1-Fratelli Chase 2.49
2-Map and Willie 2.16
3-The Goondocks
(Goonies Theme) 2.04
4-Doubloon 1.47
5-Lighthouse 1.19
6-Cellar and Sloth 1.41
7-Restaurant Trash 0.55
8-The "It", Fifty Dollar Bills
And A Stiff 4.36
9-It All Starts Here 1.30
10-Plumbing 1.25
11-Skull and Signature 3.25
12-Boulders, Bats and a Blender 2.33
13-Whishing Well and the
Fratellis Find Coin 2.49
14-Mikey's Vision 1.52
15-Oath and Bobby Traps 1.06
16-Triple Stones and a Ball 2.11
17-Pee Break and Kissing Tunnel 2.06
18-They're Here and
Skull Cave Chase 3.03
19-Playing the Bones 4.19
20-Water Slide and Galleon 1.38
21-Octopus 1.02
22-The Inferno 1.14
23-One Eyed Willie 3.05
24-Treasure, Data & Mouth,
and Walk the Plank 3.18
25-Sloth & Chunk 1.58
26-Mama & Sloth 1.58
27-The Fighting Fratellis,
Sloth's Choice and
Ultimate Bobby Trap 3.24
28-The Reunion and
Fratellis on Beach 3.39
29-No Firme and Pirate Ship 2.42
30-End Titles (Goonies Theme) 3.06

Bonus Tracks:

31-Fratelli Chase
(original version) 3.35
32-Triple Stones and a Ball
(original version) 1.54
33-They're Here and Skull
Cave Chase (original version) 1.55
34-Octopus (original version) 1.03

Musique  composée par:

Dave Grusin

Editeur:

Varèse Sarabande CD Club
VCL-0310-1104

Album produit par:
Robert Townson, Mike Matessino
Supervision montage musique:
Else Blangsted
Montage musique:
Jim Flamberg

Edition limitée à 5000 exemplaires

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 1985/2010 Warner Bros. Ent. Int. All rights reserved.

Note: ****
THE GOONIES
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Dave Grusin
Classique incontournable du cinéma de divertissement familial des années 80, « The Goonies » permit au réalisateur Richard Donner de nous offrir l’un des films cultes de toute une génération. A l’origine, il y a un script de Chris Colombus, adapté d’une idée de Steven Spielberg (qui officiera sur le film en tant que producteur exécutif). Le film suit ainsi une longue série de projets produits par Spielberg dans les années 80, et notamment « Poltergeist », « Gremlins » « Back To The Future », « Young Sherlock Holmes », « An American Tail », « Who Framed Roger Rabbit », « Innerspace », etc. « The Goonies » raconte ainsi l’histoire d’un groupe d’enfants aventuriers, les Goonies, qui vivent dans le quartier de Goon Duck à Astoria dans l’Oregon. Alors que le quartier vient d’être racheté par un groupe de promoteurs qui projettent de tout raser pour construire à la place un parcours de golf, les Goonies décident de se réunir une dernière fois dans la maison de l’un des leurs et découvrent par hasard une vieille carte au trésor dans le grenier : cette carte indique l’emplacement du trésor du légendaire pirate Willy Le Borgne. Les Goonies décident alors de se lancer dans l’aventure, et vont se retrouver poursuivis par les gangs des Fratellis, des criminels recherchés par la police, et qui sont eux aussi à la recherche du trésor. L’aventure les amènera à traverser des grottes souterraines construites au XVIIe siècle par Willy Le Borgne pour protéger son fabuleux trésor. « The Goonies » reprend toutes les grandes recettes des films d’aventure d’antan en plaçant un groupe d’enfants débrouillards et inventifs au coeur d’un périple dangereux et plein de rebondissements, une trame scénaristique classique et simpliste mais qui fit son petit effet à cette époque, si bien que le film - qui a un peu vieilli - se laisse toujours regarder avec autant de plaisir. Le film nous propose même un trio de méchants de qualité, avec Mama Fratelli brillamment interprété par Anne Ramsey, épaulée par Joe Pantoliano et Robert Davi. A noter qu’en dehors de son humour, de ses quelques répliques mémorables (« alerte aux cons ! ») et de son casting de qualité (le film réunit quelques enfants stars de l’époque, comme Martha Plimpton, Corey Feldman, Josh Brolin, Sean Astin, etc.), « The Goonies » est aussi connu pour ses quelques erreurs de montage, et notamment une scène où un personnage évoque la confrontation contre une pieuvre, scène curieusement absente du film car coupée au montage finale (les fans pourront néanmoins redécouvrir cette scène dans les bonus du DVD). En bref, « The Goonies » est un classique indémodable des années 80, totalement incontournable dans son genre !

