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1-U-Turn (Lili) 3.52*
2-Les balançoires 1.03 3-On peut pas rester comme ça 2.03 4-Thomas 2.15 5-Je vais bien, ne t'en fais pas 2.18 6-Mister K 2.57* 7-Il veut plus me voir 4.51 8-On ira voir la mer 2.21 9-Même pas jouer au ballon 1.05 10-Vigneux 1.15 11-Loic 1.05 12-Saint-Aubin-sur-mer 1.21 13-Quelque chose à te dire 1.23 *Interprété par AaRON Ecrit par Simon Buret/ Simon Buret, Olivier Coursier Editions musicales : Neiomi/ Universal Music Publishing. Musique composée par: Nicola Piovani Editeur: Naïve France NV810611 Musique produite et orchestrée par: Nicola Piovani Artwork and pictures (c) 2006 Nord-Ouest Production. All rights reserved. Note: *** |
JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIS PAS
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by Nicola Piovani
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« Je vais bien, ne t’en fais pas » permet au réalisateur Philippe Lioret de nous offrir un nouveau film intimiste sobre, poétique et particulièrement émouvant, adapté du roman éponyme d’Olivier Adam paru en 2001. C’est l’histoire d’une jeune étudiante de 18 ans, Lili Tellier (Mélanie Laurent), qui revient un jour à la maison familiale après avoir passé ses vacances en Espagne avec une bande de copains. A son retour, Lili apprend que son frère jumeau Loïc a disparu suite à une violente dispute avec son père, Paul (Kad Merad). Sans nouvelles de son frère, Lili cède à l’inquiétude et à l’angoisse : elle cesse alors de s’alimenter et finit à l’hôpital. Mais le jour où la jeune fille reçoit enfin une lettre de son frère, Lili retrouve enfin ses esprits et sort de l’hôpital. Dès lors, elle décide de partir à sa recherche afin de découvrir ce qu’il s’est réellement passé avec son père et pourquoi Loïc a décidé de quitter définitivement sa famille pour démarrer une nouvelle vie ailleurs. Mais Lili ignore encore ce qu’elle va découvrir au bout de son périple. « Je vais bien, ne t’en fais pas » est un drame intimiste poignant, qui permit de révéler l’actrice Mélanie Laurent, César du meilleur espoir féminin en 2006 - avec le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Kad Merad. Véritable révélation du film, la jeune Mélanie Laurent éblouit complètement le film de Philippe Lioret par sa prestation toute en finesse et d’une grande justesse, abordant un sujet difficile (les fugues des adolescents) traité sans complaisance ni mélodrame. Quand à Kad Merad, l’acteur plus connu pour ses rôles humoristiques casse ici son image de comique et s’impose dans le rôle d’un père dépassé et désabusé. Dès le début du film, on reste véritablement happé par la justesse des situations et l’authenticité des personnages, le tout baignant dans le quotidien d’une famille française de classe moyenne. Le film aborde des sujets sensibles tels que la dépression chez les adolescents, les fugues et le chagrin de la perte d’un être cher : c’est un film sur le départ, sur l’amour frère/soeur, sur les rapports entre une fille et son père, sur la famille en général et enfin sur l’adolescence dans tous ses états, avec ses hauts et ses bas. Avec Mélanie Laurent, Kad Merad, Isabelle Renauld et Julien Boisselier, Philippe Lioret réunit un casting de qualité et nous offrir un film extrêmement touchant, tour à tour dur, tragique et plein d’espoir malgré tout, une vraie réussite dans le genre !
