1-Opening - The Origin
of the Mask 3.20
2-Tina 1.59
3-Carnival 2.18
4-Transformation 2.17
5-Tango in the Park 2.10
6-Lovebirds 2.42
7-Out of the Line of Fire 2.08
8-A Dark Night 2.17
9-The Man Behind the Mask 1.59
10-Dorian Gets a New Face 3.04
11-Looking for a Way Out 1.37
12-The Search 1.07
13-Forked Tongue 1.48
14-Milo to the Rescue 2.43
15-The Mask is Back 2.18
16-Finale 1.46

Musique  composée par:

Randy Edelman

Editeur:

Tristar Music WK 66646-2

Album produit par:
Randy Edelman

Artwork and pictures (c) 1994 New Line Cinemas/Dark Horse Entertainment. All rights reserved.

Note: ***
THE MASK
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Randy Edelman
Grand classique de la comédie hollywoodienne des années 90, « The Mask » permit à Jim Carrey de s’offrir l’un de ses plus beaux succès cinématographiques en 1994, le succès du film de Chuck Russell lui ayant ainsi permis - avec « Dumb and Dumber » et « Ace Ventura » - de devenir l’un des comiques les plus prisés du cinéma américain. « The Mask » raconte ainsi l’histoire de Stanley Ipkiss (Jim Carrey), un modeste employé de banque adepte des dessins animés de Tex Avery et plutôt timide et malchanceux en amour et dans tout ce qu’il entreprend. Un jour, Ipkiss découvre un mystérieux masque aux pouvoirs surnaturels. En posant le masque sur son visage, Stanley se transforme alors en une étrange créature verte déchaînée très sûre d’elle et capable de tout faire et de tout réussir. Le loser timide devient alors l’individu le plus délirant et le plus puissant du monde. Mais Ipkiss préfère alors utiliser ses pouvoirs pour multiplier les gags, les farces et séduire la très séduisante et sexy chanteuse de cabaret Tina Carlyle (Cameron Diaz). C’est après avoir commis un hold up dans une banque que convoitait le gangster Dorian Tyrell (Peter Greene) que Stanely s’attirera des ennuis et se retrouvera à la fois poursuivi par les gangsters et la police. « The Mask » reste au final une comédie fantastique au sujet plutôt original - ou comment un mystérieux masque peut conférer à son propriétaire des pouvoirs sans limite - servi par un Jim Carrey déchaîné, en plein sommet de son art. Le film vaut surtout par la performance délirante du comédien, ainsi que les nombreux gags et l’humour qui parsème le film du début jusqu’à la fin, le tout servi par une réplique culte (« Splendiiiide ! ») et deux scènes mémorables : celle où Stanley se transforme en chanteur cubain ('Cuban Pete') et opère un véritable numéro musical devant des policiers ébahis, ou la séquence totalement délirante où Stanley, transformé en cow-boy, pastiche les vieux westerns d’antan. Avec son humour ravageur, ses effets spéciaux impressionnants pour l'époque et ses gags hérités du monde des cartoons, « The Mask » reste à coup sûr le film le plus loufoque de Jim Carrey, bien plus amusant et divertissant que les lourdingues « Ace Ventura » et autre « Liar, Liar », un film qui ne manque ni de charme (la sublime Cameron Diaz, dans son tout premier rôle majeur au cinéma), ni d’humour et encore moins d’imagination.

La musique de Randy Edelman apporte à « The Mask » toute la dose nécessaire d’énergie, de rythme et d’humour, le tout baignant dans le style musical habituel des scores comédies du compositeur (un grand habitué du genre !). La partition de « The Mask » repose avant tout sur un thème principal plutôt ample et mystérieux associé aux secrets du puissant masque dans le film. « Opening : the Origin of the Mask » nous permet ainsi de découvrir ce thème mystérieux dominé par les cordes, les cuivres et les percussions, sans oublier le ‘tic’ habituel de Randy Edelman : une tendance - très discutable - à doubler quasi systématiquement toutes les parties orchestrales de ses musiques par des synthétiseurs, obtenant ainsi un son plus personnel mais aussi très artificiel et pas toujours très intéressant d’un point de vue purement musical. Quoiqu’il en soit, l’ouverture s’avère être plutôt énergique et réussie, avec un développement introductif assez intéressant du thème principal, reposant sur un enchaînement d’accords un peu étrange (comme toujours chez Edelman, on regrette le côté souvent maladroit de ses enchaînements harmoniques, qui frôlent par moment l’amateurisme !). Dans « Tina », le compositeur nous offre un bref passage jazzy et sexy pour la scène de la première apparition de Tina (Cameron Diaz) à la banque au début du film. Le morceau est seulement gâché par l’utilisation pas toujours très adroite des synthétiseurs dans la musique, un des principaux points négatifs du score de « The Mask ».

