1-Main Title 3.47
2-Fates Bridge 6.31
3-Repercussions 4.06
4-Kill Or Be Killed 4.30
5-Cheating Death 2.13
6-Bludworth 2.43
7-Death's Work 10.12
8-Olivia 1.35
9-Eye Can't See So Good 4.16
10-The Gift Certificate 2.50
11-Meet The Gang 1.10
12-Hook In Mouth 2.09
13-Isaac's Got A Point 2.08
14-Recognition 0.59
15-Mystery 2.47
16-Bend Over Backwards 4.38
17-The Order of Death 7.20
18-Plans Within Plans 3.45
19-Infinite Finale 1.31

Musique  composée par:

Brian Tyler

Editeur:

Varèse Sarabande 302 067 109 2

Produit par:
Brian Tyler
Producteur exécutif:
Robert Townson
Direction musicale pour
New Line Cinema:
Erin Scully
Arrangements musicaux du score:
Keith Power, Pakk Hui
Monteur musique:
Joe Lisanti
Assistant monteur:
Kyle Clausen
Supervision préparation du score:
Gary L.Krause
Coordinateurs du score:
Bob Lydecker, Matthew Llewellyn

Artwork and pictures (c) 2011 Warner Bros. Entertainment Inc. All rights reserved.

Note: ***
FINAL DESTINATION 5
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Brian Tyler
« Final Destination 5 » est le cinquième opus de la saga horrifique débutée en 2000 par James Wong, une série de slasher-movies dans laquelle le tueur n’est autre que la mort elle-même. Pour ce cinquième film, la production a décidé de confier le projet à Steven Quale, plus connu en tant que superviseur des effets spéciaux sur « Avatar » de James Cameron. Placé encore une fois sous le signe du gore et de la 3D, « Final Destination 5 » reprend une énième fois le scénario éculé des quatre précédents opus en tentant d’apporter un soupçon de sang neuf par le biais d’une nouvelle idée : et si, pour échapper à une mort certaine, les futures victimes pouvaient prendre la vie d’une autre personne pour satisfaire la faucheuse ? Le pitch de départ du film est toujours le même : Sam Lawton (Nicholas D’agosto) part en séminaire avec les cadres de son entreprise en compagnie de son ex-petite amie Molly (Emma Bell), jusqu’au jour où, le bus qui les amène à destination se retrouve bloqué en plein milieu d’un pont en construction. Sam a une vision soudaine dans laquelle lui et tous ses collègues vont mourir. C’est alors que le jeune homme réussit à faire évacuer sept de ses collègues de l’effondrement du pont. Encore une fois, la mort va user de mille stratagèmes diaboliques pour récupérer son dû. Les assoiffés d’effusions sanguinolentes et de gore à outrance seront aux anges avec ce « Final Destination 5 » cradingue mais finalement peu convaincant, car à trop vouloir tirer la corde du gore toujours plus extrême (le film de Steven Quale ne valant que pour ses scènes de mort toujours plus violentes et inventives - la gymnaste qui se tue en faisant une mauvaise chute, le jeune type qui meurt en pleine séance de massage/acupuncture, etc.), ce cinquième film lasse et déçoit par son côté extrêmement prévisible et un scénario réchauffé qui n’apporte rien de neuf aux quatre précédents films, hormis l’idée qu’il existe un mince espoir pour les survivants de tromper encore une fois la mort en tuant une personne qui prendra alors leur place dans l’au-delà – d’où une scène inédite dans la saga, dans laquelle l’un des personnages se retourne contre ses propres amis et tente de les assassiner pour sauver sa propre vie. Au final, le seul intérêt du film réside dans l’utilisation pour une fois intéressante de la 3D : visiblement, Steven Quale a quelque chose à dire dans ce domaine et nous prouve qu’on peut enfin jouer sur les effets de relief dans un long-métrage hollywoodien de ce genre (cf. les membres sanguinolents qui traversent l’écran ou les crânes et objets animés du générique de début qui brisent le verre, etc.). Mais cela reste une bien maigre consolation pour ceux qui attendaient autre chose de ce cinquième opus ultra prévisible qui n’a visiblement rien à dire, et qui rappelle à quel point la saga semble définitivement à bout de souffle.

