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1-To The Sky 3.39*
2-Flight Home (The Guardian Theme) 3.51 3-Taken to St. Aggeles 5.37 4-Welcome to the Pellatorium 4.51 5-A Long Way To The Guardians 5.37 6-You Know We're Flying 2.37 7-A Friend Or Two 5.18 8-The Boy Was Right 4.04 9-Sharpen The Battle Claws 6.22 10-Follow The Whale's Fin 5.11 11-Into Battle 5.07 12-Hello Brother 2.51 13-My Soldiers My Sons 3.27 14-More Baggy Wrinkles 3.19 *Ecrit et produit par Adam Young Interprété par Owl City. Musique composée par: David Hirschfelder Editeur: WaterTower Music WTM39211 Album produit par: David Hirschfelder Artwork and pictures (c) 2010 Warner Bros. Pictures. All rights reserved. Note: ***1/2 |
LEGEND OF THE GUARDIANS :
THE OWLS OF GA'HOOLE
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by David Hirschfelder
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Un an après l’extraordinaire « Watchmen », le surdoué Zack Snyder change radicalement de registre avec « Legend of the Guardians : The Owls of Ga’Hoole », film d’animation 3D d’une beauté visuelle époustouflante. C’est la première fois que Snyder s’essaie à l’animation, lui qui confia volontiers à la sortie du film avoir voulu tourner ce long-métrage animé pour ses enfants. Le film se déroule dans l’univers des chouettes, et raconte l’histoire du jeune Soren, une chouette fascinée par les histoires épiques que raconte son père sur les Gardiens du royaume de Ga’Hoole. Selon la légende, les Gardiens seraient chargés de faire régner la paix dans le royaume en combattant les Sangs Purs, qui veulent imposer un règne tyrannique sur l’ensemble de la communauté des chouettes. Un jour Soren, se retrouve embarqué malgré lui dans une aventure qui l’amènera à découvrir la vérité au sujet de la légende des Gardiens, et se retrouvera embarqué en pleine bataille pour la survie du royaume. « Legend of the Guardians » est donc une première pour Zack Snyder, qui s’essaie ainsi à l’animation en apportant un soin tout particulier au visuel de son film. Enfin un réalisateur qui a saisi l’utilité de la 3D et a su l’exploiter magnifiquement tout au long de son film ! Le résultat est tout bonnement splendide et incroyablement réaliste : décors magnifiques, détails très précis, personnages attachants, tout est fait pour faire de « Legend of the Guardians » un must dans le registre du cinéma d’animation U.S. contemporain. Et pourtant, il manque un petit quelque chose d’un point de vue scénaristique. Si l’on retrouve ici certains thèmes chers au réalisateur - et plus particulièrement lorsqu’il évoque les Sangs Purs en soulignant de façon implicite des références au nazisme et aux théories aryennes (un peu comme dans « 300 »), chose plutôt assez osé pour un film animé essentiellement destiné aux enfants - « Legend of the Guardians » déçoit par la faiblesse d’un script qui se limite bien trop souvent à de longues séquences aériennes ou à de nombreuses scènes de bataille enragées. Du coup, les ambitions initiales du réalisateur tombent très vite à plat lorsque l’on se retrouve finalement face à un pâle ersatz de « Lord of the Rings » version chouettes (des animaux pourtant peu représentés dans le cinéma d’animation américain !). A trop vouloir faire de son film une oeuvre épique et démesurée, Zack Snyder accouche finalement d’un film animé guerrier mais injustement inégal et bancal, qui se limite bien trop souvent à sa plastique visuelle impressionnante de réalisme et au caractère spectaculaire de certaines scènes, alors que le scénario reste incroyablement plat et sans grande originalité (quand on voit de quoi Snyder est capable d’un point vue narratif sur « Watchmen », cela laisse pantois !). Malgré un second niveau de lecture sous-jacent assez osé pour les méchantes chouettes du film, « Legend of the Guardians : the Owls of Ga’Hoole » reste un film animé d’une beauté visuelle assez incroyable mais totalement desservi par un scénario décevant, paresseux et sans saveur.