De l’humour, la musique de Randy Edelman n’en manque pas, comme le confirme « Carnival » pour la scène où Stanley se transforme en animateur de cirque ambulant pour tenter d’échapper à des loubards dans la rue. Edelman illustre ainsi la plupart des gags du film en ayant recours à un style parfois assez inventif et sautillant, où se mélangent l’orchestre et les synthétiseurs. La fin de « Carnival » bascule même dans le mickey-mousing plus typique des musiques comédie de Randy Edelman, dans la lignée de « Beethoven » et autre « Kindergarten Cop ». La scène de transformation (« Transformation ») permet au compositeur de développer plus intensément le thème du masque, avec ses accords mystérieux et amples. La musique s’avère être plutôt inventive, notamment dans l’utilisation des synthétiseurs qui expriment clairement ici les pouvoirs illimités du masque. Edelman n’en oublie pas pour autant l’humour avec quelques passages plus sautillants lorsque Stanley devient la créature verte déchaînée et capable de tout. La musique possède alors ce côté déjanté qui sied à merveille au film de Chuck Russell.

On retrouve une ambiance assez similaire dans « Tango in the Park », où Edelman va même jusqu’à pasticher un tango traditionnel pour une séquence où Stanley tente de séduire (lourdement) Tina dans le parc. Fidèle à son goût pour les thèmes romantiques, le compositeur nous offre un très beau Love Theme dans « Love Birds », pour cordes, piano et hautbois, et qui annonce par moment le futur thème romantique du score pour « While You Were Sleeping » (1995), autre partition comédie de qualité de Randy Edelman. La musique conserve ce fun constant et cet humour loufoque dans « Out of the Line of Fire », où Edelman alterne entre passages ‘cartoon’ sautillants (avec une pléiade de synthétiseurs assez inventifs) et même morceau jazzy nostalgique, pour évoquer les facéties de Stanley masqué. La musique devient plus intime dans « The Man Behind the Mask » alors que « Dorian Gets a New Face » plonge à contrario la musique dans une ambiance plus sombre et inquiétante, lorsque le bad guy s’empare du masque et se transforme en monstre verdâtre. Le morceau est simplement gâché, ici aussi, par une utilisation pas toujours très adroite et plutôt envahissante de synthétiseurs kitsch bien qu’utilisés avec une certaine inventivité malgré tout. L’action prend alors le dessus dans des passages plus sombres tels que « Looking for a Way Out » ou « Forked Tongue », sans oublier l’affrontement final dans « Milo to the Rescue » et « The Mask is Back », et une très belle reprise du Love Theme dans « Finale ».

La musique de Randy Edelman pour « The Mask » s’avère donc être assez réussi sans être pour autant ce que le compositeur a fait de mieux dans le domaine des musiques de comédie. Le compositeur tombe trop souvent dans le piège des synthétiseurs kitsch qui, en plus de doubler de façon trop souvent artificielle certaines parties orchestrales de la musique, rendent l’écoute plus laborieuse, et plus particulièrement lorsque les parties électroniques deviennent plus envahissantes et loufoques. Malgré cela, la musique réussit parfaitement à véhiculer à l’écran toute la dimension humoristique et ‘cartoonesque’ du film de Chuck Russell, et ce même si la musique de « The Mask » montre très vite les limites du style musical de Randy Edelman, un compositeur has-been qui a pourtant connu son heure de gloire dans les années 90. A réserver essentiellement aux fans d’Edelman !



---Quentin Billard