1-Geikijouban-kiseki no kane
(The Bell of Miracle-
The Movie Version) 6.58*
2-Watashi-tachi no basho
(Our Own Place) 0.28
3-Teito nyuusu
(The Imperial Capital News) 0.45
4-Mero Drama (Soap Opera) 0.11
5-Ratchet toujou
(Ratchet Appears) 1.02
6-Kenjin-kikan (The Wisemen
Organisation) 1.54
7-Theme of Brent 1.12
8-Jiken hassei/Shutsudou!
(Emergency/Take the Field!) 5.51
9-Battle!/Ratchet ran'nyuu!/
Shinheiki?! (Battle!/Intervention of
Ratchet!/A New Weapon?!) 2.17
10-Iris no shinjou (Iris's Feeling) 0.19
11-Reni no shinjou
(Reni's Feeling) 0.34
12-Japhkiel no kyoufu
(Terror of Japhkiel) 1.07
13-Hana-gumi no oshougatsu
(New Year of the Flower Team) 3.19
14-Kiki (Crisis) 0.28
15-Wana (Trap) 0.55
16-Hajimemashite, Maria
(How Do You Do, Maria?) 1.07
17-Hana-gumi danketsu
(The Flower Team United) 1.27
18-Brent no Chikara
(Power of Brent) 0.44
19-Sen'nyuu (Infiltration) 0.53
20-Teikoku kagekudan sanjou!
(Here is the Imperial
Attacking Force!) 2.36
21-Ayatsurareta Orihime
(Orihime, Controlled) 2.18
22-Kyoui (Threat) 2.18
23-Moui (Ferocity) 2.38
24-Hangeki, Soshite...
(Counterattack, and...) 2.51
25-Anata ga ita kara
(Because We Had You) 0.48
26-Oyasumi...Patrick
(Good Night, Patrick) 0.22
27-Gekijouban - Subete wa umi e
(Everything to the Sea-
The Theater Version) 3.00**
28-Kinpaku (Tension) 2.22
29-Yasashisa (Tenderness) 2.12
30-Curtain Call 1.00
31-Ending 4.02

*Paroles de Ohji Hiroi
Musique de Kohei Tanaka
Interprété par Chisa Yokoyama,
Michie Tomizawa, Urara Takano,
Kumiko Nishihara, Yuriko Fuchizaki,
Mayumi Tanaka, Maya Okamoto
et Kazue Ikura.
**Paroles de Ohji Hiroi
Musique de Kohei Tanaka
Interprété par Chisa Yokoyama
et Akiko Kuno.

Musique  composée par:

Kohei Tanaka

Editeur:

Avex Mode AVCA-14267

Album produit par:
Kohei Tanaka
Producteur enregistrement:
Yuji Saito
Directeur d'enregistrement:
Hajime Touma
Production pour SEGA:
Koji Sawa
Supervision:
Shinji Hayashi
(Avex Mode)
Katsurou Oshita
Coordinateur exécutif:
Seigo Tabira
(SEGA)
Yakuaki Nagoshi
(Red Entertainment)
Producteur exécutif:
Masato Matsuura
(Avex Group)
Coordinateur spécial:
Tatsumi Yoda
(Avex Group).

Artwork and pictures (c) 2001 Production I.G./Toei Co./Production Sega. All rights reserved.

