1-The Burn/North Africa 7.21
2-The Voyage 3.13
3-New York Streets 2.57
4-Meet the Lady 3.58
5-Joshua and Lyon 3.58
6-The Wrong Hood 1.33
7-The Big Orange 0.58
8-Lyon's Grief 2.37
9-Partners 0.49
10-The Lady's Apartment 3.30
11-Dating the Lady 3.33
12-Fighting the Scott 4.15
13-Helping Hand 1.30
14-Nicole 2.40
15-Fighting the Brazilian 3.05
16-The Foreign Legion 3.14
17-Attila the Killa 1.05
18-The Wrong Bet 9.08
19-Farewell 2.09
20-Freedom for Lyon 0.55
21-Lionheart 4.12

Musique  composée par:

John Scott

Editeur:

Intrada MAF 7011D

Album produit par:
John Scott
Producteur exécutif:
Douglass Fake

Artwork and pictures (c) 1990 Universal City Studios Inc. All rights reserved.

Note: ****
LIONHEART
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by John Scott
« Lionheart » (Full Contact) fait partie d’une série de films d’action à succès dans lesquels Jean-Claude Van Damme tourna au début des années 90, bien avant sa chute libre dans les années 2000 et son amoncèlement inquiétant de direct-to-video insipides et flemmards à la qualité bien souvent douteuse. Un an après le « Cyborg » d’Albert Pyun et le « Kickboxer » de Mark DiSalle, Van Damme s’était déjà fait remarquer du grand public lorsqu’il accepta de tourner dans « Lionheart », film d’arts martiaux signé Sheldon Lettich, réalisateur que le karatéka belge retrouvera par la suite sur « Double Impact » en 1991 et deux direct-to-video plus ternes, « The Order » (2001) et « The Hard Corps » (2006). « Lionheart » raconte l’histoire de Lyon Gaultier (Van Damme), un militaire qui se trouve dans la légion étrangère en Afrique du nord. Un jour, Lyon reçoit un coup de téléphone de la femme de son frère François : ce dernier est décédé à l’hôpital après avoir été brûlé vif par un gang au cours d’un deal de drogue foireux. Lyon décide alors de déserter pour rejoindre les Etats-Unis. Arrivé sur le sol américain, Lyon rencontre Joshua (Harrison Page) qui va l’enrôler pour une série de combats clandestins. Lyon décide alors de multiplier les combats afin de gagner l’argent qui lui permettra de traverser le pays et de rejoindre la famille de son frère François. Si le scénario reste somme toute assez sommaire, « Lionheart » reste un film d’action plutôt efficace, dans la lignée de « Bloodsport », abordant le thème des combats clandestins dans lesquels tous les coups sont permis. Ici, il ne s’agit pas du thème classique du héros musclé qui affronte les méchants mais bien d’une histoire de courage, de loyauté, d’amitié et de dépassement de soi. Tous les combats que mène le personnage de Van Damme dans le film sont motivés par un seul but : rejoindre la famille de son frère décédé. Alors que l’on s’imaginait retrouver une énième variante du film de vengeance musclé tendance Steven Seagal (comme on en faisait alors souvent dans les années 80), Sheldon Lettich étonne et nous livre un film brutal et parfois même touchant, grand succès pour le karatéka belge durant l’année 1990, même si les critiques ont été assez mitigées.

