1-Full Frontal Shotgun 1.24
2-Milton 2.02
3-The Accountant 2.20
4-Palomar Motel 1.19
5-The Iron Godkiller 1.27
6-Burning Memories 2.03
7-Checking Out the Hard Way 1.56
8-Piper Rides Shotgun 1.37
9-The Bridge 3.09
10-Good Little Follower 1.39
11-Let's Go for a Ride 2.00
12-Eyes Wide 1.01
13-Revolutions Per Minute 2.47
14-I Never Get Curious 1.43
15-A Door That Can't Be Closed 1.04
16-Road Raging 1.50
17-Webster 1.06
18-Milton's Backstory 1.26
19-All You See 2.14
20-Mass vs. Acceleration 2.14
21-Chevelle 1.13
22-Walking Contradiction 1.18
23-Roadblock 2.02
24-G-Man 1.20
25-Redline 2.40
26-Say Thank You Or She Dies 4.57
27-Not of this Earth 4.31
28-Grandaddy 3.46
29-I'll Have That Beer 1.38

Musique  composée par:

Michael Wandmacher

Editeur:

Lakeshore Records LKS 34213

Score produit par:
Michael Wandmacher
Score mixé par:
Gustavo Borner
Préparation de la musique:
Seiter Music
Monteur musique:
Joshua Winget
Assistant studio:
Andy Barnes
Producteur exécutif pour
Summit Entertainment:
Paul Katz
Superviseur de la musique:
Selena Arizanovic
Producteurs exécutifs pour
Lakeshore Records:
Skip Williamson, Brian McNelis

Artwork (c) 2011 Summit Entertainment, LLC/Pictures (c) 2011 M4 Films, Inc. All rights reserved.

Note: ***
DRIVE ANGRY
ORIGINAL MOTION PICTURE SOUNDTRACK
Music composed by Michael Wandmacher
Nicolas Cage semble décidément s’entêter ces derniers temps dans les navets et les productions douteuses. Dernier méfait en date : un « Season of the Witch » particulièrement risible, sans oublier un « Knowing » mitigé avec une fin atrocement nulle ou des navets abrutissants dans la lignée de « The Sorcerer’s Apprentice » et Ghost Rider ». C’est d’ailleurs dans cette catégorie de film que s’inscrit « Drive Angry » (Hell Driver), film d’action déjanté mélangeant fusillades sanguinaires, violence extrême et humour noir à gogo. Réalisé par Patrick Lussier et sorti en 2011, « Drive Angry » met en scène Nicolas Cage dans la peau de Milton, un homme revenu des enfers et prêt à tout pour rattraper les fanatiques qui ont assassiné sa fille et kidnappé son bébé afin de le sacrifier à la prochaine pleine lune. Milton croise alors la route de Piper (Amber Heard), une séduisante jeune femme qui acceptera de suivre notre héros dans son implacable quête de vengeance, l’amenant ainsi à traverser le Colorado jusqu’à la Louisiane, à la poursuite de Jonah King (Billy Burke) et de sa bande de fanatiques. Au même moment, un mystérieux individu doté de pouvoirs surnaturels et surnommé « le Comptable » (William Fichtner) fait son apparition et recherche activement Milton. Ce dernier n’a plus que trois jours pour accomplir sa vengeance avant que le Comptable ne le retrouve et mette un terme à cette vendetta personnelle. « Drive Angry » reste donc une série-B d’action enragée et ultra-violente, qui frôle à plusieurs reprises le mauvais goût et le trash. Entièrement tourné en 3D et réalisé par Patrick Lussier - plus connu en tant que monteur des films de Wes Craven - « Drive Angry » n’apporte rien de neuf au genre mais séduira néanmoins les amateurs de bolides, de cascades explosives, d’humour noir, de fusillades et d’effets spéciaux cheap (la mort du méchant, d’un ridicule absolu !). Véritable ratage au box-office 2011, le film a coûté environ 50 millions de dollars mais n’en a rapporté qu’à peine 38 : le public ne s’y est pas trompé et a préféré bouder ce navet en 3D d’une qualité plus que douteuse. C’est d’ailleurs encore une fois un échec de plus dans la carrière de Nicolas Cage, qui devrait choisir plus judicieusement ses futurs projets à l’avenir, au lieu de s’évertuer à enchaîner les nanars et les navets en tout genre qui finissent par nuire sérieusement à sa crédibilité d’acteur !

