1-The Prince of Persia 5.20
2-Raid on Alamut 6.32
3-Tamina Unveiled 2.34
4-The King and His Sons 2.59
5-Dastan and Tamina Escape 4.30
6-Journey Through The Desert 2.55
7-Ostrich Race 0.58
8-Running From Sheikh Amar 3.27
9-Trusting Nizam 4.37
10-Visions of Death 1.46
11-"So, You're Going
To Help Me?" 2.20
12-The Oasis Ambush 1.54
13-Hassansin Attack 2.59
14-Return to Alamut 3.05
15-No Ordinary Dagger 4.39
16-The Passages 3.09
17-The Sands of Time 3.58
18-Destiny 3.38
19-I Remain 4.57*

*Interprété par Alanis Morissette
Ecrit par Alanis Morissette
et Mike Elizondo
Cordes arrangées par Bruce Fowler
Produit par Mike Elizondo.

Musique  composée par:

Harry Gregson-Williams

Editeur:

Walt Disney Records
D000469902

Musique additionnelle de:
Anthony Lledo, Halli Cauthery
Programmation musique additionnelle:
Toby Chu
Arrangements musique additionnelle:
Matthew Margeson
Montage musique:
Meri Gavin

Artwork and pictures (c) 2010 Walt Disney Pictures/Jerry Bruckheimer Films. All rights reserved.

Note: ***
PRINCE OF PERSIA :
THE SANDS OF TIME
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Harry Gregson-Williams
Adaptation très attendue du célèbre jeu vidéo crée par Jordan Mechner et Broderund en 1989, « Prince of Persia : The Sands of Time » reprend les grandes lignes du jeu produit par Ubisoft et sorti en 2003. Produit par l’infatigable Jerry Bruckheimer et Walt Disney, réalisé par le britannique Mike Newell (« Harry Potter & The Goblet of Fire »), « Prince of Persia : The Sands of Time » est une nouvelle aventure épique et musclée nous replongeant dans l’empire perse du VIe siècle. Un jeune orphelin nommé Dastan se fait adopter par Sharaman (Ronald Pickup), le roi Perse lui-même, qui l’emmène au palais royal sur le cheval de Nizam (Ben Kingsley), le frère du roi. Dix ans plus tard, Dastan doit mener l’offensive sur la forteresse d’Alamut dans le royaume de la princesse Tamina (Gemma Arterton), les Perses soupçonnant le royaume d’Alamut de comploter en vendant des armes à leurs ennemis. Pendant l’attaque, qui est un vif succès, Dastan met la main sur une précieuse et mystérieuse dague ornée qu’il garde secrètement sur lui. Peu de temps après, il découvre que l’objet en question possède d’immenses pouvoirs et que la dague magique est capable d’inverser le cours du temps. La princesse Tamina va alors devoir s’allier avec Dastan afin de combattre ensemble les forces du mal qui cherchent à s’emparer de la dague et à détruire le monde. « Prince of Persia : The Sands of Time » est donc une superproduction d’aventure épique doté d’un budget assez conséquent (plus de 175 millions de dollars), avec des effets spéciaux énormes, des batailles spectaculaires et un bon casting. Mélangeant action, amour et touches humoristiques tendance cartoon, « Prince of Persia » est un pur divertissement made in Disney/Bruckheimer dans la lignée de « Pirates of the Caribbean », servi par un rythme soutenu et l’excellente interprétation d’un Jake Gyllenhaal en pleine forme et d’une très belle et séduisante Gemma Arterton (révélée par « Quantum of Solace » et vue récemment dans un autre film d’aventure épique, « Clash of the Titans »). On regrettera parfois le côté gros et invraisemblable de certaines scènes, ainsi que les facilités d’un scénario qui passe en revue tous les stéréotypes habituels du genre (sacrifice du héros, princesse à délivrer qui tombe amoureuse de son héros, etc.), mais qu’importe, « Prince of Persia : The Sands of Time » est un blockbuster spectaculaire et divertissant qui vous fera passer un très bon moment.

La musique a été confiée à Harry Gregson-Williams, qui signe pour « Prince of Persia » une partition synthético-orchestrale typique des productions épiques Media-Ventures/Remote Control. Le compositeur renoue ici avec un style épique hérité de « Kingdom of Heaven » et le transpose dans le monde de l’empire perse du VIe siècle. Cela donne ainsi une partition d’action/aventure solide teintée de grandes envolées orchestrales et de sonorités arabisantes. Dès le générique de début, Harry Gregson-William dévoile son excellent thème principal dans « The Prince of Persia », thème aux accents orientaux qui rappelle clairement les thèmes de « Lawrence of Arabia » de Maurice Jarre, « The Mummy Returns » d’Alan Silvestri, « Stargate » de David Arnold, « The Scorpion King » de John Debney ou bien encore « Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre » de Philippe Chany. Certains traitements instrumentaux/ethniques rappellent aussi beaucoup le travail de Brian Tyler sur « Children of Dune ». Bref, malgré les grandes qualités du thème principal de « Prince of Persia », Harry Gregson-Williams ne sort guère des sentiers battus et recycle toutes les formules musicales orientales habituelles chères à Hollywood. Avec « The Prince of Persia », HGW met donc tous les éléments musicaux en place, qu’il s’agisse de son superbe thème oriental associé à l’aventure du héros et à l’empire perse, ou de l’utilisation des instrumentaux arabisants (percussions ethniques diverses, oud, etc.), et même utilisation de choeurs grandioes. HGW en profite aussi pour développer pendant ce morceau un deuxième thème plus héroïque et déterminé, et qui sera associé aux exploits de Dastan tout au long du film.

