1-Prologue 3.48
2-The Beating 2.23
3-Inside the Apartment 1.51
4-Held Hostage 4.42
5-Sound Behind the Doors 1.22
6-First Attack and Escape 4.03
7-Rooftop Realization 2.36
8-Badass Alliance 1.58
9-Oessem and Aurore 2.07
10-In The Darkness 2.36
11-Jo's Fight 2.35
12-Meeting Rene 2.57
13-Tony and Aurore 1.50
14-TV News 1.48
15-The Mirror 1.14
16-Bola Rebels 1.17
17-Zombie Humiliation 1.58
18-Mutiny 3.24
19-Facing the Horde 2.36
20-Guns 1.16
21-Headbanging 2.51
22-C'est Finis 3.48
23-Mouthful of Grenade 1.32
24-Daylight 2.15

Musique  composée par:

Christopher Lennertz

Editeur:

Movie Score Media MMS-10016

Musique produite par:
Philip White
Musique additionnelle de:
Philip White
Producteur exécutif de l'album:
Mikael Carlsson
Préparation de la musique:
Gary Liu, Jay Vincent

Artwork and pictures (c) 2010 Le Cercle noir pour Fidelio. All rights reserved.

Note: **
LA HORDE
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Christopher Lennertz
Soucieux de relancer un certain cinéma de genre à la française, les réalisateurs Benjamin Rocher et Yannick Dahan (plus connu en tant qu’animateur du magazine TV geek « Opération Frisson ») se sont lancés le défi de tourner un film de zombie à la manière des séries-B hollywoodiennes tout en se donnant les moyens de faire quelque chose de sérieux, alternant entre polar urbain et film fantastique. Après leur court-métrage « Rivoallan » réalisé en 2007, Dahan et Rocher nous offrent aujourd’hui un long-métrage plus ambitieux qui mélange les références avec une passion évidente. L’histoire se déroule au Nord de Paris. Pour venger la mort d’un des leurs, un groupe de policiers habillés en civils décident de prendre d’assaut une tour d’HLM dans laquelle s’est réfugiée un groupe de gangsters. Mais l’affrontement tourne rapidement au cauchemar lorsque le bâtiment est mystérieusement envahi par une horde de zombies affamés. Les policiers et les gangsters sont alors obligés d’unir leurs forces pour affronter cette menace inattendue et terrifiante. Certes, le scénario de « La Horde » tient sur une ligne, et s’inscrit dans la continuité des films de zombie à la Romero (l’HLM rappelle le centre commercial du film « Dawn of the Dead ») et des huis-clos à la Carpenter (« Assaut »). Le film aligne aussi les clichés sur les banlieues mais préfère en détourner les codes plutôt que de jouer la carte de la critique sociale trop facile. Avec une galerie de grosses gueules et de scènes gores/trash ultra violentes (scène où les humains s’acharnent avec sadisme sur un zombie), « La Horde » est une jolie réussite qui, sans laisser un souvenir impérissable, s’apprécie comme une bonne série-B cradingue et déjantée, malgré la piètre qualité de la direction d’acteurs et la quasi nullité des dialogues. Les fans de film de zombie devraient donc apprécier ce bel effort made in France !

La musique de « La Horde » a été confiée avec surprise au compositeur Christopher Lennertz, plus connu pour ses travaux outre-Atlantique sur des films tels que « Vampires Suck », « Cats & Dogs 2 », « Alvin & The Chipmunks » ou bien encore la musique de la série TV « Supernatural ». C’est d’ailleurs sans aucun doute grâce à sa participation à cette série télévisée que Christopher Lennertz a été choisi par la production de « La Horde » pour écrire la musique du film de Dahan et Rocher. Le score de « La Horde » s’inscrit dans la continuité des musiques horrifiques/suspense du compositeur, mélangeant ainsi nappes synthétiques obscures, effets sonores atmosphériques et parties orchestrales sombres. Dès le « Prologue » du film, la musique pose d’emblée le ton de l’histoire : nappes sombres, effets instrumentaux avant-gardistes (glissandi, clusters de cordes) et même voix féminine mystérieuse, flûte ethnique et violoncelle plaintif pour évoquer la détresse des humains pris au piège dans l’HLM - Lennertz utilise pour cela une série de sonorités ethniques samplées pour parvenir à ses fins (duduk, zourna, chant dyphonique, santour, cymbalum, etc.). Dans « The Beating », l’action débute alors à grand renfort de percussions électroniques diverses (incluant des percussions ethniques), de loop de guitare électrique et d’effets orchestraux chaotiques. Le mélange orchestre/synthétiseurs opère ici parfaitement, dans la lignée des musiques de Christopher Lennertz pour « Supernatural », avec une touche moderne en plus dans l’utilisation ultra stéréotypée de la guitare électrique et des loops électro. Le compositeur mélange adroitement différentes sonorités avec une certaine inventivité, même si l’on regrettera le côté totalement impersonnel et un brin cacophonique de certains passages. Le violoncelle et la voix mystérieuse du « Prologue » reviennent dans « The Beating » pour rappeler l’idée de la survie. Dommage cependant que l’approche action voulue par Christopher Lennertz sur ce film reste prévisible et sans surprise - on croirait entendre ici un score de chez Media-Ventures/Remote Control.