Brian Tyler est de retour sur la franchise après une partition somme toute peu convaincante pour « Final Destination » (quatrième de nom), lui-même étant devenu au fil des années un spécialiste de la récupération de franchise moribonde (« Alien vs. Predator », « Rambo », « Fast & Furious »), comme si Tyler était devenu l’unique option pour des producteurs hollywoodiens à court d’idée concernant la mise en musique de films à franchise. Ainsi donc, si l’approche musicale voulue par le compositeur sur le précédent « Final Destination » ne laissa aucun souvenir particulier (en dehors d’un générique de fin rock très fun et d’une bonne réutilisation du fameux thème musical de Shirley Walker), celle de « Final Destination 5 » risque encore une fois de crisper davantage les détracteurs du compositeur et d’apporter à nouveau de l’eau à leur moulin. Premier point notable : le score de « Final Destination 5 » s’avère être encore plus orchestral que celui du quatrième film, avec l’utilisation d’un nouveau thème principal assez présent, sombre et dramatique, symbolisant l’implacable faucheuse en quête des âmes qui lui ont échappées. Autre élément caractéristique : un « Main Title » particulièrement détonnant et intense, dans un style rock symphonique du plus bel effet (à base d’un solide mélange guitare électrique/basse/batterie et orchestre), qui nous rappelle encore une fois à quel point Brian Tyler n’est jamais aussi bon que lorsqu’il renoue avec son style rock habituel. Pour le reste, la musique de « Final Destination 5 » n’apporte rien de bien neuf, et use encore une fois des clichés habituels de la musique horrifique hollywoodienne : cordes dissonantes, sursauts de terreur cacophoniques, orchestrations massives, cuivres rugissants, le tout servi par les orchestrations de Robert Elhai (orchestrateur habituel d’Elliot Goldenthal) et l’interprétation solide du Slovak National Symphony Orchestra. La musique, plutôt très présente et assez bien mise en valeur dans le film, renforce clairement le sentiment de menace et de danger omniprésent tout au long du récit, tout en personnifiant musicalement la mort à travers ses cordes glaciales aiguisées comme des lames ou son entêtant thème principal de trois notes introduit dès le traditionnel et spectaculaire « Main Title ».

Les amateurs de musique horrifique barbare et cacophonique façon « Aliens vs. Predator Requiem » seront comblés par la puissance orchestrale des déchaînements orchestraux de « Final Destination 5 », à commencer par le gargantuesque « Fates Bridge » ou l’interminable « Death’s Work », qui dépasse allègrement les 10 minutes. A noter l’utilisation de rythmes synthétiques dans « Death’s Work », « Cheating Death » ou « Kill or be Killed », des parties électroniques discrètes mais néanmoins assez présentes, renforçant la noirceur et la tension de l’orchestre lors des pistes à suspense/terreur. Toutes les techniques orchestrales horrifiques habituelles de Brian Tyler sont passées ici en revue, que ce soit lors de « Isaac’s Got a Point » ou du terrible « Fates Bridge » pour la séquence de l’accident du pont, alternant entre horreur et sursauts orchestraux d’une violence égale aux déchaînements symphoniques de « Aliens vs. Predator Requiem » ou de « Darkness Falls ». On risque fort d’être souvent rebuté par la longueur assez fastidieuse de certains morceaux, et ce même si à l’écran, le résultat est impeccable sans casser trois pattes à un canard. Certains passages, plus dramatiques et intimistes comme « Recognition » ou « Repercussions » permettent à l’auditeur de reprendre son souffle, avec ici un joli mélange cordes/piano pour la scène de l’enterrement vers le début du film. Tyler développe d’ailleurs à l’occasion un intéressant thème mélancolique de piano pour cette scène, l’un des rares passages calmes de la partition tonitruante de Brian Tyler. Le thème principal reste quand à lui très présent, repris en grande pompe lors du climax final du fataliste et intense « Infinite Finale » ou lors de la plupart des scènes de mort du film. Seuls quelques morceaux parviennent à sortir du lot grâce à un style fort différent comme « Olivia » et son utilisation d’une atmosphère électro moderne typique du compositeur, ou « The Gift Certificate » et son ambiance de comédie décalée pour la scène où Isaac se rend à la séance d’acupuncture avant de mourir de façon totalement absurde – on notera ici l’orchestration « comédie » typique de ce que l’on fait aujourd’hui dans ce domaine, avec un mélange basse/guitares/percussions asiatiques/marimba qui rappelle beaucoup les musiques de Steve Jablonsky pour la série TV « Desperate Housewives ».

Brian Tyler signe donc un score d’épouvante ordinaire et prévisible pour « Final Destination 5 », une solide partition d’horreur/suspense un brin fonctionnelle et banale, qui remplit parfaitement le cahier des charges sans jamais briller d’une quelconque originalité, dans la lignée des précédents scores d’action horrifiques du compositeur. Plus soignée et réussie que « Final Destination », cette nouvelle mouture symphonique de Brian Tyler devrait encore une fois creuser davantage le fossé séparant les fans des détracteurs d’un compositeur en mode autopilote depuis ces quelques dernières années, surfant sur la vague des musiques de blockbusters décérébrés et des franchises qui s’essoufflent à grande vitesse. Une fois de plus, certains y trouveront leur compte, d’autres pas !



---Quentin Billard