Disc 1

1-The Arctic 2.46
2-Main Title 2.39
3-Rocinha Favela 3.11
4-A Drop of Blood 1.35
5-The Flower 2.50
6-Ross's Team 1.33
7-Mr. Blue 1.03
8-Favela Escape 3.35
9-It Was Banner 1.32
10-That Is The Target 5.33
11-Bruce Goes Home 1.24*
12-Ross and Blonsky 3.15
13-Return to Culver University 2.39
14-The Lab 1.17
15-Reunion 3.37
16-The Data/The Vial 1.19
17-They're Here 3.06
18-Give Him Everything
You've Got 6.08
19-Bruce Can't Stay 1.54
20-First Injection 1.03
21-Is It Safe? 1.07
22-Hulk Theme 3.59

Disc 2

1-Saved From the Flames 0.53
2-Grotto 2.53
3-Arrival At The Motel 1.48
4-I Can't 2.15
5-Abomination Alley 3.56
6-Bruce Found 2.52
7-Bruce Looks For The Data 1.05
8-NYC Cab Ride 1.16
9-The Mirror 1.17
10-Sterns' Lab 4.16
11-Bruce Darted 3.00
12-I Want It, I Need It 1.36
13-Blonsky Transforms 1.16
14-Bruce Must Do It 2.11
15-Harlem Brawl 3.53
16-Are They Dead? 2.40
17-Hulk Smash 2.25
18-Hulk and Betty 1.50
19-A Tear 1.01
20-Who's We? 0.56
21-The Necklace 1.44
22-Bruce and Betty 5.06
23-Hulk Theme (End Credits) 3.59

*Contains "The Lonely Man Theme"
(from the 1977 TV Series)
Written by Joe Harnell
Performed by Craig Armstrong.

Musique  composée par:

Craig Armstrong

Editeur:

Marvel Music B0019SMSUM

Produit par:
Craig Armstrong, David Donaldson

Artwork and pictures (c) 2008 Universal Pictures. All rights reserved.

Note: ***
THE INCREDIBLE HULK
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Craig Armstrong
Deuxième opus de la saga instaurée par Ang Lee en 2003, « The Incredible Hulk » permet au frenchy Louis Leterrier de créer un nouvel opus musclé et explosif mettant en scène l’un des plus célèbres héros de chez Marvel. Largement popularisé dans les années 80 par une célèbre série-TV avec Lou Ferrigno, le géant vert refait cette fois-ci peau neuve dans la peau d’Edward Norton alias Bruce Banner, un scientifique qui recherche désespérément un antidote aux radiations gamma qui ont fait de lui une créature verte et gigantesque baptisée Hulk. Depuis cet incident, Banner vit dans l’ombre, amoureux de la belle Betty Ross (Liv Tyler), la fille du général responsable des opérations, Thunderbolt Ross (William Hurt). Lorsque Hulk se déchaîne à nouveau, le général Ross décide de le capturer et de l’utiliser à des fins militaires. Il fait alors appel au mercenaire Emil Blonsky (Tim Roth) pour mener à bien les opérations, puis ils mettent au point un sérum capable de créer des soldats indestructibles. Mortellement blessé au cours d’un affrontement contre le géant vert, Blonsky décide de tester le sérum et se transforme en une créature indestructible baptisée l’Abomination, dont la force est largement supérieure à celle de Hulk. Désormais, Hulk/Bruce Banner doit faire face à une menace terrifiante, une créature devenue folle, sur le point de détruire la ville de New York. « The Incredible Hulk » reste au final un divertissement de qualité qui, sans atteindre les sommets et la profondeur du film d’Ang Lee, n’en demeure pas moins très réussi et maîtrisé de bout en bout. Edward Norton campe un Bruce Banner fragile, introverti et tourmenté, servi par une mise en scène privilégiant à la fois l’action et l’aspect plus psychologique de l’histoire. Face à lui, le trop rare Tim Roth, parfait dans le rôle du grand méchant de service. Les effets spéciaux restent quand à eux tout bonnement épatants, même si l’on regrettera le manque total de personnalité de la mise en scène de Louis Leterrier. Néanmoins, force est de constater que le réalisateur français connaît son métier sur le bout des doigts et nous livre un « Hulk » survitaminé et tout à fait convaincant, faisant table de rase du passé (le film ne tient pas compte du premier opus) pour offrir un nouveau démarrage à une franchise décidément très spectaculaire et assez jouissive, probablement l’une des meilleures adaptations d’un comic book de chez Marvel. Les fans de l’incroyable Hulk devraient donc apprécier ce nouvel opus haut en couleur !

