1-Tokyo 4.32
2-Umbrella 1.20
3-Damage 1.02
4-Cutting 1.12
5-Twins 1.47
6-Exit 0.47
7-Far 1.07
8-Flying 1.58
9-Memory 3.17
10-Los Angeles 2.09
11-Binoculars 2.53
12-Prison 1.58
13-Discovery 1.10
14-Hatchet 1.23
15-Axe Man 3.07
16-Arcadia 4.21
17-Up 1.39
18-Party 0.54
19-Promise 2.12
20-Resident Evil Suite 4.33

Musique  composée par:

Tomandandy

Editeur:

Milan M2-36532

Album produit par:
Tomandandy

(c) 2010 Constantin Film Produktion, Davis-Films, Impact Pictures. All rights reserved.

Note: **
RESIDENT EVIL: AFTERLIFE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Tomandandy
Alors que la saga « Resident Evil » n’a cessé de s’essouffler depuis 2002, on pensait que l’échec de « Resident Evil Extinction » (2007) mettrait fin à une franchise plus que décevante, qui n’a jamais réussi à tenir ses promesses - et ce depuis le premier opus. Mais c’était sans compter sur la détermination du réalisateur Paul W.S. Anderson lui-même, qui retourne finalement derrière la caméra pour un quatrième opus adoptant cette fois-ci la mode de la 3D imposée par le diktat du « Avatar » de James Cameron. Le film débute donc peu de temps après la fin du troisième épisode. Alors que le monde a été ravagé par le virus-T de la Umbrella Corporation, transformant une bonne partie de la population en morts-vivants, Alice (Milla Jovovich) poursuit sa lutte contre la multinationale en défiant son leader, Albert Wesker (Shawn Roberts). Sortant victorieuse de cet affrontement, Alice poursuit son chemin et recherche désormais des survivants afin de les mener dans un lieu sûr, qui n’a pas encore été touché par le virus. Alice réussit alors à sauver sur le chemin son ancienne complice, Claire Redfield (Ali Larter), puis les deux femmes se rendent alors à Los Angeles où elles découvrent un groupe de survivants qui se sont réfugiés dans un ancien établissement pénitencier abandonné, entourés de milliers de morts-vivants. Ensemble, Alice et les survivants vont tenter de rejoindre un lieu sûr, sans savoir qu’ils sont sur le point de tomber dans un piège tendu par Umbrella Corporation. « Resident Evil Afterlife » reste donc un opus bien faiblard dans cette saga d’une médiocrité confondante. Si la 3D apporte un côté résolument spectaculaire au film, le reste du long-métrage échoue encore une fois dans la catégorie nanar à gros budget typique des films de Paul W.S. Anderson : scénario inconsistant qui tient sur une ligne, personnages inexistants et sans développements, effets spéciaux friqués trop à la mode pour être honnêtes (on ne compte plus le nombre de ralentis fatigants, ou de ‘bullet time’ repiqués de « Matrix » !), gore gentillet et scènes d’action ultra prévisibles. A trop vouloir jouer sur les effets typiques du cinéma de divertissement hollywoodien du début du 21ème siècle - et plus particulièrement les effets hérités de la saga « The Matrix » - Anderson signe un film déjà bien ringard avant l’heure, incapable d’élever son film au dessus du registre de simple nanar à gros budget (comme souvent chez le réalisateur !). Quand à la 3D, hormis quelques effets spectaculaires, elle reste encore bien décevante et n’apporte quasiment rien de neuf au film. Les fans des jeux vidéo préféreront quand à eux rejouer à « Resident Evil 5 » et oublier l’inconsistance totale de ce quatrième long-métrage totalement dispensable !

