1-Prologue/Parallax Unbound 3.09
2-Abin Sur Attacked 1.08
3-Carol Scolds Hal 1.21
4-Drone Dogfight 3.15
5-Did Adam Put You Up To This? 2.25
6-The Ring Chooses Hal 2.34
7-Genesis of Good and Evil 2.35
8-The Induction Process 3.05
9-Welcome To Oa 1.42
10-We're Going To Fly Now 1.53
11-You Reek of Fear 2.13
12-The Origin of Parallax 3.25
13-Run 5.30
14-You Have To Be Chosen 7.27
15-Hector's Analysis 1.06
16-Hal Battles Parallax 7.19
17-The Corps 2.19
18-Green Lantern Oath 0.19*

*Featuring Ryan Reynolds.

Musique  composée par:

James Newton Howard

Editeur:

WaterTower Music WTM39251

Album produit par:
James Newton Howard
Co-produit par:
Jim Weidman, Stuart Michael Thomas

American Federation of Musicians.

Artwork and pictures (c) 2011 Warner Bros. Pictures. All rights reserved.

Note: **1/2
GREEN LANTERN
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by James Newton Howard
L’été 2011 restera définitivement associé aux films de super-héros : entre « Captain America » et « Thor » (sans oublier les films à venir comme le très attendu « The Avengers »), le spectateur en a décidément pour son argent. « Green Lantern » est l’adaptation cinématographique d’un célèbre comic book de chez DC Comics, racontant l’histoire d’un héros appartenant à un groupe de justiciers qui tirent leur pouvoir d’un puissant anneau, la lanterne verte. Réalisé par Martin Campbell (réalisateur de « GoldenEye », « Casino Royale » et « The Mask of Zorro »), « Green Lantern » met en scène le très demandé Ryan Reynolds dans le rôle de Hal Jordan, un pilote d’essai talentueux mais très imprudent, qui se retrouve un jour engagé par la confrérie ancestrale de guerriers intergalactiques des Green Lantern Corps pour devenir le nouveau protecteur de la paix et de la justice, grâce à l’anneau vert qui lui confère des superpouvoirs. Les membres des Green Lantern Corps sont aux prises avec l’entité maléfique Parallax, qui après avoir réussi à s’échapper de sa prison aux confins de l’univers, parvient à blesser mortellement le seul gardien capable de l’arrêter, Abin Sur (Temuera Morrison). Face à la menace grandissante de Parallax, qui s’apprête à détruire la terre, Hal Jordan doit apprendre à maîtriser les pouvoirs de l’anneau vert pour devenir à son tour un nouveau membre des Green Lanterns. Soutenu par un budget assez conséquent de 150 millions de dollars, le film de Martin Campbell s’avère être une solide déception, malgré ses promesses initiales et ses ambitions de départ. L’univers originel de chez DC Comics est bien respecté, mais la réalisation, calamiteuse, enchaîne images numériques 3D et décors artificiels sans aucune imagination. Trop d’effets spéciaux tue les effets spéciaux ! Ryan Reynolds reste convaincant dans le rôle d’Hal Jordan, mais on retiendra surtout la bonne performance de Peter Sarsgaard dans la peau du grand méchant de service. Quand à Blake Lively, échappée de la série TV « Gossip Girl », elle n’apporte pas grand-chose au film hormis la romance habituelle avec le héros. Mais là où le bat blesse, c’est bien évidemment dans l’amoncèlement d’effets spéciaux lourdingues transformant le film en un véritable déluge visuel artificiel étrangement laid et peu convaincant, même en 3D. Quand au look du héros, le côté collant et masque vert semble totalement kitsch et dépassé pour un film de super-héros de 2011 (dans le même genre, « Thor » paraissait bien plus réussi). Hormis quelques scènes d’action plutôt réussies, « Green Lantern » est une déception de bout en bout, un blockbuster tout juste divertissant mais totalement ringard et oubliable, prouvant encore une fois à quel point ce n’est pas parce que l’on dispose de 150 millions de dollars de budget que l’on fera automatiquement un bon film !

James Newton Howard signe la musique de « Green Lantern », pour lequel il nous offre une partition synthético-orchestrale dans la lignée de l’écurie Remote Control/Media-Ventures - il faut dire que le rapprochement de JNH avec Hans Zimmer au cours de ces dernières années semble avoir manifestement influencé et dirigé le style musical du compositeur (hélas, diront certains !). Son travail sur « Green Lantern » est d’ailleurs très représentatif de cette modification de style, JNH se dirigeant de plus en plus vers des musiques plus synthétiques et modernes dans le style de Zimmer et ses compères. Dès le début du film, JNH annonce clairement le style général de sa partition à base de sonorités synthétiques atmosphériques, de cordes, de cuivres imposants, de percussions et de choeurs massifs (« Prologue/Parallax Unbound »). Le thème principal associé à Hal Jordan tout au long du film fait une brève apparition aux cuivres, un thème qui sera assez présent tout au long du film bien que peu inspiré et sans grande envergure - JNH est pourtant un habitué des grands thèmes amples et imposants, mais il semble n’avoir guère été inspiré sur ce film (à noter d'ailleurs que le thème est calqué curieusement sur un thème du score de « Executive Decision » de Jerry Goldsmith !) - la seconde partie du morceau dévoile la partie plus chaotique et dissonante associée dans le film au maléfique Parallax dans « Parallax Unbound », lorsque le bad guy réussit à s’échapper dans la galaxie. « Abin Sur Attacked » permet alors au compositeur de nous offrir son premier grand morceau d’action, à base de percussions électroniques tonitruantes, de choeurs grandioses et d’orchestre déchaîné. Et lorsque le film se déroule enfin sur terre, la musique conserve cette approche synthético-orchestrale dans « Drone Dogfight », pour la scène où Hal affronte les drones au début du film. Ici aussi, priorité aux loops électro et autres rythmiques synthétiques modernes et envahissantes, comme on en entend à longueur de journée de nos jours à Hollywood et dans les médias télévisés en général - sans oublier ces percussions électroniques héritées du studio Remote Control, avec lequel JNH collabore régulièrement depuis quelques années. Si « Drone Dogfight » remplit parfaitement sa tâche à l’écran, accentuant la sensation de vitesse et de tension de l’affrontement aérien - tout en soulignant l’aspect technologique de la scène par les rythmiques électroniques omniprésentes - le morceau reste atrocement impersonnel et totalement passe-partout de la part de James Newton Howard, qui nous a pourtant habitué à mieux.

