1-Theme From "The Terminator" 4:13
2 "The Terminator" Main Title 2:14
3 The Terminator's Arrival 4:53
4 Reese Chased 3:47
5 Sarah On Her Motorbike 0:35
6 Gun Shop/Reese In Alley 1:27
7 Sarah In The Bar 1:49
8 Tech Noir/Alley Chase 6:49
9 Garage Chase 6:49
10 Arm & Eye Surgery 3:23
11 Police Station/
Escape From Police Station 4:47
12 Future Flashback/
Terminator Infiltration 4:18
13 Conversation By The Window/
Love Scene 3:45
14 Tunnel Chase 3:54
15 Death By Fire/
Terminator Gets Up 3:11
16 Factory Chase 3:54
17 Reese's Death/
Terminator Sits Up/
"You're Terminated!" 3:26
18 Sarah's Destiny/
The Coming Storm 3:06
19 Theme From "The Terminator"
(August 29th, 1997,
JUDGEMENT DAY ReMix) 4:43

Musique  composée par:

Brad Fiedel

Editeur:

EdelEDL-2902

Album produit par
Brad Fiedel

Artwork and pictures (c) 1984/1994 Cinema '84, A Greenburg Brothers partnership. All rights reserved.

Note: ***
THE TERMINATOR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brad Fiedel
Réalisé à l’époque pour un budget extrêmement modeste de 6 millions de dollars, « The Terminator » n’était au départ qu’une simple série-B de science-fiction dans laquelle le jeune James Cameron, alors âgé de 30 ans au moment où il tourne ce film, évoquait son amour pour un cinéma de science-fiction/fantastique sans aucun doute hérité de ses expériences passées auprès de Roger Corman dans les années 70. L’histoire commence à Los Angeles en 2029. La ville a été totalement dévastée et s’est transformée en un gigantesque champ de bataille, opposant les résistants humains aux troupes de robots créés par le super ordinateur Skynet, qui cherche à dominer le monde à la suite d’un holocauste nucléaire ayant ravagé une bonne partie du monde. La bataille semble perdue, lorsque les humains décident finalement de prendre une décision cruciale pour l’avenir de leur monde. A Los Angeles en 1984, un être mystérieux surgit en pleine nuit suite à un micro-orage électro-magnétique. Cet être, c’est un Terminator T-800 modèle 101 (Arnold Schwarzenegger), un androïde tueur recouvert de tissu humain, envoyé du futur pour accomplir une seule et unique mission : tuer une certaine Sarah Connor (Linda Hamilton), qui, sans le savoir, jouera un rôle fondamental dans la résistance humaine puisqu’elle sera la future mère de John Connor, chef de la résistance. Au même, Kyle Reese (Michael Biehn) est également envoyé du futur avec comme principale mission de protéger Sarah Connor contre les attaques du Terminator.

Ce qui n’était à l’origine qu’un petit film de science-fiction à bas budget a pris des proportions quasi dantesques par la suite. James Cameron lui-même ne s’attendait certainement pas à ce que son film connaisse un tel succès et devienne aussi populaire dans les années à venir, « The Terminator » étant carrément rentré dans la culture populaire grâce à certaines répliques cultes du film (« I’ll be back ! », « Sarah Connor ? »). « The Terminator » montrait aussi des effets spéciaux particulièrement impressionnants pour une série-B typiquement 80’s de cette époque, sans oublier - chose la plus importante ici - un scénario complexe et réussi, qui explore magnifiquement le thème du voyage dans le temps et de la modification du passé pour influer sur l’avenir, avec tout ce que cela entraîne comme paradoxes temporels (comment Kyle Reese, envoyé du futur, peut-il être le père de John Connor alors que les deux hommes ont quasiment le même âge à l’époque de la guerre de 2029 ?). Signalons simplement que le scénario semble avoir été honteusement calqué sur un film préexistant, « Cyborg 2087 » de Franklin Adreon sorti en 1966 (l’histoire est totalement similaire !). Enfin, le film doit aussi beaucoup à la performance incroyable d’Arnold Schwarzenegger, extrêmement impressionnant dans le rôle d’un Terminator glacial et monolithique, un rôle qui était fait sur mesure pour l’acteur autrichien qui, suite au succès du film, deviendra une véritable star du cinéma d’action américain.