La musique de « The Incredible Hulk » a été confiée à Craig Armstrong, compositeur inattendu sur un projet d’une telle envergure - Armstrong a toujours tenu à éviter le plus possible les grosses productions d’action. Néanmoins, il a déclaré récemment dans une interview que s’il avait accepté de faire la musique du film de Louis Leterrier, c’était avant tout parcequ’il adorait la série TV et le personnage lorsqu’il était plus jeune. Armstrong signe pour « The Incredible Hulk » une partition d’action musclée, mélangeant orchestre et rythmes synthétiques modernes comme il sait si bien les maîtriser, tout en conservant une approche thématique à la fois mélancolique et élégiaque (caractéristique majeure de la personnalité musicale de Craig Armstrong). Dès les premières minutes du film, Armstrong impose le ton massif et dramatique de sa partition dans « The Arctic » (non utilisé dans le film) avec des harmonies de cuivres massifs et de cordes amples en guise de prologue. Le « Main Title » permet alors au compositeur de dévoiler son thème principal associé à Hulk, thème confié ici aux cordes sur fond de percussions synthétiques rappelant vaguement le travail de Danny Elfman sur le premier opus. Le thème se résume surtout ici à un motif de 3 notes graves aux contrebasses et violoncelles, tandis que les cordes développement ici aussi des harmonies à la fois dramatiques et amples, le tout soutenu par les percussions synthétiques synonymes d’action et de danger. Voilà en tout cas un générique de début énergique et musclé, idéal pour démarrer l’aventure sous le signe de l’action. Armstrong utilise ensuite quelques percussions ethniques dans « Rocinha Favela », tandis que « A Drop of Blood » met en avant des cordes plus dissonantes. L’action domine dans « The Flower », dans lequel on retrouve un tic d’écriture typique de Craig Armstrong, une utilisation soutenue de cordes staccatos aigues et d’un ensemble de percussions synthétiques - manifestement inspirées ici de l’écurie Remote Control/Media-Ventures, Armstrong ayant d’ailleurs écrit une bonne partie de sa musique pour « The Incredible Hulk » au studio de Hans Zimmer à Los Angeles. La musique conserve ce ton à la fois massif et dramatique tout au long du film, même dans les passages d’action comme « Ross’s Team » par exemple.

Un passage d’action tout à fait représentatif du style de Craig Armstrong est entendu dans « Favela Escape », pour la poursuite dans les favelas vers le début du film. Le compositeur conserve ici son approche percussive soutenue avec ses fameuses cordes staccatos aigues, reléguant les cuivres au second plan, là où la plupart des compositeurs hollywoodiens auraient certainement mis davantage l’accent sur les ponctuations de cuivres. Armstrong parvient donc à conserver sa personnalité musicale dans un style musical hollywoodien pourtant fort codifié, et ce même si à l’écran, un morceau comme « Favela Escape » manque peut être parfois d’un côté incisif et mordant- on sent clairement à quel point l’action n’est pas le point fort d’Armstrong, même s’il s’en tire ici avec les honneurs. A noter que l’on retrouve ici un traitement des percussions et un style similaire à ce que le compositeur avait fait en 2001 sur le film « Kiss of the Dragon ». Si un morceau comme « Favela Escape » peut donc décevoir de prime abord par son manque de mordant, il étonne à contrario par son approche entièrement mélodique, autre élément cher à Craig Armstrong, qu’il parvient à ne pas sacrifier dans ses morceaux d’action. Avec « Ross and Blonsky », le compositeur dévoile un deuxième thème, associé au personnage du bad guy campé par Tim Roth dans le film, Emil Blonsky, un thème plus harmonique que réellement mélodique, renforcé par des nappes synthétiques obscures et des cordes sombres. Autre élément thématique notable : une utilisation surprise et touchante du thème « The Lonely Man » de Joe Harnell pour la série TV d’origine dans le morceau « Bruce Goes Home », la mélodie étant reprise ici au piano avec une nostalgie évidente et un certain respect, afin d’évoquer la solitude de Bruce Banner et son isolement qui l’oblige à se couper du reste du monde. « Return to Culvery University » introduit quand à lui le Love Theme pour la romance entre Bruce Banner et Betty Ross dans le film, un thème romantique mélancolique et solitaire aux cordes, ici aussi typique du style lyrique et dramatique cher à Craig Armstrong. Dommage cependant que la plupart des idées thématiques avancées ici par le compositeur ne laissent finalement aucune grande impression après écoute, y compris dans le film. On aurait simplement aimé entendre des thèmes beaucoup plus mémorables et inspirés. Le « Love Theme » reste néanmoins le plus perceptible de tous les thèmes développés dans la musique de « The Incredible Hulk », un très beau thème lyrique (repris dans « The Reunion ») qui apporte un peu d’émotion et de poésie à une musique somme toute très sombre et agitée. L’action reprend ensuite dans « They’re Here » avec son mélange habituel cordes/percussions électroniques, culminant dans la scène de l’affrontement avec les militaires du général Ross dans « Give Him Everything You’ve Got », long morceau d’action de plus de 6 minutes reprenant le motif de 3 notes en octaves de Hulk aux contrebasses/violoncelles (cf. « Hulk’s Theme » à la fin du premier CD) avec quelques rappels thématiques et un ensemble de percussions électroniques plus agressives. On appréciera d’ailleurs davantage ici l’intensité qui se dégage de « Give Him Everything You’ve Got », comparé à un morceau plus mitigé comme « Favela Escape ».