La musique de « Legend of the Guardians » a été confiée au compositeur australien David Hirschfelder, qui signe pour le film animé de Zack Snyder une partition symphonique épique et colorée. Le score de « Legend of the Guardians » se structure autour d’un thème principal exposé rapidement dès le début du film dans « Flight Home (The Guardian Theme) », thème majestueux, héroïque et aérien partagé entre cuivres, percussions et choeurs, auxquels s’ajoutent quelques instruments supplémentaires comme un cymbalum par exemple. Le thème principal, très présent tout au long du film, suggère un sentiment d’aventure et de grandeur à l’ancienne, tout en évoquant à l’écran les mythiques gardiens du royaume de Ga’Hoole. Hirschfelder en profite aussi pour jouer sur le sentiment d’envolée aérienne rappelant l’univers des chouettes du film. On est d’ailleurs immédiatement frappé ici par l’écriture symphonique riche et raffinée du compositeur, dans la lignée du Golden Age hollywoodien d’antan. Dès l’exposition du thème principal au début du film, les détails d’orchestration fusent dans tous les sens : effets de bois, envolée de cuivres, jeu sur les couleurs instrumentales, les solistes, etc. David Hirschfelder soigne plus particulièrement ses orchestrations et se rapproche des grands maîtres d’antan ou ceux d’aujourd’hui comme John Williams par exemple. Plus sombre et nuancée, « Taken to St Aggeles » évoque les déboires du jeune Soren, qui se retrouvé embarqué dans des péripéties mouvementées malgré lui. Ici aussi, on appréciera la richesse des orchestrations, car, passé une introduction à la limite du mickey-mousing, la musique demeure colorée mais aussi nuancée, suggérant les problèmes à venir pour notre jeune héros ailé. Hirschfelder introduit ici quelques sonorités martiales et cuivrées associées dans le film aux méchants Sangs Purs. A noter un travail intéressant autour des bongos et du piano vers le milieu de « Taken to St Aggeles », que l’on retrouve aussi dans « Welcome to the Pellatorium ». Ce morceau développe quand à lui un style plus atmosphérique, alternant entre passages mickey-mousing discrets et envolées orchestrales sombres, avec choeurs masculins pour évoquer la sensation d’organisation militaire des Sangs Purs et leur règne tyrannique sur les chouettes du royaume. « A Long Way To The Guardians » reprend une ambiance similaire, entre passages sautillants discrets et parties plus sombres et mystérieuses, avec un soupçon d’action intensifiant les scènes guerrières à l’écran. On notera ici aussi le soin tout particulier apporté à l’écriture des passages d’action, qui évite toute forme de cacophonie en conservant une approche mélodique et rythmique assez classique d’esprit. La musique évoque ici la sensation d’aventure et de danger à la manière des grandes partitions symphoniques d’antan. Le thème principal reste très présent, développé à l’orchestre d’un morceau à un autre. Les passages plus sautillants comme l’introduction de « You Know We’re Flying » permettent de rafraîchir la musique à l’image, entre deux grands déchaînements orchestraux, car plus le film avance, plus la musique évolue vers l’action et les envolées guerrières et épiques. On appréciera d’ailleurs la reprise héroïque du thème des gardiens avec le cymbalum et l’orchestre à la fin de « You Know We’re Flying ». On retrouve un thème secondaire plus léger et sautillant développé au début de « You Know We’re Flying » et dans « A Friend or Two », pour évoquer le compagnon d’aventure de Soren tout au long du film. On appréciera aussi les choeurs magiques et solennels de « The Boy Was Right », la tension de « Follow The Whale’s Fin » ou la puissance orchestrale redoutable de l’excitant et massif « Into Battle » pour la séquence de la bataille finale, 5 minutes épiques à souhait. L’action se prolonge dans « My Soldiers My Sons », avant une conclusion héroïque reprenant une dernière fois le superbe thème des gardiens (« More Baggy Wrinkles »), qui restera à coup sûr dans la tête de l’auditeur/spectateur après vision du film. David Hirschfelder signe donc une solide partition orchestrale pour « Legend of the Guardians : the Owls of Ga’Hoole », qui ravira les auditeurs par son écriture classique et élégante, et son thème principal mémorable, tout en apportant une certaine force et une magie aux images du film de Zack Snyder. On regrettera juste le côté assez uniforme du score et le manque d’originalité d’une partition vive, épique et colorée (à l’instar du film) mais sans grande surprise particulière. ---Quentin Billard |