1-Jaybird 3.30
2-The Lazarus Project 3.00
3-Discovery 5.56
4-The Divide 2.33
5-Cold Harbor 1.52
6-Avery 3.07
7-Julie in the Cabin 2.05
8-A New Life 3.20
9-The Break In 4.08
10-Passagesscapia 3.01
11-The Jumper 2.46
12-Glimpses 2.27
13-The Revelation 3.02
14-Voices From The Past 2.53
15-The Forest 2.33
16-Portraits 3.30
17-I Want To Forget 2.30
18-The Lazarus Project End Title 3.52

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-6948

Produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif:
Robert Townson
Arrangements de:
Brian Tyler, Keith Power
Monteurs musique:
Gary L. Krause, Joe Lisanti
Consultants technique score:
Pakk Hui

Artwork and pictures (c) 2009 Sony Pictures Home Entertainment, Inc. All rights reserved.

Note: ***
THE LAZARUS PROJECT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
Parcequ’il a perdu son job et qu’il doit rapidement trouver de l’argent pour nourrir sa famille, le jeune Ben Garvey (Paul Walker) accepte de participer à un cambriolage avec son frère Rick, tout juste revenu de prison. Mais le cambriolage tourne mal et plusieurs personnes sont abattues (dont un agent de police). Ben est alors jugé, emprisonné et condamné à mort. Peu de temps après, le jeune homme obtient mystérieusement une seconde chance de vivre et se retrouve dans un endroit coupé du reste du monde, une sorte d’établissement psychiatrique dans lequel il possède sa propre petite maisonnette, son chien et s’occupe de différents travaux manuels. Ben croise alors la route du mystérieux Avery (Lambert Wilson) qui lui explique qu’il doit dorénavant travailler afin de gagner son droit à vivre une nouvelle vie. Pourtant, Ben a encore des souvenirs de son ancienne vie, il a tout perdu, sa famille, ses enfants, sa maison, et ignore totalement où il se trouve. Petit à petit, piqué par la curiosité et une envie de retrouver sa vie d’antan, Ben va tenter de s’aventurer hors de l’établissement. Mais le père Ezra (Ben Gutton) veille sur lui et lui explique lui aussi qu’il doit oublier son passé et se concentrer maintenant vers son nouvel avenir. Ben ne perd pas espoir et va continuer de lutter pour tenter de découvrir toute la vérité afin de retrouver sa liberté et sa famille. « The Lazarus Project » est donc un thriller psychologique plutôt correct et ordinaire bien que réalisé sans grand moyen, avec un casting tout aussi moyen que le film lui-même. Le fait même que le long-métrage de John Glenn soit totalement passé inaperçu et ne soit même pas sorti au cinéma (ce sera donc une sortie directe en DVD Zone 1) n’est donc guère étonnant. Pourtant, le pitch de départ est plutôt intéressant, ou comment un homme censé mourir se voit confier une seconde chance dans sa vie. Mais hélas, la réalisation totalement froide et impersonnelle de John Glenn et une direction d’acteur fadasse (la palme revenant à Paul Walker, acteur médiocre de la saga « Fast & Furious » qui joue davantage sur son physique qu’autre chose !) empêchent le film de décoller vraiment, et ce même si le rythme s’avère être très soutenu et que le scénario est suffisamment malin pour réussir à manipuler le spectateur (et le personnage principal) jusqu’au twist final. « The Lazarus Project » est donc une série-B inégale et bancale qui ravira certainement les fans de Paul Walker mais laissera de marbre tous les autres.

La musique de « The Lazarus Project » a été confiée à Brian Tyler, qui signe là un score synthético-orchestral dans la lignée de ses précédents travaux sur des thrillers et autres films à suspense. Dès « Jaybird », Tyler met en place le style à la fois intimiste et atmosphérique de sa partition, en utilisant nappes de synthétiseurs, guitares, basse, batterie, claviers, etc. Le morceau évoque clairement le destin du jeune Ben Garver, et apporte une certaine émotion aux images avec un premier morceau plutôt touchant et tout en retenue, exprimant une certaine forme de nostalgie et de regret. « The Lazarus Project » prolonge cette utilisation instrumentale intéressante avec synthétiseurs, piano et cordes dans un style tout aussi atmosphérique mais plus intriguant : la musique reste assez rythmée mais les notes semblent flotter plus mystérieusement dans l’air cette fois, comme pour maintenir le mystère autour du projet Lazarus, auquel participe Ben sans même le savoir. « Discovery » va plus loin et évoque la recherche de la vérité avec un ostinato de cordes sur fond de nappes synthétiques diverses. Comme toujours chez Brian Tyler, le sound design électronique occupe une place majeure (peut être aussi pour des questions de budget ?), tandis que « Discovery » évolue très vite vers un style plus orienté action avec l’utilisation des percussions habituelles du compositeur. On pourra peut être reprocher au compositeur l’utilisation d’un style atmosphérique un peu facile dans des morceaux tels que « The Divide » ou « Avery », et ce même si la musique sait se faire émouvante et intime quand le film en a besoin (le thème poignant de piano au début de « The Divide », évoquant les regrets d’une vie perdue).

