1-Love Theme 1.50
2-Bodyguard 1.06
3-Juliette's Theme 0.42
4-Going for a Ride 0.29
5-Bicycle Chase 2.06
6-Rapprochement 1.44
7-Plane to Vegas 3.26
8-Beginning to Fall 0.32
9-Spying Bums 1.09
10-Carjacking 1.01
11-Wedding Dress 0.51
12-Monaco 1.09
13-Don't Cry 0.50
14-Debts 1.11
15-Near Kiss 0.55
16-Nuts 0.54
17-Matteo 0.40
18-Two of Us 0.46
19-Digging in the Dirt 1.02
20-Desert Village 0.43
21-Dunes 0.52
22-Elevator 1.03

Musique  composée par:

Klaus Badelt

Editeur:

LabelZero no number

Score produit et mixé par:
Klaus Badelt
Co-produit par:
Christopher S. Brooks
Musique additionnelle:
Andrew Raiher
Préparation de la musique:
Vic Fraser
Production exécutive musicale:
QUAD Productions
Producteur exécutif musique:
Robyn Klein
Manager de production:
Simone de Leuw

(c) 2010 Quad Productions. All rights reserved.

Note: ***
L' ARNACOEUR
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Klaus Badelt
Comédie romantique française réalisée par Pascal Chaumeil, « L’Arnacoeur » met en scène Romain Duris dans le rôle d’Alex Lippi, un briseur de couple professionnel. Sa mission : faire en sorte que n’importe quel petit ami devienne un ex. Sa méthode : la séduction. Alex exerce son métier avec un savoir-faire évident, mais il possède néanmoins un certain code d’honneur : il ne brise que les couples dont la femme est malheureuse. C’est alors qu’on lui propose un jour un important contrat. Sa cible s’appelle Juliette (Vanessa Paradis), une jeune héritière d’une trentaine d’années, libre et indépendante. Juliette doit épouser dans une semaine un jeune homme qu’elle aime particulièrement, mais son père ne voit pas cette relation d’un très bon oeil et engage alors « l’arnacoeur » pour mettre fin à cette relation. Pour Alex, il s’agit de l’une des missions les plus difficiles de toute sa carrière, une semaine qui s’avèrera extrêmement mouvementée. Car, ce qui s’annonçait comme un plan sans accroc se transformera très vite en véritable casse-tête, alors qu’Alex découvrira rapidement que l’amour peut briser le plus parfait des plans. « L’Arnacoeur » s’avère donc être une très belle comédie romantique à la fois drôle et émouvante, un film qui doit beaucoup au duo Romain Duris/Vanessa Paradis, le tout porté par un humour irrésistible et une énergie communicative dans la multiplication des scènes cocasses et des gags rappelant maints comédies romantiques hollywoodiennes. Certes, cela reste une production assez impersonnelle, manifestement inspirée des long-métrages sentimentaux d’outre-Atlantique, mais l’intrigue de départ - un briseur de couple professionnel qui finira par tomber amoureux de sa victime - est suffisamment intéressante pour nous maintenir en haleine tout au long du film, le tout mené tambour battant à un rythme soutenu par une succession de gags hilarants et autres rebondissements. Le long-métrage de Pascal Chaumeil doit aussi beaucoup à l’enthousiasme de ses interprètes, dont l’hilarant François Damiens (humoriste belge plus connu sous le pseudonyme « François l’embrouille ») et à une mise en scène énergique et rythmée.