La seconde et dernière partie du score s’avère être plus sombre et agitée, comme le confirment « Grotto » ou « Arrival at the Motel ». Armstrong n’oublie pas pour autant la partie plus dramatique de l’histoire avec le poignant « I Can’t », dans lequel il reprend le Love Theme de Bruce et Betty dans une très belle version pour piano et cordes évoquant l’idée de l’amour impossible entre les deux êtres. Hélas, ces pauses romantiques assez savoureuses et réussies sont très vite interrompues par l’action et la tension, qui reprennent alors rapidement le dessus dans « Abomination Alley » et « Blonsky Transforms », morceau qui développe un nouveau motif de 4 notes de cuivres/cordes associé à l’Abomination, créature maléfique qu’affrontera Hulk vers la fin du film pour tenter de sauver New-York. L’action culmine alors dans « Harlem Brawl », dans lequel le motif de 3 notes en octaves de Hulk est repris au cours de l’affrontement final entre Hulk et l’Abomination, pour un nouveau morceau d’action survolté mais qui parvient ici aussi à conserver son approche mélodique voulue par le compositeur. L’action reprend de plus belle dans le massif « Are They Dead ? » avec son envolée orchestrale prenante, sans oublier l’excitant « Hulk Smash » qui reprend un motif de cordes descendantes de « Abomination Alley » pour intensifier l’impression épique de la bataille finale dans le film. Craig Armstrong développe ici certains de ses motifs en les faisant s’entrecroiser de façon pas toujours judicieuse - il manque effectivement ici une certaine clarté dans les développements thématiques et les motifs eux-mêmes. Enfin, le « Love Theme » revient dans l’émouvant « A Tear » et la longue suite orchestrale romantique de « Bruce and Betty ». Vous l’aurez donc compris, Craig Armstrong signe une partition orchestrale solide et musclée pour « The Incredible Hulk », un score qui, malheureusement, ne laissera pas un grand souvenir, même après écoute, la faute à un manque de clarté dans les différents thèmes et à un côté un peu lisse et parfois simplet dans l’écriture - parfois décevante - des musiques d’action. Craig Armstrong n’est définitivement pas dans son élément lorsqu’il s’agit d’écrire des musiques d’action à l’hollywoodienne. En revanche, force est de constater que le lyrisme, le romantisme et la mélancolie restent sont forts, comme le rappellent certains passages développant le thème romantique ou les motifs plus solitaires associés à Bruce Banner. Même le « Hulk Theme » déçoit ici par son côté terne, lisse et sans grande imagination. On se serait donc attendu à mieux de la part d’un compositeur pourtant plus inspiré, qui livre néanmoins - malgré les limites « techniques » de son style (orchestrations plates, pauvres et répétitives, recours facile aux rythmes électroniques, faiblesse et manque de clarté des développements hématiques, etc.), un score d’action parfaitement adapté à l’ambiance du film de Louis Leterrier. A réserver donc en priorité aux aficionados de Craig Armstrong, désireux de retrouver son style action plus passe-partout hérité de « Kiss of the Dragon » !



---Quentin Billard