James Cameron souhaitait une musique entièrement synthétique pour son film - probablement motivé par un budget trop modeste pour pouvoir offrir au compositeur un vrai orchestre symphonique. Qu’à cela ne tienne, le compositeur Brad Fiedel a écrit un score électronique extrêmement froid et saisissant pour le film de Cameron, illustrant ainsi l'aspect futuriste de l'histoire, tout en apportant une atmosphère plutôt froide, artificielle et mécanique, idéale pour évoquer l’idée d’une dangereuse machine qui prend une apparence humaine pour accomplir sa mission. A l’image du T-800 du film, le score de Brad Fiedel utilise les synthétiseurs pour imiter les instruments traditionnels afin de recréer une ambiance plus froide et sombre à l’écran. Mais la partition de « The Terminator » doit avant tout son succès au magnifique et très célèbre thème principal, « TheTerminator Theme », un morceau accompagné d’un ostinato rythmique entêtant, de quelques percussions synthétiques et d’une très belle mélodie centrale. Ce thème plutôt mélancolique et dramatique représente l’idée du destin et son caractère inéluctable - d'où peut-être la rythmique entêtante des percussions, qui pourraient aussi évoquer de par leur caractère mécanique la présence menaçante du T-800 dans le film.

A l'image du film, ce thème très célèbre dans la musique de film américaine des années 80 nous rappelle que l'homme est finalement tombé sous le joug des machines, et que ces dernières vont tout faire pour empêcher la naissance du chef des résistants. Enfin, le « Terminator Theme » illustre aussi l'amour tragique entre Sarah Connor et Kyle Reese dans le film, dont l'union donnera naissance au futur chef des résistants, John Connor. C'est un amour tragique, car, quoi qu'ils fassent, l’un d'entre eux finira par mourir. Le destin est aussi au coeur même de l'histoire, car, pour empêcher que le Terminator envoyé dans le passé n'empêche la naissance de John Connor, les hommes décident d'envoyer Kyle Reese dans le passé pour permettre la future naissance de leur chef dans le présent de Sarah Connor, présent qui se trouve être le passé pour Kyle Reese (compliqué, non ?). Ainsi, Kyle pense que c'est à chacun d’entre nous de prendre notre destin en main, et qu'il est toujours temps de changer notre destin et de suivre la meilleure voie possible dans la vie. C'est sur cette réflexion éminemment philosophique qu’intervient le « Terminator Theme », un thème devenu extrêmement populaire par la suite, devenu parfaitement indissociable de l’univers musical de la saga des « Terminator » ! A noter que Brad Fiedel le varie tout au long du film en lui apportant différentes formes suivant le déroulement de l’histoire. On retrouve par exemple ce magnifique thème pour la « Love Scene », scène d'amour entre Sarah et Kyle, qui aboutira à la naissance du futur chef de la résistance. Ce magnifique thème est ici exposé de manière plus douce et intime, joué le plus sobrement possible par un piano plus poétique et délicat, l’un des rares moments d’intimité et d’émotion du score de « The Terminator ».

