Disc 1 - The Score

1-The Country Bears 2.41
2-Willow Whispers 3.58
3-How Ya Duning 2.40
4-Smokey 2.10
5-There's A Beaver In The Tree 2.18
6-Nylon Hymn #1 3.39*
7-The Courtship Spin 3.20
8-Beartolucci Blues 2.40
9-Savannah Sounds Suite 3.04**
10-Heaven's Highway 1.41
11-Dance With The Lilac Lady 3.21
12-Bare Fax 4.57**
13-Crispy Critters 3.30
14-Shake and Bake 3.41
15-Nylon Hymn #2 5.06*

*Arrangé par Jasper Randall
et Christopher Young
**Inclus "Straight to the Heart
of Love" de John Hiatt.

Disc 2 - The Charts

1-"With Love (There's Always
Something More)" 2.29***
2-Toodle Toons 3.45
3-Pleasin Teasin Trixie 2.38
4-Just Nonsense 2.03
5-The Byrds And The B's 1.44
6-The Boo Boo Blues 2.28
7-The Confused Cow 2.31
8-Bursting Banjo Blisters 1.59
9-Never Got Love Right
In The First Place (Why
Should I Now?) 2.44
10-Ham & Cheats 1.43
11-Hooked On Honey 2.47
12-Drawings By A Fish 2.45
13-One String Thang 3.12
14-A Complete Guide To
Paw Preaching 3.06
15-"My Love" 3.32***
16-"Leave It To Love" 3.16***

***Ecrit par Christopher Young
Paroles de Jonathan Price.

Musique  composée par:

Christopher Young

Editeur:

Composer Promo

Album produit par:
Christopher Young

Artwork and pictures (c) 2002 Walt Disney Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE COUNTRY BEARS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Young
« The Country Bears » est une modeste production familiale des studios Walt Disney réalisée par Peter Hastings, inspirée du parc d’attraction Disney « Country Bear Jamboree ». Rappelons que ce n’est pas la première fois que le studio de la souris aux grandes oreilles s’intéresse d’un peu plus près aux thématiques des parcs d’attraction de Disney puisqu’on a ainsi eu droit ces dernières années à des adaptations de « Mission To Mars » (2000), « The Haunted Mansion » (2003) et « Pirates of the Caribbean » (2003). « The Country Bears » évoque l’aventure d’une bande d’ours parlants qui ont monté il y a de nombreuses années un groupe de musique rock/country, les Country Bears. Après avoir connu une ascension fulgurante dans les années 60, le groupe s’est très rapidement dissout et chacun de ses membres est parti dans son coin. Beary Barrington (Haley Joel Osment), un jeune ourson élevé dans une famille humaine, décide de quitter la maison familiale et de partir sur les routes du pays à la recherche des anciens membres des Country Bears. A force de détermination et de ténacité, Beary réussit enfin à réunir tous les anciens membres du groupe et les aide à organiser avec eux un dernier concert et à restaurer leur ancienne salle de concert, le Country Bear Hall, qui est sur le point d’être rasée par un promoteur immobilier sans scrupule, l’odieux Thimble (Christopher Walken). Hélas, si le succès n’est pas au rendez-vous et que le public ne vient pas, les Country Bears ne pourront pas récolter suffisamment d’argent pour pouvoir sauver le Country Bear Hall et relancer à nouveau leur carrière. « The Country Bears » est donc un divertissement familial essentiellement destiné à un jeune public, un film idéal pour initier les jeunes enfants à la musique country et au rock’n roll, le long-métrage de Peter Hastings contenant ainsi quelques tubes du genre tels que « Teddy Bear » d’Elvis Presley, « Showdown » des Black Eyed Peas ou bien encore « Old Time Rock and Roll » de Bob Seger. Hélas, si le sujet pouvait être très distrayant pour un parc d’attraction, le résultat est tout autre à l’écran : on s’ennuie ferme ici devant une réalisation complètement terne et impersonnelle, des personnages dont on ne croit pas une minute (des ours qui parlent et qui vivent parmi les hommes ?) et une pluie de clichés (le méchant très méchant campé par Christopher Walken) et de bons sentiments en tout genre. Certes, les numéros musicaux sont très réussis et parfois même assez fun - avec de prestigieux caméos de Willie Nelson, Queen Latifah, Brian Setzer et Elton John - mais on s’ennuie ferme ici et on adhère difficilement à l’univers présenté par Peter Hastings. A noter d’ailleurs que le film a fait un flop total à sa sortie en 2002, probablement l’un des plus grands échecs du studio Disney !