« Cold Harbor » permet à Tyler de reprendre ses guitares habituelles (qu’il interprète lui-même) sur fond de piano, de nappes synthétiques et de sound design en tout genre. Comme toujours chez Brian Tyler, il règne dans sa musique une certaine modernité, une utilisation souvent un peu envahissante mais systématique des atmosphères électroniques parfois planantes et retenues, parfois plus massives et présentes. Dans le film, la musique essaie de créer une atmosphère un peu particulière, placée du point de vue du personnage principal interprété par Paul Walker. Ben fait la connaissance de la jolie Julie (Linda Cardellini) dans « Julie In The Cabin », la musique demeurant là aussi plutôt retenue et minimaliste avec un piano vaporeux, bien que l’on regrettera l’emploi un peu trop systématique des nappes synthétiques et d’un sound design planant qui finit par appesantir la musique plus qu’elle ne l’enrobe. Un morceau plus intimiste comme le très beau « A New Life » rappellerait presque par moment le style minimaliste de Thomas Newman, avec son thème de piano sur fond de nappes de cordes/synthé planant. Exit ici le style action agressif habituel du compositeur. Tyler change radicalement de registre et nous offre une musique plus minimaliste et toute en retenue, une musique explorant la psychologie du personnage principal et ses différents sentiments tout au long de son périple à la découverte de la vérité.

La musique devient plus sombre et mystérieuse dans « The Break In » avec ses nappes synthétiques plus menaçantes et ses loops électro ordinaires. Le morceau nous permet d’entendre un peu d’action avec les percussions habituelles du compositeur sur fond de cordes, de guitares et de sound design électro en tout genre. De l’atmosphérique, le compositeur nous en offre dans « Passagesscapia » ou le sombre et intriguant « The Jumper » pour la séquence du suicide d’un patient de l’établissement psychiatrique. Il règne dans des morceaux tels que « Glimpses » ou « The Revelation » un mélange entre une atmosphère plus sombre et une certaine mélancolie sous-jacente. Le sound design grésillant de « The Revelation » et les percussions ‘action’ plus agressives ramènent l’auditeur (et le héros) vers l’idée de la révélation et de la découverte de la vérité. Le thème mélancolique de piano de « The Divide » revient finalement dans le poignant « Voices From The Past », où Ben se souvient petit à petit de son passé, de sa femme, de ses enfants. On retrouve de l’action dans le frénétique « The Forest » où Tyler va même jusqu’à utiliser des effets instrumentaux étranges au violoncelle. L’émotion reste palpable dans « I Want To Forget » où semble renaître un début d’espoir, avant d’aboutir à « The Lazarus Project End Title » introduit par des arpèges de guitare sur fond de nappes synthétiques, de piano et de cordes, reprenant le thème nostalgique et rythmé de « Jaybirds », la boucle étant bouclée.

Brian Tyler signe donc pour « The Lazarus Project » une très belle partition minimaliste et intimiste, oscillant entre émotion toute en sobriété, atmosphères électroniques sombres et passages d’action brefs mais efficaces. La musique n’a rien de follement original et ne laissera pas un souvenir impérissable, néanmoins, il règne tout au long de cette partition une certaine émotion planante, le tout enrobé dans un sound design un peu envahissant et répétitif : on aurait aimé entendre le compositeur s’exprimer plus librement sans noyer systématiquement ses instruments (piano, guitares, cordes, violoncelle, etc.) dans des nappes synthétiques parfois tout à fait dispensables. Ceux qui ne connaissent que le Brian Tyler des scores d’action massifs et tonitruants pourraient donc être bien étonnés avec ce « Lazarus Project » plutôt intéressant, en parfaite adéquation avec les images du film de John Glenn, bien que l’ensemble reste somme toute très ordinaire et sans grande surprise. La musique de Tyler se rapproche ainsi du style des scores minimalistes/intimistes de Thomas Newman, un style qui sied parfaitement à l’ambiance de « The Lazarus Project ». Voilà donc une partition minimaliste simple et intime, à réserver en priorité aux amateurs de musiques atmosphériques et aux fans de Brian Tyler !



---Quentin Billard