La partition orchestrale de Klaus Badelt est de loin l’un des éléments les plus plaisants du film de Pascal Chaumeil. Pour le compositeur d’origine allemande - qui fit ses premières armes en compagnie de Hans Zimmer à Hollywood - un film comme « L’Arnacoeur » est une aubaine, car cela permet enfin à Badelt de prouver qu’il sait faire autre chose que des scores d’action aux rythmes Remote Control comme on en entend à la pelle aujourd’hui à Hollywood (ou même dans le cinéma français, où l’on demande de plus en plus à de jeunes compositeurs d’imiter ce style, souvent en vain). Avec « L’Arnacoeur », Klaus Badelt nous offre avant tout une très belle partition intimiste et pleine d’énergie, partagée entre la malice délirante du personnage d’Alex, et la partie plus sentimentale avec la romance difficile avec Juliette. Badelt nous offre ainsi un inévitable Love Theme pour la romance naissante entre Alex et Juliette, un thème partagé sans surprise entre piano et cordes. Certes, on évite pas le cliché habituel du piano et des violons sirupeux, mais le résultat est là, et le thème romantique reste sympathique et agréable tout au long du film. Avec « Bodyguard », Badelt dévoile la partie plus funky/électro associée dans le film à Alex, avec son lot de rythmes 70’s trip-hop cool, incluant batterie, synthétiseurs, guitares électriques rock et orgue électrique. Badelt apporte au personnage de Romain Duris un petit côté funk rétro assez appréciable, tout en modernisant son approche par l’ajout de guitares électriques. Quand au personnage de Vanessa Paradis, elle possède à son tour son propre thème, entendu dans le touchant « Juliette’s Theme », autre thème romantique et délicat pour cordes et piano, très agréable dans le film comme sur l’album. Avec « Going For A Ride », Badelt évoque alors l’une des premières missions d’Alex en utilisant quelques sonorités orientales discrètes mais appréciables. Dans « Bicycle Chase », on retrouve le côté funky cool qui n’est pas sans rappeler par moment l’énergie du travail de David Holmes sur la saga « Ocean’s Eleven » ou celui de James Newton Howard sur le film « Duplicity ». Ici aussi, Badelt s’en donne à coeur joie avec ses différents instruments solistes, sans oublier ce côté funky particulièrement savoureux dans le film.

En refusant une approche essentiellement orchestrale au profit d’un ensemble plus funky rétro/moderne, Badelt apporte une certaine énergie et un enthousiasme communicatif aux images du film de Pascal Chaumeil. On retrouve ainsi ces rythmes trip-hop/downbeat dans « Plane To Vegas », dans lequel Badelt évoque les préparatifs de la mission de séduction de Juliette avec un groove cool qui rappelle ici aussi David Holmes voire certaines musiques de film d’espionnage des années 60/70 tendance James Bond. Même chose pour « Spying Burns » avec ses harmonies de cordes qui évoquent curieusement un passage du « Fugitive » de James Newton Howard (un élément harmonique pourtant récurrent dans le score de « L’Arnacoeur »), les rythmes trip-hop/funky en plus. L’action n’est pas en reste avec notamment l’excitant « Carjacking » et son mélange orchestre/rythmes rock plus fun. Et pourtant, cela n’empêche pas pour autant Badelt de conserver l’approche romantique et intimiste du début en reprenant par exemple le Love Theme dans le très beau mais bref « Wedding Dress », où il rappelle les sentiments naissants de l’arnacoeur pour sa victime qu’il doit séduire. Même chose pour le touchant « Don’t Cry », qui reprend le très joli thème de Juliette, une reprise appréciable mais hélas bien trop courte (à peine 50 secondes). C’est d’ailleurs l’un des principaux reproches que l’on pourrait adresser ici à Klaus Badelt : le caractère souvent très concis et trop court de ses morceaux, annihilant ainsi toute forme de développement qui aurait pu s’avérer pourtant bénéfique pour la musique dans sa longueur.

Enfin, la dernière partie du film permet à Badelt d’osciller encore une fois entre les rythmes trip-hop/funky cool comme « Debts » ou le romantisme touchant et savoureusement rétro de « Near Kiss ». Même l’action a droit à ses 50 secondes de gloire dans « Nuts ». « Matteo » et « Digging In The Dirt » développent alors les rythmes fun associés dans le film à la mission d’Alex, tandis que « Two Os Us » et « Elevator » imposent finalement l’idée que l’amour aura raison de la mission insensée confiée au héros incarné dans le film par Romain Duris. Signalons pour finir une chanson originale à laquelle Badelt a participé pour les besoins du film, « Doing the Wrong Things », interprétée par Rebecca Young, sur fond de cordes, guitare et percussions, et qui évoque dans le film les sentiments d’Alex pour sa victime (chanson malheureusement non présente sur l'album pour des raisons de droit). Au final, la musique de « L’Arnacoeur » reste très plaisante à écouter, aussi bien sur l’album que dans le film, où elle apporte un rythme et une énergie indispensable aux images, tout en valorisant la partie romantique du récit de façon plus que prévisible. Hormis le recours à un style trip-hop/funky sympathique et bienvenue, l’ensemble déçoit par son manque de surprise et son côté extrêmement impersonnel (les références pleuvent en pagaille, qu’il s’agisse de David Holmes ou de James Newton Howard !). Voilà néanmoins un score très sympathique bien qu’anecdotique, à réserver surtout aux inconditionnels de Klaus Badelt !




---Quentin Billard