La partition musicale de Dave Grusin a sans aucun doute contribué à son tour au succès de « The Goonies », une partition orchestrale d’une grande richesse assez typique des musiques des productions Spielberg des années 80. Grusin est à l’origine un musicien de jazz (il collabora entre autre avec Milt Hinton, Don Lamond et aussi Quincy Jones et Gerry Mulligan) qui signa quelques musiques de séries TV et de films entre les années 60 et 70 (« Thee Days of the Condor », « Murder By Death », etc.). Pour « The Goonies », le compositeur s’est vu enfin offrir l’opportunité d’écrire une grande partition symphonique dans la tradition des musiques des films de Steven Spielberg (et notamment des musiques de John Williams). Epaulé par un Hollywood Studio Symphony de 87 musiciens, Dave Grusin écrivit à l’origine un premier score plutôt intimiste et plus proche de son style musical habituel, mais Spielberg et Donner ne furent pas vraiment convaincus et décidèrent que le compositeur devait réécrire une bonne partie de sa musique dans un style plus ample et symphonique (une note dans le livret de l’album rappelle d’ailleurs qu’il est arrivé la même chose à Alan Silvestri sur « Back To The Future » en 1985). La partition de « The Goonies » apporte au film de Richard Donner un solide mélange d’aventure, d’émotion, d’action et aussi de tension et de mystère. La musique reflète parfaitement tout le charme de cette quête au trésor typiquement 80’s, avec pour commencer un excellent thème principal introduit dans l’ouverture du film (« Fratelli Chase »), qui deviendra rapidement populaire et indissociable de l’univers des Goonies. « Fratelli Chase » accompagne ainsi la poursuite avec les Fratelli au début du film sur un rythme très soutenu de batterie pop et un motif descendant de cordes staccatos, de bois aigus et de trompettes. A noter que ce thème fun et plein d’énergie possède un côté très classique d’esprit, imitant vaguement le style de Beethoven. A l’origine, Grusin avait composé un morceau bien plus sombre sous la forme d’un scherzo ironique et grinçant pour les Fratelli (« Fratelli Chase Original Version » en piste 31 de l’album), mais c’est Spielberg lui-même qui demanda au compositeur de réécrire le morceau dans le style de « Plumbing » (piste 10).

La partition de « The Goonies » s’impose avant tout par la richesse de ses idées et de ses différents thèmes. Passé le thème fun et rythmé de « Fratelli Chase », on découvre ainsi un motif plus mystérieux de 5 notes descendantes dans « Map and Willie », confié à un DX-7 aux sonorités de piano Rhodes typiquement 80’s - sonorités électroniques qui resteront omniprésentes tout au long du score. Ce motif mystérieux se développera très vite dans un second temps en une mélodie plus mystérieuse et envoûtante, évoquant les secrets de Willy Le Borgne et le lien spirituel qui l’unit au jeune Mikey (Sean Astin). Un autre thème majeur est entendu à la fin de « Fratelli Chase », il s’agit du thème sautillant, héroïque et enfantin de Data (Ke Huy Kwan, vu l’année précédente dans « Indiana Jones & The Temple of Doom » de Spielberg), qui possède lui aussi un côté classique assez savoureux - on n’est guère loin par moment de l’humour et de la légèreté d’un Prokofiev. Enfin, « The Goondocks (Goonies Theme) » nous permet d’entendre un autre grand thème de la partition de Grusin, un thème de cordes plus solennel et nostalgique qui évoque de façon poignante la tristesse des enfants de voir disparaître le quartier dans lequel ils ont grandis tous ensemble. A noter que les notes de synthétiseur sont toujours présentes, comme pour rappeler l’aventure qui attend nos joyeux compagnons. Avec ses différents thèmes, Dave Grusin élabore ainsi une partition très riche et variée qui apportera différentes émotions et ambiances tout au long du film, et ce avec une intensité et une qualité constante. La musique devient ainsi plus mystérieuse et intrigante dans « Doubloon », plus rythmée dans « Lighthouse », puis sombre et tendue dans « Cellar and Sloth » pour la première rencontre avec Sloth et son visage difforme. A noter que le morceau reprend le thème de Willy Le Borgne et développe un motif plus comique et sautillant aux trompettes pour Sloth, lorsque Mikey tente de l’aider à manger.

A noter que le thème des Fratelli (celui de la version d’origine) revient dans « Restaurant Trash » pour rappeler l’omniprésence des trois méchants du film, et ce avec ce classicisme d’écriture constant et ce côté irrémédiablement fun - même dans les passages les plus sombres et les plus dissonants. En parlant de dissonance, on ne pourra pas passer à côté du sinistre « The It, Fifty Dollar Bills and a Stiff », sans aucun doute l’un des passages les plus sombres du score de « The Goonies ». A noter que le morceau se conclut pour la scène du cadavre du policier avec un bref passage strident de terreur macabre, qui rappelle curieusement la scène de la destruction des nazis à la fin de « Raiders of the Lost Ark » de John Williams (1981), probablement un vague clin d’oeil voulu par Spielberg ? « It All Starts Here » marque la descente des enfants dans le tunnel les conduisant aux grottes souterraines de Willy Le Borgne. On retrouve ici aussi le motif mystérieux de 5 notes ainsi que le motif menaçant des Fratelli, avec une atmosphère de suspense et de tension plus tenace. De suspense, il est toujours question dans le début de « Skull and Signature » qui reprend les cordes dissonantes de « The It, Fifty Dollar Bills and a Stiff » et un bref sursaut orchestral de terreur pour la découverte du squelette. « Boulders, Bats and a Blender » renforce le sentiment d’aventure et de danger en maintenant à son tour une ambiance sombre, parsemée de quelques pizzicati et bois sautillants pour la scène des chauves-souris. « Wishing Well and the Fratelli’s Find Coin » introduit quand à lui un nouveau thème baptisé « Inferno Theme », un thème qui sera associé à la fin du film au bateau de Willy le Borgne, le « Inferno ». Ce thème - introduit ici par un hautbois sur fond de cordes et de harpe - évoque la magnificence et la grandeur du trésor qui attend nos courageux héros au bout de leur voyage, un thème synonyme d’émerveillement et de découverte. A noter que le motif de 5 notes de Willy Le Borgne reste omniprésent, toujours joué par le synthétiseur aux sons d’un piano Rhodes. Le dit thème revient dans « Mikey’s Vision », morceau qui nous permet de réentendre le poignant « Goonie’s Theme » pour la scène où Mikey fait son speech pour motiver ses amis. « Triple Stones and a Ball » reprend l’entêtant motif de 5 notes du pirate avant de se conclure de façon plus rythmée et enjouée avec un rappel du thème héroïque sautillant de Data pour la scène du ballon.

