1-Main Titles 2.21
2-Meet Charlie 0.46
3-It's Halloween, Not Hanukkah 3.13
4-Charlie Bites It 1.42
5-Father and Son 6.18
6-Meet Rhonda 1.34
7-To The Quarry 1.42
8-The Halloween Schoolbus
Massacre 4.56
9-The Elevator/
Laurie on the Prowl 2.03
10-Halloween Prank 4.25
11-Not a Trick/Red and Black 3.52
12-Laurie's First Time 2.49
13-Old Mr. Kreeg 1.53
14-Pumpkin Shooter/Meet Sam 12.04
15-The Bus Driver 0.40
16-The Neighborhood 1.51
17-Trick 'r Treat 0.31
18-End Credits 6.41

Musique  composée par:

Douglas Pipes

Editeur:

La La Land Records LLLCD 1103

Producteur exécutif de l'album:
Matt Verboys
Album produit par:
Douglas Pipes, MV Gerhard
Musique produite par:
Douglas Pipes
Assistant compositeur:
John Wood
Montage musique:
Oliver Hug
Soundtrack business affairs:
Keith Zajic, Lori Backstone
Direction de la musique pour
Warner Bros Pictures:
Doug Frank, Carter Armstrong
Consultants musicaux:
Peter Afterman, Margaret Yen

Artwork and pictures (c) 2007 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ***
TRICK 'R TREAT
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Douglas Pipes
« Trick ‘r Treat » est un film à sketches (cinq histoires compilées dans un même film) se déroulant le soir d’Halloween dans une petite ville américaine en apparence paisible - un genre alors très en vogue dans les années 80/90, avec des classiques tels que « Twilight Zone the Movie » (1983), « Body Bags » (1993) ou bien encore « Tales from the Darkside The Movie » (1990). Le film a été réalisé par Michael Dougherty et produit par Bryan Singer, sorti directement en DVD en 2009. L’ouverture nous présente ainsi un jeune couple sans histoire. Emma (Leslie Bibb) veut alors éteindre la bougie d’une citrouille éclairée avant minuit, mais son mari Henry (Tahmoh Penikett) lui rappelle que c’est contre la tradition. Emma décide malgré tout d’éteindre la citrouille. C’est alors que la jeune femme est mystérieusement attaquée et assassinée par l’inquiétant Sam, une sorte de gobelin maléfique dont la tête - qui épouse la forme d’une citrouille - est recouverte d’un masque en tissu cousu. Sam sera d’ailleurs le personnage récurrent des quatre histoires. Dans le second récit, on découvre l’histoire plus trash et pleine d’humour noir d’un père de famille ordinaire, Steven Wilkins (Dylan Baker), qui tue un soir un jeune garçon qu’il a attrapé en train de voler des bonbons sur son porche. Steven tente alors d’enterrer le corps au fond de son jardin, mais une série d’événements surprise l’en empêche. Dans la troisième histoire, un groupe de jeunes farceurs déguisés en monstre suivent la trace d’une sordide histoire de massacre dans un bus scolaire et découvrent avec effroi que les enfants assassinés sont revenus à la vie. La quatrième histoire est celle de la jeune Laurie (Anna Paquin), une fille de 22 ans encore vierge, qui se décide alors à suivre ses copines dans les bois pour une soirée bien arrosée. Mais Laurie est alors attaquée sur le chemin par un mystérieux vampire. Hélas pour lui, l’agresseur va découvrir qu’il ne faut jamais se fier aux apparences. Et pour finir, la dernière histoire s’intéresse plus particulièrement au mystérieux Sam, la créature qui attaque le couple dans l’introduction du film. Le gobelin s’en prend désormais à Kreeg (Brian Cox), un vieil homme acariâtre et solitaire qui vit seul chez lui avec son chien Spite : il déteste les citrouilles d’Halloween et les enfants. Sam décide alors de régler ses comptes avec le vieil homme.