Les percussions s’emballent et créent un vrai rythme de danse arabe au début de « Raid on Alamut » avant que le morceau ne s’élance dans un morceau d’action grandiose et explosif pour l’attaque sur Alamut au début du film. HGW apporte une énergie indispensable à cette scène avec des cordes virevoltantes (à l’image d’un héros très agile capable des plus grandes pirouettes acrobatiques !), des cuivres massifs, quelques bois et tout un long de percussions acoustiques/électroniques/ethniques et même quelques élans héroïques assez savoureux. A noter aussi l’utilisation de quelques rythmiques électroniques discrètes en arrière-fond et de choeurs épiques pour renforcer le sentiment épique de la musique à l’écran. « Tamina Unveiled » reprend quand à lui le thème principal oriental partagé entre soliste (flûte orientale) et orchestre. Les touches arabisantes restent très présentes dans la musique de « Prince of Persia », Harry Gregson-Williams jouant à fond sur les codes musicaux de ce type d’ambiance de façon très prévisible. Sa musique devient ensuite plus dramatique et mélancolique dans « The King And His Sons » lorsque le roi meurt empoisonné, cédant ensuite la place à un nouveau déchaînement orchestral enragé, « Dastan And Tamina Escape » pour l’évasion du héros et de la princesse après la mort du roi, sur fond de percussions frénétiques, de cuivres et de cordes agitées - et, chose plus rare pour la musique d’une production Jerry Bruckheimer, une utilisation plutôt intéressante des bois, et ce alors même que l’on avait beaucoup reproché à Hans Zimmer et sa bande de ne pas assez utiliser les bois dans l’orchestre de « Pirates of the Caribbean ».

L’aventure continue dans « Journey Through The Desert » pour la traversée du désert. Le compositeur utilise ici tout un ensemble de percussions ethniques diverses avec le violoncelle électrique de Martin Tillman (quasiment présent sur tous les grands scores des productions MV/Remote Control), l’oud et le sitar pour évoquer le monde du désert. La musique devient même plus légère et colorée par la scène de la course des autruches dans « Ostrich Race », où le compositeur nous propose une utilisation plus intéressante des bois. L’action revient sans surprise dans « Running From Sheik Amar », tandis que l’atmosphère se veut à la fois plus dramatique et sombre dans « Trusting Nizam » et le sinistre « Visions of Death » - parsemé d’effets de guitares électriques, de percussions ethniques et de sonorités électroniques diverses (on regrettera le recours souvent facile et un peu superful à des sonorités électroniques modernes, là où une approche symphonique classique aurait amplement suffit !). Le thème de l’orient est de retour dans « So,You’re Going To Help Me ? » tandis que « The Oasis Ambush » développe l’action sur fond de rythmiques électroniques/techno chères au compositeur (mais qui paraît un peu de trop ici !). La séquence de l’attaque des Hassassins (« Hassassin Attack ») permet à HGW de développer à nouveau ses rythmes action avec loops électro d’usage, effets de violoncelle électrique, percussions ethniques/électroniques et orchestre agité. Rien de bien neuf là aussi, même si l’on appréciera pour l’occasion l’intensité qui se dégage à l’écran de ces morceaux d’action tonitruants à souhait. « This Is No Ordinary Dagger » reprend quand à lui le superbe thème héroïque/solennel de Dastan (dont les premières notes rappellent curieusement un thème rejeté de Nick Glennie-Smith pour le film « The Rock ») sans oublier le déchaînement orchestral/choral/percussifs grandiose de « The Sand Glass Chamber » pour l’affrontement dans la cave du sablier des temps, débouchant sur le non moins excitant et très intense « Sands of Time » (avec ses rythmes orientaux caractéristiques), l’aventure touchant à sa fin avec une ultime reprise du thème principal associé à l’empire perse dans « Destiny ».

Harry Gregson-Williams signe donc une grande partition épique assez réussie pour « Prince of Persia : The Sands of Time », une partition qui, à défaut de briller d’une quelconque originalité, s’impose avant tout par la qualité de ses deux thèmes majeurs, et par l’intensité qui se dégage de certains morceaux d’action et autres grands moments de bravoure. Certes, on est bien loin ici du brio de « Sinbad », le compositeur ayant visiblement bien du mal ici à retrouver le charme et la force de l’une de ses meilleures partitions musicales pour le cinéma. Sans être extrêmement inspirée, la musique de « Prince of Persia » reste malgré tout suffisamment accrocheuse et captivante pour nous maintenir en haleine jusqu’au bout, qu’il s’agisse du film ou même de l’album, qui alterne efficacement entre passages d’action survoltés, percussions arabisantes aux rythmes endiablés ou bien encore atmosphères plus sombres et retenues. La musique apporte donc un souffle épique et une énergie indispensable au film de Mike Newell sans être d’une grande originalité. L’apport électronique moderne paraît parfois superflu (production Jerry Bruckheimer oblige !) mais l’on se rassurera en se disant que la musique reste malgré tout bien mieux écrite et orchestré que chez Hans Zimmer avec « Pirates of the Caribbean ». Harry Gregson-Williams possède un vrai savoir-faire classique qu’il n’a jusqu’à présent guère mis en valeur au cinéma (hormis peut être dans certains passages de « Sinbad », « Shrek » ou « Kingdom of Heaven ») mais qui mériterait pourtant d’éclore et de s’épanouir sur des projets pour lesquels le compositeur ne serait pas aussi bridé. Quoiqu’il en soit, « Prince of Persia : The Sands of Time » reste un score d’action/aventure tout à fait correct et appréciable, qui devrait ravir les afficionados du compositeur et ceux qui adorent les atmosphères épiques et orientales !



---Quentin Billard