Après Marco Beltrami, Jeff Danna et Charlie Clouser, c’est au tour du groupe de musique électro Tomandandy de signer la musique de « Resident Evil Afterlife ». Tomandandy a écrit quelques musiques de film comme « Waking the Dead », « The Mothman Prophecies », « Mean Creek » ou bien encore « The Hill Have Eyes ». Le score de « Resident Evil Afterlife » renoue avec le style plus électro et atmosphérique du précédent opus de Charlie Clouser. Dès le début du film, la musique impose son atmosphère électronique moderne à base de loops modernes, nappes synthétiques et percussions métalliques en tout genre (« Tokyo »). Un motif de trois notes plutôt sombre et menaçant impose d’emblée le ton de la partition : les percussions suggèrent clairement l’action, tandis que les choeurs synthétiques annoncent la dimension horrifique du film. Comme toujours dans ce type de partition, l’intérêt réside surtout ici dans le choix du sound design et des différents effets sonores mélangés aux nappes synthétiques, aux loops et aux différentes textures sonores. L’action débute alors dans « Umbrella » avec ses rythmiques électro/rock modernes et se prolonge dans « Damage » pour la scène de fusillade au début du film - à grand renfort de loops modernes et de guitares électriques saturées. Cette atmosphère d’action moderne culmine dans « Cutting » et le survolté « Twins », deux morceaux qui devraient ravir les fans de musiques électro, avec ses effets de filtre, de rythmes soutenus et de sonorités saturées. La musique évolue alors vers une atmosphère plus planante et mystérieuse dans « Far » et « Flying », alors qu’Alice voyage en avion à la recherche de survivants. Malheureusement, aucune trace ici d’un quelconque élément thématique : comme pour les précédents opus, tout semble avoir été sacrifié ici au profit des rythmiques modernes électro/rock et des sonorités électroniques.

« Flying » apporte néanmoins un sentiment d’espoir et de détermination avec des rythmiques traduisant plus clairement ici la volonté d’Alice de retrouver des survivants. La musique devient alors plus mystérieuse et planante dans « Memory », typique des partitions électroniques plus abstraites de Tomandandy. Ici, quelques nappes synthétiques brumeuses suffisent à traduire dans le film une atmosphère de doute et d’interrogation. L’arrivée à Los Angeles (« Los Angeles ») permet alors aux musiciens du groupe Tomandandy de reprendre alors les sonorités rock/électro du début en imposant un rythme plus soutenu et orienté vers l’action. Dès lors, la musique accompagne dans la seconde partie du film la lutte des survivants pour tenter de rejoindre Arcadia, ce que suggère clairement « Binoculars », « Prison » ou le sombre « Hatchet » et ses sonorités saturées et dissonantes, à la limite de l’expérimentation. Un morceau comme « AxeMan » bascule d’ailleurs très clairement dans un style électro clairement expérimental, avec ses samples de souffle humain, ses choeurs synthétiques et ses rythmiques rock saturées étranges pour la séquence de la confrontation contre la créature à la hache. Les choses semblent alors s’accélérer dans le tendu « Arcadia » et l’agressif « Party » pour l’affrontement final. Enfin, « Promise » ramène le calme à la fin du film, Tomandandy nous offrant pour finir une suite de plus de 4 minutes résumant l’essentiel de la partition de « Resident Evil Afterlife ».

Les amateurs de musiques électroniques modernes apprécieront sans aucun doute le nouvel effort de Tomandandy sur « Resident Evil Afterlife », le genre de musiques atmosphériques ultra fonctionnelles que l’on entend régulièrement depuis un certain temps dans les films de Paul W.S. Anderson (on pense notamment au travail de Paul Haslinger sur « Death Race » en 2008). Le problème vient encore une fois ici d’un manque total de construction thématique, d’une utilisation souvent très facile d’un sound design certes intéressant à la base mais pas suffisant pour construire un intérêt particulier dans le film. Le score de « Resident Evil Afterlife » déçoit donc par son côté totalement fonctionnel et prévisible, une musique électronique moderne qui ne laissera aucun souvenir particulier et n’apporte pas grand chose au film de Paul W.S. Anderson, en dehors d’un rythme soutenu et d’une atmosphère à la fois sombre et tendue. Décidément, la franchise cinématographique des « Resident Evil » est, inversement aux jeux vidéo d’origine, extrêmement décevante sur plus d’un point, qu’il s’agisse des films ou de leurs musiques. A oublier, donc !




---Quentin Billard