet. La réalisation fut alors confiée à Christian Alvart, réalisateur allemand du très remarqué « Antibodies » sorti en 2005. « Pandorum » nous plonge ainsi dans l’intérieur d’un gigantesque vaisseau spatial perdu en plein coeur du cosmos. Deux astronautes, le lieutenant Payton (Dennis Quaid) et le caporal Bower (Ben Foster) se réveillent à l’intérieur de l’immense vaisseau après un long séjour en hyper-sommeil. Désorientés et amnésiques, les deux hommes ont tout oublié de leur mission et de leurs identités. Bower décide alors de partir en exploration et découvre que des survivants se cachent à l’intérieur du vaisseau, traqués par des créatures terrifiantes et mystérieuses qui hantent les couloirs du vaisseau. Le caporal et le lieutenant décident alors de comprendre ce qui a pu se passer au cours de cette mission, et pourquoi ils en sont arrivés là. Pour le producteur Paul W.S. Anderson, « Pandorum » ne sort pas trop de l’ordinaire puisqu’il avait déjà réalisé en 1999 « Event Horizon » qui abordait déjà un sujet tout à fait similaire. Avec le film de Christian Alvart, on renoue avec la série-B horrifique/claustrophobique des années 80, avec des décors grandioses qui évoquent les couloirs obscurs et oppressants du « Alien » de Ridley Scott, et des créatures agressives et sanguinaires très inspirées des crawlers du « The Descent » de Neil Marshall. Certes, l’ensemble reste soumis à de nombreuses influences mais l’ambiance s’avère être néanmoins très bonne. Seul souci : le montage et la mise en scène épileptique de Christian Alvart, qui s’avère être assez laborieuse voire insupportable lors de la scène finale où le personnage de Dennis Quaid plonge dans la folie, à grand renfort d’effets hystériques et abrutissants, à la limite du regardable ! Le réalisateur tente trop souvent de multiplier les effets mais ses quelques rares trouvailles visuelles tombent bien trop souvent dans l’hystérie collective inutile et provoquent plus une migraine qu’une quelconque forme de plaisir pour le spectateur. Certes, on pourra apprécier l’ambiance claustrophobique du vaisseau et l’efficacité du casting (Dennis Quaid et Ben Foster en tête), mais l’ensemble reste trop bancal et inégal pour convaincre totalement. Dommage, car le projet s’avérait intéressant et possédait un vrai potentiel qui semble avoir été bien mal exploité au final !

Le compositeur allemand Michl Britsch retrouve le réalisateur Christian Alvart pour la quatrième fois après « Curiosity & The Cat » (1999), « Antibodies » (2006) et « Case 39 » (2009). Pour « Pandorum », Britsch signe un score atmosphérique et oppressant entièrement dominé par des sonorités électroniques/industrielles sombres et inquiétantes. Dès le début du film, la musique s’affirme clairement par son côté atmosphérique totalement revendiqué. Ainsi, « All That Is Left Of Us » fait planer une ombre de noirceur et de suspense claustrophobique dès les premiers instants du film avec une série de nappes synthétiques sonores sombres et menaçantes. Le morceau cède ensuite la place à un premier passage d’action dominé par des cordes staccatos et une série de percussions synthétiques agressives et autres sonorités électroniques brumeuses, sans oublier l’apport d’une voix féminine lointaine et étrange. Michl Britsch cherche clairement à nous plonger ici dans un monde étrange et inconnu à travers tout un travail de sound design assez dense. Dans « Pandorum », la musique bascule clairement dans le suspense pur avec toute une série d’ambiances électroniques quasi expérimentales et oppressantes, principalement construites à base de sons déformés et autres sonorités métalliques lointaines. Si le résultat reste sans surprise pour un score horrifique des années 2000, l’effet est garanti à l’écran ! « Anti Riot » démarre quand à lui de façon plus calme et fait monter progressivement la tension par le biais de cordes agitées et de rythmiques électroniques complexes et intenses. Dommage cependant que la partie orchestrale reste trop souvent noyée par la masse électronique, Britsch se contentant bien trop souvent d’utiliser uniquement les cordes pour contrebalancer le poids de l’attirail électronique. Néanmoins, la musique apporte une ambiance tout à fait adéquate à l’écran, et l’utilisation des voix vers la fin de « Anti Riot » renforce clairement la sensation de cauchemar que cherche à évoquer le réalisateur à l’écran.

