1-Phiry - The Bird Sings 2.44
2-Duma Orphaned 2.49
3-Cute Kitten Montage 1.58
4-Dad Sick 3.17
5-Move To City 1.16
6-At School 3.58
7-Coming Home 0.39
8-Pushing Motorcycle 2.38
9-Land Yacht 1.31
10-Leaving Rip 3.11
11-Duma Sees Crocs 1.45
12-Land Yacht Remix 1.03
13-Croc River 2.46
14-Change 1.23
15-Freedom 1.03
16-Goodnight 0.41
17-Run To Village 2.04
18-Xan and Duma Say Goodbye 3.20
19-Issa Lullaby 1.34

Musique  composée par:

John Debney/George Acogny

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 701 2

Produit par:
John Debney, George Acogny
Producteur exécutif:
Robert Townson
Directeurs de la musique pour
Warner Bros Pictures:
Gary LeMel, Doug Frank,
Carter Armstrong

Coordination musicale:
Lola Debney
Supervision production score:
Melanie Mullens Hoyson

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2005 Warner Bros. Ent. All rights reserved.

Note: ***
DUMA
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney/George Acogny
Sympathique comédie familiale réalisée par Carroll Ballard (à qui l’on doit « The Black Stallion » et « Fly Away Home »), « Duma » nous plonge dans les décors uniques du Kenya, là où vit le petit Xan (Alex Michaeletos) en compagnie de son père Peter (Campbell Scott) et de sa mère Kristin (Hope Davis). Le jeune garçon de 12 ans mène une existence paisible au ranch familial, jusqu’au jour où il recueille un bébé guépard sur le bord d’une route. Xan décide alors de le ramener à la maison et de l’élever. Baptisé Duma, le guépard grandit et finit par devenir encombrant. Peter demande alors à son fils de le ramener là où il l’a recueilli, car il sait qu’au fond de lui, Duma est resté un animal sauvage et que, tôt ou tard, il devra rejoindre la nature sauvage, là où il est né. D’abord réticent, Xan finit par accepter. Le jour où son père meurt dès suite d’une maladie, le jeune garçon prend son courage à deux mains et décide de quitter la maison afin d’entamer un long voyage avec Duma à la recherche de sa terre natale. Ce sera un long voyage parsemé d’embuches mais qui permettra au petit Xan d’apprendre les valeurs du courage, de la détermination et de l’amitié. « Duma » est une honnête production familiale essentiellement destinée à un jeune public, idéale pour découvrir les paysages magnifiques de l’Afrique du Sud. Cette histoire d’amitié entre un jeune garçon et un guépard semble déjà-vu, et pourtant, le duo fonctionne parfaitement à l’écran et le film contient son lot d’émotion et de scènes touchantes, sans jamais tomber pour autant dans le mièvre ou le larmoyant. Voilà en tout cas un film qui s’avère être particulièrement dépaysant, un formidable voyage dans les décors uniques de l’Afrique du Sud, avec ses lions, ses crocodiles, ses rivières et ses terres arides.

A la musique de « Duma », on retrouve un habitué des comédies, John Debney, associé cette fois-ci avec George Acogny, qui se trouve être un grand spécialiste des musiques ethniques africaines et qui a oeuvré en tant que superviseur musical sur des films tels que « Blood Diamond », « The Ghost and the Darkness » ou bien encore « I Dreamed of Africa », sur lequel il était producteur musical. Debney s’est occupé de la partie orchestrale traditionnelle de la musique, tandis que Acogny assure les arrangements vocaux/instrumentaux de toute la partie musicale africaine/ethnique du score de « Duma ». Dès « Duma Orphaned », la musique donne le ton en utilisant quelques percussions ethniques et des voix africaines pour la scène où le jeune guépard devient orphelin. La seconde partie du morceau illustre l’errance du jeune Duma avec quelques cordes et quelques nappes synthétiques discrètes. « Cute Kitten Montage » s’avère être quand à lui plus attrayant avec ses petites percussions africaines et ses différents instruments ethniques aux couleurs locales, agrémentées de quelques cordes. A noter que, pour des questions de budget, John Debney a dû se passer d’une partie de l’orchestre, qui se limite ainsi à quelques cordes, une flûte, un basson et quelques percussions, les autres instruments étant tout simplement samplés, ce qui offre parfois un résultat inégal et un peu « cheap » pour convaincre complètement. On appréciera l’utilisation de la soliste africaine et ses improvisations vocales dans « Cute Kitten Montage », alors que l’on voit le petit Duma déambuler dans la nouvelle maison de Xan. La musique devient plus intime et émouvante dans « Dad Sick » avec un piano fragile, quelques nappes synthétiques et quelques guitares. Debney n’oublie pas la partie plus émouvante et humaine de l’histoire du film de Carroll Ballard, pour la scène où le père de Xan tombe malade et va bientôt mourir.