L’action et la tension sont de mise dans « Inside The Apartment » avec ses rythmes tendus ou le sombre et oppressant « Held Hostage ». Le suspense prend forme dans « Sound Behind the Doors », où Lennertz mélange adroitement des notes de cymbalum hongrois (décidément très utilisé au cinéma depuis le succès du « Sherlock Holmes » de Hans Zimmer) avec des nappes synthétiques, des percussions agressives et des parties orchestrales dissonantes. L’horreur devient alors prédominante dans l’agressif « First Attack and Escape », pour la première scène d’attaque des zombies dans le film. Lennertz a recours ici à toute sa science d’écriture avant-gardiste et d’effets instrumentaux aléatoires avec sont lot d’effets dissonants de cordes et de cuivres, agrémenté de percussions ‘action’ tonitruantes et de choeurs synthétiques un brin cheap. Les amateurs de déchaînements orchestraux horrifiques apprécieront sans aucun doute ce premier morceau agressif et rageur, bien que le mélange des sonorités frôle parfois le fourre-tout absolu et s’avère être pas toujours bien ordonné (on regrettera aussi le côté très « musique de série-B à budget modeste » de l’utilisation des sonorités synthétiques). Ici, point de place aux thèmes, hormis l’utilisation récurrente du cymbalum ou du violoncelle mélancolique dans plusieurs passages de la partition du film. On appréciera les rythmes plus cool de « Badass Alliance », lorsque les gangsters et les flics s’unissent pour combattre les zombies, tandis que « Jo’s Fight » ramène la terreur et le chaos dans la musique de « La Horde » à grand renfort de sursauts orchestraux dissonants, de choeurs synthétiques, de samples orchestraux cheap et de percussions déchaînées. Le suspense reste à son comble dans les atmosphériques « Tony and Aurore » ou « TV News », tandis que « The Mirror » permet de respirer un peu au détour d’un bref passage plus mélancolique et apaisé où règne un sentiment de désespoir et de résignation.

« Zombie Humiliation » rappelle la brutalité voulue par Christopher Lennertz pour la musique du film de Yannick Dahan et Benjamin Rocher. A la violence du film, le compositeur répond par une musique constamment sur le fil du rasoir, agressive de bout en bout et extrêmement tendue. A noter que l’on retrouve dans « Zombie Humiliation » le motif de cymbalum de « Sound Behind the Doors », tandis que le violoncelle élégiaque revient dans « Mutiny ». Hélas, le compositeur tombe bien trop souvent dans du cacophonique pur avec des passages d’action horrifiques tels que « Facing the Horde », guère aidé par l’utilisation cheap de parties orchestrales synthétiques (très connotées musique de série-B à petit budget !). Ici aussi, le mélange de sonorités est intéressant mais reste très fourre-tout et pas toujours heureux. Même problème pour « Headbanging » - marqué par le retour du motif de cymbalum - « C’est Finis » ou bien encore « Mouthful of Grenade », des morceaux d’action déchaînés malheureusement gâchés par l’utilisation décevante de samples orchestraux. En définitive, Christopher Lennertz signe une partition horrifique fonctionnelle et prévisible pour « La Horde », un score qui, s’il remplit parfaitement le cahier des charges à l’écran, reste très décevant en écoute isolée et dévoile rapidement ses limites à travers son côté fourre-tout un brin brouillon et son caractère cacophonique trop facile. On ne retiendra donc pas grand chose de ce score à réserver essentiellement aux amateurs de scores d’action horrifiques et aux fans de Christopher Lennertz.



---Quentin Billard