Note: ****
SAKURA WARS: THE MOVIE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Kohei Tanaka
« Sakura Wars » est à l’origine une série de jeux vidéo célèbres produits par Sega et Red, qui furent d’abord adaptés en deux séries d’OAV et une série TV animée en 2000. « Sakura Wars : The Movie » est donc la quatrième adaptation des jeux en film animé, réalisé par Mitsuru Hongo en 2001 et produit par un studio spécialiste du genre, Production I.G., à qui l’on doit des classiques du genre tels que « Patlabor », « Ghost in the Shell » ou bien encore « Blood : The Last Vampire », sans oublier des productions plus déjantées et atypiques comme le délirant « Dead Leaves ». « Sakura Wars : The Movie » nous plonge ainsi dans l’univers particulier des jeux vidéo d’origine : l’histoire débute au Japon en 1926. L’invention de la machine à vapeur à fait prospérer le pays entier, à tel point que toute la technologie japonaise ne repose désormais plus que sur cela. A Tokyo, le Conseil des Anciens craint alors que la protection spirituelle qui entoure la ville depuis très longtemps ne soit plus suffisante, alors que les attaques des démoniaques Kouma se multiplient de plus en plus ces derniers temps. Pour protéger Tokyo, un groupe de jeunes filles s’est formé il y a quelques années, la Compagnie des Fleurs, une unité d’élite constituée de jeunes chanteuses de cabaret en kimono, qui, quand elles ne sont pas occupées à pousser la chansonnette sur scène, prennent les commandes de leurs Koubu, des robots de combat ultra perfectionnés, pour partir défendre la ville et ses habitants des attaques extérieures. Les choses changent le jour où la société américaine Douglas-Stewart propose au gouvernement japonais de remplacer les Koubu par une toute nouvelle invention, le Japhkiel, une armure de combat à vapeur sans pilote. La Compagnie des Fleurs va alors devoir mener de front la défense de la ville afin de protéger ses habitants des mystérieuses attaques des Japhkiel, qui semblent avoir échappés au contrôle de leurs créateurs, à moins qu’ils n’aient été conçus dans le seul but de détruire Tokyo. Et comme si cela ne suffisait pas, les combattantes de la Compagnie des Fleurs se voient adjoindre les services d’une nouvelle recrue, la mystérieuse Lachette Altair, qui semble cacher bien des secrets. « Sakura Wars : The Movie » se propose ainsi d’aller plus en avant dans l’histoire précédemment mis en place dans les deux OAV et la série animée. Ainsi, si vous n’êtes pas familiers avec l’univers de « Sakura Wars », vous risquez d’être un peu perdu par le scénario du film de Mitsuru Hongo, tant les relations entre certains personnages paraissent parfois un peu complexes et un brin brumeuses. Néanmoins, « Sakura Wars : The Movie » s’impose avant tout par ses décors riches, son animation soignée, ses scènes d’action grandioses et ses charmantes combattantes aux personnalités bien définies. Seule ombre au tableau : une utilisation parfois surprenante de la 3D (dans les scènes d’action notamment), qui ne se mélange pas toujours bien avec la 2D traditionnelle du reste du film.

La musique du compositeur japonais Kohei Tanaka reste fidèle à l’esprit des compositions originales des précédents opus de la saga. Rappelons que le compositeur est assez réputé pour son travail sur les musiques de jeu vidéo (« Bionic Commando », « Alundra », « Paladin’s Quest », etc.) et les séries animées telles que « Gunbuster » ou bien encore « The King of Braves GaoGaiGar ». Pour « Sakura Wars : The Movie », Kohei Tanaka utilise l’orchestre symphonique traditionnel tout en faisant intervenir quelques parties chorales/vocales pour les scènes chantées dans le film. C’est ainsi que le film s’ouvre au son de l’excellent « Kisekei no Kane (The Miracle Bell) Ouverture », une très belle chanson de j-pop matinée d’un soupçon de musique classique et de comédie musicale, typique de l’esprit du film de Mitsuru Hongo. Cette très belle ouverture, grandiose à souhait, pose ainsi les bases de la partition vive et colorée de Kohei Tanaka. Le reste du score fait alors appel à des samples orchestraux un peu datés, comme c’est le cas pour « Teito Nyuusu » annonçant les informations TV de la capitale au début du film, un style musical qui n’est pas sans rappeler les musiques des jeux vidéo RPG japonais composées dans les années 90 (rappelons d’ailleurs qu’à l’origine, « Sakura Wars » est une série de jeux vidéo). Même chose pour « Ratchet toujou » et son utilisation plus réussie du piano. Les instruments synthétiques restent donc très présents dans « Kenjin-kikan » mais c’est « Theme of Brent » qui nous permet de retrouver l’orchestre symphonique live pour le thème du personnage de Brent Furlong, le grand méchant de service. Le thème est alors confié à des cordes sombres suggérant clairement le danger potentiel dès les premières apparitions du personnage dans le film. On appréciera ici le classicisme d’écriture évident de ces compositions symphoniques, un classicisme élégant et soutenu, d’une grande richesse.

La partition prend alors une toute autre tournure avec l’excellent « Jiken hassei-Shutsudou ! » pour la scène où les héroïnes de la compagnie des fleurs embarquent à bord de leurs Koubu pour partir défendre la ville des attaques des mystérieux envahisseurs. Le morceau est dominé ici par des cuivres héroïques savoureux et des percussions martiales soutenues, un superbe morceau d’action/aventure soutenu ici aussi par un classicisme d’écriture plus qu’évident. L’action trouve alors un écho favorable dans la première scène de bataille de « Battle ! Ratchet ran’nyuu ! Shinheiki », où le travail autour des cordes et des cuivres rappelle bon nombre de partitions d’aventure épique hollywoodiennes - on pense surtout ici aux « Star Wars » de John Williams. Chaque pupitre de l’orchestre est ici privilégié, avec, comme toujours dans les albums de musique japonais, une qualité sonore quasi irréprochable et particulièrement claire et limpide. Maîtrisant l’écriture symphonique à la manière des grands maîtres d’antan - et plus particulièrement de la musique postromantique de la fin du 19ème siècle et du début du 20ème siècle - Kohei Tanaka parvient ainsi à insuffler un son épique assez savoureux sur les images du long-métrage animé de Mitsuru Hongo. Hélas, le compositeur revient très vite à un style plus synthétique et moins intéressant dans les morceaux suivants, le compositeur parvenant néanmoins à tempérer ces passages en mélangeant astucieusement acoustique et électronique avec un certain doigté. C’est le cas par exemple dans la reprise du thème de Brent au violoncelle dans « Japhkiel no kyoufu », qui se conclut d’ailleurs par un solo un peu fantasque de violon. Néanmoins, ce sont les passages symphoniques qui retiennent ici toute notre attention, comme le superbe « Hanagumi no Oshougatsu » évoquant le nouvel an de la compagnie des fleurs avec un classicisme toujours aussi élégant, soutenu par des orchestrations riches et colorées - et qui nous rappelle au passage la vitalité de la musique d’anime japonais d’aujourd’hui.