A noter une utilisation très réussie du choeur africain dans « Move To City » qui renforce clairement la beauté des paysages kenyans. En revanche, on regrettera l’emploi d’instruments samplés dans « At School », où l’on entend clairement que la clarinette et le hautbois sont synthétiques. Le morceau illustre la séquence où Duma fait des siennes à l’école de Xan. Ici aussi, Debney utilise les percussions ethniques et les voix africaines afin d’évoquer les facéties du jeune guépard. Les amateurs de musique africaine traditionnelle apprécieront par exemple des morceaux tels que « Coming Home » ou l’exaltant « Land Yacht » et son utilisation très réussie des choeurs africains. La musique devient alors plus mélancolique et résignée dans « Pushing Motorcycle » : Xan a perdu son père, et n’a plus qu’une idée en tête maintenant : honorer la promesse qu’il fit autrefois à son père, celle de ramener Duma là où ils l’avaient trouvé la première fois, et lui rendre ainsi sa liberté. Debney mélange ici nappes synthétiques et vocalises féminines afin d’exprimer de façon minimaliste les émotions du jeune enfant.

Les voix prennent une importance plus grande dans « Leaving Rip », avec des chants divers utilisant un dialecte d’Afrique du Sud, assurés par George Acogny. On appréciera la fraîcheur exaltante de « Land Yacht Remix » pour la scène où Duma et Xan traversent les longues terres arides à bord du yacht à voile. On regrettera simplement l’absence d’un thème fort et mémorable pour ces scènes plus majestueuses et aériennes, qui auraient sans aucun doute mérité un vrai thème digne de ce nom. La musique devient plus sombre et agressive dans « Croc River » et ses percussions menaçantes, pour la scène de la traversée de la rivière aux crocodiles, sans aucun doute l’un des rares morceaux sombres du score de « Duma » (cf. le morceau d’action « Run To Village »). On appréciera le côté grandiose des choeurs africains triomphants et exubérants de « Freedom », véritable hymne à la liberté et sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux du score de John Debney et George Acogny. L’aventure touche à sa fin dans « Xan and Duma Say Goodbye », lorsque Xan fait ses adieux à Duma et repart chez lui, ayant ainsi respecté la promesse qu’il avait faite à son père. Le morceau s’avère être particulièrement émouvant et poignant sans en faire de trop. Debney a réussit à trouver le ton juste pour cette scène, même si l’on regrettera là aussi l’absence d’un thème fort et mémorable.

La musique de « Duma » permet donc à John Debney et George Acogny de plonger dans l’univers de la musique traditionnelle africaine, agrémentée de quelques parties orchestrales/électroniques plus conventionnelles et hollywoodiennes. La musique de « Duma » reste prévisible et sans surprise mais nous offre néanmoins une bonne bouffée d’oxygène, une musique assez dépaysante bien que sans grande originalité particulière, et manquant cruellement d’un bon thème fédérateur. Debney et Acogny appliquent donc toutes les recettes du genre et apportent une émotion et une force indispensable aux images du très beau film de Carroll Ballard, entre évasion, découverte émerveillée des paysages africains et émotion. Rien de bien neuf donc : un score certes anecdotique mais somme toute assez agréable, permettant ainsi à John Debney de rappeler qu’il reste encore une fois un grand spécialiste des musiques de production familiale !



---Quentin Billard