La musique de « Je vais bien, ne t’en fais pas » a été confiée au compositeur italien Nicola Piovani, qui avait déjà écrit la musique du précédent film de Philippe Lioret, « L’équipier » (2004), et qui vient de signer récemment la musique d’un autre long-métrage du réalisateur, « Welcome » (2009). A noter que Piovani est aussi le collaborateur attitré de Roberto Benigni, pour qui il a déjà écrit les musiques des films « La vita è bella » (1997), « Pinocchio » (2002) et « La tigre e la neve » (2005). Pour « Je vais bien, ne t’en fais pas », le musicien nous livre une partition instrumentale sobre et toute en retenue, écrite pour une petite formation de chambre, avec une clarinette, un piano et quelques cordes. Le réalisateur explique dans le livret de l’album son intérêt pour la musique de Nicola Piovani, et ce qui fait selon lui sa force sur la composition musicale de son film : « Dès l’écriture, je me pose la question de la musique, cette discrète réflexion sur ce qui anime les personnages d’un film et, par voie de conséquence, sur ce qui nous anime si nous nous identifions à eux. Je collabore avec Nicola Piovani depuis « L’Equipier ». C’est un musicien immense, un grand mélodiste et un formidable orchestrateur qui sait alterner force et discrétion, l’un des rares à produire une bande originale que je « n’entends pas » en voyant le film mais qui est l’exact prolongement et que je peux écouter en boucle sur un disque pendant des mois tant sa force évocatrice me touche. » Philippe Lioret résume ainsi l’essentiel du style et de la composition de Piovani pour « Je vais bien, ne t’en fais pas ». Le score est utilisé avec parcimonie dans le film, le compositeur n’ayant écrit qu’à peine 20 minutes de musique originale, en plus des chansons de Simon Buret du groupe AaRON, qui interprète dans le film les chansons écrites par Loïc. Ces deux chansons, « U-Turn (Lili) » et « Mister K », apportent une véritable émotion aux scènes où Lili écoute la musique écrite par son frère et personnifie aussi de façon remarquable le personnage et le souvenir de Loïc dans le film (scène magnifique où le père écoute la chanson de son fils dans sa voiture). A noter d’ailleurs que Simon Buret apparaît lui-même dans le film, interprétant le rôle du meilleur ami de Loïc. Le score de Piovani s’articule quand à lui autour d’un thème principal, le thème de la disparition et du chagrin, entendu rapidement vers le début du film dans « Les balançoires », confié à une clarinette et quelques cordes. Piovani réussit le tour de force d’écrire une mélodie simple et touchante qui exprime toute la tristesse de la disparition et les sentiments de Lili dans le film, sans jamais en faire de trop. C’est cette sobriété exemplaire qui reste ici particulièrement émouvante et marquante dans la musique du film. Dans « On peut pas rester comme ça », la musique exprime la révolte et la souffrance de Lili, qui commence à craquer et à critiquer sévèrement son père de ne rien faire pour tenter de retrouver son frère. Piovani met ici l’accent sur un petit ensemble à cordes - qui jouent en trémolo - et le piano aux notes plus fragiles et solitaires. Dans « Thomas », le compositeur nous offre une très belle pièce pour piano qui rappellerait presque par moment certaines pièces d’Erik Satie, associé dans le film au personnage de Thomas (Julien Boisselier), l’ami amoureux de Lili. Le thème principal associé à la disparition et à la recherche de Loïc revient dans « Je vais bien, ne t’en fais pas ». Piovani réutilise ici cette très belle mélodie de clarinette sur fond de cordes, le tout exprimant une tendresse une douceur mélancolique d’une grande justesse sur les images. La seconde partie de la pièce développe alors cette écriture pour clarinette et cordes avec une retenue toujours émouvante mais qui parvient malgré tout à souligner les tourments et la souffrance du personnage de Mélanie Laurent. Même chose pour « Il veut plus me voir » qui développe le thème de Thomas, partagé ici entre le piano et les cordes. On notera d’ailleurs la façon remarquable avec laquelle Nicola Piovani associe dans le film un instrument à une idée ou un personnage : la clarinette pour Loïc, les cordes pour Lili et le piano pour Thomas. La partie centrale de « Il veut plus me voir » s’inspire clairement de l’écriture contrapuntique et harmonique de la musique de chambre romantique du 19ème siècle : on n’est guère loin par moment des quintettes de Schumann ou ceux de Brahms. Le thème de la disparition est cette fois-ci confié au piano et aux cordes dans « On ira voir la mer ». Le thème évolue tout au long de l’histoire, tout comme le personnage de Lili. La clarinette de Loïc devient alors le piano de Thomas, peut être pour rappeler que c’est à travers sa relation avec Thomas que Lili va tenter d’affronter son chagrin et de surpasser son inquiétude pour retrouver l’espoir. Le morceau dégage malgré tout un sentiment d’attente et de gravité dans la façon dont les cordes jouent de façon hésitante. « Même pas jouer au ballon » développe l’écriture de quatuor à cordes avec un travail harmonique de qualité, sans oublier le retour du thème de Thomas toujours confié à un piano fragile et solitaire. Dans « Vigneux », la clarinette revient et s’associe cette fois-ci au piano et aux cordes, avec ici aussi un rappel au thème de la disparition. « Loic » se fait l’écho du morceau précédent dans le film, alors que « Saint-Aubin-sur-Mer » développe le thème de Thomas pour piano et quatuor à cordes avec un rythme plus soutenu, aboutissant finalement à une ultime reprise du thème de la disparition dans le poignant « Quelque chose à te dire », pour clarinette, cordes et piano. Nicola Piovani signe donc pour « Je vais bien, ne t’en fais pas » une partition de qualité, servie par deux thèmes extrêmement soignés et un classicisme d’écriture frais et soutenu, influencé par la musique de chambre 19èmiste. Le compositeur joue sur la retenue et l’économie de moyens, et parvient ainsi à susciter une certaine émotion à l’écran, un minimalisme touchant tout aussi juste que le ton du film. Même s’il s’agit d’un petit score anecdotique sans grande envergure, « Je vais bien, ne t’en fais pas » reste l’un des plus beaux travaux de Nicola Piovani sur un film de Philippe Lioret, sans révolutionner pour autant le genre, un travail de finesse et d’élégance adéquat sur les images de cette magnifique histoire ! ---Quentin Billard |