1-Sweet Dreams
(Are Made Of This) 4.53*
2-The Bad Touch 4.20**
3-Deathmatch 3.14
4-Society 0.42
5-Slayers 0.39
6-Kable's New Ride 2.19
7-The Prison Yard 1.39
8-Upgrades 3.14
9-Target Practice 4.22
10-Gina Parker Smith 0.27
11-Simon's House 2.56
12-Turn Me Loose 1.50
13-You Have To Escape 2.17
14-Kable Is Gone 0.56
15-Dress Up Doll 0.41
16-Humanz 1.55
17-The Thorax Bar 1.53
18-Kable Rescues Angie 1.19
19-Blood Ball 2.05
20-Interrogating Simon 2.42
21-Kable Vs. Castle 2.53
22-I Think It, You Do It 4.38
23-Medley: I've Got You
Under My Skin/Big Bad John/
Night and Day 6.32***

*Interprété par Marilyn Manson
Ecrit par Annie Lennox et
David A. Stewart
**Interprété par Bloodhound Gang
Ecrit par James M. Franks
***Interprété par Sammy Davis Jr.
Ecrit par Cole Porter, Jimmy Dean et
Stephen L. Lawrence.

Musique  composée par:

Geoff Zanelli/Robb Williamson

Editeur:

Lakeshore Records LKS 340752

Album produit par:
Geoff Zanelli, Robb Williamson
Montage musique:
Shie Rozow
Guitares interprétées par:
Geoff Zanelli, Brian Taylor,
Aaron Robinson

Artwork and pictures (c) 2009 Lionsgate/Lakeshore Entertainment. All rights reserved.

Note: *
GAMER
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Geoff Zanelli/Robb Williamson
« Gamer » (connu aussi sous le titre « Ultimate Game ») permet à l’acteur Gerard Butler de renouer avec le registre de l’action - son domaine de prédilection - pour un nouveau film d’action musclé et sans concession. Cette fois-ci, l’acteur y interprète Kable, star d’un jeu vidéo grandeur nature inspiré des MMORPG (jeux de rôles en ligne massivement multi-joueurs). L’histoire se déroule dans un futur proche. Les technologiques ont évoluées à un tel point que les jeux vidéos ont véritablement changé de forme : le milliardaire Ken Castle (Michael C. Hall) a crée le jeu ultime : « Slayers », dans lequel des condamnés à mort sont guidés à distance par des joueurs en ligne et multiplient les combats diffusés sur des écrans dans le monde entier. Les condamnés à mort doivent survivre à 30 niveaux s’ils veulent retrouver leur liberté. Kable est l’un des ces individus, téléguidé par le jeune Simon (Logan Lerman), considéré comme le meilleur joueur du jeu « Slayers ». Kable a été arraché à sa famille puis emprisonné de force pour participer au jeu. Désormais, il va tout faire pour tenter de survivre au jeu, sauver sa famille et reconquérir sa liberté. « Gamer » est une énième évocation d’un monde virtuel issu des jeux vidéos, dans la lignée de classiques tels que « Tron », « eXistenZ » ou bien encore « Avalon » de Mamoru Oshii (un must dans le genre). Le script en lui-même brasse un peu les influences à tout va (qu’il s’agisse donc de « Avalon » ou de « Running Man » pour le concept du prisonnier qui doit survivre à un jeu pour gagner sa liberté) et permet aux deux réalisateurs Mark Neveldine et Brian Taylor (« Crank ») de nous offrir un film d’anticipation musclé, speed et violent, tout en évoquant par la même occasion l’addiction aux jeux vidéos et aux nouvelles technologies, et les risques qui y sont liés. Certes, le scénario reste mince - on est bien loin de la profondeur psychologique et philosophique de « Avalon » - mais les scènes d’action à l’intérieur du jeu vidéo sont visuellement très réussies, et Gerard Butler reste impeccable et impressionnant, comme à son accoutumée. Quand au reste du casting, il multiplie les têtes connues pour notre plus grand plaisir - Michael C. Hall de la série TV « Dexter », mais aussi Kyra Sedgwick de la série TV « The Closer » sans oublier le jeune Logan Lerman vu récemment dans « Percy Jackson » ou Alison Lohmann vue récemment dans « Drag Me To Hell ».

