1-Theme From Dreamer 2.19
2-The Stand Off/1st Ride 3.01
3-First Race 2.31
4-Ben Asks Pop For Help 1.24
5-Sonador In Harness 1.54
6-Popsicles 2.59
7-Manny's Story 3.39
8-Testing Sonador's Leg 1.27
9-2nd Ride/Thunderpants 2.37
10-Runaway Horse 2.00
11-Exercising Sonador 1.38
12-The Noble King 2.02
13-New Owner Montage 2.10
14-Training Montage 2.03
15-Smart and Beautiful 1.13
16-Sonador Chosen 1.08
17-Cale Won't Sell Sonador 4.00
18-Leaving Sadir's 4.05
19-She's Ready To Run 2.04
20-She Wants To Run 1.20
21-Last Race 6.37
22-End Credit Medley 1.15
23-Dreamer (Film Mix) 3.30*
24-Main Title (Film Version) 2.29
25-Dreamer (Hidden Track) 3.45*

Interprété par Bethany Dillon.

Musique  composée par:

John Debney

Editeur:

Sony Classical SK 97742

Produit par:
John Debney
Producteurs exécutifs album:
John Gatins, Paul Cremo
Direction musicale pour
DreamWorks:
Lenny Wohl
Coordination musicale:
Lola Debney

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2005 DreamWorks L.L.C. All rights reserved.

Note: ***
DREAMER :
INSPIRED BY A TRUE STORY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Debney
Hollywood aime nous offrir de temps à autre des productions intimistes un peu niaises et pleines de bon sentiment, censées rassurer les spectateurs. Avec « Dreamer : Inspired by a True Story » de John Gatins, on atteint ici des sommets du genre. Ben Crane (Kurt Russell) possède un élevage de chevaux dans une ferme du Kentucky qu’il ne peut plus gérer, étant au bord de la faillite. Ben réussit alors à décrocher un job chez le riche propriétaire Everett Palmer (David Morse). Un jour, sa fillette, Cale (Dakota Fanning), vient visiter un champ de course. La pouliche de sang royal, Sonador (« Rêveur »), se casse une patte et ne peut plus faire de course. Palmer demande alors à Ben d’abattre l’animal mais il ne peut le faire devant sa fillette. Il décide alors de démissionner et d’emporter l’animal blessé en guise de paiement. Le père de Ben (Kris Kristofferson) désapprouve totalement ce geste, mais Cale, elle, semble être la seule convaincue du bienfait de ce geste, qui risque de nuire fortement à la situation financière de la famille Crane. La jeune fillette décide alors de s’occuper elle-même de Sonador : elle va la soigner, lui donner beaucoup d’attention, la nourrir, pour qu’enfin elle puisse à nouveau participer à des courses et prouver ce qu’elle vaut sur un champ de course. La pouliche finit par se rétablir petit à petit. Ben, convaincu qu’il existe peut être un chance de sauver la ferme, décide d’inscrire Sonador à la prestigieuse course de la Breeders Cup. « Dreamer : Inspired by a True Story » est une histoire de courage et de détermination comme on en voit des tonnes à Hollywood. Le film de John Gatins n’apporte donc rien de neuf au genre, d’autant que, dans le style des films de course à cheval, on a déjà vu beaucoup mieux (« Seabiscuit » par exemple). Néanmoins, on appréciera ici la performance de la géniale Dakota Fanning, jeune actrice précoce bourrée de talent et vouée à un grand avenir dans le cinéma. Niveau casting, le film réunit le trop rare Kurt Russell (soucieux de briser son image de ‘action-man’), Kris Kristofferson, Elisabeth Shue, David Morse, Freddy Rodriguez, Luis Guzman (un spécialiste des seconds rôles), Oded Fehr, etc. A noter que, comme l’indique le titre même du film, « Dreamer » s’inspire effectivement d’une histoire vraie, émouvante bien évidemment, mais traitée de façon très hollywoodienne à l’écran, avec une avalanche de bons sentiments et un happy-end ultra prévisible.