Le thème de Brent reste très présent tout au long du score, comme le rappelle le très bref « Wana » ou le sombre « Hajimemashite, Maria », dominé par des synthétiseurs étranges et un travail de cordes solistes très réussi. « Hana-gumi danketsu » évoque la fraternité qui unit les combattantes de la compagnie des fleurs avec un ton plus déterminé et des orchestrations toujours aussi riches, vives et colorées. Néanmoins, c’est le thème menaçant de Brent qui reste omniprésent ici, comme le rappelle le sombre « Brent no Chikara », débouchant sur une nouvelle grande musique de bataille pour l’excitant et intense « Teikoku kagekudan sanjou ! » pour la scène de l’attaque du palais vers la fin du film. On retrouve ici le style cuivré et martial de « Battle ! Ratchet ran’nyuu ! Shinheiki », un style plus hollywoodien d’esprit qui rappelle d’ailleurs les compositions de Masamichi Amano pour la série animée japonaise « Giant Robo » ou les travaux plus récents du même Amano sur la saga « Battle Royale ». La bataille se prolonge dans « Kyoui » et son utilisation très réussie d’un orgue aux consonances gothiques/baroques tout bonnement savoureuses, lors de l’affrontement final dantesque. La bataille atteint son apogée dans le déchaîné et cuivré « Moui », toujours soutenu par des orchestrations très riches et très classiques d’esprit, une vraie symphonie guerrière du plus bel effet. Les combattantes de la compagnie des fleurs contre-attaquent alors dans « Hangeki, soshite » dont les accents martiaux/cuivrés rappellent ici les grandes heures du Golden Age hollywoodien, avec, cerise sur le gâteau, une superbe envolée héroïque conclusive du plus bel effet : un grand moment dans la partition de « Sakura Wars : The Movie » ! Enfin, l’aventure touche à sa fin avec la chanson grandiose chantée sur scène à la fin du film dans « Subete wau mi e », tandis que « Ending » se propose de reprendre les différents thèmes (difficiles à mémoriser à la première écoute !) pour une grande coda symphonique grandiose et très entraînante - sans aucun doute le meilleur morceau du score de « Sakura Wars : The Movie » !

Vous l’aurez donc compris, Kohei Tanaka signe là l’une de ses meilleures partitions avec « Sakura Wars : The Movie », une grande composition symphonique très classique d’esprit, à mi-chemin entre le classicisme hollywoodien de Masamichi Amano, Yoko Kanno ou celui, plus personnel, de Joe Hisaishi. Si vous adoriez déjà la musique de la série animée « Sakura Wars », il ne fait nul doute que vous serez conquis par le score du film, signé par un Kohei Tanaka plus inspiré que jamais, apportant une certaine force aux images du film de Mitsuru Hongo. Seule ombre au tableau : la qualité extrêmement quelconque des thèmes, qui ne parviennent jamais vraiment à susciter ici le moindre intérêt, en dépit des grandes richesses d’écriture de la musique de Kohei Tanaka. Le principal problème vient donc ici du fait que les thèmes n’ont rien de grandement mémorables, et ne laisseront aucun souvenir particulier, et ce même après plusieurs écoutes (on regrettera par exemple que le superbe Opening Theme ou le thème de la chanson ne soient pas développés davantage dans le score du film !). Dommage, d’autant qu’une utilisation plus limpide des leitmotive aurait sans aucun doute permis à la partition de gagner encore plus en intérêt. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant, car la musique de « Sakura Wars : The Movie » reste à n’en point douter l’un des meilleurs travaux de Kohei Tanaka, une excellente partition symphonique parsemé de quelques passages synthétiques plus dispensables, mais qui saura très vite révéler ses richesses aux auditeurs les plus attentifs : une grande réussite, en somme !



---Quentin Billard