La musique de « Drive Angry » est signée Michael Wandmacher. Le compositeur américain s’est fait remarquer ces dernières années pour ses partitions telles que « Cry Wolf », « The Killing Floor », « My Bloody Valentine 3D », « Piranha 3D » ou bien encore « Punisher : War Zone ». C’est la deuxième fois que Michael Wandmacher travaille sur un film de Patrick Lussier, après « My Bloody Valentine 3D » (2009). Pour « Drive Angry », Wandmacher change radicalement de registre et livre pour le film une partition rock assez fun et énergique, typique de l’humour noir trash du film. Exit ici l’approche orchestrale habituelle, place à un ensemble instrumental ralliant guitares électriques saturées (interprétées par Michael Wandmacher lui-même), sans oublier tout un attirail de guitares diverses (banjo, dulcimers), de piano préparé, de violoncelle acoustique/électrique et de synthétiseur, le tout accompagné de la batterie trépidante de Chris Steele. Chose rare : le compositeur a quasiment interprété à lui tout seul la plupart des instruments entendus dans la bande originale de « Drive Angry ». Dès les premières notes de l’introduction, le ton est donné : « Full Frontal Shotgun » fait la part belle à un style hard rock/metal trash du plus haut niveau, fun et totalement décomplexé, accompagné d’une batterie surexcitée et de quelques bongos : les riffs frénétiques de guitares électriques accompagnent avec ‘style’ le personnage de Nicolas Cage au début du film dans sa quête de vengeance. « Milton » confirme alors l’orientation rock/grunge voulue par le compositeur sur le film de Patrick Lussier, et prolonge le travail autour de l’ensemble rock avec guitares/batterie. Quand aux rares parties instrumentales qui sont présentes, elles sont bien souvent reproduites à l’aide d’un ensemble de banques de sons - les crédits dans livret de l’album remercient d’ailleurs les grands classiques du genre, de Native Instruments à ProjectSAM en passant par les incontournables EastWest ou Spectrasonics. Même le personnage du comptable à droit à ses propres riffs fun de guitare rock dans « The Accountant », bien que Wandmacher fasse planer une ombre oppressante et menaçante autour du personnage de William Fichtner. L’approche musicale du compositeur rappelle d’ailleurs à plus d’une reprise le travail de John Carpenter sur son film « Vampires » (1998).

« Palomar Motel » devient plus intimiste dans son mélange de guitares acoustiques/banjo, tandis que « The Iron Godkiller » instaure une ambiance plus sombre avec un mélange de guitares et de parties synthétiques. Seules quelques notes vaporeuses et lointaines de piano dans « Burning Memories » viennent rappeler les souvenirs douloureux de Milton, morceau calme en apparence très vite rattrapé par les sonorités trash des guitares et du sound design. Michael Wandmacher se fait véritablement plaisir dans son écriture de riff de guitare, reprenant le thème de guitare de « Full Frontal Shotgun » dans le fun « Piper Rides Shotgun ». Totalement décomplexée, la musique de « Drive Angry » joue à fond la carte du fun et du rock frontal, sans y passer par quatre chemins – à l’instar du film lui-même. Un morceau comme « The Bridge » s’avère être plus particulier dans son utilisation de samples orchestraux plus ‘cheap’ et aussi plus cacophoniques et dissonants : la brutalité de « The Bridge » pour la séquence de l’affrontement sur le pont renforce non seulement la tension explosive de la scène mais aussi le caractère parfois horrifique/fantastique du film de Patrick Lussier, même si l’on regrettera le côté souvent brouillon et purement cacophonique de ces passages orchestraux (malheureusement le défaut habituel des musiques horrifiques de Michael Wandmacher). Dès lors, les samples orchestraux deviennent plus présents, mélangés à l’instrumentarium rock et à quelques samples de chant tibétain (sound design déjà utilisé par John Debney dans la musique du film « End of Days »). Finalement, ce sont les passages rock comme « Let’s Go for a Ride » qui attirent davantage notre attention dans le film, comme sur l’album. « Let’s Go for a Ride » évoque d’ailleurs, dans son mélange de parties orchestrales dissonantes, de synthés mystérieux et de rythmes rock une sorte de hard rock des enfers assez jouissif, un vrai plaisir coupable pour le compositeur comme pour l’auditeur. Les fans de rock frénétique adoreront à n’en point douter les atmosphères musicales de road-movie déjanté des morceaux « Road Raging » ou « Revolutions Per Minute ». Michael Wandmacher s’essaie même aux sonorités country dans « Chevelle » (comme tout bon road-movie américain qui se respecte), avant de déchaîner ses instruments dans « Redline » et la confrontation finale dans « Say Thank You of She Dies » et le sombre « Not of this Earth ». Avec la musique de « Drive Angry », Michael Wandmacher nous offre donc une véritable virée en enfer musicale, une partition rock/trash frénétique et fun à souhait, qui, bien que sans grande surprise particulière, a au moins le mérite d’assumer totalement ses excès de manière archi décomplexée, au profit des images (médiocres) du film de Patrick Lussier. On retiendra ici cette atmosphère traditionnelle de musique de road-movie U.S. mélangé à des sonorités synthétiques sombres et agressives typiques des musiques horrifiques plus traditionnelles de Wandmacher : la cohabitation des deux styles fonctionne parfaitement tout au long du film, même si l’on regrettera le côté monotone et répétitif du score sur la longueur.




---Quentin Billard