1-At The Airport 4.42
2-Rough Landing 3.45
3-Trouble On I-93 4.06
4-Running from Roy 2.21
5-Hostage 3.34
6-Car Ferry 1.34
7-To The Island of Love 4.21
8-In Austria 1.32
9-Galley Fight 3.38
10-Five Star 2.16
11-June Spies 3.28
12-He's A Spy 1.13
13-Rooftops 3.20
14-The Villa 2.27
15-Reunion 4.26
16-Bull Run 4.55
17-Going to Cape Horn?
Take A Jacket 3.07

Musique  composée par:

John Powell

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 034 2

Produit par:
John Powell
Musique additionnelle de:
James McKee Smith
Album produit par:
Robert Townson

Artwork and pictures (c) 2010 20th Century Fox Film Corp. All rights reserved.

Note: ***
KNIGHT AND DAY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Powell
Le touche-à-tout James Mangold est de retour pour un nouveau film d’action musclé orienté cette fois-ci vers la comédie. « Knight and Day » (rebaptisé « Night and Day » en V.F) met en scène un duo de choc et de charme : Tom Cruise et Cameron Diaz, dans une histoire d’espionnage, de séduction et de faux-semblants. Tout commence lors d’une rencontre fortuite dans un avion. La belle June Havens (Diaz) fait un jour la connaissance du mystérieux Roy Miller (Cruise) et pense alors avoir trouvé l’homme de ses rêves. Mais ce qu’elle ignore en réalité, c’est que Roy n’est rien d’autre qu’un espion traqué par de redoutables tueurs, et qui se trouve alors en pleine mission. Et c’est ainsi que, de fil en aiguille, June se retrouvera embarquée malgré elle dans une série d’aventures et de péripéties dangereuses en compagnie de Roy, pourchassés sans relâché par une bande d’agents sans scrupule. Lorsque June découvre alors la véritable identité de son « prince charmant », elle tente de fuir mais il est trop tard : désormais, Roy et June vont devoir se faire confiance mutuellement afin d’espérer échapper aux nombreux dangers qui les attendent. Scénario classique donc pour ce « Knight and Day » néanmoins bien troussé et suffisamment divertissant pour nous maintenir en haleine du début jusqu’à la fin. Le film de James Mangold doit beaucoup au duo Tom Cruise/Cameron Diaz qui fait des étincelles à l’écran - l’alchimie entre les deux acteurs est parfaite - sans oublier un lot impressionnant de scènes d’action démesurées (la poursuite en voiture et celle en moto, le crash de l’avion, la fusillade dans l’entrepôt, etc.) et d’humour bien placé- la jolie Cameron Diaz est dans son élément, une fois de plus. A noter d’ailleurs que c’est la seconde fois que Diaz et Cruise ont joué ensemble dans un film, puisque leur précédent duo remontait à « Vanilla Sky » en 2001. Et c’est finalement grâce à ce mélange détonnant d’action, d’humour et de romance que « Knight and Day » fonctionne parfaitement, sans apporter quoique ce soit de neuf au genre. Cela reste donc un divertissement hollywoodien honnête et efficace, sorte de croisement improbable entre film d’espionnage à la « Jason Bourne » et comédie romantique.

Un film comme « Knight and Day » était fait pour John Powell. Le compositeur est effectivement connu pour ses musiques d’action mais aussi ses musiques plus légères et fantaisistes pour le cinéma d’animation ou les comédies. C’est pourquoi « Knight and Day » lui a ainsi offert une rare opportunité : mélanger action et humour avec une bonne dose d’énergie et d’inventivité. John Powell répond donc à nouveau à l’appel et impose dès le début du film un ton léger et fantaisiste avec « At The Airport », à base d’orchestre, batterie, loops électro, guitares, percussions ethniques, orgue électrique et accordéon dont le jeu très typé évoque clairement les tangos de la musique argentine traditionnelle. Ainsi donc, « At The Airport » débute le film avec un côté à la fois intriguant et énergique, annonçant clairement la couleur. L’humour reste présent mais tout en finesse, personnifié par la brillance de l’accordéon, qui apporte une touche de fantaisie assez savoureuse à la musique du film de James Mangold. L’accompagnement orchestral et électronique évoque quand à lui davantage les musiques de film d’action/espionnage traditionnels dans la lignée des travaux de Powell sur la saga « Jason Bourne », mais en nettement plus léger et inventif cette fois-ci. Dans « Rough Landing », l’action prend alors le dessus pour la scène de l’atterrissage en catastrophe de l’avion au début du film. Powell alterne ici orchestre massif, percussions endiablées et rythmes quasi dansants pour parvenir à ses fins - le tout avec une certaine forme de dérision, brillamment suggérée ici par les percussions et les rythmes hispanisants évoquant le flamenco traditionnel. C’est ce mélange de différents éléments disparates qui apportent à la musique de « Knight and Day » une force particulière, autant à l’image que sur l’album publié par Varèse Sarabande - dans un style inspiré du travail de Powell sur « Mr. And Mrs. Smith ».

