1-Wiley College 1.01
2-Meet Me After Class 2.34
3-Who's Next? 3.37
4-Choosing The Team 1.07
5-Give Me The Check 2.24
6-Who's Your Opponent? 1.00
7-Union Meeting 5.42
8-Sheriff Tightens His Grip 3.56
9-Quinn Debate 2.39
10-Burgess Quits 1.18
11-Oklahoma Debate 4.04
12-Tolson Arrested 1.56
13-Lynching 3.09
14-Lowe Returns Drunk 1.31
15-Never Going To Forget 1.27
16-James's Failure 2.19
17-Letter From Harvard 1.15
18-Train To Boston 2.24
19-Empty Debate Hall 1.10
20-Satyagraha 2.37
21-Who's The Judge? 2.59
22-Memorial Hall 1.14
23-James' Speech 2.14
24-And The Winner Is...3.28

Musique  composée par:

James Newton Howard/Peter Golub

Editeur:

Varèse Sarabande 302 066 869 2

Album produit par:
James Newton Howard, Peter Golub

Artwork and pictures (c) 2007 The Weinstein Company. All rights reserved.

Note: ***
THE GREAT DEBATERS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard/Peter Golub
« The Great Debaters » est le deuxième long-métrage réalisé par Denzel Washington en 2007, qui passe à nouveau derrière la caméra après « Antwone Fisher » en 2003. Le film s’inspire de l’histoire vraie de Melvin Beaunorus Tolson, qui enseigna en 1935 l’art du discours et de l’argumentation au Wiley College, un établissement crée à la fin du 19ème siècle pour l’éducation des noirs américains. Le film suit donc le parcours de ce professeur déterminé, qui lutta activement contre la ségrégation raciale dans l’Amérique des années 30 et l’éducation des jeunes afro-américains, dans une période de tension raciale permanente. Pour Melvin B. Tolson, le salut de ces jeunes noirs américains passait avant tout par leur capacité à débattre et à argumenter sur des sujets divers, tout en développant par la même occasion leur esprit critique sur leur condition de vie et la société américaine de l’époque. C’est alors qu’il réunit dans les années 30 une équipe de jeunes étudiants qu’il forma activement à l’art du discours afin d’affronter d’autres étudiants de lycées américains prestigieux, prouvant à tous la qualité de son enseignement et la possibilité pour ces jeunes noirs d’intégrer les cercles élitistes et très prisés des grandes écoles américaines. Le film doit beaucoup à la performance de Denzel Washington, aussi bien derrière que devant la caméra, entouré d’un casting solide (Jurnee Smollett, Nate Parker, Forest Whitaker, etc.) et d’un scénario solide - rappelant par la même occasion quelques heures difficiles de l’histoire américaine des années 30 (la ségrégation raciale, les attaques antisémites du ku-klux-klan, etc.). Un film pédagogique, poignant et engagé sur la cause noire-américaine, une oeuvre nécessaire !

La musique a été confiée à James Newton Howard et Peter Golub, qui signent ensemble un score intimiste et dramatique pour les besoins du film. La partition de « The Great Debaters » est confiée à un ensemble orchestral mettant l’accent sur les cordes et les vents avec quelques solistes incluant piano et guitares. Dans « Wiley College », JNH et Golub dévoilent ensemble un premier thème intime et délicat pour cordes et piano, un style que l’on retrouve dans « Meet Me After Class », où l’accent est mis cette fois-ci sur les guitares et quelques notes discrètes d’harmonica. Les guitares évoquent ici un son americana/folk à la Thomas Newman, tout en apportant une certaine énergie au personnage de Melvin Tolson et ses convictions que l’émancipation du peuple noir devra avant tout passer par la culture du discours. Les guitares restent l’élément principal du score de « The Great Debaters », à nouveau très présentes dans « Who’s Next ? », avec toujours cette même délicatesse et une certaine retenue touchante dans le film. On retrouve par moment ici le style plus frais et intimiste de la musique du film « The Emperor’s Club », pour rester dans un style à peu près similaire. Fort heureusement, James Newton Howard a su éviter le piège facile de la musique solennelle ou triomphaliste comme on en autant un peu trop souvent dans ce type de film vantant les succès d’un groupe de personnes - surtout dans les milieux scolaires. A contrario, sa musique reste donc restreinte, retenue, minimaliste. Dommage cependant qu’un morceau comme « Who’s Next ? » reste purement fonctionnel et n’apporte pas grand-chose de nouveau.

