1-Barranquilla 1.22
2-Drowning 3.11
3-Bayou 1.17
4-Liquor Fairy 1.17
5-Coffee Shop To Bar 0.46
6-I Want A Meeting 2.31
7-Poisoned The Well 2.07
8-Amat Victoria Curam 5.31
9-Looking Back 0.33
10-Carjack 3.35
11-I Wanna Know What You Know 1.44
12-Up Close 2.35
13-Up Close (Alternate Version) 2.34
14-Chihuahuas and Boys 1.54
15-Don't Get In His Car 1.37
16-Anger, and a Place To Put It 3.58
17-An Outside Individual 1.53
18-I'm Not A Reverend
(Vaughn Setup Pt.1) 1.14
19-Vaughn Setup Pt.2 4.37
20-Vaughn Hit Pt.1 2.27
21-They're In The Wall
(Vaughn Hit Pt.2) 2.45
22-They Played You So Easily 3.47
23-Left Side Cushion 3.51
24-Fingers, Wrist, Elbow? 2.17
25-Save the Fuel,
I'm Coming for You 4.46
26-Gun Sting 0.35
27-Vengeance Is The Mission 3.16
28-The Mechanic 3.07
29-Original 1m1 (Bonus Track) 1.29

Musique  composée par:

Mark Isham

Editeur:

MIM Records MIM002

Album produit par:
Mark Isham

(c) 2011 Nu Image/Millenium Films. All rights reserved.

Note: **1/2
THE MECHANIC
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Mark Isham
Remake du film éponyme de 1972 signé Michael Winner avec Charles Bronson, « The Mechanic » (Le Flingueur) offre un nouveau rôle musclé à Jason Statham, infatigable action-star du moment, dans une histoire similaire au film d’origine. Arthur Bishop (Statham) est un tueur à gage professionnel, qui remplit des contrats difficiles avec brio. Sa spécialité : maquiller ses crimes en accident. Ses contrats lui ont permis d’amasser une petite fortune, excluant de l’équation les remords et les états d’âme. Mais les choses changent le jour où son meilleur ami et mentor, Harry McKenna (Donald Sutherland), devient la cible de sa prochaine mission. Arthur tente alors de convaincre son employeur, Dean Sanderson (Tony Goldwyn), d’annuler la mission, mais d’importantes sommes d’argent sont en jeu, et pour convaincre définitivement Arthur, Dean lui révèle qu’Harry aurait détourné des millions de dollars. Arthur exécute finalement le contrat avec regret. Peu de temps après, le tueur à gage fait la connaissance de Steve (Ben Foster), le fils d’Harry, qui cherche à venger la mort de son père. Steve s’associe alors à Arthur, qui va l’initier à son métier de tueur à gage et l’aider à accomplir sa vengeance. Mais Steve ignore encore que son nouveau mentor se trouve être le véritable assassin de son père. Entre manipulation, trahison et fusillades explosives, « The Mechanic » contient toutes les formules d’un bon blockbuster hollywoodien nerveux et musclé, réalisé par le britannique Simon West, spécialiste du genre (on lui doit entre autre « Con Air », « Tomb Raider » et « Expendables 2 »). Jason Statham reste égal à lui-même et n’apporte rien de neuf à sa filmographie. Face à lui, Ben Foster nous livre une performance solide, entouré de grands noms tels que Tony Goldwyn (habitué des rôles de bad guy) et le toujours aussi excellent Donald Sutherland. Hélas, ce remake de « The Mechanic » version 2011 ne rend pas vraiment justice au film d’origine de Michael Winner : le scénario reste finalement assez pauvre. Le film n’est qu’un prétexte à une succession de scènes d’action violentes, sans aucun fond particulier, soutenu par la mise en scène impersonnelle de Simon West, et la performance monolithique et un brin caricaturale de Jason Statham. « The Mechanic » n’apporte donc rien de neuf au genre, et s’affirme comme une bonne série-B d’action musclée mais sans grande génie, qu’on oubliera très vite.

