1-This Is Berk 4.12
2-Dragon Battle 1.55
3-The Downed Dragon 4.16
4-Dragon Training 3.10
5-Wounded 1.25
6-The Dragon Book 2.22
7-Focus, Hiccup! 2.05
8-Forbidden Friendship 4.10
9-New Tail 2.47
10-See You Tomorrow 3.52
11-Test Drive 2.35
12-Not So Fireproof 1.11
13-This Time For Sure 0.47
14-Astrid Goes For A Spin 0.45
15-Romantic Flight 1.55
16-Dragon's Den 2.28
17-The Cove 1.10
18-The Kill Ring 4.27
19-Ready The Ships 5.13
20-Battling The Green Death 6.18
21-Counter Attack 3.02
22-Where's Hiccup? 2.43
23-Coming Back Around 2.49
24-Sticks & Stones 4.08*
25-The Vikings Have Their Tea 2.04

*Ecrit et interprété par Jónsi
Produit par Alex Somers et Jónsi.

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande VSD-7012

Musique produite par:
John Powell
Direction musicale pour
DreamWorks Animation:
Sunny Park
Producteur exécutif album:
Robert Townson
Monteur musique:
Adam Smalley
Assistant montage:
Scott Johnson
Arrangements additionnels,
programmation et orchestration MIDI:
James McKee Smith, Paul Mounsey,
Dominic Lewis, Michael Mollo

Montage score:
David Channing
Coordination musicale:
Roger Tang
Music Clearances:
Julie Butchko
Assistants production musique:
Emily Brailey, Jacob Merryman,
John Traunweiser, Jason Waters

Music Business Affairs:
Dan Butler, Liz McNicoll,
Jennifer Schiller

Artwork and pictures (c) 2010 DreamWorks Animation L.L.C. All rights reserved.

Note: *****
HOW TO TRAIN YOUR DRAGON
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
DreamWorks frappe à nouveau très fort avec un film d’animation d’une très grande qualité (probablement le meilleur film animé du studio !). « How To Train Your Dragon » (Dragons) est l’adaptation du livre éponyme de Cressida Cowell publié en 2003, film entièrement animé en images de synthèse (et projeté en 3D) par Chris Sanders et Dean Deblois, qui signent là leur premier long-métrage animé pour le studio DreamWorks. « How To Train Your Dragon » raconte l’histoire d’Harold, un jeune Viking qui vit avec sa tribu dans le petit village de Berk, au bord de l’océan. Le village est régulièrement attaqué par des dragons féroces qui pillent systématiquement les réserves de nourriture et mettent le feu aux habitations. Le chef du village combat régulièrement ces créatures, avec l’aide de tous les valeureux guerriers de Berk. Seul Harold se trouve à part et n’a pas encore réussi à trouver sa place auprès des siens : tous le considèrent encore trop jeune et trop fragile pour pouvoir se battre contre les dragons (qui est devenu au fil du temps une sorte de sport national chez les Vikings). Une nuit, Harold blesse un dragon nocturne et qui s’échoue dans la forêt derrière le village. Le jeune Viking décide alors de retrouver la bête et rencontre le dragon blessé : sa vie sera à jamais bouleversée par cette rencontre qui l’amènera à adopter un point de vue totalement différent sur les dragons. Le jeune homme découvrira ainsi que ces créatures ne sont pas les monstres sanguinaires que l’ont décrit dans les livres et qu’ils peuvent être amicaux et dociles, à condition que l’on sache comment les aborder et les dresser (d’où le titre du film, « comment dresser votre dragon »). « How To Train Your Dragon » est au final une magnifique réussite, qui vaut autant par la qualité de l’animation 3D que l’émotion qui se dégage de certaines scènes comme la magnifique rencontre entre le Viking et le dragon, moment de poésie pur rare dans un film animé de ce genre. On appréciera tout autant les séquences aériennes (à couper le souffle) que le côté attachant des personnages et la très belle amitié entre le jeune Viking et le dragon. A noter le look très réussi des créatures, qui reste assez crédible et impressionnant, même dans un film destiné avant tout à un jeune public. En bref, « How To Train Your Dragon » est une réussite sur tous les plans, un film animé 3D déjà considéré comme un classique du genre !