La musique de Geoff Zanelli et Robert Williamson n’est malheureusement pas le point fort du film. Le score des deux compositeurs épouse bien évidemment les contours de l’histoire et renvoie à l’univers du monde virtuel et des jeux vidéo, dans un style électro résolument moderne et parfois un peu abstrait. Le problème, c’est que la musique s’avère être ultra fonctionnelle et dénuée de la moindre âme : Zanelli et Williamson alignent les rythmes synthétiques, les guitares saturées et les samples sans aucune imagination particulière. C’est bien simple : tout fait penser, du début jusqu’à la fin, à une musique de téléfilm d’action à petit budget. Dès la scène d’action introductive, « Deathmatch » annonce la couleur avec son lot de loops électro/techno survoltés, de nappes synthétiques sombres et de samples en tout genre : rien de bien neuf dans le genre, même si l’on appréciera l’emploi parfois très réussi de certaines sonorités électroniques un peu plus étranges et originales. Les séquences de jeu vidéo sont accompagnées par des atmosphères électroniques extrêmement fades et sans saveur. Même les quelques passages de type rock sonnent étrangement pauvre dans la musique. A noter néanmoins l’utilisation inattendue d’un piano intimiste vers le milieu de « Deathmatch », évocation lointaine d’une humanité perdue. Tout le reste se limite à du sound design parfois très brouillon (distorsions, sonorités déformées, nappes synthétiques brumeuses, etc.). Un passage comme « Society » peut même s’avérer très irritant pour les réfractaires à la musique électro - on pense néanmoins ici à des groupes tels que Aphex Twin, Underworld ou Amon Tobin.

Les scènes où Kable se bat dans le jeu vidéo permettent au duo Zanelli/Williamson de nous offrir quelques passages de guitares rock tendance ‘grunge’ avec quelques sonorités industrielles d’usage. Rien de bien neuf en soi, si ce n’est une sérieuse envie de zapper et de passer au morceau suivant, tant l’ensemble fleure l’ennui et le manque d’intérêt quasi-total. Des morceaux atmosphériques sombres comme « The Prison Yard » n’apportent rien de particulier à l’écoute. Même des passages d’action comme « Upgrades » tombent dans un style sonore brouillon assez fastidieux à écouter en dehors des images. Zanelli a déjà écrit des scores fonctionnels sans grande saveur (« Hitman »), mais avec « Gamer », il atteint ici des records de médiocrité (le compositeur le reconnaît lui-même). Certains morceaux comme « Target Practice » virent même dans le cacophonique et finissent par devenir assez insupportables à écouter : rien ne se dégage vraiment de tout ce magma sonore difforme que l’on remarque à peine dans le film (la musique étant de toute façon très mal mixée sur les images). Même les quelques passages rock/trash ne parviennent pas à rehausser le niveau.

Un morceau de rock speed comme « Gina Parker Smith » pourrait faire avancer la musique, mais la musique s’arrête au bout de 27 secondes et s’oublie aussi tôt. Les expérimentations électroniques plus fun de « Simon’s House » (scène chez le jeune ado, star de « Slayers ») tentent d’apporter un semblant d’intérêt à la musique du film, mais hélas, on retombe très vite dans du sound design brouillon et difforme avec « Turn Me Loose » et « You Have To Escape ». A noter quelques réminiscences orchestrales dans « Kable Is Gone » renforçant la tension à l’écran, lorsque Kable réussit à quitter le jeu vidéo, sans oublier des guitares trash dans « Dress Up Doll », ou quelques atmosphères électroniques plus étranges dans « The Thorax Bar » et « Kable Rescues Angie », scène du bar où Kable se rend afin de retrouver sa famille. Seuls les inconditionnels d’expérimentations électroniques trash/industrielles apprécieront des morceaux brouillons épileptiques comme « Blood Ball » ou le final plus étrange de « Interrogation Simon », sans oublier l’affrontement final dans le gymnase (« Kable Vs. Castle »), avec un Michael C. Hall en roue libre, au sommet de sa forme - l’acteur va même jusqu’à danser et chanter un standard de jazz pendant que Kable affronte ses sbires à mains nues. « I Think It, You Do It » illustre le combat final entre Kable et Castle à grand renfort de sound design et de percussions synthétiques en tout genre. Rien de bien neuf ici aussi, on regrettera d’ailleurs que Zanelli et Williamson ne soit pas capable de susciter la moindre excitation ou le moindre intérêt dans les passages d’action !

« Gamer » est au final une partition musicale assez calamiteuse, car même si le cahier des charges est parfaitement rempli et que la musique accompagne le film de Mark Neveldine et Brian Taylor de façon assez efficace et intense, l’ensemble est d’une nullité assez alarmante : aucun thème, aucune idée particulière, la musique se contente simplement d’aligner les sonorités électroniques/industrielles brouillonnes - parfois étranges - et les passages grunge/trash sans grande saveur. Aucune construction, aucune réflexion dans le fond comme dans la forme. L’évocation d’un monde parallèle associé à un jeu vidéo et d’un homme en quête de liberté aurait pu permettre à Geoff Zanelli et Robert Williamson de travailler sur des concepts plus forts et des idées plus intéressantes, mais les créateurs du film - et les deux compositeurs - en ont décidé autrement. Le résultat s’avère être très décevant. La musique de « Gamer » n’a pas d’âme, n’évoque rien, reste parfois même très désagréable à écouter et s’oublie aussi tôt, un constat sévère certes mais ô combien réaliste. Reste que les inconditionnels des musiques électro/industrielle y trouveront peut être leur compte (encore que...), mais les autres auront sans aucun doute envie de zapper et de passer à autre chose !



---Quentin Billard