La musique orchestrale de Douglas Pipes apporte à son tour suspense et frisson au film de Michael Dougherty. A l’instar du long-métrage lui-même, la musique de Pipes souligne la tension et l’humour noir du film avec une intensité constante. Douglas Pipes s’est fait remarquer du grand public en signant en 2006 la musique du film animé « Monster House ». Pour « Trick ‘r Treat », le réalisateur Michael Dougherty souhaitait renouer avec un style musical plus proche des travaux de Goldsmith, Herrmann ou Elfman sur les anciens films d’épouvante. Exit donc une éventuelle approche électronique cheap pour ce film, car même si le budget était serré, Pipes a eu finalement les moyens nécessaires pour écrire une grande partition symphonique mélangeant terreur, suspense et frisson avec brio. L’ensemble du score repose sur un thème principal, simple et efficace, associé à Sam dans le film. Ce motif de deux notes rapides possède un côté à la fois inquiétant, maléfique et espiègle indissociable du petit gobelin maléfique du film à tête de citrouille. Le thème est annoncé dès le traditionnel « Main Title » avec des cordes stridentes, des cuivres massifs et un choeur d’enfant plus fantaisiste qui rappelle indiscutablement les musiques de Danny Elfman pour les films de Tim Burton. Les voix d’enfants semblent d’ailleurs surgir ici des profondeurs - peut être pour évoquer l’idée des enfants assassinés dans l’épisode du massacre du bus scolaire ? - et soulignent par la même occasion l’apparence inquiétante et faussement enfantine de Sam. Avec le « Main Title », Douglas Pipes rend un hommage plus qu’évident à Bernard Herrmann (les cordes stridentes et martelées du début rappellent « Psycho ») et à Danny Elfman, avec un humour noir évident, une musique parfaite pour évoquer la nuit d’Halloween. Dès lors, le ton est donné, Pipes développant ce thème tout au long du score afin d’assurer la cohérence globale de sa musique et de cimenter les cinq histoires du film à travers sa musique.

« It’s Halloween, Not Hanukkah » est assez révélateur du style musical de « Trick ‘r Treat » : Douglas Pipes met ici l’accent sur le suspense et les sursauts de terreur en ayant recours à des orchestrations soignées privilégiant cordes glaciales, notes de piano en suspend, percussions diverses et sonorités synthétiques sombres. On pense parfois ici à Marco Beltrami ou à Christopher Young. Le morceau accompagne la première scène de meurtre au début du film en mettant l’accent sur les dissonances, les tenues instrumentales angoissantes et les sonorités obscures. « Father and Son » accompagne l’histoire de Steven Wilkins avec un humour noir évident. Le compositeur accentue ici son travail de cordes, de tenues sombres et de sonorités diverses pour accentuer la dérision horrifique de la séquence : à noter ici l’emploi des bois (hautbois, flûtes, etc.) et des voix qui viennent colorer l’une des séquences les plus délirantes (et les plus trash) du film. Pipes en profite d’ailleurs pour développer tout au long du morceau un thème mystérieux associé à cette séquence, avec, comme toujours, des orchestrations très soignées, parfois inventives et riches en détails instrumentaux. On retrouve une atmosphère mystérieuse qui rappelle la musique du film « Monster House » dans « Meet Rhonda », avec son mélange cordes/bois/percussions mélodiques assez réussi, tandis que les voix d’enfants sont de retour dans l’agressif « The Halloween Schoolbus Massacre », pour la séquence du massacre dans l’autobus. On remarquera ici la façon dont Pipes utilise les instruments dans un crescendo de dissonance impressionnant, mélangeant choeurs d’enfants, piano suspense, cuivres massifs, cordes glaciales et percussions agressives pour mieux retranscrire le sentiment de terreur du film. De terreur, il est justement question durant l’attaque des enfants-zombies de « Halloween Prank » (avec ses traits orchestraux hérités de Danny Elfman) ou le massif et terrifiant et brutal « Not a Trick/Red and Black ».

La terreur atteint son paroxysme durant l’attaque de Sam dans « Pumpkin Shooter/Meet Sam », pour la scène où le gobelin attaque Mr. Kreeg vers la fin du film. Pendant plus de 12 minutes, Douglas Pipes évoque un jeu mortel du chat et de la souris en ayant recours à toutes les formules orchestrales habituelles des thrillers et films d’épouvante : cordes dissonantes, notes de piano vaporeuses, cuivres agressifs, percussions meurtrières, rien ne nous est épargné, et ce pour notre plus grand plaisir : une vraie atmosphère musicale d’Halloween ! Douglas Pipes conclut sa partition en nous offrant un solide condensé de plus de 6 minutes de l’essentiel de sa partition dans le traditionnel « End Credits » pour le générique de fin du film. « Trick ‘r Treat » ravira donc les amateurs de musique d’Halloween et ceux qui aiment avoir la frousse en écoutant de la musique. La musique symphonique de Douglas Pipes ne révolutionne nullement le genre mais apporte, avec un savoir-faire évident, suspense, terreur et humour noir à un film qui n’en manque pas. Dommage que les influences restent encore trop évidente (Elfman, Herrmann, Beltrami, Young, etc.), mais le résultat est tout de même à la hauteur de nos attentes. Après « Monster House », le compositeur Douglas Pipes continue ainsi son petit bonhomme de chemin et nous prouve qu’il sait décidément comment faire pour nous terrifier à travers ses notes de musique. « Trick ‘r Treat » le confirme en tout cas avec panache, même si l’ensemble manque encore cruellement de personnalité et d’originalité.



---Quentin Billard