La musique de John Debney reste à coup sûr l’atout majeur de « Dreamer ». La partition symphonique du compositeur reste plutôt académique et n’apporte aucune originalité particulière au genre. Debney se contente bien trop souvent de jouer sur les recettes habituelles du genre, avec pour commencer, un thème principal plutôt majestueux et synonyme d’espoir, pour la relation entre la jeune Cale et son cheval (« Theme from Dreamer »). Ce thème est introduit par un piano et repris ensuite par le violon soliste interprété par Joshua Bell, célèbre et talentueux violoniste classique de 28 ans qui avait déjà joué pour d’autres musiques de film, comme notamment « Iris » de James Horner en 2002, « The Red Violin » de John Corigliano en 1999 ou le magnifique score du film « Defiance » de James Newton Howard (2008). Pour « Dreamer », le violoniste nous offre une interprétation sensible et gracieuse du « Theme from Dreamer » qui introduit agréablement le film, un thème synonyme d’espoir et qui évoque à la fois le lien entre Cale et Sonador, et aussi son courage et sa détermination. Avec « The Stand Off/1st Ride », la musique se veut à la fois légère avec quelques bois, des cordes, des cuivres et une guitare (pour le côté très « americana » de la partition de Debney). La première séquence de course équestre est illustrée dans « First Race » avec un élan orchestral majestueux et déterminé dominé par les cordes et les cuivres. Comme toujours chez John Debney, les orchestrations restent très soignées sans être d’une grande originalité - on retrouve pour l’occasion le goût du compositeur pour le pupitre des trompettes. Le thème principal est repris ici dans une version plus ample, héroïque et déterminé, avant de se conclure de façon plus sombre lorsque Sonador chute et se blesse la patte.

La musique devient alors plus intime et retenue dans « Ben Asks Pop For Help », dans un très beau mélange entre cordes, violon soliste et guitare. La musique évoque alors les doutes de Ben, obligé de trouver une solution s’il ne veut pas revendre sa ferme. « Sonador in Harness » ramène un peu d’espoir avec la présence de touches « americana » plutôt agréables. Certains passages comme « Popsicles » s’avèrent plus fonctionnels et fades sur l’album, mais l’on appréciera la retenue plus touchante de morceaux tels que « Manny’s Story » ou les touches « americana » de « Testing Sonador’s Leg », lorsque Cale et Ben testent ensemble la patte de Sonador afin de vérifier ses progrès. Debney a recours ici à un mélange de guitares/violon/banjo assez appréciable, évoquant bien évidemment le monde rural américain traditionnel. On retrouve le thème dans toute sa splendeur au début de « 2nd Ride/Thunderpants » tandis que « Runaway Horse » apporte un peu d’action et d’énergie à la partition lorsque Sonador se remet de nouveau à galoper dans les champs. L’espoir renaît dans « Exercising Sonador », accompagné par les traits instrumentaux énergiques du violon de Joshua Bell pour un autre morceau de pur « americana », une atmosphère que l’on retrouve dans l’entraînant « New Owner Montage » (dominé par les guitares) et un « Training Montage » synonyme d’espoir et de courage. La musique sait se faire plus intime et retenue dans des passages comme « Smart and Beautiful » où le thème principal est repris avec délicatesse au piano pour exprimer les sentiments des personnages, à l’aube de la sélection pour la Breeders Cup. La musique devient même plus massive dans « She’s Ready to Run » et « Last Race », qui illustre brillamment la dernière course du film, débouchant sur une ultime reprise triomphante du thème principal. Le morceau est suivi d’un « End Credit Medley » reprenant le « Theme from Dreamer » pour violon, guitares et orchestre.

Vous l’aurez donc compris, c’est une partition intimiste pleine d’espoir, d’élans orchestraux et d’émotion que nous offre donc John Debney pour « Dreamer : Inspired by a True Story ». La partition musicale du compositeur reste assez fonctionnelle dans l’ensemble et n’apporte pas grand chose de neuf au genre. Même le thème principal paraît un peu bateau. Debney applique toutes les recettes orchestrales du genre en tant que bon faiseur, point à la ligne. Quand à la présence de Joshua Bell sur la musique du film, elle déçoit par rapport à l’utilisation que fait Debney du violon : on se serait attendu à quelque chose d’un peu plus poussé, de plus élaboré plutôt que de simples reprises du thème ou quelques traits instrumentaux par-ci par-là. Et comme souvent chez Debney, l’ensemble manque cruellement de personnalité - et d’originalité - et ne laissera donc pas un grand souvenir après la vision du film. Néanmoins, la musique reste agréable à écouter bien que sans réelle surprise, mais dans un genre plutôt similaire, on préfèrera certainement mille fois plus « Seabiscuit » de Randy Newman ou même « Racing Stripes » de Mark Isham !



---Quentin Billard