Totalement inattendu sur ce genre de projet, le compositeur Christopher Young signe pour « The Country Bears » une partition plutôt fun et agréable, matinée de touches rock/country du plus bel effet. A noter que c’est la première fois que Chris Young écrit la musique pour une production Disney familiale, et sa partition rafraîchissante pour « The Country Bears » vient confirmer le fait que le musicien semble désormais soucieux de varier davantage ses projets et de briser un peu son image de compositeur de musiques ténébreuses pour des films d’horreur et des thrillers. Le score de « The Country Bears » fait intervenir un ensemble d’instruments solistes incluant des guitares, une batterie, une basse, un harmonica, un fiddle et, bien sûr, l’inévitable orchestre symphonique limité essentiellement ici à quelques cordes et un piano. La musique de Chris Young emprunte clairement ici le style et les sonorités de la musique country américaine, avec une bonne dose d’americana assez savoureuse. Dans « The Country Bears », la musique accompagne le début de l’aventure de Beary et les musiciens des Country Bears avec une certaine fraîcheur de ton et un enthousiasme certain : la jovialité qui se dégage du thème principal exposé dans « The Country Bears » est assez appréciable, l’accent étant mis ici sur la mélodie de guitare nylon avec un rythme léger de batterie, un fiddle aux sonorités typiquement « americana » et un harmonica. Cet instrument est d’ailleurs plus présent dans « Willow Whispers » alors que « How Ya Dunning ? » développe une autre mélodie de guitare/fiddle tout aussi rafraîchissante.

La musique de Chris Young apporte ici une certaine bonne humeur au film de Peter Hastings et s’écoute aussi très agréablement sur l’album. Sa musique fait alors appel à des passages plus orchestraux comme « Smokey » où la guitare nylon reste très présente sur un fond de cordes et de bois plutôt réussi. Ici, la musique prolonge le travail autour du rock’n roll et de la country avec un style plus rétro assez appréciable et quelques parties orchestrales très réussies. Dans le film, le résultat est tout à fait réussi bien que sans réelle surprise : la musique confère un certain punch aux ours des Country Bears et évoque à la fois leur roublardise (« There’s A Beaver In The Three »), leur esprit de camaraderie (« The Country Bears ») et leur besoin de retrouver leur âme de musicien en remontant à nouveau le groupe, comme le rappelle le très nostalgique et émouvant solo de guitare de « Nylon Hymn ». Un morceau comme « The Courtship Spin » illustre quand à lui la détermination de Beary et ses nouveaux amis, qui se démènent alors comme des diables pour tenter de trouver du financement et de l’équipement afin de remettre sur pied le Country Bear Hall et d’organiser un nouveau concert. Ici aussi, la musique country du compositeur reste orientée vers une atmosphère décontractée, fun et pleine de bonne humeur - à noter la présence d’un orgue hammond parmi les solistes, qui apporte une couleur supplémentaire agréable à la musique du film. Chris Young se fait plaisir en reprenant le thème principal de « The Country Bears » dans l’agréable et fun « Beartolucci Blues », où la musique rappelle clairement le répertoire populaire des grands artistes de la country des années 50/60.