La magnifique partition symphonique de John Powell reste sans aucun doute l’atout principal du film de Chris Sanders et Dean Deblois. Le compositeur - spécialiste des musiques de film animé - signe pour « How To Train Your Dragon » l’un de ses meilleurs travaux en date, une partition riche et inspirée de bout en bout. La musique s’impose essentiellement dans le film - comme sur l’album - par la richesse et la variété de ses thèmes, chose devenue rare de nos jours dans le monde de la musique de film hollywoodienne. Pour « How To Train Your Dragon », John Powell sort l’artillerie lourde et alterne entre action épique, envolées héroïques et aussi de magnifiques moments de poésie et d’émotion. Dès « This Is Berk » (ouverture du film), le compositeur met en place quelques uns de ses principaux thèmes : le majestueux thème principal pour commencer, qui ouvre le film aux sons de cors solennels (qui sera par la suite associé à l’amitié entre Harold et le dragon), puis le thème des Vikings, mélodie guerrière héroïque cuivrée et entraînante. Le thème des dragons apparaît quand à lui dans « Dragon Battle », et sera suivi quelques morceaux plus loin d’un deuxième thème de 5 notes, plus mystérieux et sombre (« Dragon Book »), associé au début du film aux énigmes qui entourent les dragons. Harold se voit aussi gratifié de son propre thème dans « The Downed Dragon », et que Powell développera particulièrement dans les passages d’action sous forme de thème héroïque. Le compositeur nous offre aussi un thème romantique nostalgique et poétique de toute beauté dans « Romantic Flight », associé dans le film à la romance entre Harold et Astrid, et qui apparaît pour la première fois de façon grandiose et épique dans « This Is Berk », pour la scène où Astrid apparaît pour la première fois dans le film avec ses compagnons guerriers pendant une scène de ralenti assez explosive. Enfin, l’amitié entre Harold et le dragon écope d’un magnifique thème poignant développé dans l’incontournable « Forbidden Friendship ».

Allons droit au but : « Forbidden Friendship » est sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux que John Powell ait écrit pour un film, une véritable montée émotionnelle, lyrique et poétique de plus de 4 minutes, tout bonnement inoubliable. Dans le film, difficile de ne pas avoir les larmes aux yeux, tant la musique est en adéquation parfaite avec la séquence où Harold rencontre le dragon et se lie d’amitié avec lui. Powell illustre cette scène poignante avec un ensemble de percussions métalliques (clochettes, marimba, etc.), progressivement rejoint par l’orchestre (dominé par les cordes et quelques bois) et un choeur féminin magnifique : de l’émotion à l’état pur et un grand moment de magie musical. L’alchimie avec les images de cette séquence est tellement parfaite et toute en finesse qu’il paraît difficile de ne pas avoir les yeux humides. Autre grand moment d’émotion, « Romantic Flight » pour la scène où Harold et Astrid s’envolent sur le dos du dragon, Powell reprenant son thème romantique dans une version plus majestueuse et poignante. On appréciera aussi la reprise du thème de l’amitié dans « Where’s Hiccup ? » ainsi que le thème principal joué par un piano solitaire pour marquer la fin de l’aventure. Powell se fait plaisir en manipulant ses différents thèmes avec une aisance rare de nos jours, la preuve que le compositeur possède un véritable talent digne des grands maîtres. Et si vous êtes dès le début subjugué par la force et l’incroyable vitalité de « This Is Berk », avec son mélange orchestre, choeurs épiques, percussions endiablées et instruments celtiques (pennywhistle, fiddle, dulcimer, bagpipes, etc.) associés aux Vikings dans le film, alors attendez d’entendre l’envolée grandiose de l’épique « Test Drive » accompagnant de façon intense et très prenante la séquence de l’envol d’Harold et le dragon, un moment d’anthologie musical pure (comme « Forbbiden Friendship »), que devraient certainement vénérer tous les fans de John Powell. L’impact de la musique sur les images est absolument indiscutable : sans être aussi inventif dans ses orchestrations que sur « Horton » ou « Happy Feet », Powell se montre extrêmement inspiré du début jusqu’à la fin sur « How To Train Your Dragon » et maintient un niveau de qualité d’une exigence rare.

Action, suspense, émotion, poésie, moments plus légers, tout y est, et ce pour notre plus grand plaisir ! Le compositeur fait preuve d’une certaine maturité dans son écriture orchestrale et chorale, comme le confirme par exemple un passage pourtant mineur comme « Wounded », teinté de couleurs de bois quasi impressionnistes - notons au passage une excellente reprise aux cordes du thème mystérieux des dragons, repris ensuite dans « Dragon Book », lorsqu’Harold essaie d’en savoir plus sur les créatures en lisant des ouvrages. De l’action, l’auditeur en trouvera à foison dans l’excellent et déchaîné « Dragon Battle » (bataille contre les dragons au début du film), « Focus, Hiccup ! » qui mélange cuivres musclés, percussions déchaînés et bois sautillants (c’est une musique de film animé après tout). A ce sujet, impossible de résister au charme et à l’énergie du bondissant et exaltant « See You Tomorrow » avec son ensemble de flûtes (dont un ensemble de piccolos) et de rythmes celtiques et sa reprise grandiose et cuivré du thème d’Harold - à noter, niveau orchestration, l’utilisation des field drums, tambours traditionnellement utilisés dans les fanfares et les musiques de défilé et de cérémonie en plein air - un petit « plus » qui fait toute la différence dans la partition de Powell et dans le film ! Les passages d’action/aventure comme « Astrid Goes For A Spin » ou le retour héroïque du thème d’Harold dans « New Tail » (lorsque le jeune héros répare la queue de son dragon et s’apprête à le faire décoller) apportent un vrai punch à la musique du film, et permettent au compositeur de développer pleinement ses différents thèmes à travers quelques envolées thématiques particulièrement savoureuses.