Et c’est tout là le problème de la partition de « Green Lantern », qui s’avère être finalement aussi peu inspirée que le film de Martin Campbell lui-même. Certains passages, purement atmosphériques et fonctionnels comme « Did Adam Put You Up To This ? » ou « The Ring Chooses Hal » n’apportent absolument rien de particulier à la musique (et au film). Même la reprise thématique du motif héroïque d’Hal Jordan dans « Genesis of Good and Evil » et sa grande envolée orchestrale/chorale typique de JNH ne parvient pas à rehausser le niveau. La musique évoque alors les nouveaux pouvoirs qui sont conférés à Hal Jordan grâce à l’anneau des Green Lantern, tandis que les rythmiques électroniques reviennent dans le décevant « The Induction Process », dans lequel JNH développe une partie orchestrale assez grandiose, mais malheureusement gâchée par des synthétiseurs et autres loops électro trop envahissants. Le morceau se conclut sur un motif harmonique descendant dramatique et très réussi, qui reviendra à quelques reprises dans le film, pour évoquer l’accomplissement d’Hal et ses exploits tout au long de l’histoire. On appréciera la grandeur majestueuse de « Welcome To Oa », pour la découverte du monde des Green Lantern Corps, suivi d’un « We’re Going To Fly Now », illustrant avec un sentiment d’émerveillement et de puissance la séquence où Hal apprend à voler et à maîtriser ses nouveaux pouvoirs. On retrouve ici un JNH plus familier et plus inspiré, le temps d’une séquence particulièrement réussie, bien que trop brève et trop rare sur l’ensemble de la partition de « Green Lantern » (« We’re Going To Fly Now » restant de loin l’un des meilleurs morceaux du score !). Hélas, on retombe très vite dans un style plus passe-partout et décevant dans « You Reek of Fear » ou l’évocation des origines du monstrueux Parallax dans « The Origin of Parallax » et ses loops électro fades et peu inspirés. Même chose pour les morceaux d’action illustrant la bataille finale entre Hal et Parallax, de l’intense « Run » au climax final grandiose de « Hal Battles Parallax », 7 minutes d’action pure à grand renfort d’envolées thématiques puissantes - et d’une reprise conclusive du motif dramatique descendant et du thème héroïque sur fond d’ostinato rythmique quasi martial.

Conclusion plus que mitigée pour le travail de James Newton Howard sur « Green Lantern » : force est de constater qu’à trop vouloir flirter avec l’écurie Remote Control, le compositeur se perd un peu dans du travail électro brouillon et impersonnel qui, en plus de participer à un effet de mode envahissant et insupportable - comme tous les diktats commerciaux en général - finit par gâcher la qualité de sa musique et bousculer négativement sa propre façon d’écrire et de concevoir la musique. Le musicien autrefois inspiré de « Devil’s Advocate », « Signs » ou bien encore « Waterworld » nous a pourtant habitué à mieux dans le passé, surtout dans le domaine de l’aventure et de l’épique. Le score de « Green Lantern » s’avère être incroyablement frustrant, car possédant un réel potentiel musical que le compositeur survole totalement, ratant le coche à plus d’une reprise. Alors qu’il se perd dans les méandres d’un style électronique impersonnel qui n’apporte rien à sa musique (ni au film), James Newton Howard oublie l’essentiel et délaisse ses thèmes, qui, bien que présents, manquent de développement, d’aboutissement. Ses quelques bonnes idées parviennent à naître timidement dans des morceaux d’une grande qualité, comme le superbe « We’re Going To Fly Now » ou les quelques minutes quasi épiques de la bataille finale dans « Hal Battles Parallax », sans oublier le motif dramatique de « The Induction Process », mais même mis bout à bout, ces quelques bons morceaux ne suffisent pas à rehausser le niveau d’une partition plate, passe-partout et finalement peu inspirée, y compris dans ses propres thèmes (un héros d’une telle envergure aurait mérité un thème bien plus mémorable que celui que l’on entend notamment au début et à la fin du film !), le plus inquiétant restant la façon dont la partie électronique semble avoir complètement dévoré la partie orchestrale, bien souvent réduite à son strict minimum et bâclée pour les besoins du film. Constat inquiet et amer sur ce nouveau travail de James Newton Howard pour « Green Lantern » : le compositeur rate complètement l’occasion de nous offrir son nouveau grand opus musical et s’essouffle rapidement dans le film, malgré quelques bons passages par-ci par-là. Une déception donc, à l’image du film lui-même !



---Quentin Billard