Dave Grusin nous offre même un bref passage romantique dans « Pee Break and Kissing Tunnel » pour la scène du baiser dans le tunnel - dominé ici par des synthétiseurs kitsch typiquement années 80 et une brève rythmique pop au charme redoutable. On retrouve l’action et la tension dans « They’re Here and Skull Chase Cave » où la musique alterne entre rythmes sautillants (incluant une batterie) et rappels héroïques du thème enjoué et malicieux de Data. La partition atteint son climax dans « Playing the Bones » pour la scène où les Goonies doivent jouer sur l’orgue en os pour passer au tunnel suivant. Dave Grusin a bâtit tout son morceau sur un ensemble de sonorités mélangeant percussions diverses (tambours, marimba, shaker, toms samplés, etc.) évoquant les os avec un orgue et le reste de l’orchestre. Les percussions apportent au morceau un sentiment de danger et de tension pour cette épreuve difficile (dans laquelle on retrouve le motif de suspense et le motif des Fratelli). On appréciera la superbe reprise grandiose du thème de l’Inferno dans « Water Slide and Galleon » pour la découverte du bateau de Willy Le Borgne, un grand moment dans la partition de « The Goonies ». « One Eyed Willie » reprend le thème de Willy/Mikey avec une certaine intensité pour la scène où Mikey découvre le trésor du pirate, tandis que « Treasure, Data & Mouth and Walk the Plank » évoque par ses accents martiaux la fameuse marche de « L’amour des trois oranges » de Prokofiev pour la scène où les Goonies réunissent le butin amassé dans l’épave. Le compositeur se fait plaisir avec « Sloth & Chunk » et va même jusqu’à citer deux morceaux de la partition du film « The Adventures Of Don Juan » (1948) de Max Steiner pour la séquence où Sloth apparaît et sauve les Goonies (une référence amusante aux musiques de film de pirate d’antan). Le morceau s’autorise même une petite touche d’humour avec une brève allusion à la célèbre fanfare du « Superman » de John Williams, auquel le film fait référence lorsque Sloth dévoile son tee-shirt portant le célèbre « S » de Superman.

On appréciera pour finir le charme nostalgique de « Mama & Sloth » (qui cite à nouveau Max Steiner) ou le climax d’action du superbe « The Fighting Fratellis, Sloth’s Choice and Ultimate Booby Trap » - 3 minutes d’action pure pour la bataille finale sur l’Inferno. « The Reunion and Fratellis On The Beach » ramène enfin le calme en reprenant le « Goonie’s Theme » sous un angle plus enjoué et optimiste - comme dans le superbe « No Firme and Pirate Ship » qui reprend le thème de l’Inferno de façon triomphante. Grusin nous offre pour finir une reprise du thème des Goonies dans une très belle version pop 80s nostalgique pour le générique de fin, « End Titles (Goonies Theme) ». Au final, « The Goonies » reste une magnifique partition d’aventure des années 80, une musique riche, généreuse et variée qui nous offre toute une pléiade d’émotions (aventure, action, suspense, romantisme, émerveillement, mystère) et de thèmes en tout genre pour accompagner l’aventure des Goonies avec brio et intensité. La musique de Dave Grusin a très largement contribué au succès du film de Richard Donner, à tel point qu’il s’agit sans aucun doute de l’une des partitions les plus demandées des années 80, et qui a enfin été édité officiellement pour la première fois par Varèse Sarabande en 2010, soit 25 ans après la sortie du film en 1985 ! L’attente aura été longue mais non vaine, car l’album est généreusement rempli et le son reste très bon pour un enregistrement de cette époque, sans oublier un livret fournissant quelques informations précieuses au sujet de la partition de Dave Grusin. En définitive, « The Goonies » reste un score incontournable, bercé par une nostalgie typique des grands films d’aventure familiaux des années 80, une grande partition qui reste l’un des meilleurs travaux de Dave Grusin à ce jour !



---Quentin Billard