1-Theme from Hot Fuzz 2.11
2-Goody Two Shoes 3.34*
3-Sgt. Rock (is Going To
Help Me) 3.35**
4-Village Green
Preservation Society 2.56***
5-Solid Gold Easy Action 2.14+
6-Baby Fratelli 3.53++
7-Blockbuster 3.21+++
8-Dance With The Devil 3.15#
9-Slippery Rock 70's 2.38##
10-"Uncle Derek" 0.31###
11-Night of Fear 2.10=
12-I Can't Control Myself 3.02==
13-Fire 2.47===
14-Kick Out The Jams 2.20°
15-Lethal Fuzz
(Osymyso Remix) 2.01°°
16-Avenging Angel 0.35°°°
17-Souljacker, Pt.1 3.16$
18-Caught by the Fuzz 2.16$$
19-Solid Gold Easy Action 2.19++
20-"What Did You Think
Of That?" 0.16###
21-Here Come The Fuzz 3.52$$$
22-The Hot Fuzz Suite 23.11

*Adam Ant
**XTC
***The Kinks
+T Rex
++The Fratellis
+++The Sweet
#Cozy Powell
##Stavely Makepeace
###Simon Pegg & Nick Frost
=The Move
==The Troggs
===The Crazy World of Arthur Brown
°Tubthumper
°°John Eric Alexander
°°°Robert Rodriguez
$Eels
$$Supergrass
$$$Jon Spencer and the Elegant Too.

Musique  composée par:

David Arnold

Editeur:

Universal Island Records 1724756

Score produit par:
David Arnold
Montage musique:
Dina Eaton

(c) 2007 Big Talk Productions/Working Title Films/Ingenious Film Partners/Studio Canal/Universal Pictures. All rights reserved.

Note: ***
HOT FUZZ
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by David Arnold
Après « Shaun of the Dead », le duo Simon Pegg/Edgar Wright rempile pour un nouvel exercice de parodie totalement délirant. Dans « Hot Fuzz », les deux compères s’attaquent cette fois-ci au genre du film d’action, et en profite pour démontrer au public leur passion pour ces films d’action qui ont bercé leur enfance. « Hot Fuzz » raconte le périple de Nicholas Angel (Simon Pegg), un flic londonien qui s’avère être le meilleur élément de son équipe, tellement décoré et maîtrisant tous les domaines qu’il finit par ridiculiser le reste de la police britannique. Son chef de brigade décide alors de le « promouvoir » dans le petit village de Sandford, là où il ne se passe jamais rien. Muté dans ce trou perdu car il était meilleur que tous les autres - à qui il faisait de l’ombre - Nicholas Angel vit assez mal son arrivée à Sandford, d’autant qu’on lui a adjoint les services du policier local Danny Butterman (Nick Frost), un fan de films d’action qui rêverait de devenir Mel Gibson. Angel passe une bonne partie de son temps à signer quelques contraventions à droite à gauche, et il s’ennuie ferme. Mais les choses changent le jour où une série de crimes mystérieux sont commis dans le village, incitant alors Nicholas à repartir dans l’action. « Hot Fuzz » est un délice de parodie et d’humour « geek » qui parvient malgré tout à s’affranchir de la lourdeur habituelle de ce genre d’entreprise pour nous offrir un superbe pastiche des grands classiques du polar et des films d’action hollywoodiens : « Hot Fuzz » cite ainsi explicitement une scène de « Point Break » de Kathryn Bigelow, tandis que le personnage de Nick Frost fait même référence au film « Bad Boys II » de Michael Bay. Certaines scènes ou certaines idées pourraient ainsi faire penser à « Lethal Weapon », « Die Hard » ou même « Extreme Prejudice », des films qui ont servis de modèle au duo Simon Pegg/Edgar Wright. La réussite du film vient surtout du fait que les deux compères ont su canaliser leur énergie et leur passion en nous offrant une comédie d’action réellement hilarante, qui joue sur le côté décalé du montage (plans/cut ultra speed lorsque c’est parfaitement inutile !), sur le caractère burlesque de certaines scènes (la grande fusillade finale dans le village, opposant deux super flics à des vieillards bouseux du coin !) et sur l’humour ironique de certains dialogues (qui sont aussi assez irrésistibles dans leur genre !). Le mélange entre humour déjanté, action, violence, gunfights déchaînés à la John Woo et même quelques scènes gores nous offre un cocktail assez inédit et détonnant, une satire du cinéma d’action hollywoodien dans laquelle le montage exagère délibérément tous les effets habituels du cinéma d’action U.S. et où les acteurs semblent prendre un malin plaisir à jouer les Keanu Reeves ou les Bruce Willis. Ici, tous les clichés hollywoodiens du cinéma d’action sont passés en revue avec un amour véritable du genre, d’autant que le film est doté d’un humour assez dévastateur et de quelques répliques cultes : « Hot Fuzz » reste donc un incontournable dans son genre, en attendant le troisième volet de la trilogie d’Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost : « The World’s End », prévu courant 2011.

