1-Centuries Ago...3.13
2-Adv_nture 2.03
3-At the Olde Mircalla Cottage 1.47
4-Have You Been Hanging
Out with Vicars? 2.18
5-I Know Something Really Wrong
Is Happening Here, But Is There
Any Chance We Can Just
Ignore It? 2.45
6-Vampires? Lesbian Vampires! 2.56
7-Run You Bellends! 2.49
8-You're a Virgin? 1.28
9-Give Me One Last Kiss 1.09
10-My aXe Girlfriend 1.07
11-Full-on Lesbian
Vampire Attack! 3.43
12-The Dawn of the Red Moon 6.06
13-Jimmy, I Love You 1.27
14-All Grown Up 3.10
15-The Crypt of Carmilla 2.05
16-Carmilla, the Vampire Queen 3.22
17-Whores of Fucking Hades,
Prepare for Fucking Death! 2.29
18-Lesbian Vampire Killers 5.34
19-Lesbian Vampire Killers It Is...
Let's Ride! 1.28
20-Under the Moon of Love 3.13*

*Interprété par Showaddywaddy.

Musique  composée par:

Debbie Wiseman

Editeur:

Silva Screen SILCD1284

Album produit par:
Debbie Wiseman

(c) 2009 AV Pictures. All rights reserved.

Note: ***1/2
LESBIAN VAMPIRE KILLERS
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Debbie Wiseman
Comédie horrifique britannique totalement déjantée, « Lesbian Vampire Killers » tourne en dérision le genre du film de vampire en alternant effets gore poussifs et gags lourdingues. Réalisé en tant que direct-to-DVD par Phil Claydon avec un budget somme toute très modeste, « Lesbian Vampire Killers » raconte l’histoire de deux jeunes amis, Jimmy (Mathew Horne) et Fletch (James Corden), qui décident un jour de s’offrir un séjour dans la campagne anglaise pour se changer les idées et y faire de belles rencontres. Choisissant leur destination au hasard, les deux compères atterrissent alors au beau milieu d’un petit village anglais nommé Cragwich, en plein Norfolk. Ils l’ignorent encore, mais le village est touché par une malédiction séculaire très particulière : toutes les filles du village atteignant 18 ans se transforment irrémédiablement en vampires lesbiennes. Bloqués dans une auberge avec un groupe de jeunes étudiantes délurées, Jimmy et Fletch vont devoir affronter les forces du mal et la malédiction de Carmilla (Silvia Colloca), la reine des vampires lesbiennes. La farce semblait donc bien partie, mais hélas, le film de Phil Claydon se transforme rapidement en du grand n’importe quoi. Même les gags finissent par devenir archi lourdingues et éculés. Si le film alterne efficacement entre gore et humour avec un sens constant de la dérision, il finit aussi par lasser à force de toujours vouloir en faire des tonnes. Reste quelques comédiens sympathiques qui semblent s’être bien amusés sur le film, avec le duo Mathew Horne/James Corden pour les deux héros du récit, et le vicaire bien singulier campé par Paul McGann (vu dans la série TV culte « Doctor Who »), qui parodie le célèbre Van Helsing le temps de quelques scènes d’affrontement inspirées des classiques de la Hammer. Trash, sexy, lourdingue et vulgaire, voici quelques qualificatifs qui pourraient servir à définir « Lesbian Vampire Killers », un nanar bien kitsch que l’on oubliera certainement très vite !