La musique de « Lionheart » a été confiée à John Scott, compositeur totalement inattendu sur un projet pareil, secondé à la musique additionnelle par Stephen Edwards. Pour le musicien britannique, « Lionheart » était plus qu’un simple film d’action, c’était avant tout l’histoire d’un homme qui va se dépasser et se battre pour une cause noble et juste. Scott a ainsi fait le choix du lyrisme et de l’émotion tout en conservant une approche action explosive, typique du style parfois assez musclé du compositeur. Le résultat, inattendu pour un film de ce genre, est une réussite musicale incontestable, soutenu par l’interprétation solide du Munich Symphony Orchestra. Dès « North Africa », John Scott pose les bases de sa partition en mélangeant synthétiseurs, guitare basse, percussions, orchestre et saxophone soliste pour les rues sombres de Los Angeles. Le saxophone aura d’ailleurs un rôle majeur tout au long du film, rappelant d’ailleurs par moment le travail de John Scott sur « Shoot to Kill » (1988). L’action prend très rapidement le dessus alors que l’orchestre s’élève rapidement et affirme le caractère agressif et tonitruant de la partition - typique du compositeur anglais, grand adepte des déchaînements orchestraux - pour la scène où Lyon déserte pour rejoindre les Etats-Unis. Scott annonce déjà subtilement les premières notes du thème principal, qui sera associé au personnage de Van Damme tout au long du film. Comme d’habitude avec le musicien, les orchestrations sont extrêmement riches et étoffées, privilégiant chaque pupitre avec un intérêt constant. Les cuivres et les roulements de caisses claires renforcent le caractère martial du début du film lors d’un premier morceau d’action massif et excitant, du grand John Scott en perspective ! Dans « The Voyage », la musique devient plus déterminée alors que Lyon se met en route vers les USA. Scott met l’accent sur les cuivres et développe le thème principal aux cordes, thème ample et majestueux qui s’avère être à la fois prenant et touchant, illustrant la détermination de Lyon à découvrir la vérité sur la mort de son frère et à retrouver sa femme aux Etats-Unis. L’action reste très présent, John Scott utilisant par moment quelques solistes (clarinette, saxophone) pour contrebalancer la puissance de l’orchestre, alors que le thème prend une tournure de plus en plus lyrique et dramatique, là aussi typique du compositeur britannique, grand mélodiste devant l’éternel.

Scott s’essaie même à de la musique pop/rock des années 80 dans « New York Streets » pour l’arrivée de Lyon à New York. Le compositeur apporte un caractère urbain moderne à sa musique à base de guitares électriques, basse « slap », claviers, batterie rock et section de cuivres plus kitsch. Les guitares restent présentes dans « Meet The Lady », marquant le début des combats de rue pour Lyon. On retrouve ici quelques rythmes funky à base de guitare, flûte et basse, John Scott développant ici le deuxième thème de la partition de « Lionheart », associé au personnage de Cynthia, organisatrice des combats dans le film. « Joshua and Lyon » nous offre quand à lui un zest de jazz avec saxophone, guitare, piano rhodes et trompette en sourdine pour évoquer l’amitié entre Lyon et Joshua dans le film (cf. le sympathique et jazzy « Partners »). Les sonorités rock urbaines reviennent dans « The Wrong Hood » pour un nouveau morceau d’action d’une puissance rare, que n’aurait certainement pas renié Stravinsky. Mais fort heureusement, Scott garde en tête la partie plus émotionnelle et dramatique du récit dans « Lyon’s Grief », où il développe le thème principal de façon plus intimiste et mélancolique avec le saxophone. Dommage cependant que l’utilisation de la batterie apporte un côté kitsch qui gâche un peu le morceau et le rend par la même occasion un peu daté. Le thème de Cynthia revient dans le non moins kitsch « The Lady’s Apartment » qui fleure bon le funk jazzy des années 70. Oscillant ainsi entre pop, jazz et symphonique, la musique éclectique de John Scott évolue lentement vers l’émotion dans la seconde moitié, plus poignante, de « Dating The Lady », avant de céder à nouveau la place à une série de déchaînements orchestraux surpuissants dans « Fighting The Scot ». Le troisième thème de la partition apparaît dans « Dating The Lady » et revient de façon lyrique et passionnée dans le magnifique « Nicole ». L’action se prolonge pour les scènes de combat incluant « Fighting The Brazilian » et ses rythmes latinos, morceau composé par Stephen Edwards, sans oublier le massif « The Foreign Legion » ou le climax d’action virtuose de « The Wrong Bet » pour le combat final, superbe morceau d’action de plus de 9 minutes, qui débouche sur une reprise grandiose et majestueuse du thème principal de Lyon dans l’exaltant « Freedom for Lyon » et le superbe « Lionheart ». John Scott signe donc une partition symphonique remarquable pour « Lionheart », une partition tour à tour émouvante, lyrique, musclée, rythmée et entraînante, qui apporte action et émotion au film de Sheldon Lettich. Variant les styles avec aisance (jazz, pop, symphonique), Scott se montre particulièrement à l’aise sur un film qui semble l’avoir pas mal inspiré, nous offrant là l’un de ses meilleurs scores d’action des années 90 : un classique de John Scott, à découvrir rapidement !




---Quentin Billard