1-Eyes of the Heart 4.42*
2-We Can Work It Out 3.16**
3-That Pady-Pt1 3.13***
4-I'll Be Around 3.12+
5-If You Don't Know
Me By Now 3.27++
6-Sha La La (Make Me Happy) 2.57+++
7-We're An American Band 3.26#
8-China Groove 3.15##
9-Wake Up Everybody (Part1) 3.43###
10-The Rubberband Man 3.34°
11-Be Thankful for
What You Got 3.26°°
12-Going in Circles 4.09°°°
13-Radio's Day 4.19
14-Gift of the Ball 1.45
15-Learning the Ropes 1.53
16-Being Left Behind 2.40
17-Resignation 4.41
18-Never So Alone 7.12
19-Night Game 2.39
20-Radio 4.08%

*Interprété par India Arie
**Interprété par Stevie Wonder
***Interprété par The Isley Brothers
+Interprété par The Spinners
++Interprété par Harold Millvin
and The Blue Notes
+++Interprété par Al Green
#Interprété par Grand Funk Railroad
##Interprété par The Doobie Brothers
###Interprété par Harold Millvin
and The Blue Notes
°Interprété par The Spinners
°°Interprété par William DeVaughn
°°°Interprété par
Friends of Distinction
%Interprété par Chuck Brodsky.

Musique  composée par:

James Horner

Editeur:

Hip-O Records B00014902

Album produit par:
James Horner
Produit par:
Laura Z.Wasserman, Mike Tollin,
Brian Robbins


Artwork and pictures (c) 2003 Revolution Studios Distribution Company LLC. All rights reserved.

Note: ***
RADIO
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Horner
Comédie dramatique réalisée en 2003 par Michael Tollin, « Radio » s’inspire de l’histoire vraie de James Kennedy (Cuba Gooding Jr.), un jeune noir handicapé mental qui devint, dans les années 60, la mascotte officielle d’une équipe de football américain. Harold Jones (Ed Harris) est l’entraîneur de la meilleure équipe de football de Caroline du Sud. Ce dernier fait alors la rencontre du jeune James alias « Radio », qu’il aperçoit à plusieurs reprises en train de traîner près du terrain d’entraînement de son club. Harold réussit alors à gagner la confiance du jeune Radio et décide de l’intégrer aux activités de l’équipe. Ce sera le début d’une amitié durable entre les deux hommes, une amitié qui devra néanmoins affronter les préjugés et les bassesses humaines. L’histoire de James Kennedy a donc donné lieu à une production hollywoodienne parfaitement calibrée dans le registre émotionnel/tire-larmes comme les américains les affectionnent tant. Le film de Michael Tollin tombe hélas bien trop souvent dans la mièvrerie et la guimauve alors que l’ensemble reste plombé par une avalanche de bons sentiments - le tout mélangé sur fond de film de sport comme en voit à la pelle à Hollywood. Si l’histoire vraie de James Kennedy alias « Radio » aurait pu donner lieu à une vraie production bouleversante sur l’intégration des handicapés mentaux dans la société américaine, on se retrouve finalement avec un film trop sage et trop propre pour être honnête. Une histoire vraie, sans aucun doute, mais un film beaucoup trop plombé par les grimaces de Cuba Gooding Jr. (pourtant très touchant dans le rôle de Radio) et par une avalanche de bons sentiments à l’américaine (où quand le peuple de l’oncle Sam veut se redonner une bonne conscience pour oublier certains de ses travers quotidiens !). Reste une mise en scène discrète (mais extrêmement impersonnelle) et un casting de qualité réunissant Ed Harris, Cuba Gooding Jr. et quelques seconds rôles de qualité. Mais cela ne sauvera malheureusement pas ce mélo paresseux d’une routine ennuyeuse et assez soporifique.