La musique apporte un sentiment de road-movie assez dépaysant dans des morceaux tels que « Heaven’s Highway » ou « Dance With The Lilac Lady », dans lequel l’orchestre reste présent, souvent limité à quelques accords de cordes pour soutenir le reste des solistes country du score. Le score devient même plus intime dans « Bare Fax », où il évoque avec finesse les émotions et les sentiments des membres du Country Bears - et notamment lors d’un très beau passage pour fiddle, guitare et cordes de toute beauté, nostalgique à souhait. On est très proche parfois ici du style de la partition de Chris Young pour le film « Bandits » (2001), le compositeur revenant avec « The Country Bears » à un genre musical qu’il connaît et qu’il développe ici avec un enthousiasme et un entrain évident. Chris Young revient même à un style plus orchestral et hollywoodien typique de ses musiques d’action traditionnelles dans « Crispy Critters », illustrant l’une des principales scènes d’action du film. On remarquera ici à quel point le compositeur - qui conserve malgré tout ses instruments « country » - tient à tempérer son écriture orchestrale en évacuant, pour une fois, ses sempiternelles dissonances et effets massifs agressifs, le compositeur écrivant après tout ici la musique d’une production familiale de chez Disney. La musique évoque ensuite le personnage du bad guy interprété par Christopher Walken dans le sombre « Shake and Bake » où l’action reste au rendez-vous, évoquant la détermination de nos héros qui vont tout faire pour sauver leur salle de concert. Le morceau alterne ainsi agréablement entre action et même envolées triomphantes pour le happy-end du film.

A noter que le promo publié par Christopher Young se décompose ainsi en deux disques. Après le premier disque incluant le score du film, le compositeur nous offre sur le second CD (« The Charts ») des morceaux qu’il a écrit pour l’album mais qui n’ont pas été utilisés dans le film, plus orientés vers un mélange traditionnel de rock’n roll/country plus rythmé et pêchu, comme l’excellent et fun « Toodle Toons » ou l’enjoué « Just Nonsense », sans oublier des passages plus traditionnels comme « The Byrds And The B’s », le rétro et très cool « The Boo Boo Blues » - dont le riff de guitare n’est pas sans rappeler le tube rock « La Grange » de ZZ Top - ou l’énergique « Bursting Banjo Blisters » et sa mélodie de banjo. Christopher Young se fait aussi plaisir dans des passages tels que « Never Got Love Right In The First Place (Why Should I Now ?) » avec ses nombreux riffs instrumentaux, sans oublier le thème de « The Boo Boo Blues » repris dans « Ham & Cheats » ou la guitare électrique cool de « One String Thang ». Et pour finir, signalons que le compositeur a aussi écrit quelques chansons pour l’album comme « My Love », « Leave It To Leave » ou « With Love (There’s Always Something More) ».

Christopher Young signe donc avec « The Country Bears » une partition country/rock’n roll assez savoureuse, pétillante et rafraîchissante, bien que sans surprise particulière et assez prévisible. Le compositeur retrouve sa fougue orchestrale au détour de quelques morceaux d’action plus musclés, mais ce sont surtout les passages country qui dominent ici dans la musique du film « The Country Bears », apportant à cette histoire de groupe qui tente de se reformer une certaine fraîcheur et une énergie indispensable. Chris Young reprend donc un style musical qu’il avait déjà abordé en 2001 dans le film « Bandits » et l’amplifie ici avec une certaine exubérance et une bonne humeur constante, dans l’esprit des productions familiales traditionnelles de chez Disney (fort heureusement, on évite le mickey-mousing traditionnel !). Le compositeur s’est donc fait plaisir sur ce film et cela s’entend pleinement, même si l’on regrettera l’absence totale d’originalité et le manque de surprise d’un score qui va finalement toujours là où on l’attend, sans apporter quoique ce soit de neuf au genre. Dommage aussi que le compositeur n’ait pas pensé à développer un thème plus mémorable tout au long de son score, la musique ne laissant finalement aucun souvenir particulier dans le film (on retiendra davantage les chansons du film que le score original de Christopher Young !). Au final, ceux qui seraient désireux d’entendre un Chris Young plus intimiste, exubérant et fun devraient vraiment jeter une oreille attentive sur le nouvel opus musical du compositeur pour « The Country Bears » !



---Quentin Billard