Point positif du film : une très bonne musique orchestrale/chorale signée Debbie Wiseman, l’une des rares femmes travaillant à l’heure actuelle dans le domaine de la composition de musique de film. Principalement connue pour des partitions telles que « Oscar Wilde », « Arsène Lupin » ou bien encore « Lighthouse », la britannique Debbie Wiseman signe pour « Lesbian Vampire Killers » une partition colorée et sombre, mélangeant sursauts horrifiques et thèmes sensuels et envoûtants pour le côté plus sexy du film. L’essentiel de la partition de Debbie Wiseman s’articule autour d’un thème principal entêtant, exposé dès le début de l’histoire dans « Centuries Ago ». Le thème se caractérise par son utilisation d’une voix féminine sensuelle sur fond d’orchestre et de choeurs grandioses et mystérieux. Le thème évoque ici l’histoire de la malédiction ancestrale qui touche depuis des siècles le petit village de Cragwich, et n’est d’ailleurs pas sans rappeler parfois le thème du « Sleepy Hollow » de Danny Elfman. Comme souvent avec Wiseman, les orchestrations sont très soignées (cuivres, célesta, etc.), l’écriture teintée d’un certain classicisme sobre et élégant, le tout servi par l’interprétation solide du Royal Philharmonic Orchestra et le Crouch End Festival Chorus. La compositrice introduit ainsi le film au son d’un premier morceau épique et envoûtant assez impressionnant. Dès lors, le ton est donné et l’introduction épique du score cède la place à l’entrain enjoué de « Adventure », lorsque Jimmy et Fletch partent à l’aventure vers le petit village de Cragwich. La musique cède volontiers le pas ici à un bref passage mickey-mousing pas franchement indispensable mais plutôt amusant. Le thème de la malédiction de Carmilla revient dans « At the Olde Mircalla Cottage », et son mélange célesta/voix féminine envoûtant. Ici aussi, il règne un sentiment de mystère et de sensualité typique de la partition de « Lesbian Vampire Killers », sans jamais en faire de trop pour autant. Avec « Have You Been Hanging Out with Vicars ? », l’épouvante et la tension démarrent avec l’utilisation du choeur féminin et d’un orgue annonçant l’arrivée des vampires lesbiennes. Debbie Wiseman nous plonge rapidement ici dans une ambiance gothique et ténébreuse typique des musiques de film de vampire. La compositrice joue ainsi sur les codes du genre et les manie avec une certaine dextérité et un second degré constant. A noter à la fin du morceau des effets avant-gardistes de cordes dissonantes discrètes mais présentes, renforçant le sentiment de terreur, sentiment qui culmine dans « I Know Something is Really Wrong Here » (les titres de certaines pistes sont tout bonnement interminables !).

L’action est alors au rendez-vous, avec son lot de cuivres martelés, de percussions diverses et de cordes staccatos et dissonantes. « Vampires ? Lesbian Vampires » est assez symptomatique de ce style action qui, bien que soutenu par des cuivres musclés et des vocalises féminines sensuelles et obsédantes, conserve malgré tout un second degré sous-jacent et appréciable dans le film. Le thème principal est alors développé encore une fois, omniprésent du début jusqu’à la fin de l’histoire. Wiseman développe d’ailleurs ce thème sous toutes ces formes, n’hésitant pas à le transformer parfois en cellules de 4 notes, ou en motifs secondaires plus brefs. La fin de « Vampires ? Lesbian Vampires » permet même à la compositrice de glisser de façon ironique quelques clins d’oeil au travail d’Alan Silvestri pour un autre film de vampire, « Van Helsing ». Visiblement, Wiseman s’est bien amusé sur ce film et le plaisir qui se dégage à l’écoute de sa musique sur l’album comme sur les images fait plaisir à entendre. Wiseman pousse l’humour encore plus loin dans le délirant « My aXe Girlfriend » pour la scène où l’un des héros attaque les vampires à la hache. Wiseman adapte pour les besoins de cette scène le célèbre « can-can » français de Jacques Offenbach. Maniant à la fois un humour décomplexé et un style orchestral/choral massif hérité des grosses productions hollywoodiennes type « Van Helsing » ou « Bram Stoker’s Dracula » (on retrouve d’ailleurs une allusion au score de Wojciech Kilar dans « Carmilla, the Vampire Queen »), Debbie Wiseman apporte une force et un humour noir impressionnant aux images. Les musiques d’attaque de vampires (« Full-on Lesbian Vampire Attack ! ») sont autant de déchaînements orchestraux que de preuve indiscutable du talent de la compositrice pour manier les codes musicaux et un humour noir savoureux. On appréciera par exemple le mélange choeurs féminins/orgue gothique dans « The Dawn of the Red Moon » annonçant le retour de la reine Carmilla, tandis que la compositrice tente de contrebalancer la noirceur ironique de certains passages en introduisant un Love Theme discret pour Jimmy et Lotte (MyAnna Buring) entendu dans « You’re a Virgin ? », « Jimmy, I Love You » ou à la fin du happy-end triomphant de « Lesbian Vampire Killers it is...Let’s Ride ! ».Vous l’aurez donc compris, Debbie Wiseman nous offre une partition savoureuse et solide pour cette parodie de film de vampire totalement déjantée, une musique qui joue habilement sur les codes et les références du genre et s’impose comme l’une des meilleures musiques de film parodique entendu depuis bien longtemps, même si l’on regrettera parfois le manque d’originalité et d’audace dans l’écriture musicale du score. Voilà en tout cas une bien belle surprise à découvrir rapidement, pour ceux qui souhaiteraient s’intéresser à la trop rare Debbie Wiseman !



---Quentin Billard