Le T-800 reste quand à lui toujours dans les parages. Véritable machine à tuer, dénué de la moindre forme d’émotion ou de sentiment, avec un seul but fixe : tuer Sarah Connor. Le Terminator représente la grande menace de l'humanité, et Kyle est là pour protéger Sarah du Terminator, symbolisant la mort annoncée de l'humanité. Mais comme nous l’avons déjà rappelé précédemment, les hommes savent qu’il n’est jamais trop tard pour prendre son destin en main : c'est ainsi que Kyle fera tout pour empêcher la mort de l'humanité en protégeant Sarah Connor et son futur fils, John. « Terminator's Arrival » instaure alors à l’écran une atmosphère plus sombre et angoissante, avec une pulsation entêtante de quatre notes répétées mécaniquement dans le grave, s’apparentant à un rythme de battements de coeur obsédant, et des nappes ténébreuses de synthétiseur (il s'agit bel et bien ici du leitmotiv du T-800 dans le film, qui revient constamment dès que l'on voit le personnage de Schwarzenegger à l'écran). La plupart des scènes du début - l’arrivée du Terminator en 1984 à la recherche de Sarah Connor - doivent beaucoup à l’impressionnante musique de Brad Fiedel qui crée ici un climat glacial particulièrement saisissante à l’écran, une musique froide et déshumanisée à l’image du monstrueux T-800, une musique véritablement angoissante car dénuée de la moindre once de vie, plongée dans des sonorités ténébreuses artificielles et rigides (à noter que les sons 80’s des synthétiseurs ont ici pas mal vieillis !). On appréciera ici l’apport incroyable de cette pulsation mécanique obsédante s’apparentant à des battements de coeur dans « Terminator’s Arrival » et d’autres passages du score, des battements de coeur qui pourraient ainsi coïncider avec ceux du spectateur qui découvre pour la première fois le film, et qui ne sait pas encore qui est ce mystérieux personnage, interprété avec magnificence par Arnold Schwarzenegger. Quoiqu’il en soit, l’utilisation de ces pulsations métalliques avec ses 4 notes constamment répétées comme une sorte de signal sonore lointain apporte un vrai « plus » à l’atmosphère angoissante si particulière de la musique dans le film, et apporte une identité sonore extrêmement cohérente (et impressionnante !) au T-800 dans le film.

Bref, on verse ici dans le suspense le plus total. « Tunnel Chase » est quand à lui l’un des quelques morceaux d’action du film, une scène de course poursuite plutôt moderne, avec les percussions typiquement électroniques et des sonorités synthétiques inquiétantes (le Terminator est alors lancé aux trousses de Sarah et Kyle). L’énergie qui se dégage de « Tunnel Chase » renforce clairement la détermination froide et mécanique du T-800, une énergie qui rend le personnage de Schwarzenegger encore plus terrifiant dans le film. Quand à « Factory Chase », il s’agit d’un ultime morceau d’action/suspense qui illustre la séquence de la poursuite finale dans l’usine. « Factory Chase » instaure à l’écran une très forte sensation d’angoisse et de danger, alors que le T-800 est à deux doigts de mettre la main sur Sarah Connor, avant de finir écrasé sous un compresseur de ferrailles. A noter que ce morceau fait d'ailleurs intervenir un violon électrique, le violon apportant ici un son étrange et particulièrement inquiétant dans cette scène finale. Enfin, « Future Flashback » rappelle les souvenirs de Kyle au sujet de son présent, qui est en fait, pour Sarah Connor, son futur. (Kyle Reese se bat d'ailleurs pour que le futur de Sarah Connor ne devienne jamais celui qu’il connaît !).

La partition de « The Terminator » apporte une ambiance vraiment très particulière au film de James Cameron. Entièrement électronique, la très impressionnante musique de Brad Fiedel, servie par son célèbre thème principal grandement mémorable, a très nettement contribué au succès du film de par son atmosphère froide, sombre, mécanique et déshumanisée, et par l’émotion particulière d’un thème fédérateur de grande qualité - le seul véritable titre de gloire de Brad Fiedel à vrai dire ! Ceux qui sont allergiques à ce style de musique électronique très années 80 risquent fort d’avoir du mal à digérer cette partition, qui si elle a un peu vieillie aujourd’hui, n’en demeure pas moins toujours aussi prenante et efficace dans le film de James Cameron. Une bien belle réussite en somme !



---Quentin Billard