La musique de « Hot Fuzz » a été confiée à David Arnold, qui nous livre une partition d’action musclée mais non dénuée d’un certain humour, à l’image du film d’Edgar Wright. Le score repose ainsi sur un thème principal, le « Theme from Hot Fuzz », qui mélange avec beaucoup de fun orchestre et loops électro/techno modernes, dans la lignée des partitions d’action du studio Media-Ventures/Remote Control. A vrai dire, on sent ici à quel point l’ombre de Hans Zimmer plane sur de nombreux passages de la partition de David Arnold, qui n’en est pas à son premier essai dans le registre des scores synthético-orchestraux (on pense parfois ici à certaines sonorités de « Tomorrow Never Dies » ou de « The World Is Not Enough » ou plus récemment « Die Another Day »). Néanmoins, le vrai thème n’est curieusement pas entendu dans « Theme from Hot Fuzz » mais apparaît en réalité au début de la longue « The Hot Fuzz Suite », le score de David Arnold étant présenté sur l’album à travers une suite de plus de 23 minutes résumant l’essentiel du travail du compositeur sur le film. Le véritable thème principal est entendu au début de la suite, introduit avec une douceur inattendue par une guitare sur fond de cordes chaleureuses. Il évoque l’amitié entre Angel et Butterman, et deviendra même par la suite une sorte de thème d’action héroïque, et plus particulièrement lors de la séquence de la fusillade finale. Arnold utilise les sonorités électroniques afin de conserver un ton moderne dans sa musique rappelant certains clichés musicaux des films d’action U.S. d’aujourd’hui.

La musique de David Arnold est un peu à l’image du film d’Edgar Wright, jouant clairement sur le décalage et l’exercice périlleux de la parodie. Pourtant, sortie de son contexte, la musique de « Hot Fuzz » semble être écrite au premier degré, mais c’est justement son association aux images qui créer ce décalage assez savoureux. Le compositeur se fait plaisir et alterne ainsi tout au long du film entre différentes ambiances, qu’il s’agisse des moments de doute ou de défaites pour Angel et son coéquipier (avec une guitare solitaire et même un piano Rhodes) ou des passages d’action plus musclés, avec rythmiques électroniques à l’appui et orchestrations riches et massives - comme toujours avec David Arnold. Le compositeur nous offre même un « Dies Irae » maléfique et sombre pour la séquence où Angel découvre la conspiration des villageois vers la fin du film. Arnold fait ainsi référence au texte du « Dies Irae » grégorien des « Requiem » traditionnels pour cette séquence où il mélange choeurs latin et orchestre avec aisance, tout en soignant constamment ses orchestrations - toujours assurées par son fidèle complice Nicholas Dodd. Le thème principal associé à Angel dans le film reste très présent, la musique apportant même par moment un peu d’intimité et d’émotion à un score somme toute assez agité. Effectivement, ce sont surtout les morceaux d’action qui retiendront ici notre attention, apportant une frénésie et une intensité particulière aux scènes de poursuite ou de fusillade du film. La séquence où Angel poursuit le tueur masqué dans les champs est ainsi accompagné d’un solide déchaînement synthético-orchestrale dans la lignée des travaux de David Arnold sur la saga « James Bond ». Certains passages plus électroniques rappellent d’ailleurs à quel point le compositeur britannique est aussi particulièrement à l’aise dans le registre de la musique électro moderne.

Le thème principal reste très présent tout au long du film, David Arnold allant même jusqu’à nous offrir une superbe reprise solennelle de ce thème en mode « justicier » aux trompettes, avec des choeurs grandioses plutôt disproportionnés pour la séquence introduisant la fusillade finale - à la manière des duels dans les westerns d’antan - autre cliché bien mis en valeur dans le film d’Edgar Wright. La séquence de la fusillade finale reste sans aucun doute l’un des meilleurs passages de la partition de « Hot Fuzz », le compositeur s’en donnant ici à coeur joie, avec une reprise du « Theme from Hot Fuzz » et ses rythmes électro/rock plus fun. David Arnold en profite aussi pour nous rappeler à quel point il maîtrise parfaitement les déchaînements orchestraux et les musiques d’action explosives - son genre de prédilection depuis quasiment ses débuts jusqu’à maintenant. Vous l’aurez donc compris, avec « Hot Fuzz », David Arnold nous offre une nouvelle partition de qualité malheureusement desservie par un album privilégiant davantage les chansons du film que le score original du compositeur (tout regrouper sur une seule suite de 23 minutes est une bien mauvaise idée !). Mais dans le film, la musique remplit parfaitement le cahier des charges et apporte action, humour et émotion au long-métrage du trio Pegg/Wright/Frost, une musique qui, à l’instar du film lui-même, joue la carte de la parodie et du décalage tout en recyclant les formules orchestrales/électroniques hollywoodiennes propres à ce type de musique. Les fans de David Arnold devraient donc être comblés par le score de « Hot Fuzz », même si cette partition reste malgré tout un effort mineur dans la filmographie du compositeur britannique.



---Quentin Billard