« Choosing The Team » apporte un sentiment d’espoir alors que Melvin Tolson choisit son équipe au Wiley College. Ici aussi, les cordes et les bois dominent. « Give Me The Check » apporte à son tour un regard différent à l’histoire du film, une facette plus sombre de la musique avec des cordes plus amères et des sonorités plus graves - évoquant les problèmes de la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 30. JNH met ici l’accent sur un groupe de cordes plus sombres, parsemées de quelques notes aigues de piano, de sonorités graves martelées et d’un basson mélancolique. Ici aussi, on reste dans du fonctionnel pur, un style atmosphérique qui, s’il sied à merveille au film de Denzel Washington, nous laisse un peu sur notre faim sur le CD publié par Varèse Sarabande. L’espoir revient alors dans l’enthousiaste « Who’s Your Opponent ? » évoquant les efforts des élèves de Tolson, tandis que le long « Union Meeting » ramène les sonorités plus sombres de « Give Me The Check » en rappelant les problèmes de racisme et d’intolérance de cette époque troublée. Même chose pour « Sherif Tightens His Grip » où la musique conserve un côté atmosphérique et mélancolique, tout en restant très retenue. Et c’est ainsi que, à l’image du film lui-même, la musique de James Newton Howard et Peter Golub évolue ainsi entre espoir et mélancolie, comme le rappelle la fraîcheur positive de « Quinn Debate », ou, à contrario, la mélancolie retenue de « Burgess Quits ». « Tolson Arrested » illustre la séquence de l’arrestation de Melvin Tolson vers le milieu du film en renforçant ici aussi la partie plus dramatique et sombre de la musique, tout en conservant un sens précis de la retenue et une utilisation toujours judicieuse des guitares aux sonorités folk (encore une fois, on pense irrémédiablement ici au minimalisme « americana » de Thomas Newman). La musique bascule brièvement dans l’action et la terreur avec la scène du lynchage (« Lynching »), un morceau qui rappelle de façon plus musclée le style orchestral hollywoodien cher à James Newton Howard.

La dernière partie du score permet au duo JNH/Golub de nous offrir une émouvante montée d’espoir, après le touchant « James’ Failure » et « Letter From Harvard ». L’orchestre devient plus conséquent dans « Train To Boston », agrémenté de quelques magnifiques solos de violoncelle - qui n’est pas sans rappeler certains travaux de James Newton Howard pour des films de M. Night Shyamalan. La musique de « The Great Debaters » atteint alors son apogée avec les triomphants et solennels « Memorial Hall », « James’ Speech » et « And The Winner Is » pour le dénouement final du récit. Hélas, JNH et Golub n’évitent pas le piège facile de la musique solennelle hollywoodienne pour le grand final, mais le tout reste néanmoins très appréciable à l’écran, le score des deux compositeurs apportant dans cette partie finale un sentiment d’espoir et de résolution assez vibrant, tout en reprenant une dernière fois le thème principal. James Newton Howard et Peter Golub signent donc un score assez prévisible mais plutôt agréable pour « The Great Debaters », un score intimiste aux sonorités americana/folk discrètes, mélangeant espoir et drame avec aisance, sans apporter quoique ce soit de neuf à la musique de film. On regrettera malheureusement le côté souvent impersonnelle de cette composition un brin anodine, qui ne laissera pas un grand souvenir après écoute, même si à l’écran, le cahier des charges est rempli. Un score fonctionnel, agréable mais sans surprise, pour les fans de James Newton Howard avant tout !



---Quentin Billard