« Shape » confirme clairement l’orientation purement atmosphérique et quasi expérimentale de la musique de Michl Britsch avec une série d’atmosphères sonores macabres et angoissantes qui rappellent parfois le travail de Mark Isham sur la musique du film « Fire In The Sky » (1993). Le compositeur allemand cherche ici à recréer un monde sonore étrange et inconnu, bien que son utilisation des sonorités électroniques reste assez banal et sans surprise. La musique cède parfois la place à des sursauts cacophoniques pour les passages de terreur du film. Néanmoins, impossible de ne pas ressentir la sensation de claustrophobie et d’angoisse qui se dégage de passages comme « Shape » ou l’agressif et cacophonique « Hunting Party », pour la scène d’attaque des créatures vers le premier quart du film. A noter que la seconde partie de « Hunting Party » utilise les cordes de façon plus conventionnelle dans un passage d’action plutôt bref mais toujours dominé par des synthétiseurs brumeux et du sound design intense et angoissant. Dommage cependant qu’ici aussi, la musique tombe trop souvent dans le piège facile de la cacophonie pure ! On reprochera la même chose à certains passages du sombre « Kulzer Complex » ou du menaçant « Fucking Solidarity » avec son utilisation réussie de cordes stridentes et d’effets instrumentaux/atonaux avant-gardistes. Les amateurs de musique atonale dissonante et brumeuse en auront pour leur argent avec « Pandorum » ! On ressent la sensation de folie liée à la menace de la maladie du Pandorum dans « Fucking Solidarity », qui mélange passages agressifs (avec des sonorités industrielles/trash réussies) et atmosphères à suspense macabres. A l’écran, la musique reste très répétitive et 100% atmosphérique, froide et déshumanisée, comme si le vaisseau était devenu le symbole d’une humanité en perdition, perdue dans le vide interstellaire. C’est en tout cas la sensation que procure l’écoute de la musique dans le film et dans l’album !

La musique devient parfois plus étrange comme c’est le cas d’un morceau comme « Gallo’s Birth » et son utilisation de cors synthétiques et de sonorités déformées. Les amateurs de passages d’action survoltés apprécieront les déchaînements de « Biolab Attack », « Kanyrna », « Skin On Skin » ou bien encore « Fight Fight Fight ». Les morceaux sont bien souvent très longs (« Bower’s Trip » dépassant ainsi les 7 minutes), ce qui permet au compositeur Michl Britsch de développer pleinement ses atmosphères électroniques macabres avec une intensité constante. Le résultat reste donc d’une efficacité redoutable à l’écran, mais ne laissera aucun souvenir particulier, la faute à un côté extrêmement répétitif et à une absence totale de mélodie. 100% athématique, la musique de « Pandorum » se veut essentiellement atmosphérique, reposant ainsi sur un travail assez complexe de sound design. L’effet peut paraître facile et un peur surfait, mais il fonctionne parfaitement à l’écran par rapport au concept de déshumanisation et de plongée dans la folie. Néanmoins, l’écoute sur l’album s’avère être très vite lassante et fastidieuse, le côté répétitif et redondant de la musique n’aidant pas. Passé les 20 premières minutes, on a très souvent l’impression de tourner en rond, de n’entendre que la même chose du début jusqu’à la fin. Si le concept reste tout à fait légitime sur les images (les survivants sont bloqués dans cet immense vaisseau labyrinthique qui semble sans fin), il atteint très vite ses limites sur l’album. Néanmoins, ceux qui apprécient les musiques électroniques/atmosphériques atonales angoissantes et un brin expérimentales devraient être aux anges avec « Pandorum », tandis que les autres fuiront certainement ce score fatiguant, monotone et atrocement répétitif !



---Quentin Billard