La musique de « The Mechanic » a été confiée à Mark Isham, qui signe une partition musclée à base de guitares électriques et de rythmes rock/électro modernes. Forcément inspirée des productions synthético-orchestrales envahissantes du studio Remote Control - style musical plus que jamais à la mode à Hollywood - la musique de « The Mechanic » permet à Isham de s’initier à un style pas forcément familier mais pas non plus incompatible avec son style électronique atmosphérique habituel. Dès les premières notes de la partition dans « Barranquilla », Mark Isham pose le style de la partition à base de guitares sèches aux consonances latinos, sur fond de synthétiseurs modernes - regroupés autour d’un ensemble baptisé pour l’occasion « The Sodden Dog Electronic Arts Ensemble » - de percussions acoustiques/électro diverses et de cordes. Le massif « Drowing » accompagne le premier méfait d’Arthur lors du prologue du film à grand renfort de percussions électroniques agressives, de synthétiseurs sombres, de loops électro et de guitares électriques déterminées, associées tout au long du film au personnage de Jason Statham. Le mélange guitares électriques/loops synthétiques renforce clairement ici l’idée qu’Arthur Bishop est le meilleur dans sa catégorie, et que chacun de ses contrats est exécuté avec une précision exemplaire. Mark Isham apporte ainsi ce sentiment de fun décomplexé au héros incarné par Statham à l’aide de ces rythmes rock/électro cool et d’un thème principal à base d’une alternance de tierces mineures aux guitares électriques sur fond de percussions synthétiques et de cordes. Le thème, assez présent tout au long du film, sera développé dans des morceaux tels que « The Mechanic », « Left Side Cushion », « Bayou » ou bien encore « An Outside Individual ». La formule n’a rien de très originale et reste assez passe-partout et prévisible pour un film d’action de ce genre, mais à l’écran, le résultat est impeccable, sans être particulièrement mémorable. La guitare électrique reste présente dans « Bayou » - souvent mixée ici avec un effet de chorus qui lui donne un ton un brin particulier dans le film - une sonorité représentative de la partition de « The Mechanic », et que l’on retrouve ainsi tout au long du film. On retrouve aussi le Mark Isham des musiques atmosphériques habituelles dans des morceaux tels que « Coffee Shop to Bar », « I Want A Meeting » ou « Poisoned the Well », des morceaux fonctionnels qui n’apportent pas grand chose à la partition mais remplissent leur mission à l’écran, apportant tension et suspense aux images du film de Simon West.

L’action reprend le dessus dans « Amat Victoria Curam » avec son lot de percussions synthétiques à la Remote Control, sur fond de motif d’action développé par les cordes et les synthétiseurs, tandis que « Carjack » met l’accent sur le travail du compositeur autour de l’électronique et des percussions, sans grande originalité particulière. Un morceau comme « I Wanna Know What You Know » développe quand à lui le thème de guitare d’Arthur sur fond de loop électro, avec un sentiment plus mitigé de solitude et d’intimité, évoquant dans le film la relation mentor/disciple entre Arthur et le jeune Steve. Les fans des musiques synthétiques atmosphériques chères à Mark Isham apprécieront certainement un passage à suspense plus fonctionnel comme « Up Close » (dont les sonorités synthétiques rappellent un peu les travaux plus abstraits du compositeur sur des films tels que « The Mist » ou « The Crazies »), tandis qu’un morceau comme « Chihuahuas and Boys » permet de contrebalancer la lenteur pesante d’un « Up Close » à l’aide de loops électro plus rythmés. La musique évolue ainsi tout au long du film en faisant monter progressivement la tension, alors que Steve semble de plus en plus désireux d’apprendre les ficelles du métier de tueur à gage en compagnie d’Arthur (sans se douter encore qu’il est l’assassin de son père). Certains passages comme « Amat Victoria Curam » ou « Don’t Get In His Car » utilisent des harmonies plus dramatiques et mélancoliques, comme pour suggérer les remords d’Arthur suite à l’exécution de son vieil ami Harry, ou la colère de Steve envers l’assassin de son père. Ce sentiment de colère explose d’ailleurs dans le violent « Anger, and a Place to Put It », à grand renfort de percussions agressives et de guitare électrique « trash », pour la scène où Steve tue le serveur dans sa maison (probablement la scène la plus violente du film, qui doit aussi beaucoup à la musique assez intense de Mark Isham). L’action reprend de plus belle dans « Vaughn Setup », « Vaughn Hit » et le déchaîné « Save the Fuel, I’m Coming for You » pour la séquence de la poursuite effrénée avec Dean vers la fin du film.

Ainsi, si vous appréciez les musiques d’action électroniques et atmosphériques de Mark Isham, « The Mechanic » est certainement fait pour vous. Néanmoins, le travail du compositeur sur le film de Simon West ne laissera pas un souvenir particulier et reste au final assez peu inspiré, pauvre en orchestration et prévisible de bout en bout, Isham se contenant bien trop souvent d’aligner tous les clichés et les recettes du genre, sans originalité ni prise de risque particulière. La musique se limite simplement à son objectif primaire à l’écran : apporter tension et action au long-métrage de Simon West, sans jamais en faire plus. Du coup, l’écoute sur l’album reste un brin décevante et mitigée, surtout lorsqu’on sait de quoi Mark Isham est réellement capable, lorsqu’il s’en donne vraiment les moyens ! Il ne fait nul doute que les inconditionnels du compositeur se retrouveront complètement dans la musique de « The Mechanic », mais les autres risquent fort d’être déçus et d’en rester sur leur faim. Passable, donc !




---Quentin Billard