Un film comme « Radio » était incontestablement fait pour James Horner, qui renoue encore une fois avec le registre des partitions intimistes/dramatiques comme il semble tant les affectionner depuis de nombreuses années déjà. Le score de « Radio » s’articule autour d’un inévitable thème principal, associé dans le film à Radio et à son amitié vibrante avec Harold Jones et son équipe de football. « Radio’s Day » introduit ainsi rapidement le thème principal, intime et émouvant, confié à une voix féminine soliste sur fond de harpe, cordes et bois, un thème typique du compositeur qui rappelle par moment certaines mesures de « Deep Impact », « Searching for Bobby Fischer », « The Man Without a Face » ou « A Beautiful Mind ». On retrouve dès le début de « Radio’s Day » ce même élan de lyrisme et d’espoir qui traversait déjà bon nombre de mesures des scores précédemment cités. Le thème principal de Radio nous offre donc quelques belles mesures mélodiques et harmoniques, le tout parsemé de solos envoûtants et délicats de la soliste India.Arie (jeune chanteuse de R&B et de soul qui travailla pendant un temps pour le célèbre label afro-américain Motown Records). La voix gracieuse et éthérée d’India.Arie apporte ici une couleur afro-américaine délicate à la musique de Horner, nécessaire pour rappeler le contexte dans lequel se déroule l’histoire (un jeune noir américain handicapé mental qui va devoir lutter contre les préjugés pour apprendre à être accepté par tous). Le thème de Radio restera donc très présent tout au long du film pour accompagner les péripéties du personnage de Cuba Gooding Jr. dans le film. Rappelons d’ailleurs qu’une bonne partie du film est accompagnée de standards du rythm’n blues et de R&B des années 60/70 (l’histoire se déroule dans le sud des Etats-Unis des sixties). On regrettera simplement le fait que James Horner ait malgré tout conservé une approche orchestrale très classique et un peu facile pour ce film, là où un travail autour de la notion de métissage musical aurait pourtant été plus judicieux et approprié.

Avec « Gift Of The Ball », Horner apporte un soupçon d’énergie et d’enthousiasme à sa musique pour les scènes où Radio se lit d’amitié avec Harold et ses joueurs et commence à intégrer l’équipe et à l’assister régulièrement. On notera ici l’emploi - plus rare chez Horner - de synthétiseurs dans la partie rythmique, le tout agrémenté de cordes plus légères et bondissantes et d’orchestrations comme toujours très soignées et dynamiques. L’enthousiasme positif de « Gift Of The Ball » apporte aussi un sentiment d’espoir et de détermination typique de ce genre de film. Le thème principal revient dans « Learning The Ropes », accompagné de quelques notes de piano, vibraphone, glockenspiel et cymbales légères. Ici aussi, la musique exprime clairement à l’écran l’énergie communicative et l’enthousiasme innocent de Radio. Inversement, « Being Left Behind » tempère ce climat d’enthousiasme optimiste par un soupçon de mélancolie plus intimiste et réservée, rappelant à quel point la vie ne sera jamais simple pour le jeune Radio. Cette impression se confirme dans certaines mesures plus sombres et dramatiques de « Resignation », le tout dominé par le style lyrique et mélodique cher au compositeur américain. On regrettera aussi le fait de retrouver encore et toujours les mêmes tics d’écriture habituels d’Horner (les basses de piano après l’annonce d’un thème mélodique ample, les cordes aigües dans les passages dramatiques, etc.), le compositeur semblant décidément tourner en rond depuis de nombreuses années déjà (son passage aux années 2000 ne lui a guère été favorable d’un point de vue inspiration !). Un morceau comme « Resignation » contient tellement de tics d’écriture qu’il pourrait quasiment provenir de n’importe quelle partition dramatique et intimiste écrite par James Horner depuis la fin des années 90, des musiques somme toute assez interchangeables et de moins en moins inspirées.

Malgré tout, l’émotion reste le point fort du compositeur, encore et toujours, comme nous le rappelle brillamment le touchant et délicat « Never So Alone », dominé par une très belle écriture plus intimiste de bois, cordes, piano et des vocalises éthérées d’India.Arie (rappelant les vocalises féminines de « A Beautiful Mind »). Ici aussi, rien de neuf donc, l’album nous gratifiant enfin d’un dernier morceau plus optimiste et énergique, « Night Game », dominé par une écriture plus rythmique des bois, du piano, des percussions et même d’une guitare électrique inattendue pour la séquence du match nocturne vers la fin du film (inspiré des marching bands qui jouent régulièrement lors des matchs de football américain). Horner s’en donne à coeur joie ici avec ses instruments bondissants et enjoués, même si l’utilisation de la guitare électrique frôle par moment l’amateurisme pur. Au final, James Horner nous offre pour « Radio » une partition mélodique et intimiste plutôt réussie mais sans grande originalité particulière, un score somme toute assez interchangeable. Les fans d’Horner y trouveront certainement leur compte mais les autres en resteront sur leur faim. La musique apporte malgré tout une bonne dose d’émotion et de poésie au film de Michael Tollin, sans apporter quoique ce soit de nouveau dans la filmographie du compositeur.



---Quentin Billard