On retrouve alors le style synthético-orchestral plus typique des musiques d’action habituelles de John Powell dans « Trouble 1-93 » pour une des scènes de poursuite vers la première partie du film. Comme toujours, le compositeur se montre particulièrement inventif dans son écriture orchestrale, avec ses cordes bondissantes, ses ponctuations de cuivres et ses rythmiques électroniques endiablées - et toujours cette fraîcheur épatante dans l’écriture orchestrale du compositeur. Le style musclé de « Trouble 1-93 » rappelle par moment les passages d’action de l’excellent « Bolt ». Powell fait ensuite appel à un ensemble de guitares acoustiques/électriques dans « Running from Roy » pour évoquer le fait que June tente d’échapper à Roy et de retrouver son ancienne vie, mais en vain. Powell s’oriente davantage ici vers la pop/rock avec une certaine fraîcheur assez personnelle, et qui lui permet de rompre la monotonie orchestrale habituelle dans ce type de musique. L’action reprend alors très vite le dessus dans la scène où Roy fait semblant de prendre June en otage dans « Hostage ». On notera ici aussi la présence des guitares qui apportent ici aussi un véritable fun à la musique de Powell à l’image, qui semble avoir pris du bon temps sur la musique du long-métrage de James Mangold. Plus intime et suave, « Car Ferry » dévoile une très belle écriture de guitare raffinée sur fond de loop électro avec clavier et guitare hispanisante et élégante. Difficile aussi de ne pas faire l’impasse sur des passages d’action musclés et enjoués comme « To The Island of Love » ou l’impeccable « Galley Fight », dans un style manifestement hérité de « Hancock ». Les fans de John Powell apprécieront sans aucun doute aussi l’inventivité cool de « Five Star » qui évoque autant le personnage de Tom Cruise que celui de Cameron Diaz. On retrouve l’accordéon argentin du début dans « June Spies », lorsque June décide d’en savoir un peu plus sur Roy et se met à le suivre.

Et si vous n’étiez pas encore convaincu, attendez d’écouter « Rooftops » et vous serez certainement comblé : le talent de John Powell y culmine pour un solide morceau d’action de plus de 3 minutes pour la poursuite sur les toits vers la fin du film. On retrouve par moment ici le style action plus ancien du John Powell de « Face/Off », mais avec une écriture orchestrale plus rafraîchissante - le jeu rapide et staccatos des cordes - et un ensemble de percussions typiques du compositeur. Powell essaie malgré tout de ne jamais trop se prendre au sérieux et apporter un peu de fun à chaque occasion dans sa musique, comme nous le rappelle les quelques touches électro inventives de « The Villa » où l’action reprend le dessus, sans oublier « Reunion » et le superbe « Bull Run » pour la poursuite dans les rues de Séville. C’est d’ailleurs l’occasion pour le compositeur de nous offrir un superbe morceau de flamenco croisé avec son style action orchestral habituel : épatant et rafraîchissant, tout simplement ! Seule ombre au tableau, on déplorera le fait que le score souffre de l’absence étonnante d’un véritable thème fédérateur, car en dehors de quelques motifs entendus par-ci par-là, le score peine à laisser un grand souvenir à cause de son absence injuste d’un thème fort et mémorable. Néanmoins, des morceaux d’action exaltants comme « Rooftops » ou le jouissif « Bull Run » convaincront suffisamment les auditeurs de jeter une oreille attentive au travail de John Powell sur « Knight and Day ». Dommage que le score s’oublie assez rapidement, la faute à l’absence regrettable d’un thème fort et sérieusement développé. Malgré cela, « Knight and Day » reste un travail de haut niveau de la part d’un John Powell visiblement en pleine forme et inspiré par son sujet. Sa musique apporte donc sont lot d’action, d’humour et de romance au film de James Mangold, sans briller d’une quelconque originalité particulière. Les fans de John Powell devraient néanmoins être ravis !



---Quentin Billard