A ce sujet, le compositeur va même assez loin dans le développement avec un thème en particulier, le motif mystérieux de 5 notes associé au dragon, entendu dans « Wounded » et « Dragon Book », et qui évoque les secrets des ces créatures méconnues des Vikings. On appréciera ainsi la façon dont le thème évoluera tout au long du film, en particulier à partir du moment où Harold a fait la connaissance du dragon et qu’il est devenu son ami. Dès lors, le jeune héros tentera de dire à qui veut l’entendre que les dragons ne sont pas leurs ennemis et qu’il faut les respecter. A l’image de ce message d’acceptation de l’autre et de tolérance, le thème mystérieux des dragons va s’éclaircir progressivement tout au long de la musique, atteignant ainsi son apogée dans le superbe et incontournable « Test Drive » (grand moment de la partition). Le thème est alors transposé dans une tonalité majeure, avec des accords plus majestueux, dévoilant une autre facette des dragons, plus positive et exubérante. C’est la façon avec laquelle le compositeur remodèle ce thème tout au long du score (cf.« Dragon's Den » pour un autre exemple très réussi !) qui apporte une vraie richesse à ses développements thématiques (tout comme le thème d’Harold qui évolue morceau après morceau, pour s’affirmer davantage dans un morceau comme « New Tail » par exemple). « Ready The Ships » est assez représentatif de ce fait, le morceau développant différents thèmes pour le départ des bateaux Vikings (à grand renfort de choeurs d’hommes guerriers et de « warpipes » celtiques) en direction du volcan aux dragons. On retrouve ici des variations parfois plus subtile autour du thème héroïque des Vikings, du thème d’Harold, du thème principal et du thème des dragons, repris ici de façon plus sombre. La partition atteint son climax avec le monumental « Battling The Green Death », déchaînement orchestral épique de plus de 6 minutes dans la lignée du score de « X-Men 3 » de John Powell : orchestre, percussions et choeurs guerriers s’en donnent à coeur joie, le compositeur développant ici aussi différents thèmes (dont notamment le thème des dragons). Le morceau est traversé d’envolées héroïques épiques tout bonnement savoureuses et extrêmement prenantes à l’écran (à ce sujet, ne ratez pas la méga reprise du thème principal en fin de morceau : grand moment de musique en perspective !). Le morceau est suivi du puissant « Counter Attack » pour la confrontation finale contre le dragon géant. Enfin, « Coming Back Around » met fin à l’aventure avec une ultime reprise grandiose du thème principal, réexposé une dernière fois dans toute sa splendeur.

Partition orchestrale d’une incroyable richesse, « How To Train Your Dragon » continue de prouver que John Powell est décidément l’un des plus grands compositeurs officiant à l’heure actuelle à Hollywood, le seul encore capable (avec quelques grands maîtres) de développer des partitions aussi amples et épiques avec une pléiade de thèmes tous plus mémorables les uns que les autres. Le compositeur n’a jamais autant brillé ces dernières années que sur ces films d’animation qu’il met régulièrement en musique, et le nouveau long-métrage du studio DreamWorks nous rappelle à quel point John Powell est désormais le maître incontesté en la matière. Rares sont les compositeurs de nos jours à savoir écrire des musiques aussi riches dans leur contenu thématique ou même sur un plan purement musical. Moins inventif et moins diversifié qu’un « Chicken Run » ou qu’un « Horton », la musique de « How To Train Your Dragon » reste pourtant l’une des meilleures partitions de John Powell, et, osons le dire, son nouveau chef-d’oeuvre, un classique quasi instantané ! La musique brasse toutes les émotions dans le film avec une intensité rare : action, aventure, héroïsme, émotion, poésie, magie, tout y passe avec une ferveur et une inspiration incroyable, car de l’inspiration, John Powell en possède manifestement. Au final, à une époque où le paysage musical hollywoodien s’appauvrit qualitativement de jour en jour, il fait bon de se voir offrir de temps en temps de vraies bouffées d’oxygène qui nous permettent enfin de retrouver le sourire et de se souvenir qu’une passion doit être constamment entretenue pour ne jamais s’éteindre : la musique de « How To Train Your Dragon » a réussit son pari bien au-delà de ce que l’on pouvait attendre d’un tel film, si bien que le score de John Powell fait désormais partie de ses chefs-d’oeuvre officiels, à ne manquer sous aucun prétexte : vous ne le regretterez pas !



---Quentin Billard