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1-I Wake Up 2.18
2-The Night Janitor 2.28 3-Harvest Money 1.15 4-Fantasy 1.02 5-Casing The Bank 1.06 6-Money Is Power 1.24 7-Luvlee, Bone and Gary 1.48 8-Second Thoughts 0.59 9-Heist, Pt.1 4.31 10-Heist, Pt.2 5.45 11-Lewis Taken Hostage 2.30 12-Start At The End 2.15 13-Imagining Kelly 1.16 14-Chris Saves Lewis 4.24 15-To Be Forgiven 2.50 Musique composée par: James Newton Howard Editeur: Hollywood Records No Number Album produit par: James Newton Howard (c) 2007 Miramax Films/Spyglass Entertainment. All rights reserved. Note: **1/2 |
THE LOOKOUT
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ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
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Music composed by James Newton Howard
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« The Lookout » est un thriller dramatique signé Scott Frank et sorti en 2007. Le film raconte l’histoire de Chris Pratt (Joseph Gordon-Levitt). Ce dernier est un jeune homme brillant et plein d’avenir, qui mène une existence paisible jusqu’au jour où un terrible accident de voiture le laisse avec de graves séquelles neurologiques. Désormais, sa vie s’effondre et il doit lutter au quotidien pour contrôler ses émotions tout en souffrant de pertes de mémoire régulières. Son colocataire aveugle Lewis Canfield (Jeff Daniels) essaie de prendre soin de lui, tandis que Chris accepte un petit boulot au service d’entretien d’une banque. Un jour, Gary (Matthew Goode), un ancien camarde d’école, rentre en contact avec Chris et se lie rapidement d’amitié avec lui. Gary lui propose alors de reprendre les rennes de sa vie et se laisse convaincre de l’aider à cambrioler la banque dans laquelle il travaille. Mais lorsque le braquage tourne mal, Chris comprend que Gary l’a manipulé depuis le début. Cette fois-ci, Chris va devoir prendre une décision pour reprendre le contrôle de sa vie et corriger la situation pour de bon. « The Lookout » débute ainsi comme un drame intimiste touchant avant d’évoluer lentement vers un film de braquage ordinaire et prévisible. Pour son premier film en tant que réalisateur, Scott Frank (ancien scénariste pour Spielberg, Soderbergh ou Branagh entre autre) signe un polar humain et intimiste assez émouvant, l’histoire d’un homme faible et détruit par la vie, qui se laisse corrompre par la malhonnêteté d’un profiteur. Le film aborde clairement les thèmes du rachat, des blessures de la vie qui mettent du temps à cicatriser, de la fragilité d’un être pathétique rongé par le destin et d’une amitié dramatique qui naît d’une manipulation perverse. « The Lookout » vaut surtout par l’interprétation brillante de Joseph Gordon-Levitt, tout en finesse et en retenue, face aux excellents Jeff Daniels et Matthew Goode, parfait dans le rôle du faux ami manipulateur, le tout ponctué de quelques flash-backs tragiques rappelant les origines du drame à la base de l’histoire et d’une mise en scène maîtrisée bien qu’assez impersonnelle. Pour un premier long-métrage, Scott Frank signe donc un film honnête et fort qui, sans laisser pour autant un souvenir impérissable, nous convainc assez efficacement sur le réel talent de cinéaste du réalisateur.
La musique de James Newton Howard n’est pas l’élément majeur de « The Lookout » mais constitue néanmoins un travail tout à fait correct bien que sans réel génie ni prise de risque. JNH met de côté l’orchestre habituel sur la musique de « The Lookout » et opte pour un style plus intimiste à base de guitares diverses, synthétiseurs et rythmes plus modernes, comme l’affirme clairement l’introduction du film, « I Wake Up ». La musique évoque alors le quotidien de Chris Pratt avec cette utilisation quasi systématique de la guitare sur fond de rythmique, piano, synthétiseur atmosphérique et cordes. JNH développe ici un thème à la fois intime et entraînant associé au personnage de Joseph Gordon-Levitt tout au long du film. On retrouve le mélange guitares/rythmes/synthétiseurs dans « The Night Janitor », dans lequel le compositeur illustre encore une fois le quotidien du jeune homme dans son travail, la musique apportant un caractère moderne et urbain à la musique dans le film avec le retrait volontaire de l’orchestre (qui se limite bien souvent à quelques notes de piano et de cordes) et l’accentuation des synthétiseurs, guitares et rythmiques/percussions contemporaines. La musique évoque aussi bien l’univers « jeune » du film de Scott Frank que le caractère intimiste et urbain du récit. Il règne néanmoins un sentiment de détermination et d’optimisme dans la musique de JNH, comme pour rappeler l’idée que, malgré sa fragilité, Chris bouillonne de l’intérieur et cherche à redonner un sens à sa vie. Dans « Harvest Money », la musique devient quelque peu plus mélancolique et hésitante, tandis que le piano et la guitare rappellent de façon touchante les sentiments du personnage principal dans « Fantasy ». La musique possède un côté atmosphérique qui sied parfaitement au film de Scott Frank tout en délaissant l’approche orchestrale habituelle. On appréciera l’utilisation des guitares dans « Casing the Bank », pour les préparatifs du braquage de la banque, avec une utilisation très réussie ici d’une batterie rock plus déterminée, tandis que « Luvlee, Bone and Gary » renforce l’idée que quelque chose de grave va se produire, sentiment qui se concrétise dans « Heist Pt.1 » et « Heist Pt.2 » lors de la séquence du braquage de la banque. James Newton Howard met alors l’accent ici sur les tenues de nappe synthétique plus sombres - un peu comme il le faisait souvent dans ses musiques de film des années 80 - et des quelques notes furtives de guitares et de percussions instaurant une véritable tension et un suspense fort à l’écran. Le sound design est aussi très présent pour accentuer l’apport de l’électronique au cours de ces scènes, un morceau qui semble d’ailleurs très proche du style Remote Control de chez Hans Zimmer - avec lequel JNH collabore déjà depuis quelques années. Les percussions ‘action’ utilisées à la fin de « Heist Pt.2 » nous font clairement comprendre que le braquage est en train de mal tourner, idée qui trouve écho dans le mouvementé « Lewis Taken Hostage » et ses rythmes percussifs agressifs lors de la scène de prise d’otage. Les rythmiques synthétiques/rock de « Start At The End » nous fait quand à eux clairement comprendre que Chris Pratt est plus que jamais décidé à reprendre sa vie en main, idée qui se concrétise dans le climax final de « Chris Saves Lewis » et l’entraînant « To Be Forgiven » reprend le thème de guitare introductif de « I Wake Up », la boucle étant bouclée. James Newton Howard signe donc un score minimaliste et atmosphérique pour « The Lookout », un score bien éloigné du style de ses partitions orchestrales habituelles et qui apporte une ambiance assez particulière au film de Scott Frank sans briller pour autant d’une originalité particulière. Il manque à cette musique un thème fédérateur fort et une certaine personnalité - le style de JNH paraît peu reconnaissable ici - pour faire de « The Lookout » une partition de premier choix, si bien que, tout aussi réussie que soit la musique à l’image, le résultat sur l’album est assez décevant et nous laisse quelque peu sur notre faim : on se serait attendu à mieux de la part de James Newton Howard ! ---Quentin Billard |